Bouquetins des Cerces : l'hiver meurtrier

#1

Triste et inquiétante information à lire sur le site du Parc National des Ecrins :
http://www.ecrins-parcnational.fr/actus/51/489.html

En voici quelques extraits :

[i][…]Cet hiver de nombreux bouquetins n’ont pas survécu et près de 50 bouquetins ont été retrouvés morts. Les animaux retrouvés entiers et frais ont été descendus pour analyse au laboratoire départemental vétérinaire de Gap où aucune pathologie n’a été mise en évidence. Les autopsies ont révélé des états d’épuisement.

[…]Vendredi 30 avril, le comptage réalisé chaque année, a confirmé les observations de l’hiver : 230 bouquetins ont ainsi été dénombrés sur une population estimée à 300 en 2008. Un quart de la population n’a pas survécu : principalement les plus faibles, cabris et animaux les plus vieux. Sept cabris ont été observés contre une quarantaine habituellement et une vingtaine de mâles de plus de 8 ans a disparu.[/i]

#2

pourquoi inquiétante ?

c’est la nature… (et ça ferait à manger aux gypaètes si on en réintroduisait dans ce coin)

#3

Sur la page que j’ai indiquée, on lit :

On peut raisonnablement s’inquiéter de la survie de la population. Un deuxième hiver identique avec des ressources en herbe qui ne sont pas disponibles à l’automne pourrait être catastrophique.

Les gypaètes ont de quoi se goinfrer cette année !
Il y en a 2 qui ont repéré un beau gisement de carcasses de moutons (morts à cause de la neige) dans la région de Vallouise.

#4

Posté en tant qu’invité par Hugues725:

Faut lire jusqu’en bas et cliquer sur le lien qui mène au dossier « Chuut c’est l’hiver ».

#5

Si la cause est le manque de nourriture c’est également ce que je pense, les bouquetins sont dans les Cerces depuis leur réintroduction en France (c’était le 1er massif), ils ont sans doute connu des hivers très difficiles avec une forte mortalité et ils sont toujours là. Ce sont surtout des animaux faibles qui sont morts et la population s’en trouve renforcé.
Il serait de toute façon inutile et stupide de maintenir artificiellement une population dans un milieu qui ne lui convient pas.

#6

Les bouquetins n’ont pas été « introduits » dans les Alpes Françaises, mais réintroduits.
Ils avaient été décimés par la chasse.
Le « milieu » dans les Cerces leur convient tout à fait, seulement nous empiétons petit à petit sur leur espace, leurs conditions de survie sont de plus en plus difficiles.
En hiver, ils n’ont plus beaucoup d’endroits tranquilles où descendre se réfugier et manger, du coup ils se retrouvent à survivre en neige profonde. Ils sont moins adaptés que les chamois pour se déplacer dans la neige, ils sont lourds, ils enfoncent terriblement.

Dimanche, au niveau du pont de l’alpe, on a vu tout un pan d’alpage clôturé électriquement pour des chevaux.
c’est une zone où j’ai souvent vu des bouquetins brouter le soir, la nuit, même si c’est tout près de la route.

Et je ne crois pas qu’une population animale qui n’a pas de petits se trouve renforcée.

#7

Et malheureusement, chaque fois qu’un skieur, raquetteur, ou chien (!) débusque un animal en période hivernale, sa fuite l’oblige à consommer de l’énergie, et diminue d’autant ses chances de survie.

#8

[quote=« Paul G, id: 1024560, post:7, topic:99428 »][/quote]

on remplace les loups absents pour la sélection naturelle …

#9

J’ai bien écrit « réintroduit » et ce que je voulais dire c’est que réintroduire des animaux dans un milieu qui ne leur est plus adapté est une perte de temps comme l’ours dans les Pyrénées.

Et puis il semble que le bouquetin soit un très mauvais exemple d’animal que la présence humaine dérange, on ne peut pas dire qu’il bouge beaucoup quand on s’en approche.

C’est un peu ça, pour être en bonne santé une population animale a besoin de prédateurs.

#10

sauf que en général les populations de prédateurs et de proies s’équilibrent… s’il n’y a plus de proies, les prédateurs disparaissent, ce n’est pas le cas des humains qui sont toujours aussi nombreux alors que les bouquetins diminuent

cependant je suis d’accord avec toi, les bouquetins très cool me semblent pas vraiment dérangés par notre présence. L’hiver a été pénible pour eux, c’est la loi de la nature

#11

Mais non le nombre de bouquetins ne diminue pas, il ne s’agit que d’un hiver qui a été difficile mais qui n’est pas forcément significatif d’une tendance à long terme. D’ailleurs la tendance climatique au réchauffement ne devrait-elle pas être favorable aux bouquetins (mais pas aux marmottes qui ont besoin de la neige pour se protéger l’hiver)

#12

[quote=« J2LH, id: 1024622, post:11, topic:99428 »]

Mais non le nombre de bouquetins ne diminue pas, il ne s’agit que d’un hiver qui a été difficile mais qui n’est pas forcément significatif d’une tendance à long terme. D’ailleurs la tendance climatique au réchauffement ne devrait-elle pas être favorable aux bouquetins (mais pas aux marmottes qui ont besoin de la neige pour se protéger l’hiver)[/quote]

oui, c’était juste pour reprendre la comparaison homme- prédateurs qui n’est pas du tout valable à mes yeux

#13

Aux miens non plus, l’homme pourrait tout au plus être gênant pour les bouquetins mais quand on constate qu’ils ne nous fuient pas on peut en douter. Il me semble que les Cerces c’est assez vastes et plein d’endroits difficilement accessibles par les randonneurs où les bouquetins agoraphobes peuvent se réfugier. Si on compare au col de la Colombière (74) où ils sont également très nombreux sur un espace très petit, très fréquenté et où ils peuvent difficilement éviter notre présence on peut douter que ce soit la présence humaine qui pose un problème dans les Cerces.

#14

non ce n’est pas la loi de la nature quand la population est à un niveau qui ne lui permet pas d’être à l’abri d’un hiver rigoureux.
Sinon l’espèce en question n’existerait plus depuis longtemps.
Si un hiver rigoureux met en danger les bouquetins des cerces et que c’est un lieu où ils étaient présents de longue date alors c’est que la population n’est pas suffisante et là c’est la faute de l’homme en aucun cas de celle de la « nature » ! Enfin c’est mon avis…

#15

un reportage intéressant sur la réintroduction de bouquetins en Chartreuse :
http://www.ecrins-parcnational.fr/actus/54-connaitre-proteger/491-des-bouquetins-reintroduits-en-chartreuse.html

avec des photos des opérations :
http://ibexchartreuse.over-blog.com/article-captures-en-belledonne-50379612.html

#16

Posté en tant qu’invité par Hugues725:

Dans le Val d’Aoste, ils en deviennent même vexants à faire comme si on était pas là :expressionless:

#17

Posté en tant qu’invité par Hugues725:

Mais ailleurs, j’en ai quand même vu des moins indifférents et il n’en reste pas moins vrai que l’hiver reste un épreuve pour les animaux et qu’en les dérangeant on ne leur facilite pas la vie. Le randoskieur (ou le raquettiste) n’est pas toujours aussi écolo qu’il le pense. Ca mérite d’être rappelé.

#18

Sur le fond, je suis d’accord avec toi, mais… ton exemple est particulièrement mauvais ! L’extinction de l’ours des Pyrénées est plutôt récente… Cannelle a été abattue en 2004. Ce n’est pas le milieu naturel qui n’est pas favorable, mais bien l’humain qui ne veut pas d’ours.

#19

Alors qu’à la Colombière ils viennent voir comment on grimpe, pour apprendre ou se moquer, on ne sait pas trop :lol:

#20

[quote=« quidman, id: 1025204, post:18, topic:99428 »]

Sur le fond, je suis d’accord avec toi, mais… ton exemple est particulièrement mauvais ! L’extinction de l’ours des Pyrénées est plutôt récente… Cannelle a été abattue en 2004. Ce n’est pas le milieu naturel qui n’est pas favorable, mais bien l’humain qui ne veut pas d’ours.[/quote]
Je pense au contraire que mon exemple est excellent (ben oui, c’est le mien). Je ne doute pas que sans la pression humaine l’ours aurait sa place dans les Pyrénées mais c’est l’un ou l’autre, pas les deux et il ne sert à rien de vouloir faire cohabiter artificiellement l’ours avec les activités humaines actuelles, ce serait en pure perte. L’extinction de l’ours des Pyrénées est peut être récente mais ce n’est que la conclusion logique de conditions qui ne leurs sont plus favorables depuis très longtemps.