Dans ta méthode, ou alors c’est la façon dont tu la décris, tu ne récupères pas tes ancrages (coinceurs, sangles, pitons et mousquetons) ?
Il y a moyen une fois ta traversée effectuée de bloquer la corde à l’arrivée pour en faire une main courante (assurage sur l’autobloquant), revenir sur tes pas, récupérer ton matos, y compris le 1er point de fixation, puis refaire la traversée une 2ème fois, toujours assuré sur la corde que tu devras avaler au travers de l’autobloquant. Alors attention avec celui-là, si tu utilises un appareil il faudra inverser son sens de fonctionnement, donc ne plus être assuré durant l’opération, avec risque de lâcher la corde. (Une cordelette avec un prussik ferait l’affaire (autobloquant dans les 2 sens) si tu peux te permettre d’utiliser les mains pour la corde plutôt que pour la progression.)
Tu parles de randonnée, de ne pas vouloir aller jusqu’à l’alpinisme. Je vois très bien de quoi tu parles, typiquement du terrain bien foireux, mais généralement les courts pas d’escalade facile rencontrés sont quasiment improtégeables (rocher friable, manque de matière suffisamment solide pour installer de quoi s’assurer). Donc généralement on ne s’assure pas dans ce terrain, faute de moyen. Il faut donc être capable de grimpouiller dans le 2-3 avec des grosses godasses pleines de terre ou de boue. Être capable ce n’est pas uniquement physiquement, mais accepter d’y aller (et dans les 2 sens, aller et retour), avec les conséquences que ça occasionne. Ça s’entraîne.
C’est ce qui fait la particularité de ce genre d’itinéraire, c’est principalement pour ça qu’on y va d’ailleurs même si on a du mal à (se) l’avouer.