Je n’aime pas trop jouer les colporteurs de faits divers tragiques, mais un tel carton (4 morts) dans un coin aussi fréquenté fait quand même réfléchir…
Avalanche Grand St Bernard
Je mets aussi ce lien, Bertrand, car les articles du Temps ne sont pas accessibles…
Qu’appelle-t-on longueur et largeur dans les avalanches? Je me pose souvent la question? Spontanément, les notions de largeur (partie horizontale) et hauteur (dénivelé de pente qui part), me sembleraient des termes plus clairs.
La largeur me semble une info significative, mais on peut parler de largeur du départ, ou largeur de la zone d’accumulation en bas :c’est assez différent.
Pour la longueur, l’avalanche ne commencera à « freiner » que lorsqu’elle va arriver sur des pentes inférieures à 30 degrés.
Dans une pente raide, une toute petite coulée peut faire 1000m sans problème.
Si ca pousse derrière, une grosse coulée peut aller assez loin sur du plat.
Est-ce qu’on parle de la longueur du départ à l’arrivée (intérêt ?) ou des dimensions de la zone d’accumulation en bas ?
Et est-ce qu’on peut attendre de journalistes qui travaillent ds l’urgence et ne sont souvent pas spécialisés sur leur sujet, qu’ils puissent être aussi précis ?
Euh non, ça dépend de plein de paramètres, et la pente maxi pour que la coulée s’arrête peut varier beaucoup selon les avalanches (du style entre 5 et 40°).
Bonsoir,
Sincères condoléances aux familles.Une petite question: la coulée est-elle venue de la gauche ou de la droite en montant ? Merci
Posté en tant qu’invité par horrible:
D’après les articles, l’avalanche a eu lieu à la combe des Morts, vers 2300m d’altitude, soit l’itinéraire ultra-classique pour rejoindre l’hospice du grand saint Bernard depuis la Suisse. Itinéraire pas seulement emprunté par des skieurs, mais aussi beaucoup de gens en raquette.
Je sais pas vous, mais moi, je trouve ça, évidemment horrible, mais aussi franchement effrayant: BERA pas du tout alarmiste concernant des départs spontanés, ils devaient être au fond de la combe, donc ça semble peu probable que ça soit un déclenchement à distance alors que des tas de gens étaient passé là avant !
Bref, j’aurais tout à fait pu être là-bas ce jour là moi aussi…
Il y a quelques années avec un ami on s’est fait coffrer dans le même lieu approx. Lui complètement enseveli, moi pas, j’ai pu le sortir rapidement. Alors oui, tu as tout à fait raison, n’importe qui aurait pu être là-bas aussi. C’est la promenade dominicale de beaucoup de gens du coin et de touristes.
Une deuxième anecdote. Il y a un tas d’années (20?), dans le Pedraforca (Pyrénées) on montait une goulotte en hiver. Pour y accéder il faillait prendre le chemin carrossable qui partait du refuge jusqu’au pied de la goulotte. On a laissé les sacs à dos sur la piste. Plus haut la goulotte se bifurque en deux bras. Après discussion sur quel bras prendre (pas de topo, on allait toujours « à vue » à l’époque), on prend celui de droite. Au but d’un moment, une avalanche de neige humide tombe de l’autre bras. On décide de descendre, un peu préoccupés pour nos sacs à dos. C’est alors que l’on entends des cris. On descend pour secourir les deux victimes. Elle on la sort morte, lui avec une fracture de hanche que lui laisse une jambe collée à son dos, dans une position grotesque, sans doute douloureuse, mais dans la commotion il ne s’intéresse qu’à une chose: où est-elle? comment va-t-elle ? Il a mis un an à se remettre de son hanche. Sa seule prise de risque, se promener main dans la main sur la piste.
Une troisième et dernière. Plus récemment (10 ans) dans les Alpes. Avec ma femme on grimpe la cascade « Une colonne peut en cacher une autre » à Trient. On avait déjà fait « Relais Câblé » , qui remonte le fond du torrent, alors que « Une colonne… » se dévie un peu sur la rive droite. Pour l’approche, commun aux deux cascades, il faut d’abord remonter le fond du torrent. Au bout d’un moment, une énorme avalanche de neige humide tombe par le fond du torrent, par « Relais Câblé », à quelques mètres de là où l’on se trouve, peu de temps après que l’on soit passé par là. On décide de descendre, ce qui nous oblige à traverser la coulée. On gagne la piste qui est complétement bloquée maintenant par l’avalanche. Si quelqu’un s’était trouvé là sur la piste il serait mort. Une suravalanche descend encore pour se poser sur la première, en couvrant les traces que l’on vient de laisser. On se casse.
Tout ça pour dire qu’en effet, des avalanches meurtrières atteignent souvent des pistes et routes en apparence inoffensives.
Posté en tant qu’invité par horrible:
Instructif…
Pour info, elle est repertoriée sur data-avalanche:
Ce qui explique que, de temps en temps, l’un ou l’autre se fasse coffrer. D’ailleurs, « la combe des morts » ne s’appelle pas ainsi sans raison.
[Modération]: la digression étymologique sur le nom de la Combe a été déplacée ici