Les pratiques ont l’air d’être assez contrastées selon les clubs, en fonction du nombre d’encadrants, de formations et de la demande de sorties.
C’est vrai que proposer des cycles de formation et ne pas proposer du tout de sorties encadrées pose problème. En un sens, former est logique, car le but est de faire accéder les pratiquants à l’autonomie. Mais je connais des personnes (dont je suis) qui, pendant des années, sont restées fidèles aux « collectives », ce qui permettait aussi aux débutants de bénéficier de leurs connaissances.
Avant, notamment en escalade (moins en alpi, mais il y avait les « cordées volantes »), on concevait que l’encadrement ne relevait pas uniquement de l’encadrant : les plus expérimentés du groupe y participaient aussi, sous la responsabilité du premier, ce qui permettait, de fait, d’accueillir plus de monde dans une sortie. Combien de fois, dans une sortie falaise, j’ai enseigné les techniques de relais, d’assurage, que j’avais moi-même apprises des encadrants quelques années plus tôt… Bref, on transmettait ce qu’on savait et on veillait à la sécurité des nouveaux, même sans avoir le brevet fédéral.
Quand on participe à des sorties encadrées, au bout d’un moment, on devient un habitué, des liens se forment au point qu’on finit par organiser des sorties entre soi quand, au fil du temps, on devient plus autonome. Bien avant que la FFCAM mette l’accent sur la formation, c’est déjà ce qui se produisait. Et je me demande si, du coup, la dynamique des collectives ne s’est pas brisée ?
L’accent a été mis sur la formation pour une bonne raison. Comme dit plus haut, on a des débutants qui veulent devenir très bons et autonomes très vite. Il y a eu une augmentation des sinistres. Donc, la FFCAM a choisi de mettre l’accent sur la formation initiale. D’où les « cycles d’initiation », etc.
Le problème, c’est qu’être formé, ce n’est pas nécessairement avoir le goût d’encadrer ni les qualités pour le faire. Moins les encadrants sont nombreux et plus c’est contraignant en termes de temps.
Il ne faut pas se leurrer: déjà, il y a vingt ou trente ans déjà, les encadrants se recrutaient souvent parmi les retraités ou les enseignants. Bref, parmi ceux qui avaient du temps et aussi, sans doute, le goût d’enseigner
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Moi, je crois que les collectives ont encore un sens à la FFCAM. Ne serait-ce, aussi, que parce qu’il y a des gens sont seuls et qui cherchent des partenaires.