Avalanche par sous-couche fragile persistante
Description sur data avalanche :
Risque 3 - Face nord - 30° et plus
Des blessés
No comment
C’est impressionnant de voir la propagation quasi immédiate à toute une zone du versant, y compris très en aval du point de déclenchement.
Sans le vouloir, le skieur qui évoluait en amont a mis en danger un groupe en aval.
Le filmeur quant à lui semble arrêté sur une proéminence qui n’a pas été concernée sans quoi il aurait été aussi victime de l’instabilité.
Le risque 3 n’est décidément pas un niveau de « risque moyen »…
Je crois que ce n’est pas un groupe qui monte, mais le reste du groupe qui attend les derniers à descendre. Pas sur un bon point de sécurité manifestement.
Merci pour la vidéo, c’est très instructif !
C’est effectivement à ma connaissance tout un même groupe, cette vidéo quand je l’ai vue ayant servie à illustrer l’importance de choisir un bon point de regroupement; et si l’on n’en trouve pas, l’importance de skier un par un toute la pente…
(il est encore plus intéressant parfois de renoncer tout court évidemment, mais c’est un autre sujet…)
Effectivement, à bien y regarder… Corrigé.
L’avalanche se serait donc déclenchée après le passage de plusieurs skieurs !
Comme quoi le passage de quelques-un n’est vraiment pas en un critère de sécurité, parfois juste un biais de confirmation qui peut affecter le niveau de vigilance.
avec le lien :
On a déjà parlé de cette avalanche de janvier 2015 : Avalanche à Sainte-Foy en Tarentaise
La vitesse de propagation de la rupture de la couche fragile varie de 20 cm/s (pour certaines plaques de qq cm d’épaisseur, qui ne glissent pas), à 400 ou 500 m/s (ce qui crée un bang supersonique entendu par celui qui est à l’origine de la rupture).
Pour la plupart des plaques friables qui arrivent à glisser, la vitesse est entre 100 et 200 m/s (donc pas de bang).
Effectivement, mais 3 ce n’est pas moyen, c’est « marqué ».
?
C’est une propagation de rupture, pas une vitesse de déplacement de matière, donc il ne devrait pas y avoir de « bang » supersonique ?
Lors de la rupture, la plaque s’affaisse de 1 à 10 mm environ (peut être moins d’1 mm et plus de 10 dans certains cas, mais la plage 1-10 mm est la plus courante).
Cet affaissement crée une onde sonore, inaudible si la source était statique.
Mais la source de cette onde n’est pas statique, elle se déplace à la vitesse de propagation de la rupture de la couche fragile.
Quand la vitesse dépasse 200 m/s (environ, je ne connais pas la valeur exacte), ça fait un « whouf ».
Et quand la vitesse dépasse la vitesse du son, ça fait un bang supersonique.
J’ai déjà eu le cas où en traçant en montée dans une pente à 25°, je fragilisais la plaque (déclenchement localisé de la couche fragile), et la personne 50 m derrière déclenchait la propagation de la rupture, qui avait une vitesse supersonique. La rupture se propageait sur 10-20 m seulement (disque de 20-40 m de diamètre). Elle entendait un bang, mais je n’entendais rien, n’étant pas au centre du disque de propagation contrairement à elle. Au bout de 3-4 bang, on a jugé que remonter le couloir qui finissait à 40° n’était pas une bonne idée, on s’est cassé.
Est-ce que tu pourrais élaborer là-dessus ? Je n’y connais pas grand chose en avalanches mais je suis peu geek de tout ce qui est en rapport avec la physique En l’occurrence je ne comprends pas bien parce que pour moi on n’a pas une source ponctuelle qui se déplace, mais plusieurs sources ponctuelles qui se déclenchent le long d’un trajet, je ne comprends pas pourquoi ça provoquerait un bang supersonique
Je ne sais pas si c’est supersonique, mais le bruit d’explosion est relativement fréquent. (PS anti-trolls: je ne parle pas des pida ni des seracs !)
Il me semblait que les « whouf » qu’on entend parfois étaient simplement le bruit de la couche de neige supérieure qui se dépose sur la couche inférieure une fois que la couche fragile s’affaisse ?
A ma connaissance c’est le bruit de l’air chassé de la couche fragile qui s’effondre, je n’ai jamais entendu parler d’un autre phénomène.
Quand on parle de risque 3 « moyen », je pense qu’on veut dire que c’est le risque le plus fréquemment rencontré au cours de la saison, une moyenne, quoi. Il y a là une ambiguité.
C’est ce qu’on croit, mais non.
Le bruit du dépot de la plaque sur la sous-couche fait un « shiiiii… », des fois un « flaaac » quand c’est en neige humide, mais c’est rare de l’entendre, c’est faible.
Le bruit du dépot dure plusieurs secondes, le temps de la propagation (mais entendre ce bruit quand la propagation s’est éloignée de 300m… on l’entend surtout quand la vitesse de propagation est faible), et on peut l’entendre même si on n’est pas à l’origine de la propagation.
Le bruit de l’onde créée par l’affaissement est court, car on entend que l’accumulation de l’onde quand on se trouve au centre du disque.
Dans le cas de l’accident ci-dessus, peut-on penser que la propagation à toute la zone est due à cette onde de choc ?
Que sait-on au juste de la persistance de ces sous-couches fragiles dans le temps ?
sur une échelle à 5 degrés , le degré 3 apparaît comme étant « moyen » . Peut-être supprimer cette cotation à chiffres pour s’en tenir aux adjectifs « faible », « limité », « marqué », etc…
On sait que dans certaines conditions (très faible gradient sur longue période) les faces planes peuvent se stabiliser, mais que les gobelets n’ont comme seul espoir d’évolution vers des grains « stables » que la destruction par la pluie/humidification puis disparition ou regel.
Autre facteur de diminution du risque : l’augmentation de l’épaisseur du manteau au dessus des couches fragiles, qui les « isole » de l’action mécanique du skieur. Mais pas forcément d’autres aléas comme une chute de corniche ou coulée en surface qui peuvent déclencher la couche fragile profondément enfouie.