Bonne "blague" à la Brèche de Roland

Posté en tant qu’invité par FMJ:

Non, faut pas plus chercher plus loin que cela, il n’y a pas contrepèterie.

Il s’agit juste d’une triste histoire, pas tellement à cause de ces effets mais davantage à cause de l’affligent constat du caractère sans limite de la connerie humaine.

Bref, nous sommes montés jeudi dernier (09/08) à la Brèche de Roland avec l’araignée grenobloise avec pour projet de se faire en face sud l’éperon Clôt ainsi que la Barbaillet dans la journée. Alors certes, c’est pas la saison idéale en terme de fréquentation pour monter dans ce coin là mais comme nous n’avions pas tellement le choix en terme de créneau et que l’Araignée avait vraiment envie d’y aller avant de prendre la tangente prochainement… Donc nous y sommes montés quand même.

La journée s’annonçait bien avec un superbe lever de soleil sur la face nord du Taillon, avec une clarté et une pureté de l’air assez rare pour un mois d’août. Normal, ça picotait dur au parking du col des Tentes en ce début de journée. Mais ce bon démarrage augurait malheureusement bien mal de la suite …

Premier indice que cette journée allait être pourrie : le passage du torrent descendant du glacier du Taillon était fortement carapacé de glace. Alors certes, je ne m’aventure rarement dans le coin en cette période de lâché de touristes mais une telle épaisseur de glace à seulement 2300m en plein mois d’août sans grosse période de mauvais temps !!!..

Mais bon, la montée se fait sans se presser, avec toujours une superbe vue sur la Brèche. Nous y arrivons après 9h, et le temps de se décider quelle voie attaquer en premier, nous nous installons au pied de l’éperon. Il constituera d’une part une meilleure chauffe que la ranfougne en 7a du départ de la Barbaillet. Le coin est encore relativement tranquille et le cheminement habituel pour monter au Taillon me semble suffisamment dégagé de la base de la voie. Première erreur. Mais on s’en apercevra plus tard.

On s’équipe tranquillement en attendant les premiers rayons de soleil et on range les affaires. On prévoit que le second montera les sacs sur la première vire en escalier, à 10m du sol. Perso, je pensais assez benoîtement que les coller derrière un bloc suffirait. Heureusement que l’araignée est plus méfiante… Le rangement terminé (seconde erreur, on s’en apercevra beaucoup plus tard), je me dirige vers l’attaque. .

Toujours pas super top réveillé, je me traîne vers le premier pas et là au bout de 5 minutes, je commence à me payer la plus belle des onglées qui m’ait été donnée de connaître en été, à une latitude aussi modeste. Il me faut bien de 20 à 30 bonnes minutes pour recommencer à sentir l’extrémité de doigt…L’entraînement hivernal est déjà un bien lointain souvenir.

Bref, tentant de battre le record de l’ascension la plus longue, je me hisse sur la terrasse 5 étoiles du premier relais et laisse le soin à mon compagnon d’accomplir sa basse besogne de porteur de malles. Ceci dit en passant cette première longueur en 6a (+?) assez sympa malgré un triste rocher à prises brisées est bien fourni en pitons. Itou dans la seconde. La troisième nécessitant que 2-3 coinceurs (camelot n°0.75 à 2). Les relais se font sur spits non chaînés.

Premier indice qu’un truc cloche, mon collègue s’arrête parfois longuement. Dans un 8b, ça pourra à la limite lui arriver mais là ??? En me penchant plus en avant, je commence à comprendre ses hésitations. Le flot de touristes commence à se faire intense et de façon tout à fait inexpliquée, ils semblent n’avoir de cesse que de s’agglutiner au pied de la voie. Et compte tenu de la masses de taillasses branlantes qui traînent par là, c’est un peu flippant de grimper en se disant qu’il ne faut rien faire tomber. En regardant en bas, ça me donne aussi l’occasion de m’apercevoir que j’ai oublié de mettre mes grosses de marche dans le sac à dos. Elles trônent toujours en bas, à côté d’un bloc. « Bof, ça craint rien. Qui irait s’emmerder à piquer des pompes et à les porter à 2800m d’altitude ??? ». Troisième erreur. Ne jamais sous-estimer la connerie humaine.

Bref, trouvant que le rocher s’améliore dans la seconde longueur (lilliputienne), on continue quand même vers le haut. Troisième longueur, les choses se gâtent. A mi-hauteur, la paroi se couche radicalement, si bien que c’est un véritable tapis de petite pierres qui se présente. Je marche sur des oeufs pour en faire tomber les moins possible, m’arrêtant toutes les 2 minutes pour laisser passer le troupeau. Faut également donner de la voix pour leur expliquer qu’il est plus prudent d’assister au spectacle 20mm plus loin. Et il faut souvent insister lourdement pour qu’ils daignent optempérer. Content d’être arrivé au relais sans avoir scalpé personne, je redescends aussi précautionneusement que possible, ayant collégialement décidé d’arrêté là les conneries. En tout et pour tout, je serais resté environ 1/2 heure en dehors du champ de vison de la base de la voie. C’est l’Araignée qui scrutait le monde depuis son perchoir du 2d relais.

On redescend donc en prêtant bien attention à ce que le rappel ne décroche pas de bloc branlant. Et l’on retrouve sans problème nos sacs sur la vire avant de rejoindre une cohue de 20-30 personnes. On se désappe, on se restaure et surtout on boit un coup car, après la caillante du matin, ça commence à cogner fort.

Sur les 12h/12h30, on range le matos et on commence à se tâter quant à l’opportunité d’aller se faire la Barbaillet, vu le populo et nos contraintes horaires pour le retour. Mais on va pas se poser 2 heures le dilemme car au moment de se resapper … point de chaussures. Si si, je déconne pas. Plus de chaussure. Je crois au début à une plaisanterie de mon collègue mais non, il était pas d’humeur badine ce matin. Je regarde aux alentours, je mâte un peu les personnes autour, je me renseigne, mais rien. Plusieurs personnes avaient bien repéré les pompes qui traînaient mais personne ne sait ce qu’elles sont devenues …

Alors imaginez la situation : entre l’oubli matinal, le fait d’avoir constaté assez tôt l’oubli, la flemme de redescendre les chercher et l’énervement de s’être fait délester, j’étais déjà assez véreux. Mais ce dont s’est foutu comme d’un guigne le connard qui m’a piqué mes pompes, c’est qu’on se trouvait à 2800m d’altitude, 600m de dénivelé, 5-6km et 2h du parking. En ballerines, ça devrait donner …! Voler une paire de lunettes, un sweat, un friend, passe encore : C’est pas vraiment indispensable pour redescendre. Mais des pompes : non seulement c’est impossible de savoir si elles te vont avant de les avoir essayées mais d’autre part il faut être la dernière des raclures pour laisser leur propriétaire complètement démuni pour redescendre. En puis cet enc… pourra guère prétexter avoir cru à des chaussures abandonnées : les sacs étaient bien suspendus pile au-dessus et d’autre part on gueulait suffisamment pour demander aux gens de s’écarter. C’est d’ailleurs sans doute pour cela également que l’on m’a piqué les pompes.

Mais bon, gros coup de bol tout de même, mon pote avait emporté une seconde paire de pompes (légères) en prévision de la redescente de la Barbaillet par le Casque. Assez écoeuré, on décide d’en rester là aujourd’hui et de redescendre aller faire quelques longueurs au site au-dessus de la grande de Holle (ceci dit en passant, malgré un très joli cadre très bien ombragé, on a trouvé un site qui doit faire office de succursale de la décharge de Gavarnie. Et à cet endroit là, c’est vraiment pas des touristes qui se sont aventurés dans le coin. Ca va du spit déglingué, du barreau d’échelle métallique en passant par des bouts de cordes jetés de ci-delà, des bouteilles plastiques, des crèmes anti-moustique, etc… Jamais vu un pareil dépotoir au pied d’une voie).

Et pour finir, sache, grosse fiotte qui s’est permise de me faucher mes chaussures, sache que si je te recroise un jour avec mes pompes aux pieds, vingt dieux, ce sera à poil sans chaussures que tu redescendras à ta bagnolle, mon pied au cul et trois calottes en rab.

Comme disait un ancien prof de math, pour définir la notion mathématique de limite infinie, rien de mieux que la connerie humaine comme illustration !

Posté en tant qu’invité par Fredox:

C’est vraiment lamentable ! Les cimes étaint plutôt préservées jusqu’à maintenant, il semblerait que la connerie humaine ait pris de la hauteur.

Il faut désormais être méfiant en montagne (avec les vols en refuge c’est pas mal non plus) alors que je croyais toujours y croiser des personnes qui partageaient la même passion, animées du même état d’esprit … Mais bon c’est toujours le cas pour une grande majorité quand même.

Posté en tant qu’invité par marco:

Un seul mot: « lamentable », voire criminel.

Si ça peut te consoler, hier, on a trouvé un appareil photo numérique en pied des rappels de la Dibona. On l’a remis à son proprio qui remontait et qui avait l’air de chercher qq chose. On a fait un heureux!!!

Posté en tant qu’invité par Shirkan:

C’est hallucinant !!

Malheuresement il n’y a plus aucun respect de nos jours, bientôt faudra mettre des GPS aux godasses, des « U » aux baudriers, des pythons aux sacs à dos…

A quand le mountain jacking !!! :frowning: :frowning:

Posté en tant qu’invité par argentiere:

il y longtemps escade au dessus du refuge d’argentiere
on « range » les grosses et les crampons sous un rocher ,
il y a deux personnes qui sont dans le secteur ,fin de la voie plus d’affaires descente jusqu’a lognan en chaussons (sur le glacier humide … et les remarques … , la benne ratée et pour cause ? les chaussons (des P.A)c’est ancien ont bien raccourcis
comme quoi il y a plus de 25 ans ceci ( le vol se faisait deja .
pourtant on laisse encore nos sacs au pied des voies d’escalade comme beaucoup de grimpeurs et on retrouve les sacs , mais attention aux chevres 'sappey ’ et aux bouqetins

Posté en tant qu’invité par Rom:

Mais je te les ai pas volé, elles sont juste cacjées derrière le rocher un epu plus haut. C’était pour faire une blague, tu les a pas trouvé??

OK, je sors…

PS: effectivement tout à fait odieux et écoeurant comme comportement…

Posté en tant qu’invité par FMJ:

Mais au plus con tout de même, je pense que je mériterais une palme. Connaissant tout de même parfaitement le coin, d’une part j’aurais dû insister pour ne pas y aller en cette période et surtout j’aurais dû être moins candide et plus attentionné par rapport aux affaires.

C’est une bonne leçon. Pas donnée mais bonne tout de même.

Posté en tant qu’invité par argentiere:

ok moi je laisse mes vielles chaussures car mes RD je ne les ai jamais revues même les chausettes …

Posté en tant qu’invité par Seb74:

Un grand sage a dit :

« près des cimes, loin des cons »

comme quoi, meme les plus grand sages peuvent se tromper.

Ca m’est jamais arrivé mais en tous cas à ta place j’aurai mis un post it sur mes pompes :

« Touche ca, t’es mort » signé Mike Tyson.

Posté en tant qu’invité par fred:

triste triste !
Bon moi quand ej laisse des pompes dans un coin « touristique » je prends des vieilles chaussures recollées bien pourries. Il est vrai qu’on peut pas toujours avoir des grosses pourries non plus…

On va devoir bientôt marquer tout notre matos au fer rouge !

Posté en tant qu’invité par Viking:

Reste dans les Pyrénées. ça craint pas encore trop.
Si tu viens dans les Calanques, au Verdon, ou encore à Presle ou à Cham, tu risques de pas être déçu du voyage. Voiture ouverte comme des boites de sardines, plus de sac en se levant le matin au refuge. La montagne, pas si tranquille…

Posté en tant qu’invité par FMJ:

Je te rassure, les voitures ouvertes, c’est pas (plus…) votre exclusivité.

J’ai des amis qui se sont fait braquer la voiture au parking du Pibeste en tout début d’année. C’est La falaise du coin, enfin on fait avec ce que l’on a, qui a un parking assez retiré de la route, juste à côté d’une entreprise de bois. Bin ça n’a pas suffit à dissuader les petits con qui ont pêté une vitre et piqué quelques CD … Je pense pas que ce soit des personnes des villages avironnant. Mais des fois, je me demande comment ils font pour pousser le vice jusqu’à trouver des endroits pareils pour faire un braco !!!

Bref, même ici, quand je vais en falaise, je laisse rien dans la caisse. Et limite je laisse ouvert. …

Posté en tant qu’invité par pierre yves:

tu fais qu’elle pointure ? parce que , a moi c’est dans un refuge que je me suis fais piqué mes grosses , toute neuves, au petit matin rien au râtelier , les boules , le gardien ma prêté une vieille paire de basket trop grande ,et les trois jours de montagnes se sont fais a la maison , la haine voila …

sinon je fais du 41.5

Posté en tant qu’invité par tophe:

tiens, marrant (façon de dire…), il m’est arrivé la même chose : en refuge, plus de chaussures au petit matin.
A près l’attente pour voir ce qui restait, il ne restait plus rien du tout !!!
Résultat : bricolage avec la gardien (qui voulait appeler l’hélico), construction maison de clous fixés sur une planche en bois, le tout scotché autour de mes maigres chaussettes !!
Le résultat : un calvaire de descente de 3h30 de glacier, avec mon collègue tétanisé de me tenir corde tendu, et de me retenir (trop) souvent sur mes nombreuses glissades !
Bonjour la course, et vivement demain !
tophe

Posté en tant qu’invité par pastriste:

j’ai une histoire dans le genre au refuge des Oulettes de Gaube, elle à arrivé à un copain de cordée …

c’était une sortie CAF au début du printemps , avec un guide…

lorsqu’on est arrivé au refuge il y avait pas mal de monde , on as eu du mal à trouvé une place pour nos grosses dans les rateliers prévu à cet effet…

On devaient faire le lendemain la Voie des Sérac…

Au refuge pour nettoyer les chiottes ils avaient mis un grand bidon en feraille plein d’eau avec un seau …pour vous comprenez laissez tout çà bien propre…

Bon la nuit arrive…et je me lève pour allez au chiottes…je sort des chiottes , me dirige vers le gros bidon pour remplir le seau de flotte…

Punaise …que vois je flotter à la surface de l’eau…une paire de chaussure de montagne qu’un con avait balancer dedans…je prends les chaussures…et je les sort de là .

En plus elle me disait quelque chose cette paire , un air de connaissance…?

tout le monde dort que faire ? ben je les mets à l’abri à coté du ratelier plein comme un oeuf de chaussure …puis je comprends il y un gros con qui c’est fait de la place pour les siennes …

Le lendemain mon pote pousse une geulante c’était les siennes !!!

Tu pense elles n’avaient pas eu le temps de sécher…Heureusement un copain du gardien avait une autre paire qu’il à preter à mon compagnon de cordée…et il à pu faire la course avec nous…enfin il y a de ces cons…

depuis lorsque je laisse mes grosses dans un ratelier en refuge j’ai toujours une crainte d’un truc à la con dans ce genre…

Posté en tant qu’invité par Charles:

tophe a écrit:

…construction maison de clous fixés sur une planche
en bois, le tout scotché autour de mes maigres chaussettes !!

c’est con, t’avais presque réinventé les skis, pourquoi avoir mis des clous? :wink:

Posté en tant qu’invité par Paul:

tophe a écrit:

tiens, marrant (façon de dire…), il m’est arrivé la même
chose : en refuge, plus de chaussures au petit matin.
A près l’attente pour voir ce qui restait, il ne restait plus
rien du tout !!!
Résultat : bricolage avec la gardien (qui voulait appeler
l’hélico), construction maison de clous fixés sur une planche
en bois, le tout scotché autour de mes maigres chaussettes !!
Le résultat : un calvaire de descente de 3h30 de glacier, avec
mon collègue tétanisé de me tenir corde tendu, et de me retenir
(trop) souvent sur mes nombreuses glissades !
Bonjour la course, et vivement demain !
tophe

Hé ben, en tous cas bravo pour la descente et de ne pas avoir pris l’hélico, mais t’aurais pu, on peut savoir de quelle refuge il s’agit.

Meilleures salutations

Posté en tant qu’invité par Pascal:

descente de glacier avec chaussettes+planche de bois!!!

respect…

Posté en tant qu’invité par harmonik:

ça doit être pire que de traverser le glacier Carré en chaussons d’escalade avec des crampons à lanières…

Posté en tant qu’invité par FMJ:

Autrement, il reste en dernier recours la méthode Doug Scott : tu descends sur le cul.

Nota : lui, il avait deux petits désavantages : le glacier faisait un paquet de kilomètres (Pakistan) et … il avait les 2 chevilles pétées. Il m’a toujours fait halluciné cette histoire !!!