Bonjour,
Je sais que le conseil de L’ENSA est (fut ? ça change si vite ce genre de chose) de ne pas mettre de machard sur un client qui descend en rappel. Surtout si celui-ci est débutant en la matière. Pas pour une raison que le guide assure d’en bas ; dans certaines conditions, on sait que c’est impossible. Mais simplement parcequ’il est arrivé plus d’une fois, surtout lors des rappels pendulaires, que le-dit client restât bloqué sur la corde à cause du machard. Ensuite, on fait comment ? Le guide remonte avec deux machards pour décoincer ? Avec la corde qui frotte partout ? Sur une Ice-Line et deux personnes ? Si quelqu’un n’a jamais vu une corde qui se coupe lors d’une remontée sur corde …
Je ne suis pas guide, mais cette histoire m’est arrivée avec des copains au Pic de Bure. Dans la Desmaison, il est possible de descendre les 5 ou 6 premières longueurs facilement avec deux rappels de 100m si on est avec deux cordées comme c’était le cas. Il s’agit d’un but, entendons-nous bien. L’avant-dernier rappel fait 90m plein gaz depuis le début du relais et il faut balancer quelque peu pour atteindre le bon relais en haut de la longueur de 6c. Vraiment impressionnant donc. Le relais est un bon relais sur pitons, mais un relais sur pitons.
J’étais avec des camarades qui étaient bons, expérimentés, voire qui passaient le BE escalade pour certains, … cependant pas des gros lourds de sangliers avec tonnes de buts pourris dans des conditions exécrables à leur actif. Dans ce rappel, un est resté coincé … à 20m du relais du dessous … à cause d’une inattention sur le machard …
Bon, là on fait comment ? La corde repose sur le rocher en haut, ce n’est pas un relais de spéléo prévu pour remonter dessus, remonter 20m avec le yoyo que cela représente, je ne sais pas si cela se fait. En plus, il faut partir plein gaz, avec la fatigue, émotionnellement, ce n’est pas vraiment facile. En plus, le relais du dessus, c’est deux bons pitons, mais deux pitons. Et pour finir, la personne qui est sensée être très forte s’avère moins brillante avec la fatigue et impressionnée par la situation …
Heureusement, la personne en question a fini par suivre les explications et se décoincer. Tout s’est donc bien fini. Quasi une heure plus tard tout de même …
La question est : que ce serait-il passé hors de vue et d’atteinte de la voix ? Avec un peu de vent ? Voire pire sous l’orage ? Voire pire encore avec quelqu’un d’un peu moins rustique et d’un peu moins expérimentée comme le sont 100% des clients de guide ? Je ne sais pas, mais un hélitreuillage dans cette zone était une manip infiniment plus risquée que descendre en rappel sans auto-bloquant.
L’ENSA recommandait à une époque de fixer la corde de rappel sur le relais d’en dessous pendant la descente des seconds. De manière à ce qu’une chute le long de la corde ne se finisse pas en bas. D’autant que la personne descend avec un frein, ce ne sera pas une chute libre non plus (ceci étant, la descente ne sera pas régulée non plus ! Le risque est grand aussi).
Voilà pourquoi je suppose que ce guide ne te mets pas de machard pour descendre.
Alexis