Avalanche à Sainte-Foy en Tarentaise

[quote=« Alex Buisse, id: 1696397, post:8, topic:149949 »]Je cite le bonhomme qui était sur place :

[/quote]

Le bonhomme, il a surtout un gros problème de compréhension du risque d’avalanche.
Je pense qu’il cherche surtout à se justifier.
Je te renvoie à l’échelle officielle: http://www.meteo.fr/guide/avalanche_tableau.html
La taille des départs suite à déclenchement n’est jamais précisée. Par défaut c’est toute la pente, voir tout le vallon (déclenchement par « sympathie »). On parle juste de probabilité: c’est possible, parfois même par faible surcharge, dans de nombreuses pentes, surtout celles décrites dans le bulletin. CQFD.

Le risque 3 c’est tout sauf un risque moyen. C’est justement le niveau de risque où la compréhension du bulletin est la plus critique.
Par risque 3 et dans les pentes décrites dans le bulletin (le cas ici: risque 3 dans un large secteur NW à SE au-dessus de 2200m), la distance de sécurité c’est toute la partie de la pente qui est d’un seul tenant, ou alors si on arrive à trouver un promontoire digne de ce nom.
Si la pente est d’un seul tenant, la distance de sécurité c’est toute la pente. Donc toujours un en haut et un en bas qui surveillent.
Vu sous cet angle, le regroupement vu dans la video après 2 virages c’est n’importe quoi.

[quote=« VA, id: 1696419, post:11, topic:149949 »]Ben à 1.5, on commence à être loin du « risque socialement acceptable* » (*termes de Munter pour situer le seuil d’engagement).
Le bilan est heureusement négligeable au regard de l’ampleur de la coulée.
Quand on marche 1/2 heures pour arriver en haut des pentes, que des groupes « pressent » derrière, … toutes les conditions ne sont-elles réunies pour que le jugement soit altéré?[/quote]
Tout à fait d’accord.

Heureusement qu’ils s’en sortent bien!
Ça fait toujours froid dans le dos des images comme ça mais comme beaucoup l’on dit dans ce fil, avec un risque 3, il y a quelques incohérences, notamment dans le positionnement du groupe.

Après, une question m’est venue: 4 personnes étaient déjà passées et le 5e était en route mais je trouve que la trace coupe de manière très significative. Personne n’a skié dans la pente et celui qu’on voit n’a pas l’air d’être bon skieur. Est-ce que s’ils avaient tous skié dans la pente, le déclenchement aurait eu moins de chance de se produire?
Question purement théorique bien sûr, on était pas sur place et on ne refera pas le match mais j’ai tendance à croire que ça rajoute une contrainte supplémentaire que les 5 skieurs aient coupé la pente plutôt que de la skier…

Il s’agit d’une grave erreur trop souvent commise, le risque 3 est un risque marqué, et non un risque petit (faible, niveau 1) ou moyen (limité, niveau 2).

Je ne m’attache pas particulièrement à la définition, les situations sont trop variées pour ça, mais « quelques départs spontanés d’avalanches de taille moyenne, et parfois assez grosse, sont possibles » ça veut bien dire que si il y a des risques de départs spontanés il y a des risques encore plus importants de départs provoqués. Bon… je vois en lisant les autres réponses que ça a déjà été dit.

Ce n’est pas non plus pour rien que j’ai écris que pour nos pratiques le risque 3 est un risque majeur.
Par risque 2 à peu près tout est envisageable.
Par risque 4 la simple présence de pentes de plus de 30° doit faire renoncer
Entre les deux, par risque 3, mieux vaut rester modeste dans le choix d’objectif et tout particulièrement prudent sur le terrain.

Comme d’hab, il ne suffit pas de s’en tenir au degré de risque, mais de lire la totalité du bulletin, savoir l’interpréter et en tenir compte sur place !

Extrait du BERA Haute Tarentaise pour le lundi 5 janvier :

Posté en tant qu’invité par Mid:

Moi, ce qui « me fait souci », c’est comme le degré de risque 3 semble sous-évalué par beaucoup de monde.

Comme déjà mentionné par d’autres, pour les pratiquants de sports de neige, il ne s’agit pas d’un niveau de risque moyen, mais d’un niveau de risque plutôt élevé, voir « élevé » tout court (à mon sens, le risque 3 est assez large et regroupe un panel de situations différentes qui influencera le comportement sur le terrain en fonction de la description détaillée du bulletin).

La description du degré 3 spécifie bien que le manteau est peu stabilisé dans de nombreuses pentes raides (à voir lesquelles surtout selon le bulletin). Le risque de déclenchement est possible même par faible surcharge (1 seul skieur). « Dans certaines situations, quelques départs spontanés d’avalanches de taille moyenne, et parfois grosse, sont possibles » ça veut bien évidemment dire que des avalanches de taille moyenne et parfois même grosses sont également possibles par déclenchement accidentel.

En résumé, par danger 3, le risque que ça parte est plutôt élevé, et ça peut partir gros. Donc, si on décide de s’engager quand même (selon ses capacités, l’évaluation de la pente, son exposition et le degré d’acceptation du risque que l’on a) autant que cela soit en connaissance de cause et en prenant un maximum de dispositions…

Après, bien sûr, il y’a des journées annoncées danger 3 (ou même 4) où le manteau neigeux se révélera finalement étonnamment stable et inversément des journées annoncées danger 2 où c’est plus délicat que prévu. Mais c’est toujours plus facile à dire après…

C’est ce que se disent souvent des gens qui ont choisi un itinéraire assez safe en tenant compte du risque 3, et qui s’étonnent que ce soit justement safe…
Par risque 3, je n’ai pas de problème pour trouver un itinéraire craignos, si ça intéresse qqun…

Barrer les options inutiles, l’avalanche ne sait pas que tu es un expert.

Ce qui est plus inquiétant ce sont ceux qui n’ont pas choisi un itinéraire safe, qui n’ont eu aucun problème (c’est quand même de très loin le plus courant) et qui en concluent que finalement le risque 3 n’est pas un risque élevé.

Posté en tant qu’invité par Euh…:

[quote=« J2LH, id: 1696544, post:24, topic:149949 »]

Par risque 2 à peu près tout est envisageable.[/quote]

:mad: je connais pas les stat en France concernant le danger 2, mais en tous cas, chers amis suisses, méfiez-vous de la considération ci-dessus :

=> C’est bien connu que par danger 2 il n’y a pas d’accidents (…)

Victimes d’avalanches par degré de danger pendant les vingt années de 1992/93 jusqu’à 2011/12 pour des personnes en randonnée, en hors-piste, ainsi que celles qui ont été surprises dans des bâtiments ou sur des voies de communication
Source : www.slf.ch

http://www.slf.ch/praevention/lawinenunfaelle/lawinenstatistik/index_FR

Génial ce forum, y’a plein de docteurs. Vous êtes aussi spécialisés dans d’autres domaines genre « la flexibilités des queues de vache par temps d’orage »? J’ai encore quelques lacunes en la matière…

Je n’ai jamais dit ça mais que par risque 2 à peu près tout est envisageable. Va apprendre à lire !

Ce n’est pas ce que J2 a dit.
Il a juste dit que par risque 2, la grande majorité des itinéraires est envisageable.
Ca veut dire que tu peux aller voir de près, et après réévaluation du risque à l’aide des infos locales que tu as pu trouver, il y a peu de chance de buter.
Alors que par risque 4, si tu renonces chez toi à un itinéraire comportant des pentes à 35°, tu as peu de chance de rater une sortie où tout se serait bien passé et sans avoir à skier sur des oeufs (perso je considère qu’une descente où il faut s’arrêter tous les 20m pour réévaluer le risque et éventuellement renoncer, est une descente ratée : je ne suis pas venu faire ça, je veux pouvoir descendre 500m non stop sans réfléchir).

Posté en tant qu’invité par Euh:

[quote=« J2LH, id: 1696701, post:31, topic:149949 »]

Je n’ai jamais dit ça mais que par risque 2 à peu près tout est envisageable. Va apprendre à lire ![/quote]
Peut-être devrais-je apprendre à lire entre les lignes?

Tu aurais peut-être dû détailler ce que c’est « à peu près tout » dans ton analyse de supernivologue, le commun des mortels n’arrive peut-être pas à te suivre. Enfin, de mémoire je n’ai jamais lu ce genre de recommandation dans les site de prévention…

Ce que je comprends surtout, c’est que dans le « à peu près tout », y’a quand même 1/3 des victimes. Ça calme tout de suite ta vision un peu optimiste du danger 2.

Posté en tant qu’invité par Mid:

[quote=« J2LH, id: 1696645, post:29, topic:149949 »]

Barrer les options inutiles, l’avalanche ne sait pas que tu es un expert.[/quote]

C’est pas faux, mais ce n’est pas ce que je voulais dire! :wink:

Par « selon ses capacités », j’entendais « selon son niveau de ski ». Selon la configuration de la pente, un excellent skieur, avec le matériel adapté et capable de skier très vite, pourra beaucoup plus facilement « s’échapper » d’une plaque qu’il déclenche qu’un mauvais skieur, lent et qui risque de chuter tous les 3 virages (pour caricaturer :wink: ).

[quote=« Euh, id: 1696704, post:33, topic:149949 »]

[quote=« J2LH, id: 1696701, post:31, topic:149949 »]

Je n’ai jamais dit ça mais que par risque 2 à peu près tout est envisageable. Va apprendre à lire ![/quote]
Peut-être devrais-je apprendre à lire entre les lignes?

Tu aurais peut-être dû détailler ce que c’est « à peu près tout » dans ton analyse de supernivologue, le commun des mortels n’arrive peut-être pas à te suivre. Enfin, de mémoire je n’ai jamais lu ce genre de recommandation dans les site de prévention…

Ce que je comprends surtout, c’est que dans le « à peu près tout », y’a quand même 1/3 des victimes. Ça calme tout de suite ta vision un peu optimiste du danger 2.[/quote]

Ce que tu ne comprends pas c’est le terme « envisageable »… Une course envisageable on y va, ou pas, après l’analyse du BRA, météo, et des conditions sur place. Envisageable quoi…

Pas seulement entre les lignes, le verbe « envisager » ça veut dire quoi pour toi ? Pour moi ça veut dire que la veille tu ne rejettes pas l’itinéraire d’emblée parce que de toute façon les pentes sont trop importantes pour le niveau de risque annoncé. Donc tu regardes le bulletin et la carte plus en détail.

C’est justement ce qu’il ne faut pas prendre en compte pour savoir si tu y vas ou pas, du moins pour ce qui concerne le risque d’avalanche (perso je ne vais pas m’engager dans du 50°, mais ça n’a rien à voir avec les avalanches).
Il est vrai qu’un meilleur skieur a plus de chances de s’en sortir mais c’est une grave erreur de penser qu’on peut s’aventurer dans une pente parce qu’on est bon skieur alors qu’un skieur moins bon se ferait prendre par une avalanche. Le gain de sécurité est bien trop faible quand on est bon skieur, même si tu as 2 ou 3 ou 4 fois plus de chances de t’en sortir c’est encore trop faible, ce n’est pas l’ordre de grandeur des problèmes de sécurité.

Je pense pas que ce soit une règle a prendre trop en compte pour l estimation du risque et a écrire dans les livres mais il y a l air quand même d avoir un bon lien entre la puissance des appuis et la probabilité de déclenchement. Une luge a foin qui fait un trou tous les 3 mètres en essayant de faire une belle godille va certainement faire démarrer plus de plaque que le gonz qui file grande courbe a mach12 avec 110 au patin… Donc une fois sur place et engage dans une pente craignos, il vaut quand même mieux être bon skieur avec des fats, que luge a foin avec des allumettes…
Enfin l enseignement du truc c est surtout qu il faut pas s arrêter a 4 au milieu d une pente :rolleyes:

Ca c’est clair, mais celui qui fait le bon choix c’est celui qui ne va pas dans la pente, bon skieur ou pas.

Oui pourquoi pas, mais en ce moment ça fait un paquet de pente a éliminer d office… quelle belle saison!