[quote=« floriano, id: 853973, post:29, topic:84925 »]Je pense que dans les accidents d’avalanche, la dynamique de groupe est primordial.
- Que faire si le sois-disant expert (guide, instructeur etc.) t’emmène dans un coin que tu trouve
plutôt craignos et 10 personnes le suivent. Tu restes au bar ?
- Que répondre au copain qui te dit, d’arrêter de faire le psycho.
- Que faire devant une pente rempli de randonneurs, mais le bulletin montre un risque 3.
Tu te dit la majorité aura plus raison que moi (et la plupart du temps elle a raison cette majorité…)
Pas facile du tout de faire abstraction des autres (surtout quand on a pas fait sa thèse en nivologie)
Et c’est pour cela les gens du coin se font autant attraper que les autres,
parce qu’il sont autant sensibles que les gens de la ville aux possibles « bêtise de groupe ».[/quote]
Cela me rappelle un WE de la mi-mars 1982, qui vit 19 morts par avalanches dans les alpes françaises. Je ne sais plus si c’était à Valmeinier ou à St François Longchamps, les pisteurs de la station voisine en train de purger leur domaine ont cru avoir une hallucination en voyant quatre collectives de quatre CAF différents s’engager dans un vallon manifestement pourvue d’une énorme plaque à vent. Ils ont posté un guetteur avec la radio avec pour mission de surveiller et de donner immédiatement l’alerte lorsque ça partirait, mis en pré-alerte tous leurs secouristes disponibles, et appelé le PGM de Modane pour les mettre eux aussi en pré-alerte … L’hélico a décollé avant que l’avalanche s’arête, mais il y a tout de même eu un mort et 19 blessés. Je crois que dans ce vallon il y avait une bonne cinquantaine de personnes … la plaque faisait plus de cent mètres de large à la rupture.
On est en plein dans l’article traduit par Alain Duclos, là … l’effet de groupe.
Autre illustration des choses indiquées dans cet article, un guide et quelques stagiaires de haut niveau à Gavarnie, les stagiaires disent « ça va s’effondre » le guide dit « mais non ». Lorsque le groupe est engagé la cascade d’à coté s’effondre, ils ont à peine le temps de faire demi-tour et redescendre que la leur s’effondre aussi. C’était un groupe mixte … ce qui double le risque de mauvaise décision.
Autrement Claude Rey, guide reconnu comme qq de particulièrement compétent en la matière, nous avait bien fait rigoler en nous avouant son ultime recette lors de la fameuse rencontre au SIG de Grenoble de 1999 : « lorsque j’ai un doute devant une pente et que je suis suivi par un groupe d’amateurs, je dis à mes clients que c’est l’heure du casse-croûte, on s’écarte de la trajectoire de la coulée possible, et je laisse les amateurs tester la pente » 