Attention : Risque avalanche ces prochains jours

Selon Alain Duclos, la situation va être critique ces prochains jours surtout sur les versants ombragés.

Ce n’est pas un article " vide " puisqu’il s’agit simplement de donner un lien pour l’interview d’Alain Duclos au daubé. Dans cette brève intervention il rappelle que les pentes ombragées/ froides ont gardé, elles, un comportement hivernal malgré les températures de ces derniers temps et seront donc particulièrement instables après les chutes de neige de la semaine prochaine. Un petit rappel que nous sommes encore en hiver en somme, pas de quoi formuler une critique aussi négative et agressive. La pub se zappe ( je ne sais même pas de quoi il s’agit ) quant au site de mf il est bourré de pub bien pénibles pour le chargement des pages… alors bon

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C’est quand même souvent le cas pendant ou le lendemain d’une chute de neige. Mais pas de problème pour le rappeler.
Par contre dire que c’est la pire situation qu’on puisse rencontrer, pas d’accord.
D’ici jeudi il neigerait 40cm maxi sur le Mont Blanc et Beaufortain, et moins ailleurs. Jusqu’à mardi il y aura du vent d’W avec des rafales à plus de 100km/h sur les haut sommets. Puis à partir de mercredi ça vire en S, avec des rafales à plus de 100km/h mais sur les massifs proches de la vallées du Rhône, donc les basses montagnes comme le Vercors. C’est ce qui est chiant avec le vent du S, ce n’est pas symétrique du vent du N ou d’W.
Le vent formera des plaques, mais il permet aussi de nettoyer l’éventuelle petite couche de face planes. Pas complètement, mais le nettoyage des légères bosse et le cartonnage des légers talwegs mitent la couche fragile, permettant dans certains de réduire significativement la possibilité de déclenchement de la plaque.

La sous-couche est quand même en grande partie en carton/croute/transfo/pénitentifiée/damée, le tout trafollé par le vent, les skieurs, les raquetteurs, les piétons, les chiens, les renards, les chamois et les lapins. Ce n’est pas la couche fragile idéale, bien au contraire.
En plus ça vient de poser 5cm, qui vont crouter ou commencer à cartonner d’ici la prochaine chute (lundi), car ce n’est pas avec un iso à 2800m que la fraiche va faceplaniser ! Ce qui permet d’isoler un peu l’éventuelle petite couche de 3mm de faces planes en surface de l’ancienne neige.

Du coup il y aura des plaques qui partiront toutes seules pendant la chute, il subsistera des plaques après la chutes, qui stabiliseront en 2 à 5 jours, et un petit nombre persisteront plus longtemps à plus de 2500-3000m. Le risque tombera rapidement à 2 sous 2500m, et restera à 3 plus longtemps plus haut. Mais comme il y aura de nouvelle chutes, on repartira à 0, etc.
Rien d’extraordinaire.

Une « pire » situation, c’est ce qu’on a connu en 2006, avec 40cm de fraiche tombée sur 50cm de gobelets. Le risque 4 s’est maintenu 4 à 6 semaines selon les massifs, et même à 1800m, avec des déclenchements de plaque dans du 20-25° à 2000m, etc.

La semaine prochaine on aura simplement dans une succession de petites perturbations d’W à NW avec limite pluie-neige en dessous de 2000m, entrecoupées de périodes avec iso stratosphérique.
Le scenario merdique qu’on a depuis 10 ans, mais au moins ya pas de gobelet, ah ça c’est sûr vu que dans nombreuses pentes ya quasi plus de neige…

Juste avant l’arrivée de la perturbation et après presque 3 semaines d’une météo printanière j’ai été surpris de trouver encore de la poudreuse à même pas 1500m en face Nord, juste au dessus des dernière traces dans une traversée. Pas profond mais sans consistance, de quoi faire une bonne couche fragile. Je ne partage donc pas ton avis.

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Et bien tu y retourneras après les chutes pour voir si tu peux effectivement déclencher une plaque.
Qu’il y ait les conditions pour la formation d’une structure de plaque, avec une couche qui pourrait former une couche fragile, ne signifie pas qu’on puisse effectivement déclencher une plaque à cet endroit (en passant à ski, pas en balançant 100kg de dynamite).

Je ne m’amuserais pas à jouer à ça, il y a sûrement mieux à faire qu’aller tester si on y reste ou pas. Je ne m’aventurerais pas dans ce genre de face ces prochains jours.

C’est pourtant ce que de nombreux skieurs vont faire : se rabattre sur les versant N en dessous de 2000m, au lieu d’aller en altiutude.
On pourra faire le bilan du nb de déclenchements de plaques à 1500m.

Non on ne pourra pas, ce n’est pas parce que rien ne se produit qu’on n’est pas passé juste à côté des problèmes.

Sisi, on pourra faire un bilan des déclenchements de plaque à 1500m. Il suffit de les compter.
Et on peut faire des prévisions sur ce bilan. Je paris qu’il n’y aura aucun déclenchement de plaque de plus de 10m² à 1500m dans les Alpes du N (je prends des précautions parce qu’il y aura bien des rigolos qui arriveront à déclencher l’intérieur d’un virage et le revendiqueront comme un déclenchement de plaque).
Et c’est ce qui compte. Ce qu’on veut, c’est qu’il n’y ait pas de déclenchement de plaque là où on passe. On s’en fout qu’on aurait pu en déclencher en allant sur la lune ou je ne sais où.

C’est ça que tu n’arrives pas à comprendre. Tu as un préjugé idéologique complètement infondé, sur le fait qu’il est impossible d’améliorer la précision de l’estimation du risque d’avalanche.

En tant que pratiquants de sports de montagne notre problématique n’est pas de rechercher la précision ni de jouer les nivologues mais de prendre une marge par rapport au risque. Et ce n’est sûrement pas parce qu’on a traversé une pente sans problème qu’on a fait un bon choix.

Je m’en fout de savoir si on peut faire passer un troupeau d’éléphant sous la face N de la pointe d’Uble où j’étais jeudi. J’ai observé une couche sans cohésion en surface, il reneige par dessus, j’évite toute pente similaire dans le coin.

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D’ailleurs A. Duclos a lui même précisé sur skitour que les « chutes de neige significatives qui avaient été annoncées s’avèrent de moins en moins probables… voire à oublier ».
Est ce pour cela qu’il faut dénigrer systématiquement tout appel à la prudence parce que c’était évident pour @To-f ?
Sérieusement apprend à mettre les formes et à faire preuve d’un peu d’empathie dans tes interventions ! Ça fera pas de mal au forum de c2c !

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Le BRA est une estimation du risque d’avalanche.
Risque : on ne sait pas si ça va se produire.
Estimation : on n’est pas sûr.
De plus : au niveau d’un « massif »
Ça ne dit rien sur les conditions du couloir Machin ou la pente sous l’aiguille Kipenche.
Le BRA est un élément parmi d’autres.
De plus, tout ça change très vite. Alors, les palabres…

D’où peut-être une question intéressante : comment se situer par rapport au BRA ?
On peut sans doute parfois le considérer comme pessimiste, c’est à dire considérer que les conditions qu’on va rencontrer seront au pire celles décrites par le BRA ou au contraire le considérer comme optimiste.
Si on le considère comme pessimiste doit-on cependant renoncer à y aller sur la base du BRA ou y aller quand même ? Je pense que tel itinéraire est en condition, le BRA me dit que non mais il est probablement pessimiste, j’y vais. Ou alors ne faut-il pas garder cette marge de sécurité donné par le BRA et ne pas y aller même si on pense que c’est probablement bon ?

Non, ce n’est pas « la pire situation que l’on puisse rencontrer » !
OK pour rappeler que les premières chutes de neige après une longue période de beau temps sont souvent à l’origine d’accidents.

MAIS, à la date du 1er Mars 2019 :

  1. les adrets sont tous en neige de printemps ; la nouvelle neige y adhère correctement
  2. les ubacs de basse altitude (en-dessous de 1800/2000 m environ) ont quand même bien chauffé ; la nouvelle neige y adhère correctement
  3. en haute-montagne, le vent a soufflé très fort, la neige cartonnée reste généralement dure et ne permet que rarement le développement des fameux grains anguleux (faces planes ou gobelets) qui pourraient former une future couche fragile ; la nouvelle neige y adhère correctement (sauf formation de plaque à vent, qui se fabrique sa propre couche fragile, mais c’est un pĥénomène localisé et peu durable)
  4. les pentes très fréquentées ces dernières semaines ont été « damées » par les skieurs et randonneurs ; sur ces pentes tassées la nouvelle neige adhère correctement.
    En résumé, les pentes qui vont être craignos en rapport avec la couche fragile potentiellement formée pendant l’Antitcyclone sont : les expo N entre 2000 et 3000 m, plus raides que 30°, ni soufflées ni fréquentées. Ca laisse quand même pas mal de possibilités, non ?

CEPENDANT, il faudra probablement se méfier de la deuxième chute de neige (du lundi 4 mars) qui pourrait mal adhérer sur la première (du vendredi 1er mars) là où cette dernière reste légère (ubacs d’altitude), et de la formation de nouvelles plaques à vent (la perturbation arrive dans un fort flux de SW), ainsi que des brusques réchauffements probables en ce début de printemps.

ENFIN, il existe des bulletins d’estimation du risque d’avalanche (BERA), gratuits et rédigés quotidiennement pour chaque massif par des professionnels qui connaissent leur département. Je rappelle que le chiffre seul ne sert quasiment à rien (l’avalanche est dangereuse quel que soit l’indice…) mais qu’il est très important de lire complètement et attentivement le TEXTE résumant la STABILITE DU MANTEAU NEIGEUX. Cet outil d’aide à la décision permet à chacun d’anticiper ce qu’il pourra rencontrer en montagne, puis de pouvoir confronter cette représentation préalable à la réalité rencontrée sur le terrain (nécessité de creuser pour faire sa propre analyse).

Merci d’avoir pris le temps de lire, bon ski à tous.
Laurent

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Salut,
Ce qui m’étonne, c’est que vous mettez au même plan le BRA, qui est élaboré à partir de mesures et d’observations sur le terrain, et des déductions d’une personne qui n’a pas le don d’ubiquité pour vérifier ses dires.
Alors, même si la personne est expérimenté, elle n’a pas accès aux informations de météo France ( ou Suisse d’ailleurs) et formule donc des hypothèses à partir de son propre ressenti.
Je préfère, pour ma part, me fier à ceux qui ont des infos récoltées de manière scientifique.

Sans juger de ce qu’il a écrit ou pas sur la situation actuelle (dans ma position actuelle, je me fiche un peu de la neige cette année !), Alain Duclos n’est pas juste « une personne expérimentée ». Il est formateur ANENA, a fait un doctorat sur le sujet, est guide de haute montagne, est expert auprès des tribunaux pour les questions relatives aux avalanches. C’est lui qui donne un avis d’expert dans nombre de cas où il faut prendre des décisions (souvent urgentes, pur les autres cas, il y a des BE comme Torraval). C’est une des voix les plus écoutées sur le sujet en France aujourd’hui. On en pense ce que l’on veut, Alain Duclos n’en reste pas moins un des experts avalanche français. Après évidement, un expert peut se tromper, cela n’empêche pas.

C’est pour cette place que ce qu’il écrit est très commenté de cette façon ici.

Oui mais la question est donc: a-t-il accès à toutes les ressources dont bénéficie météo France?
Si oui, alors il y a une autre question qui se pose: pourquoi un tel écart d’interprétation?
On peut aussi se poser la question de la fiabilité du BRA dans ce cas.

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Mais c’est très bien de se poser des questions !

Y’a il vraiment un écart d’interprétation ?
Ci dessous l’évolution des BRA (extraits) sur la Vanoise depuis vendredi.






Ben entre « la pire situation que l’on puisse rencontrer » et un risque 2/3…oui!