Avalanches: "Beaucoup de gens qui se font prendre sont du coin"

[quote=« J.Marc, id: 853485, post:15, topic:84925 »]

Depuis samedi soir, baghirati en a une ; toute neuve ; qu’on se le dise ![/quote]

Attention, ne mélangeons pas tout. Il ne faut pas confondre la sonde du randonneur à ski et la sonde des vieilles prostates incontinentes urinaires. :wink:

Afin de réduire le risque de collision entre un ski et un skieur, dans un terrain de jeu où la concentration en humains est importante (contrairement au ski de rando) ?

Il y a incontestablement besoin d’une grande modestie sur des aspects encore difficilement explicables ou décelables en nivologie.

Mais il y a sans doute aussi des questions compliquées à travailler sur les comportements humains.
Ainsi il semblerait que de plus en plus, ce sont « des gens du coin » et, qui plus est, des skieurs réellement expérimentés qui disparaissent.
A ce propos, Frédéric Jarry (Anena) me disait hier soir que " le jeune inconscient qui se fait prendre" était devenu une image d’Épinal.
Après études des accidents, il semblerait que dans la majorité des cas les skirandonneurs avaient souvent fait une analyse pertinente des risques, qui aurait dû les amener à changer de projet. Mais leurs décisions furent différentes avec les conséquences que l’on sait.
Dans la même réunion hier soir, Sébastien Escande (guide et ingénieur Cemagref) expliquait qu’il serait pet-être nécessaire de chercher du coté « comportemental » où "l’inconscient " pourrait être de nature à nous faire prendre des décisions en décalage…
Et de citer quelques pistes : assumer son rôle du leader dans un groupe, rechercher une certaine reconnaissance sociale (ex:rentrée sa sortie sur un site collaboratif), l’ habitude de ce terrain que je fréquente beaucoup et que connais bien ou, il m’est jamais rien arrivé de sérieux malgré les risques pris…

Je pense qu’il faut avancer sur les deux aspects (nivologie et décision humaine).
Et les débats que nous pouvons avoir ici sur C2C, sont de ce point de vu loin d’être inutile, si chacun met du sien pour ne pas faire dans le lapidaire.

En même temps si vous en avez l’occasion je ne serais trop vous conseiller « des réunions de travail » comme celle que nous avons eu hier soir à Revel avec une quarantaine d’habitants/skieurs et nos invités cités ci-dessus. Quatre heures de réunion très instructive et interactive qui vont nous aider individuellement et collectivement à faire évoluer nos comportements.
Pour que la montagne reste du bonheur.

Mais je pense qu’il y a 2 problèmatiques disctinctes, celle du nivologue et celle du pratiquant. Des notions de base permettant de comprendre le BRA et globalement ce qu’il observe sur le terrain sont nécessaires pour le pratiquant mais si il joue les nivologues sur le terrain à mon avis ce n’est pas bon. Il est dangereux à mon avis de sortir d’une formation sur les avalanches en se disant qu’on connait connait plus finement le sujet donc qu’on va pouvoir en faire plus, au contraire on doit se rendre compte qu’il faut prendre une marge par rapport à la théorie.
Globalement je suis quand même persuadé que peu d’accidents sont réellement évitables statistiquement et que le nombre d’accidents aura bien du mal à baisser. Je veux dire que si on met une grande quantité de personnes dans un milieu comportant un risque il y aura forcément quelques accidents, c’est exactement la même chose que sur la route.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour les autres, mais j’ai fait pas mal de ski de rando AVANT d’avoir eu une bonne formation sur la neige et les avalanches et depuis que j’ai cette formation, j’ai vachement plus les pétoches… et je ne crois pas être un cas isolé ! Ceci me semble être un (nouveau) jugement à l’emporte-pièce. Mais peut-être ne suis-je pas « normal », je n’en sais rien. Et vous ?

Annapurna

Normal.

[quote=« Francois, id: 853947, post:26, topic:84925 »]

Normal.[/quote]
C’est même tout ce qu’il y a de plus sain, dirais-je.
Sur le sujet de la formation :
http://www.anena.org/votre_securite/information_prevention/sexe_drogue_mort_blanche.html Ian McCammon, traduit par Alain Duclos.

[quote=fredi de Freydières]Dans la même réunion hier soir, Sébastien Escande (guide et ingénieur Cemagref) expliquait qu’il serait pet-être nécessaire de chercher du coté « comportemental » où "l’inconscient " pourrait être de nature à nous faire prendre des décisions en décalage…
Et de citer quelques pistes : assumer son rôle du leader dans un groupe, rechercher une certaine reconnaissance sociale (ex:rentrée sa sortie sur un site collaboratif), l’ habitude de ce terrain que je fréquente beaucoup et que connais bien ou, il m’est jamais rien arrivé de sérieux malgré les risques pris…[/quote]
http://www.anena.org/votre_securite/information_prevention/avalanches_prises_de_decision.html des mêmes que ci-dessus.

Posté en tant qu’invité par Hugues725:

Oui mais il est quand même dommage de constater certaines années une majorité d’accidents par risque 4 (cette année et il y a 3 ans par ex) alors que la montagne devrait moins dangereuse par risque 4 que par risque 3 (si vous voyez ce que je veux dire).

Je pense que dans les accidents d’avalanche, la dynamique de groupe est primordial.

  • Que faire si le sois-disant expert (guide, instructeur etc.) t’emmène dans un coin que tu trouve
    plutôt craignos et 10 personnes le suivent. Tu restes au bar ?
  • Que répondre au copain qui te dit, d’arrêter de faire le psycho.
  • Que faire devant une pente rempli de randonneurs, mais le bulletin montre un risque 3.
    Tu te dit la majorité aura plus raison que moi (et la plupart du temps elle a raison cette majorité…)

Pas facile du tout de faire abstraction des autres (surtout quand on a pas fait sa thèse en nivologie)

Et c’est pour cela les gens du coin se font autant attraper que les autres,
parce qu’il sont autant sensibles que les gens de la ville aux possibles « bêtise de groupe ».

Je suis tout à fait d’accord, par risque 4 on devrait arrêter de se poser des questions et choisir des itinéraires totalement sûrs.

Je me permets juste d’indiquer qu’il y a des éléments intéressants sur la question de la perception des risques et des représentations sociales sur le risque dans la seconde partie de la thèse récemment soutenue par Kevin Vermeir (même si elle porte sur les domaines skiables).

Sinon, je ne connais pas personnellement Sébastien Escande, mais s’il est du CEMAGREF de Grenoble, je suppose qu’il s’est servi des travaux de Vincent Boudières dans ses réflexions. Il y a là, me semble-t-il, de bonnes bases de réflexion.

Annapurna

Posté en tant qu’invité par Max421:

Je suis sorti de formation comme J2LH avec plus de doutes que de certitudes (mais avec néanmoins des infos très précieuses, un peu de méthode, quelques fausses idées reçues en moins et de l’expérience pratique de recherche Arva).
L’interview de Alain Duclos m’en remet une sérieuse couche…! (et accessoirement je trouve remarquable que celui qui est considéré comme l’expert du sujet accepte humblement d’avouer ses doutes).

J’en conclus que même si on peut sérieusement limiter les risques matière d’avalanche, il reste une part de risque non maitrisable quel que soit le niveau d’expertise du sujet. On retrouve le même problème qu’avec les séracs (cf. l’avalanche de cet été au Mont Blanc) et les chutes de pierre. Est-ce raisonnable d’aller en montagne ? Il y a des jours où je me le demande.

Et si il n’y avait pas le problème du poids, j’aurais déjà investi dans un sac ABS (qui aurait sans doute donné de bonnes chances de survie à l’agent EDF enseveli ce week-end sous moins de 50cm de neige).

Posté en tant qu’invité par fredo25:

[quote=« Nicolas de Grenoble, id: 853421, post:9, topic:84925 »]

Le fait est que c’est un facteur aggravant…

Synthèse personnelle des 45263 messages sur le sujet :
La réponse la moins pire semble être de mettre un fusible bien dimensionné sur la lanière pour qu’elle casse quand il faut et pas avant.
Sinon, pas de lanières (ou d’inefficaces et inutiles stop-skis c’est la même chose que rien), c’est plus sûr en cas d’avalanche mais plus craignos sur glacier.
A chacun ses choix.[/quote]
et en snowboard vous faite comment?
surtout que c’est plutôt pour les jours de grosses poudre…

[quote=« Annapurna, id: 853884, post:25, topic:84925 »]

Je ne sais pas ce qu’il en est pour les autres, mais j’ai fait pas mal de ski de rando AVANT d’avoir eu une bonne formation sur la neige et les avalanches et depuis que j’ai cette formation, j’ai vachement plus les pétoches… et je ne crois pas être un cas isolé ! Ceci me semble être un (nouveau) jugement à l’emporte-pièce. Mais peut-être ne suis-je pas « normal », je n’en sais rien. Et vous ?

Annapurna[/quote]

+1. Je me fait régulièrement la même réflexion en repassant dans les mêmes coins 15/20 ans plus tard : à l’époque je suivais sans réfléchir des copains expérimentés qui avaient lu tout Munter, décortiqué tous les bulletins de la semaine et passé des heures sur les cartes…avec le recul (et les 2 copains morts que j’ai aidé à sortir en 20 ans de pratique), je me dis que j’étais vraiment inconscient au sens 1er du terme (non conscient). Je ne suis donc pas le seul anormal (toi non plus, du coup !) à être devenu bien plus prudent / peureux avec les années et l’expérience acquise

Posté en tant qu’invité par frisson:

encore 6 morts dans une avalache en savoie à Val Meiner!

[quote=« floriano, id: 853973, post:29, topic:84925 »]Je pense que dans les accidents d’avalanche, la dynamique de groupe est primordial.

  • Que faire si le sois-disant expert (guide, instructeur etc.) t’emmène dans un coin que tu trouve
    plutôt craignos et 10 personnes le suivent. Tu restes au bar ?
  • Que répondre au copain qui te dit, d’arrêter de faire le psycho.
  • Que faire devant une pente rempli de randonneurs, mais le bulletin montre un risque 3.
    Tu te dit la majorité aura plus raison que moi (et la plupart du temps elle a raison cette majorité…)

Pas facile du tout de faire abstraction des autres (surtout quand on a pas fait sa thèse en nivologie)

Et c’est pour cela les gens du coin se font autant attraper que les autres,
parce qu’il sont autant sensibles que les gens de la ville aux possibles « bêtise de groupe ».[/quote]
Cela me rappelle un WE de la mi-mars 1982, qui vit 19 morts par avalanches dans les alpes françaises. Je ne sais plus si c’était à Valmeinier ou à St François Longchamps, les pisteurs de la station voisine en train de purger leur domaine ont cru avoir une hallucination en voyant quatre collectives de quatre CAF différents s’engager dans un vallon manifestement pourvue d’une énorme plaque à vent. Ils ont posté un guetteur avec la radio avec pour mission de surveiller et de donner immédiatement l’alerte lorsque ça partirait, mis en pré-alerte tous leurs secouristes disponibles, et appelé le PGM de Modane pour les mettre eux aussi en pré-alerte … L’hélico a décollé avant que l’avalanche s’arête, mais il y a tout de même eu un mort et 19 blessés. Je crois que dans ce vallon il y avait une bonne cinquantaine de personnes … la plaque faisait plus de cent mètres de large à la rupture.
On est en plein dans l’article traduit par Alain Duclos, là … l’effet de groupe.

Autre illustration des choses indiquées dans cet article, un guide et quelques stagiaires de haut niveau à Gavarnie, les stagiaires disent « ça va s’effondre » le guide dit « mais non ». Lorsque le groupe est engagé la cascade d’à coté s’effondre, ils ont à peine le temps de faire demi-tour et redescendre que la leur s’effondre aussi. C’était un groupe mixte … ce qui double le risque de mauvaise décision.

Autrement Claude Rey, guide reconnu comme qq de particulièrement compétent en la matière, nous avait bien fait rigoler en nous avouant son ultime recette lors de la fameuse rencontre au SIG de Grenoble de 1999 : « lorsque j’ai un doute devant une pente et que je suis suivi par un groupe d’amateurs, je dis à mes clients que c’est l’heure du casse-croûte, on s’écarte de la trajectoire de la coulée possible, et je laisse les amateurs tester la pente » :cool:

Je sait pas s’il y a un lien, mais depuis un moment il y a un certain trafic d’hélicos, qui passent au dessus des Arves depuis et vers Grenoble. Ça dure bien depuis une heure, voire deux. L’autre bout est sur l’axe qui passe entre les Karélis et Valloire.
Qq a plus de nouvelles ? Ça changera rien, mais bon …

[quote=Freenours]Je sait pas s’il y a un lien, mais depuis un moment il y a un certain trafic d’hélicos, qui passent au dessus des Arves depuis et vers Grenoble. Ça dure bien depuis une heure, voire deux. L’autre bout est sur l’axe qui passe entre les Karélis et Valloire.
Qq a plus de nouvelles ? Ça changera rien, mais bon …[/quote]

Annapurna

[quote=« Annapurna, id: 854072, post:38, topic:84925 »]

[quote=Freenours]Je sait pas s’il y a un lien, mais depuis un moment il y a un certain trafic d’hélicos, qui passent au dessus des Arves depuis et vers Grenoble. Ça dure bien depuis une heure, voire deux. L’autre bout est sur l’axe qui passe entre les Karélis et Valloire.
Qq a plus de nouvelles ? Ça changera rien, mais bon …[/quote]

Annapurna[/quote]
La Motte Servolex, c’est le lycée agricole. Y a aussi un lycée professionnel traditionnel ?
Si c’est le lycée agricole, y’a peut-être les gamins de parents de chez moi dedans
Belle journée malgré une petite couche de nuage, neige de rêve, et encore mieux demain …

[quote=« Freenours, id: 854096, post:39, topic:84925 »][
La Motte Servolex, c’est le lycée agricole. Y a aussi un lycée professionnel traditionnel ?
Si c’est le lycée agricole, y’a peut-être les gamins de parents de chez moi dedans
Belle journée malgré une petite couche de nuage, neige de rêve, et encore mieux demain …[/quote]
Oui, c’était des jeunes de la section de préparation aux métiers de la montagne …