Posté en tant qu’invité par amr13:
je vais paraitre encore un peu polémique, mais, pour moi, plutot que des avis de BE stagiaires, c’est les avis de BE expérimentés qui me semblerai intéréssant.
la phase « stagiaire » n’est qu’une phase. comme être apprenti (ébéniste, boulanger,…etc)
c’est à dire, encore loin de la réalité sur le plan économique.
et quand on s’oriente vers un métier; la finalité à une part économique non négligeable… 
+1
tu as raison (tous les avis sont intéressant, mais ceux des BE expérimentés sont sans doute beaucoup pertinent, surtout du point de vue économique).
[quote=« Dam, id: 941188, post:17, topic:92610 »]
Salut,
Je suis BE stagiaire depuis environ 1 an. J’espère finir bientôt.
Je donne mon sentiment sur cette formation, puisque je suis en plein dedans.
Mais pour ce qui est de la vie de BE et de ce qu’est le travail d’un moiteur à plein temps, je ne peux pas répondre, je n’en sais rien.
Un point qui me parait important (vous me direz ce que vous en pensez) c’est le suivant :
C’est une mauvaise idée de se dire « je m’entraine tout le printemps, cet été je fais ma liste de voie et a l’automne je passe le proba ».
La liste de voie sert à attester d’une certaine expérience, et ca ne s’acquiert pas en 3 mois, ni l’expérience ni la vocation (sauf cas exceptionnel bien sur).
Je préfère l’approche suivante : « j’ai un niveau et une expérience qui me paraissent cohérents, j’ai envie d’enseigner l’escalade. Je vais donc choisir des voies parmi celles que j’ai faites et en faire une liste pour m’inscrire au proba. »[/quote]
Je suis tout à fait d’accord avec toi… Je pense pas qu’il faille improviser cela, en trois mois et basta… bien sur, c’est possible, mais je vois pas bien l’intérêt…
[quote]Quand tu dis que ca demande beaucoup de savoir, je ne suis pas vraiment d’accord avec cette formulation.
Il n’y a pas besoin de « beaucoup de savoir », ce dont tu as besoin comme savoir, tu l’acquiert très vite, pendant la formation et sur le tas.
Il y a juste besoin d’une base correcte en niveau et en expérience d’escalade. C’est sur que c’est plus facile si on est « tombé dans la marmite quand on était petit », mais ca peut tout de même s’acquérir assez vite avec la motivation.[/quote]
Quand je parlais de savoir, je pensais plus au sens « expérience »… et pour moi il en faut bcp, car ca ne s’improvise pas d’emmener un client dans une grande voie ou en TA, il faut être maitre à 100% de la situation, peu importe les conditions… alors OK ca se passe bien probablement à 98% du temps mais quand les 2% te tombe sur le coin de la gueule ca peut vite devenir un calvaire.
En ce qui me concerne, c’est plus au niveau de l’expérience TA que ca pèche et puis je n’habite pas dans une région ou je peux en faire alors c’est pas évident, mais bon il faut se laisser le temps … bref peut être un jour je me lancerai dans l’aventure quand j’aurais convaincu ma femme d’aller vivre en montagne :lol: …
D’ailleurs questions à Dam et autres stagiaires … Vous vivez de quoi pdt votre préparation ? Possible de continuer son métier en parallèle ?
J’avais grimper avec un BE super dans les calanques ainsi qu’avec un stagiaire qui me confiait que c’était pas facile d’être stagiaire, qu’il vivait de petit boulot …
Posté en tant qu’invité par julienC:
[quote]On est plein de BE stagiaires dans ce forum.
Répondez donc aussi un peu …[/quote]
Oué oué Dam, on est là! 
Les attentes de la formations, je les classerais en 2 catégories:
-les attentes professionnelles: acquérir des compétences pour encadrer/entrainer un groupe, tout en pouvant fournir au public un contenu sur la pratique un peu plus riche que juste comment faire un noeud de 8…
-Les attentes personnelles: acquérir de l’aisance en Grande voie/TA, apprendre les bases de l’équipement, et, il faut bien le dire, découvrir le canyon…
Ce que la formation m’a apporté:
Pour tout ce qui est encadrement /péda, je partais de rien… La formation m’a donc beaucoup apporté. Outre pas mal de « trucs & astuces » pour gérer un groupe, encadrer des publics très variés (très jeunes, ados, séniors, handicapés, scolaires, membres de club) sur des supports non moins variés (SAE, SNE, via ferrata, parcours en hauteur…) permet aussi de voir ce qu’on a envie de faire plus tard… et ce qu’on n’a pas envie de faire!..
Pouvoir apporté du contenu au public fait aussi la différence entre une bonne séance et une séance « alimentaire »…
Par ailleurs, à mesure que la formation avance, on ressent de plus en plus que dans BEES y’a « E » comme Educateur… Sans pour autant faire la police, c’est aussi notre rôle de désamorcer les tensions entre les participants ou de faire comprendre que quand on arrive sur une falaise propre, il faut qu’elle le soit également quand on repart…
Les cours placent bien le futur BE dans son environement naturel/juridique/économique… Et comme le souligne Dam, on découvre aussi l’aspect paperasse… Pour ma part, c’est un aspect rébarbatif de la profession jusqu’alors inconnu, dans lequel les erreurs peuvent avoir des conséquences importantes…
Côté technique, le ressenti à l’issu de l’uf2 est qu’on a maintenant « des billes », pour se sortir d’un mauvais pas ou pour aider quelqu’un, mais aussi pour sa pratique perso de grandes voies… Bref, commence à envisager un peu plus raisonnablement d’enmener quelqu’un dans des voies sans pour autant connaitre à fond la personne et son niveau…
Pour le canyon, comme la plupart de mes petits camarades je partais d’un niveau proche du néant… Les 10 jours de formation sont top, mais personnellement je n’en suis pas ressorti pas avec le sentiment de pouvoir enmener sereinement un groupe…
Et le ressenti une fois dans la réalité?
Je ne suis BE que depuis 2 semaines, alors la réalité se limitera à mon stage!
Pour ma part, c’était super parce que:
Si j’avais un conseil à donner pour le stage: essayez d’en trouver un qui vous fait voir beaucoup de situations différentes… Y compris du canyon! En effet, ce n’est pas un BE escalade que l’on passe, mais bien un BE Escalade et Canyon… Faire du canyon pendant son stage est la dernière occasion qui se présente au BE en formation de s’entrainer à guider un groupe en étant encore coacher… Ca a son importance, parce qu’à l’entrée en formation, personne ne veut entende parlé de canyon… Mais une fois dans le grand bain, une journée de canyon est financièrement plus intéressante qu’une journée de grimpe… Ca vaut donc le coup d’être bien préparé à enmener un groupe…
Pour finir, je rejoins Dam sur cette histoire de limite d’altitude… Une jolie aberration de ne pas pouvoir encadrer sur l’ensemble de massifs tels que le Vercors, la Chartreuse, les Aravis ou les Cerces… M’enfin ont n’a pas de limite sur les canyons, c’est déjà ça!
Voilà, sinon pour répondre à tieum_bsk, j’avais un boulot pendant ma formation, et je faisais les stages pendant mes vacances.
julien
Oui tout à fait.
Cela dit « maitre à 100% » ca n’existe pas. Je ne suis pas Yoda, je ne peux pas dévier les pierres qui tombent … Disons donc 98%.
Mais effectivement si dans sa pratique personnelle on accepte de faire descendre cette maitrise jusqu’à un niveau beaucoup plus bas (50% ? dans les cas extrêmes …), ce n’est pas le cas dans un cadre professionnel. On doit conserver la maitrise totale de la situation (aux risques objectifs près).
En effet ca ne s’improvise pas. On commence par faire « le client » (se faire emmener) pendant quelques années, puis on passe au statut autonome, puis à emmener des gens, et la seulement on peut envisager de commencer une formation professionnalisante.
Je fais une thèse en sciences. C’est un travail salarié à plein temps (environ 40h/semaine). Je grimpe le soir et le weekend. J’enseigne l’escalade le soir et le weekend aussi et je prends également des jours de congé pour ca assez souvent (touts mes jours de congé, a part 3 jours à Noël sont exclusivement consacrés à des formations ou du travail de BE, ca demande une certaine motivation mais c’est possible). Ce que je gagne avec cette activité pour le moment ne suffit donc même pas à payer les formations et le matos… Mais je ne me plains pas, ca m’apporte beaucoup de plaisir.
+1
+1 aussi.
J’avais fait un peu de canyon avant la formation mais toujours comme « client », avec quelqu’un d’expérimenté. Maintenant je me sens prêt à encadrer un petit groupe de clients dans un canyon facile que je connaitrait vraiment bien, et à pratiquer en autonomie dans des canyons plus difficiles. Mais je sens clairement que je manque d’expérience et j’aborderai les premières sorties professionnelles, au printemps prochain, avec beaucoup de prudence.