Avez-vous été pris dans une avalanche?

Posté en tant qu’invité par wahil:

Pourquoi t’excuses-tu yeti ? Ta mise en scène humoristique d’un quidam pris sous une plaque apporte plus de réflexions dans sa dérision que tous ces <<je me suis fait prendre, mais je m’en suis sorti et j’ai eu chaud et c’est vrai que c’est dangereux ces choses là….>>. Toutes proportions gardées, monsieur Jean de La Fontaine, ne jouait-il pas de paraboles pour railler des sujets dramatiques.

J’ai eu la bêtise (bêtise, car à chaque fois j’étais le seul responsable de la connerie qui m’a poussé, en toute connaissance de cause, à faire le pas de trop, le pas juste pour aller voir, connerie dictée par une stupide soif de sommet) de me faire prendre dans des avalanches. Eh bien, pas la peine de disserter, la puissance de ces choses là est MONSTRUEUSE et tu n’as pas le temps ni les moyens de contrôler quoi que ce soit si ce n’est de t’exploser les viscères de trouille et de compter sur la chance. Faire la brasse coulée, se faire une poche d’air et patali patala, tout ça, c’est des grandes théories sans grand rapport avec la réalité des choses.

L’essentiel qui donne matière à réflexion est, à mon sens, comment gérer l’après avalanche, en clair, comment tout faire techniquement, tout en ayant la force morale de gérer la panique, pour sortir ton pote avant qu’il soit trop tard. Eh bien là, c’est pas gagné. Pour vous donner un aperçu de ce qu’il faire, je vous conseille de lire la description du sauvetage effectué par Volodia Shahshahani et Lionel Tassan à Vaujany. Volodia a su conduire efficacement une succession de petits gestes essentiels, tout en gérant le stress de Lionel Tassan (pourtant loin d’être un débutant) jusqu’à sauver leur pote. Chapeau bas et belle leçon, même si certains simplistes noyés dans leur morale diront qu’il eût été encore mieux de ne pas se faire prendre.

Allez, bon week-end

Posté en tant qu’invité par Cisou:

30 sorties par an sur les 5 dernières annèes, 5 par an sur les 15 ans avant. Quelques incidents d’avalanche:

Une plaque de 10m de long 3 de large 60 d’épaisseur qui a glissé de 3m, je me suis enfoncé sur place jusqu’à la taille. On se doutait un peu que c’était foireux, on a continué à pieds par une arête rocheuse. Le même jour à la descente par un tout autre chemin, le copain se fait embarquer par une plaque de neige friable (aspect poudreuse), 15cm d’épaisseur 300m de large, 100m de haut, au final après 100m de chute, enfoncé jusqu’à la taille seuleemnt car il était tout en haut de la plaque quand elle s’est détachée. Glissement sur fond dur. J’étais à 5m de lui mais sur le dur. La neige était impeccable, aucune trace d’un quelconque travail du vent. Là on n’avait rien vu venir, même pas soupçonné un risque et si ça se reproduit, je ne crois pas que je m’en renderais compte avant l’accident. Risque 3, dans un versant nord en avril à 3000m, de ce point de vue là, on était dans les pentes à risque, mais sur le terrain, je n’ai pas vu, ni imaginé que la neige poudreuse et sans cohésion apparente, pouvait partir en plaque.

Plaque dure, très dure, 10m de large, 25m de haut, 70cm à la cassure. 20m de glissade, toujours debout presque en dehors de la plaque lorsqu’elle s’est immobilisé. C’était à la montée sans couteau, accroche mauvaise, j’ai tapé du pied. copain resté en dehors de la plaque, on avait un doute, mais pente faible et replat et dessous. Délimitation de la plaque dure, très visible même avant soin départ… Celles-là j’ai compris, je m’en méfie maintenant. Ce jour là on n’ira pas au sommet du Rissiou, mais le demi tour aura lieu beaucoup plus haut, avant la pente finale raide.

Avalanche de neige humide dans un couloir Est Vercors un jour de brouillard trop chaud, après une grosse chute 50cm. Prémonition ou simple analyse des risques, alors qu’ayant renoncé à l’entrée du couloir, on descendait, je gardais toujours un oeil en arrière, heureusement, car la coulée de 20m de large nous aurait fauché comme de rien et en silence sinon.

Sinon, 2 ou 3 fois l’impression de prendre des risques, souvent dans des descentes à vue avec grosse poudre, « Tour du Sorbier », « Tour du Pic Bourcet », Couloir nord des Fillons -(les 2 autres sont aussi sur le site, mais j’ai la flemme de mettre les liens)

Posté en tant qu’invité par peyo:

A ceux à qui c’est arrivé plusieurs fois, juste une question:
-ça vous est arrivé plus souvent à la montée ou alors à la descente?
Parce que moi,sur 4 « prises » 3 à la montée, 1 à la descente…

Posté en tant qu’invité par harry olivier:

Une fois mais au pied d’une cascade de glace !
J’explique qd même…

Au pied des grandes cascades de la rive droite du glacier du glacier d’Argentière, un jour où l’on n’avait rien à faire ici : ça coulait de partout. On a tracé comme des fous sur le glcier (40cm). Une belle était déja partie plus à droite. Bref… On aurait du rentrer. Je me suis même fait la réflexion mais j’étais parti avec un gars qui préparait l’aspi (un connu en plus). Je lui ai fais confiance. J’étais là pour taper le V+ voir mêm plus en mouli. Et au final on aurait peut y rester. (Pour la petite histoire, on l’avait rencontrer 15jours avant avec Steph en montant déjà à Argentière, mais lui était seul et partait se faire une petite cascade SEUL…)

Arrivé au pied, on pose les sacs et 5 minutes apès un bruit sourd. On regarde autour mais de chance, ça venait d’en haut. Pas le temps de bouger (tout juste de 10m). Ca tombait non-stop. Seul réflexe : NAGER.
Qd ça s’est arrêté : j’en avais jusqu’à la taille, je me suis dégagé en 5 minutes.
Le « gars » : bloqué par la neige tassé jusqu’au épaule. Plus d’un heure pour le sortir à mains nues (les sacs étant sous la neige bien sûr : portable et matos dedant).

Heureusement une nouvelle coulée ne s’est pas produite et après de nouveaux 30 minutes, on a retrouvé nos sacs sous près de 80cm de neige. J’ai juste perdu une paire de gants …

On s’est cassé et on est parti faire l’EMHM…

Les nuits suivantes ont été un peu mouvementées. Mais on oublie rapidement.

Mais je ne suis prêt de refaire une cascade avec un risque aussi marqué. Et même si mon compagnon est un guide, un aspi, ou un bon, si je ne le sens pas, je n’irais pas. Je préfère faire demi-tour et passer pour un con mais rester en vie…

Olivier
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Posté en tant qu’invité par Un autre niais:

« et passer pour un con mais rester en vie… »
Et non, c’est pas passer pour un con.
Et oui, un bon alpiniste est un vieil alpiniste. Et pas un vieux con.

Posté en tant qu’invité par Charles:

Moi une fois j’ai été pris dans une avalanche de boulot . J’ai cru jamais m’en sortir . Heureusement j’avais l’ARVA et on a pu me retrouver sous un gros paquet de dossiers . Depuis , j’ai décidé d’arrêter de faire le con : je ne bosse plus …

Charles

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

Depuis

, j’ai décidé d’arrêter de faire le con : je ne bosse plus …

quel homme sage!