Avalanches : Crier au loup

Posté en tant qu’invité par Bart:

Je fais de la randonnée depuis 6 - 7 ans, comme je ne suis pas un grand connaisseur en matière de danger d’avalanche et que je tiens à vivre encore un peu, je me fie aux bulletins officiels.

Depuis tout ce temps je n’ai vu qu’une fois un texte qui disait que la journée était favorable à la pratique de la randonnée.

Est-ce que le danger n’est pas systématiquement exagéré par des pros qui veulent se couvrir?
Si c’est le cas est-ce que cela ne va pas discréditer les infos lorsque le danger est vraiment important ?

Qu’en pensez-vous?

bart

Posté en tant qu’invité par julien:

oui et non…

quand tu as risque 1 ben c’est tres favorable, 2 favorable…a partir de 3 on ne peut pas dire que c’est favorable. * c’est dangereux et ca demande de l’experience (il mettent souvent ca).

Cette année, c’est un peu plus space que d’habitude car les conditions nivo sont particulieres a cause de ce long anticyclone bien froid qu’on a eu tout ca combine avec les faibles epaisseurs de neige. Bref jusqu’a maintenant c’est des conditions assez merdiques car bien qu’il n’y ait pas des tonnes de neige, il y a un risque residuel difficile a cerner. C’est pourquoi meme par risque 2, je pense que les bulletins mettaient les gens en garde.

je ne sais pas ce qu’en pense Notre grand Guru Oncle Billou…

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Tout d’abord, le risque zéro n’existe pas, mais sur les routes c’est pareil.

Je ne suis sans doute pas le mieux placé pour répondre puisque Météo-France, contrairement au SLF, ne donne pas de conseil du genre « conditions favorables à la pratique de la randonnée ».

Conditions favorables ou non, cela dépend du type de pentes que l’on a l’habitude de fréquenter (raides ou non) ainsi que du risque que l’on accepte de prendre. Si tu te limite à des randos loin des pentes raides, c’est souvent favorable même en étant peureux (je ne dis pas ça pour toi, cher Saint Bart).

Julien donne une approche de la solution mais il vaut mieux regarder le texte que le seul indice du risque : Supposons que le risque soit un 1 en sud et un bon 3 (accidentel) en nord, ça peut donner un 2 global (« assez favorable ») alors que c’est très peu dangereux en sud et bien dangereux en nord. N’oublions pas aussi qu’un risque de niveau n, dans une période calme après une chute de neige pendant laquelle le danger diminue au fil des jours, est plus « favorable » après quelques jours, avant le passage au risque n-1 (un indice de risque n couvre une plage de risques qui va du n- au n+). La lecture du texte permet en outre de connaître à quel type d’avalanche on va être exposé, ce qui a une grande importance sur le comportement que l’on devrait avoir sur le terrain.

Bon, des trois petits cochons, je choisis la maison en pierre.

Posté en tant qu’invité par julien:

biensur il faut lire le bulletin et pas se cantonner au chiffre… surtout qu’en fonction de l’altitude et de l’orientation, le degré de danger ne sera pas le meme…tout ca est dit plus ou moins dans le bulletin.

un phenomene qui revient souvent est la difference entre le bulletin CH et FR. (surtout apres une bonne chute de neige). qd c’est qu’un degre d’ecart on peux se dire ok c’est 2+ pour la CH et 3- pour la FR mais qd c’est 2 en suisse et 4 en france la faut qu’on m’explique (situation du 02.04.2000)…

Posté en tant qu’invité par älex:

Mmmmmm…
Ptet simplement pasque ce sont tous des charlatans. Moi j’me demande juste comment ils font quand le dé tombe sur 6…
=D

Posté en tant qu’invité par :

Quand tu tombes sur le 6 t’as droit de boire un coup et de rejouer…

En ce qui concerne notre problème, il est clair qu’il ne faut en aucun cas se limiter au seul chiffre, mais bien lire le bulletin entre les lignes…et entre les couches lorsqu’on est sur le terrain…(et pour les spécialistes y mettre la tête à l’intérieur pour mieux apprecier le risque)

D’une face à l’autre, d’un massif à un autre, plein de choses peuvent être differentes…

Posté en tant qu’invité par Franco:

Vous parlez de niveau de danger en « chiffres ». En réalité. il s’agit de « mots »( marqué, limité, etc…).

A mon avis c’est plus facile de situer le danger en « chiffres » qu’en « mots » mais…pouquoi les spécialistes (échelle européenne du danger)parlent-ils en « mots »??

Posté en tant qu’invité par catherine:

Franco a écrit:

A mon avis c’est plus facile de situer le danger en
« chiffres » qu’en « mots » mais…pouquoi les spécialistes
(échelle européenne du danger)parlent-ils en « mots »??

toi, Franco, tu vas avoir la fessée par tonton Bill !
t’auras intérêt à faire des stages !

Bon, déjà, c’est bien de repréciser à chaque fois dans les bulletins ce que veulent dire les niveaux, par exemple que le niveau 3, c’est « danger marqué ». En effet celà permet d’éviter des appréciations erronées.
Mais d’autre part, si tu lis les messages précédents, entre autres celui de Bill qui l’explique très bien, il ne faut absolument pas se limiter à la consultation de l’indice de risque !
Bon et puis moi, je préfère que Billou il nous parle avec des vrais mots plutôt qu’en nombres, fussent-ils naturels, binaires, ou hexadécimaux !
On n’est pas des numéros quand même :wink:

Posté en tant qu’invité par Franco:

Ce que j’ai voulu dire, c’est qu’une échelle de danger (ou quelle quelque soit) est plus « parlante » en chiffres. Pour preuve, dans les post les gens utilisent tout naturellement des chiffres pour quantifier un danger.

Ceci dit, je suis d’accord avec toi que nous ne sommes pas des numéros…

Posté en tant qu’invité par bart:

Je suis aussi plutôt maison de pierre…
Ce w.-e. après un travail souterrain de longue date, j’avais enfin réussi à convaincre mon épouse de s’initier à la randonnée. Finalement j’ai laissé tomber vu les prévisions.

Je suis quand même parti avec des copains (ils sont un peu moins dommage)et j’ai eu l’impression que je m’étais alarmé un peu vite car les conditions étaient OK selon mes faibles connaissances (je sais que j’aurais pu les améliorer en participant à la journée que vous avez organisée… mais, comme la plupart des Suisses,je suis un peu lent à la décision et le temps que je réagisse vous aviez déjà rangé les skis!)

bart

Posté en tant qu’invité par Xtian:

sauf pour quantifier le degré d’alcool dans la Grappa. J’sais pas comment tu f’rais si t’as pas de chiffres !

Posté en tant qu’invité par Francois:

Je ferais comme tout le monde: je lèverais le coude.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Julien aurais-tu une bonne mémoire?

Il n’est pas inconcevable d’avoir parfois deux degrés de différence entre haute-Savoie et la Suisse voisine :

  • La situation nivologique peut-être parfois très différente en cas de quantité de chutes de neige fraîche aussi très différentes (ce n’est pas rare).
  • La précision de l’évaluation du risque ne se fait pas l’échelle de quelques kilomètres mais de quelques dizaines de kilomètres.
  • Il s’agit de prévision et non pas de certitude du risque. Pour une même situation, l’interprétation humaine, d’une personne à l’autre, peut diverger.

Parfois, ces divergences peuvent s’additionner.

Je rajouterais quand même qu’après une bonne chute de neige il me semble qu’il n’y a pas tant de différence entre CH et FR depuis l’hiver 1999/2000.

Dans le cas du 2 avril 2000, Météo-France indiquait un risque 3 évoluant en 4 sur le massif du Mont-Blanc à cause du fort redoux dû au foehn, en présence de 30 à 50 cm de neige récente. Le risque était à 3 sur le Chablais et les Aravis, donc pas de grosse différence sur ces deux derniers massifs. L’importante différence entre Mont-Blanc et Suisse (je n’ai pas pu vérifier car je n’ai plus les bulletins du SLF de l’an 2000) était probablement due à une couche de neige fraîche nettement plus importante sur la Haute-Savoie, avec en plus peut-être un effet très local de réchauffement beaucoup plus marqué sur le massif du Mont-Blanc.

Posté en tant qu’invité par Marc:

pas pu vérifier car je n’ai plus les bulletins du SLF de l’an
2000)
Si jamais, les archives sont accessibles online à l’adresse:
ftp://ftp.switch.ch/info_service/Avalanche/archive/

A+, Marc

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Mais non, les suisses ne sont pas lents. Pour preuve : lors des deux randos N&A, il y avait français et suisses et les skieurs les plus rapides étaient des suisses, avec la palme pour Ivan (qui ne se sentait certes peut-être pas une âme de suisse puisqu’il s’est exilé au Kirzghistan!).

Attention, lors de situation dangereuses à cause du risque accidentel (déclenchement de plaques au passage de skieurs, c’était le cas le WE dernier), le danger peut être présent alors qu’on a l’impression que le manteau neigeux est stable.

Mais peut-être es-tu allé randonner dans des expositions (sud) ou altitudes où le danger n’était pas marqué, dans des pentes peu raides où il n’est pas possible de déclencher.

Posté en tant qu’invité par julien:

Je suis d’accord mais le bulletin Suisse annoncait 2 sur l’ouest et evrsant N des alpes. ON a fait la tete de charousse avec descente parle ravin de Nex…qui est a cheval sur la frontiere.
on a estime lors de la montee que le risque etait plutot 3 que 2…mais a la descente inutile de te dire qu’on est decsndu sur la rive Suisse du ravin ;-))))

sinon en general c’est assez egal excepté pour les evenments extremes (comme 99) ou le risque 5 est plus vite atteint qu’en suisse…serait ce pour servir de parapluie au commune…?

(le bulletin local bas valais n’etait encore pas disponible)

Posté en tant qu’invité par David:

Désolé, je n’ai pas tout lu au dessus, mais la remarque de Julien m’interpelle …

Il est vrai que les indices de danger d’avalanche sont attachés à un massif, alors qu’ils peuvent varier en +/- 1 degré entre les courses, orientations et altitudes.

Il serait peut-être interessant de faire remonter l’info sur une auto-estimation du danger d’avalanche par les membres au niveau de l’enregistrement d’une course, comme cela est prevu pour les professionnels de la montagne.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Charousse étant dans le Chablais, c’était donc bien du 3 et non du 4. Donc un 3- sur le versant français et un 2+ sur le suisse.

Pour ta remarque sur le risque 5 : Il n’y a pas de parapluie pour les communes. De toutes façons, en France, elles ne sont pas concernées tant qu’il n’y a pas de bulletin d’alerte en plus (il peut y avoir des 5 ne concernant pas le fond des vallées). Il est certain que l’échelle n’était pas utilisée de la même manière jusqu’en 1999, c’est moins le cas désormais, quoique ça reste à prouver pour les risques 5. Les raisons :

  • la grosseur des avalanches, une des clés du guide d’utilisation de l’échelle, n’est pas définie et il est possible que la notion de grosses avalanches ne soit pas la même pour tous.
  • si je ne m’abuse : les conseils accompagnant l’échelle européenne en suisse, issus me semble-t-il de l’ancienne échelle de risque, où risque 5 devait concerner le fond des vallées.

Avant 1999, il me semble que le 5 n’avait pas été utilisé (depuis la nouvelle échelle) en Suisse, contrairement à la France. Je pense que ce sera désormais assez homogène. Mais cette hiver, on a du mal à vérifier !

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Si on ne donne que des chiffres, les gens vont entendre risque 3 (sur 5) et vont penser que le risque est moyen. Alors que 3, ce n’est pas moyen mais marqué, donc plutôt « assez fort ».

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Sur quelle base va-t-on faire un diagnostic? Le danger n’est pas toujours visible. Qui va vraiment aller creuser à plusieurs endroits pour voir les sous couches 50 cm en profondeur ou plus?

Tu as une bonne intention mais cela pourrait être à double tranchant : Dire qu’une course est sure, ça peut envoyer des gens aux casse-pipe s’il vont skier dans la pente vierge juste à côté de tes traces et là où la plaque va se décrocher.

Par contre, les observations sur la qualité de la neige, les avalanches observées, sont des informations très intéressantes.