Bloc : Le 6c, un cap?

Bonjour à tous,

Il y a un mois et demi j’ai repris le bloc après plusieurs mois d’arrêt quasi complet de pratique, pour le moment seulement en salle. J’ai assez vite retrouvé mes sensations de manière à passer tous les blocs bleus de ma salle (6a), puis tous les rouges ou presque (6b).

Mais j’observe, comme à l’époque où je grimpais avant mon arrêt, que le gap entre 6b et 6c est énorme. Désormais, je passe des séances entières sur un seul geste, une seule prise etc… souvent sans faire aucune croix. Dur pour la motivation ! Le 6c est-il le premier cap très dur à passer en bloc ? faut-il désormais s’entraînement spécifiquement ? Comment y croire, malgré la difficulté ?

Merci

Posté en tant qu’invité par Pas cap:

Pas plus que le 7a, le 7b, le 7c, etc…

C’est souvent plus psychologique qu’autre chose d’ailleurs, car il n’existe pas de cotation absolue. Tu ferais mieux d’aller dans un 6c qui te convient, que tu trouveras facile, voire que tu décoteras, et ça va aller mieux :slight_smile:

D’autant plus que les cotations en salle, ne repose que sur l’humeur de l’ouvreur… Le(s) cap tu le(s) passeras si tu comprends ce qui est limitant pour toi: gainage, serrage de prise, équilibre, force, etc…

Pour moi chaque cotation est un cap. J’en ai chié pour passer mon premier 6a en forêt, puis mes premiers 6b … mais je trouve que le cap le plus dur a été entre le 7a et le 7b peut être comme dis Pas cap a cause d’un facteur psychologique.

Je te conseil de faire beaucoup de 6a et 6b et tu verras le 6c s’ouvrira à toi comme par magie ! Ce qui a marché pour moi a été de ne pas rester faire seulement ce que je savais faire. J’ai été un peu plus en S.A.E(bloc et voie), puis faire un peu plus de falaises… et le niveau en forêt a évolué naturellement.

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

étant donné que tu grimpes surtout dans une salle, peut etre il y a un petit decalage dans les niveaux de difficulté.

(d’ailleurs, quelle salle? les couleurs ressemblent à ceux de certaines salles de la région parisienne…)

si non il est assez normal de plafonner à un certain niveau pendant X temps en raison de son investissement en termes de nombre de séances/semaine, d’investissement dans les séances elles memes, d’aptitudes, de blocages mantales, motivations, objectifs, etc etc etc.

c’est parfaitement physiologique mais ce n’est pas forcement « à vie », on peut plafonner meme 5 années à un niveau et ensuite avoir un declic.

Merci pour vos réponses.

Pour moi j’ai la sensation qu’il s’agit du premier cap, celui où il m’arrive de ne pas décoler le cul du sol dès le premier mouvement du bloc, où je suis obligé de faire 100 fois le même mouvement avant de le sortir…

Pour être plus précis, je m’entraîne en salle mais j’ai également beaucoup grimpé en falaise. Aujourd’hui, je ne peux pas trop faire autre chose que de l’entraînement en salle.

La salle ? Vous risqueriez de ne pas la connaître, puisqu’elle est à Santiago du Chili. Mais cela ne change pas grand chose puisque globalement j’ai rencontré les mêmes difficultés en passant du « rouge au noir » dans les autres salles que j’ai fréquentées (Casamur Clermont, Antrebloc…)

Mais il est vrai que ce « 6c salle » pourrait correspondre à une cotation moindre sur du bloc en nature…

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

est qu’il t’arrive d’avoir du mal sur des rouges très durs ou de presque reussir des noirs (ou autre couleur, comme le blanc d’antrebloc) très faciles pour leur couleur?

s’il s’agit d’un cap psychologique la réponse devrait etre « non ».

si non je connais deux stratégies possibles pour franchir ton cap, sachant que quand t’a joué une carte et tu arrives à un nouveau blocage, tu peux toujours jouer l’autre…

l’une est rechercher tes blocages et travailler sur plein de petits détails - ta gestion de la séance, ton attitude mentale, tes defaillances techniques et tactiques, ta gestion des objectifs etc…
Pour que ça marche il faut à mon avis une bonne capacité d’auto-critique ou l’aide d’un coach, et aussi des ressources mentales et emotives à mobiliser.
Le point de force est que l’investissement physique et le risque de blessures restent moderés.

un bouquin qui résume bien cette philosophie est « 9 out of 10 climbers make the same mistakes » de Dave Mac Leod.

l’autre stratégie est l’entrainement physique bete et méchant, passant notamment par la montée en force, plus éventuellement un travail purement technique (=l’apparence exterieure du’un geste, sans se soucier du blabla psychologique et mental) .
Tractions lestées, suspensions, pangullich, grimpe à 1 seule main, etc…
Pour que ça marche il faut avoir une marge de progression de ce point de vue là, ne pas avoir la blessure facile, savoir lire une fiche et utiliser une montre…
ça semble rebarbatif mais c’est plus facile pour qq1 qui a une vie à méner et vit la séance d’escalade comme un moment pour se défouler un peu, vu qu’on ne doit pas fournir un gros effort mental ou emotif…
aussi il ne faut pas avoir peur de gacher une bonne partie de la force gagnée en grimpant comme un chien :slight_smile:

les principes de base de l’entrainement de force sont couverts dans n’importe quel texte de « strenght conditioning », des applications à l’escalade se trouvent facilement sur des blogs et sites web divers
(par ex climbstrong.wordpress.com ou encore jollypower.com)

bien sur plus on monte en niveau plus il faut utiliser les 2 approches ensembles de façon appropriée, éliminer les « à peu prés », augmenter le temps et les ressources dediées, si on veut s’améliorer encore…

Posté en tant qu’invité par atmos:

Selon les ouvreurs, il y a parfois aussi une différence de niveau plus marquée (qui forme donc un « cap » artificiel) entre deux niveau de blocs dans une salle. c’était le cas l’an dernier dans ma salle, la marche entre le niveau 2 et le niveau 3 était très haute, beaucoup plus qu’entre les 1 et 2 par exemple. A un moment je flashait 90% des blocs niveaux 2 et ne faisait que 50% des niveaux 3, après plus d’une dizaine d’essais en général, les 50% restant étant hors de portée. Dans une salle a coté, je faisais des blocs du 4eme niveau…

Surtout dans des petites structures ou il n’y as parfois qu’un ouvreur (ou un ouvreur auteur de 90% des blocs), qui souvent se trouve lui même très au dessus en niveau, il peut y avoir des « caps » comme tu dis, qui’ n’ont en fait pas vraiment de rapport direct avec ton niveau : il y a un vrai saut en difficulté entre deux couleurs. Parfois l’ouvreur s’en rend compte, et corrige la tendance la fois d’après, du coup les blocs d’une couleur donnée deviennent soudainement plus faciles ou plus durs…

De toute façon, si tu t’entraines, tu finiras par passer ce cap, qu’il soit du a l’ouverture, a un « blocage » psychologique ou a ta pratique.

Souvent le fait de varier la pratique (Bloc/voies, sites naturel/artificiel, entrainement en « force » ou "endurance, type de rocher, même essayer d’autre salles) aide énormément a dépasser ce genre de seuils. Peut être une piste pour toi ?

Posté en tant qu’invité par ugot:

semblant de réponse, c’est un pt de vue perso :
le 6C correspond pour moi au niveau de force où la douleur physique apparaît
c’est donc un cap difficile à atteindre … et à dépasser
trouve toi des projets qui te motivent !
ugo

Posté en tant qu’invité par Pouf le Ouf:

Le 5b correspond pour moi au niveau où il faut oublier la force et dire bonjour à la technique.
Force que l’on la retrouve dans le 7b.

Allez, bon bourrinage à tous (avec ou sans lecture sur le gain de force et les régimes protéinés :lol: :lol: :lol:)

Pouf le Ouf

PS: En salle, on n’apprend pas à grimper…

@Ghisino : Oui, j’ai récemment réussi un bloc noir après 2 séances de travail. Cela m’a grandement aidé à me décider à travailler dans ce niveau-là, malgré le côté frustrant de ces séances… J’ai répondu à ton mail à ce propos :wink:

@Atmos : Sur le côté artificiel des écarts entre niveau de bloc en salle, j’ai souvent eu l’impression qu’il manquait un « niveau intermédiaire » entre le 6b et le 6c (où ce qui était indiqué comme tel) dans les salles que je fréquentais. Les éléments que tu soulignes peuvent être des explications…

@Ugot : Tu as raison, je crois. Je me rends compte que le niveau dans lequel je commence à travailler nécessite que j’accepte de me faire (très) mal dans les enchaînements, ce qui était bien moins le cas auparavant…

Très mal dans du 6c Salle ? Ca ne devrait pas …

Ne jouons pas sur les mots, il faut à un moment ou un autre se faire un peu mal… Mais peut-être que le niveau 6c est déjà loin pour toi ? :wink:

Ce que je voulais dire c’est que dans la plus part des salles, les prises sont étudiées pour ne pas être trop traumatisante.Si tu te fais TRES mal tu devrais peut être te concentrer sur le volume, tu gagneras en physique et en gestuel ce qui te permettra sans aucun soucis d’arriver au 6c que tu convoites.
Après bien sur qu’en fonction du bloc tu devras te faire plus ou moins mal. (même dans certains 5c bloc sur croutes immondes.)

Posté en tant qu’invité par Pierrrrrre:

PS: En salle, on n’apprend pas à grimper…

A nuancer… Une fréquentation assidue et sur une courte période d’une salle de bloc a permis un gain de force transposable « en vrai » , sur des vrais blocs en vrai grès, et pas seulement à profil bourrin, où il faut vraiment grimper… en l’occurrence, il s’agit de blocs en 6b/c dont certains me résistaient depuis… 10 ans.
En salle ( de bloc), on prend de la force, ce qui aide ( aussi) à grimper.

@Rom1 : Quand je dis « mal » je veux dire qu’il faut clairement se sortir les doigts du cul et accepter d’en chier un peu, il ne s’agit pas seulement de douleur physique au niveau des doigts…

@Pierrrre : Le bloc permet également une amélioration très forte de la tenue de prise, ce qui apporte une grande confiance au moment de faire de la voie en falaise…

Ca coule de source :stuck_out_tongue: :), à partir du moment où tu es dans ton niveau max, tu en chies par définition ! Que tu sois dans le 5b, 6b ou 7b.
Ce que je veux dire par là. Le mec qui débute en chie dans le 5c, il doit donc se faire « mal ». L’octogradiste s’échauffera dans du 6c.

Après je crois que ce que voulais dire Pierrrre, c’est que pour lui la Salle n’a été qu’un moyen de faire de la muscu, que tu n’apprends pas à réellement grimper (technique). Il parlait bien de Bloc (en salle).

Pour ma part je fais des 6c à vue dans certaines salles de blocs parisiennes et ça m’arrive de buter des séances et des séances (voir ne jamais réussir) sur des 6c en forêt. ( Bleau ).
A la différence de Pierrre je trouve que la salle peut être un très bon complément technique car l’ouvreur (si c’est bien ouvert) t’oblige à faire certains « pas », que tu n’aurais surement pas fait en extérieur. Ca permets tout de même de renforcer ta gestuel…
On est d’accord ca ne marche pas sur tous (type dalle en adhérence !)