Je ne dirai pas « très limitée »
Depuis 10 ans j’arpenter Devoluy Vercors et Hautes-Alpes. J’ai rencontré des dizaines et des dizaines de patous. Voir des centaines je pense vu que je suis tout le temps en randonnée.
Les chiens de protection n’ont strictement aucune éducation. Ils sont placés dès le sevrage au milieu des troupeaux et grandissent avec.
Je ne dis pas qu’il n’y a pas de morsure pétage de plomb mais quand je vois des gens au loin lever leur bâton en hurlant ou partant en courant ou traversant le troupeau en mode je fais ce que je veux… j’ai même vu un mec à vélo se faire courser dans le vercors, il pensait sans doute semer le chien…
Après j’ai moi-même une certaine appréhension en croisant des patous qui viennent au contact, pourtant je travaille au contact de gros chiens.
Et sinon entièrement d’accord avec toi la bombe à poivre c’est une très mauvaise idée.
Tu rencontres un grizzly dans un sentier paumé au Yukon, là oui c’est même obligatoire la bombe en sachant comment s’en servir. Un ours brun en travers de ta route n’est pas comparable avec un patou qui va te harceler et jauger ta dangerosité.
Bombe au poivre de protection (patous)
alors que faire ?
On raye de la carte 50 % des jolis endroits où l’on pouvait encore se balader, ou bien on continuer d’y aller mais en groupe de 10 minimum ? Ou bien on abandonne la bombe au poivre pour des moyens plus dangereux, interdits et expéditifs ?..
Que faire donc ?
Déjà prévenir la mairie (c’est ce que j’ai faits dans mon village où un jeune patou gambadait en toute liberté et quand il a commencé à grandir, c’est devenu très dangereux car la rue était à lui et plus personne ne pouvait passer; j’ai « mouillé » le Maire en lui rappelant ses devoirs de police et il a fini par dire aux propriétaires de garder leur patou enfermé sur sa terrasse (celui ci n’ira jamais dans les alpages mais toutes les situations locales sont différentes).
Si un maire constate (avec les gendarmes) qu’un patou (ou tout autre chien de protection) devient un danger partout sur sa commune, il a l’obligation de trouver une solution pérenne pour la sécurité de sa commune; on a qu’à parquer tous les troupeaux d’ovins derrière des barrières électrifiées déplaçables (comme cela existe dans d’autres pays alpins européens); le problème existe avec les ovins pas avec les vaches
donc dorénavant, un chien de protection ne doit avoir le droit d’être « lâché » dans la nature qu’après avoir subit plusieurs visites de contrôle comportemental
Tu te trompes, comme déjà indiqué sur l’autre fil sur les patous.
https://www.youtube.com/watch?v=hiPjEBaq_jA
Forcément c’est plus de boulot et de contraintes que de laisser le chien s’« éduquer » tout seul… (ce qui est sans doute le souhait de certains propriétaires de troupeaux qui veulent faire au moins cher, peu importe les conséquences)
Personne n’a rien lu sur l’idée de parquer les chiens la journée et de les laisser en liberté la nuit ?
Est-ce que ça ne serait pas une solution pour régler le problème ?
samedi 28 juin vers 11.30, à Orcières-Merlette, une femme qui se baladait avec son mari et leur chien a été mordu par un patou qui a sauté par dessus le grillage ! (Le Dauphiné Libéré)
lors de ma dernière altercation, j’ai contacté le groupement pastoral et leur réponse m’a laissée pantoise
« on n’a pas le choix, faut des patous pour toucher les subventions de l’Europe en cas d’attaque »
« si vous vous faites mordre, ne vous inquiétez pas, on a des assurances »
…
Ben oui quoi, logique dans une société où le fric est la mesure de toute chose.
A quand les enquêtes des assurances pour vérifier qu’on ne s est pas fait mordre exprès pour toucher le pactole ?
Je suis aussi peiné que toi de la situation. De plus, j’ai une chienne qui adore randonner en montagne et je sais que même si jusqu’à présent tout s’est bien passé avec les patous, c’est prendre un risque potentiellement mortel pour elle que d’en croiser s’ils font partie des quelques tarés. En revanche, je pense vraiment que la bombe au poivre, si elle peut être une solution au moment où elle est utilisée, risque de provoquer des problèmes bien plus grave par la suite. En admettant qu’elle ne soit utilisée qu’en dernier recours pour éviter une morsure, combien d’autres morsures va-t-elle provoquer une fois le patou rendu encore plus taré?
Et puis, difficile de croire que ce sera toujours utilisé en dernier recours uniquement et pas juste dans une situation effrayante mais pas dangereuse (certes, c’est pas toujours facile de faire la différence).
le groupement pastoral a parfaitement répondu, c’est l’exact vérité !
Personnellement, je n’ai aucune envie de prendre le risque de me louper avec une bombe au poivre et d’aggraver ma situation, donc ce serait vraiment un dernier recours. J’ai bien plus peur de me rater et des conséquences que des aboiements agressifs.
Je trouve ça triste d’en arriver là, mais on voit sur ce forum — où pourtant la protection et bien être des animaux trouve généralement une oreille plutôt attentive — que le sujet n’est plus tabou. S’il n’est plus tabou, c’est peut-être aussi qu’il y a un vrai problème.
J’ai l’impression que le risque d’attaque par ces chiens de protection de troupeau est très augmenté si on se balade avec un chien.
sauf cas particulier si le chien coéquipier est une belle chienne patoue : dans ce cas, peut-être que les mâles agressifs se battent entre eux
Je pense effectivement que la présence d’un autre chien peut augmenter les risques. Après tout, leur boulot est de protéger le troupeau des loups et des autres chiens. Pour ma part, ma chienne est vraiment pas du genre à rendre les aboiements quand les chiens sont aussi gros (elle fait 18kg), et j’ai l’impression que les patous que j’ai pu croiser étaient soient indifférents à sa présence, soit intéressés pour jouer.
Le principale problème est qu’en France, quand on croise des patous, on est chez quelqu’un, et légalement, verser des substances lacrymogènes sur un patou serait très délicat d’un point de vue légale.
En Bulgarie, surtout pour rassurer ma famille, quand je pars me balader ou courir dans la foret, je prends une cartouche de « spray anti-ours » avec moi. Je l’ai acheté la cartouche dans un magasin de chasse à Sofia. Le mec me disait que ça marchait aussi bien contre les ours, les chiens et aussi contre des gens malhônnetes.
pour l’instant les seules procédures « légales » qui ont cours c’est des promeneurs qui portent plainte suite à des morsures de patous. Et ça met les éleveurs dans une insécurité juridique qui peuvent leur poser problème.
Pour l’instant c’est juste du civil probablement plus ou moins pris en charge par les assurances, plus dans les cas graves et répétés une obligation de mise à l’écart du chien concerné. Il n’y a pas eu de mort à ma connaissance, mais si ça arrive un jour on passera à un autre stade… (et si par malheur ça devait concerner un enfant, il y aurait assurément un tsunami médiatique)
Vu que les attaques avec morsure se passent la plupart du temps en absence de berger, comment ça va se passer d’après toi la procédure envers le promeneur qui aura dégainé sa bombe au poivre ? Le patou va aller déposer plainte et identifier son agresseur ?
Et si le berger est présent, on pourra légitimement se demander pourquoi il a laissé délibérément son chien attaquer…
De toute façon ça pourrait être plaidé comme de la légitime défense, non ?
Sauf si le fait d avoir cette bombe sur soi vaut aveu de préméditation.
Je suis d’accord que c’est peu probable que ça finira au tribunal. Mais ça ne change pas la loi en elle même (et je ne suis pas expert, donc c’est très possible que je me trompe). Je ne porterai également aucun jugement sur un randonneur qui se protège d’un patou avec une bombe à poivre. C’est la sorte de situation où il vaut souvent mieux agir d’abord, puis affronter les conséquences légales par la suite.
C’est une possibilité. En Bulgarie, on peut toujours dire que c’est pour les ours (qui ne me font pas particulièrement peur) alors que dans les alpes, je pense que ça sera clair que c’était pour les patous.
Oui. J’ai discuté plusieurs fois avec des bergers qui m’ont dit soit qu’ils ne prenaient plus de patous soit qu’ils ne laissaient en estive que ceux qui ne posent pas de problèmes en invoquant la raison qu’ils ne voulaient pas d’emmerdements. Il faudrait systématiquement porter plainte ou au moins poser une main courante après chaque incident.
« légitime défense »…
Peut-être pas bête, au final ça permettrait de quantifier un peu mieux les agressions qui se déroulent….
Jusqu’à combien de temps après l’évènement, pourrait-on le faire ?