Avalanche au Grand Sorbier le 30/11/2008 : commentaires techniques

Je trouve certains posts déplacés sur le plan humain et incroyablement moralisateurs sur le plan technique.

Qui sont ces donneurs de leçons cachés derrière leurs pseudos. Souvent ils n’ont même pas besoin d’une grande expérience pour se sentir légitimes, il suffit d’un gros égo.

Personnellement, je suis gendarme de montagne, j’ai quelques années de pratique des activités de montagne derrière moi. Et je n’ai jamais été aussi moralisateur. Je connais un paquet de guidos ou pratiquant de haut-niveau et eux aussi ne font pas tant de blabla… Car tous ceux qui pratiquent régulièrement des activités de montagne engagés savent qu’ils ont déjà été « border line » et qu’il sont déjà rentré chez eux en se disant « j’ai peut-être poussé le bouchon un peu trop loin aujourd’hui ».

J’ai pratiqué le ski de pente raide en compagnie de Stéphane et il était très bon.
Sans doute que ce jour là, il n’a pas eu le bon jugement… sans doute. Mais les conséquences sont déjà assez lourdes sans en remettre une couche, car c’est sa famille et ses amis qui se sentent accablés.

Même si on prend parfois des risques, on ne cherche pas la mort. Et la notion de risque est très subjective.
De plus dans la pratique du ski de rando, nous n’avons pas tous le même but, la même expérience, la même personnalité… donc forcément nous n’avons pas tous les mêmes conclusions. Ce jour là, vous avez su renoncer… tant mieux pour vous, mais ne considérez pas Stéphane comme un idiot. Il avait une grande expérience de la montagne et de la nivologie, mais ce jour-là, sans doute le mauvais jugement… sans doute!!

Etonnant de dire cela de la part d’un professionnel du secours en montagne. Et cela n’engage que vous.

On se demande alors pourquoi Météo France annonce les risques avec pour chacun un niveau.

Etonnant de dire cela de la part d’un professionnel du secours en montagne. Et cela n’engage que vous.

On se demande alors pourquoi Météo France annonce les risques avec pour chacun un niveau.[/quote]
Je suppose qu’il parle du risque que chacun accepte de prendre, pas de l’échelle européenne de risque.

« Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! »

Aussi on peut comprendre que les randonneurs ne se mettant pas en « border line » puissent faire du blabla…

Etonnant de dire cela de la part d’un professionnel du secours en montagne.

On se demande alors pourquoi Météo France annonce les risques avec pour chacun un niveau.[/quote]
Je pense que Michael veut dire

  • d’une part que la notion de risque n’est qu’une probabilité (ou plutôt un niveau de probabilité) et pas une certitude. Donc on ne peut pas avoir de jugement péremptoire et certain sur un comportement donné, ce n’est pas parce qu’un accident arrive que l’on peut écrire l’histoire de façon anachronique en oubliant de se placer au moment de la prise de décision. D’autant que le bulletin par massif c’est bien, mais que la réalité du niveau de risque sur le terrain doit s’apprécier pente par pente, car le chiffre du BRA tout seul ne veut pas dire grand chose, et que s’en tenir à lui seul peut même être un piège (du genre 3 j’y vais pas, 2 j’y vais, et boum :frowning: )
    Et puis, le niveau de risque c’est, selon Munter, la proportion de zones fragiles au sein d’un manteau neigeux donné. Mais la zone fragile, on la rencontre ou on la rencontre pas, c’est binaire.

  • d’autre part que c’est à chacun de choisir le niveau de risque qu’il accepte de prendre. C’est l’essence de la liberté d’aller en montagne, et de la responsabilité qui va avec. Responsabilité dont la sanction vient de la montagne bien plus que de l’intervention, toujours un peu dérisoire, du judiciaire …

N’importe quel pratiquant autonome sait qu’il peut « passer à travers » la compréhension des conditions de neige à un endroit et à un instant donné, et qu’aucun d’entre nous n’est à l’abri.

Des recherches sont menées pour essayer de comprendre certains facteurs d’erreurs, touchant à ce qu’on appelle la psychologie de la perception, par exemple le classique article de Ian McCammon traduit par Alain Duclos qui se trouve ici http://skirando.camptocamp.com/article751-20.html
Mais c’est à chacun et chacune de rester aussi vigilant que possible, d’autant que c’est en début de saison que les conditions sont toujours les plus critiques …

Henri Balmain
ancien encadrant bénévole (FSGT)
magistrat en retraite ayant eu jadis à connaître d’un certain nombre d’accidents plus ou moins médiatisés …

[quote=Freenours]Je pense que Michael veut dire

  • d’une part que la notion de risque n’est qu’une probabilité (ou plutôt un niveau de probabilité) et pas une certitude. Donc on ne peut pas avoir de jugement péremptoire et certain sur un comportement donné, ce n’est pas parce qu’un accident arrive que l’on peut écrire l’histoire de façon anachron …[/quote]
    je comprends parfaitement ce dont tu parles :

A savoir d’un coté une Autorité Météo france qui donne un niveau de risque imparfait en raison de la complexité dans l’analyse du manteau neigeux (composition, structure, température, vent, orientation, massif, altitude, …) et à juste titre car le bulletin contient une seule page de texte.

Et de l’autre le randonneur qui dispose d’une connaissance plus ou moins importante en nivologie et qui doit sur le terrain apprécier à sa juste valeur le niveau de risque fixé par l’Autorité.

Mais tu comprendras bien que plus le risque fixé par MF est élevé, plus la marge de sécurité dans l’appréciation du risque par le randonneur sur le terrain est faible.

Je ne comprends pas ce que tu veux dire, pour ma part plus le risque est élevé et plus je prends de la marge. J’ai le sentiment de moins m’exposer en sortant par risque 4 que par risque 2… Enfin… je déteste m’exposer de toute façon donc la différence doit pas être énorme.

La notion de risque n’est effective que lorsque tu t’engages dans le secteur géographique correspond.

Ok, je crois à comprendre ce que tu veux dire, tu me diras si je me trompe.
Tu as la même phrase dans le BRA alertant d’un danger dans certaines pentes et tu penses que dans ces pentes par risque 2 tu as plus de marge que par risque 4. Mais le BRA n’est pas rédigé de la même façon, tu vas vas avoir par exemple : « attention tout de même aux pentes… » par risque 2 alors que par risque 4 tu auras « Attention tout particulièrement aux pentes… »