Assurer un passage horizontal seul

Bonjour,

Je randonne assez souvent seul, et l’appel de certains sommet se fait de plus en plus present. J’aimerais connaitre vos technique pour vous sécuriser seul. Par ex un passage horizontal expo, ou un pas de II ou de III assez court 5 -10m. Je ne cherche en aucun cas a faire des courses d’alpinisme ou d’escalade. Pour l’horizontale, je pensai par exemple faire comme si je posais un rappel, sauf qu’eu lieux de descendre j’avance en marchant, et securise avec des points d’ancrage au fur à mesure, tout les 3 ou 5 metres. En cas de chute mon autobloquant me retiens. Une fois le passage terminé, rappel de la corde. Est ce une technique que vous connaissez?

Dans ta méthode, ou alors c’est la façon dont tu la décris, tu ne récupères pas tes ancrages (coinceurs, sangles, pitons et mousquetons) ?
Il y a moyen une fois ta traversée effectuée de bloquer la corde à l’arrivée pour en faire une main courante (assurage sur l’autobloquant), revenir sur tes pas, récupérer ton matos, y compris le 1er point de fixation, puis refaire la traversée une 2ème fois, toujours assuré sur la corde que tu devras avaler au travers de l’autobloquant. Alors attention avec celui-là, si tu utilises un appareil il faudra inverser son sens de fonctionnement, donc ne plus être assuré durant l’opération, avec risque de lâcher la corde. (Une cordelette avec un prussik ferait l’affaire (autobloquant dans les 2 sens) si tu peux te permettre d’utiliser les mains pour la corde plutôt que pour la progression.)

Tu parles de randonnée, de ne pas vouloir aller jusqu’à l’alpinisme. Je vois très bien de quoi tu parles, typiquement du terrain bien foireux, mais généralement les courts pas d’escalade facile rencontrés sont quasiment improtégeables (rocher friable, manque de matière suffisamment solide pour installer de quoi s’assurer). Donc généralement on ne s’assure pas dans ce terrain, faute de moyen. Il faut donc être capable de grimpouiller dans le 2-3 avec des grosses godasses pleines de terre ou de boue. Être capable ce n’est pas uniquement physiquement, mais accepter d’y aller (et dans les 2 sens, aller et retour), avec les conséquences que ça occasionne. Ça s’entraîne.
C’est ce qui fait la particularité de ce genre d’itinéraire, c’est principalement pour ça qu’on y va d’ailleurs même si on a du mal à (se) l’avouer.

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Le problème est en effet de trouver a placer des protections (qui travaillent dans le bon sens), vu que tu ne vas pas te charger d’un rack de coinceurs il va rester les sangles sur lunules ou arbres, ou rien…donc ta technique ( ou une variante en main courante ) marchent mais sont rarement utilisées dans la vrai vie , on rencontre de plus en plus de passages horizontaux équipés de spits (Salève, bauges), prendre du matos peut donc sauver la mise, renoncer n’a jamais tué personne non plus ( sur le 74, les locaux expérimentés et âgés se tollant dans ce genre de terrain T5 représentent la majorité des accidents de rando, loin du cliché touriste en basket)

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inspiré de la technique canyon de la « main courante rappelable »

Il faut forcément avoir un point sûr avant le passage délicat.
Ensuite, il faut une corde deux fois plus longue que le passage.
La corde est passé "dans le point "autour de l’arbre, ou autre…, comme pour un rappel.
On s’encorde d’un côté, on met un assureur « autobloquant » de l’autre. On peut aussi utiliser un bloqueur mécanique, voir un machard (7mm mini, voir plus !)
On s’avance dans le passage en se donnant périodiquement du mou. Ca implique de pouvoir libérer une main, souvent la corde coulisse mal.
Qd on arrive au bout, on se désencorde et on ramène la corde comme pour un rappel.

Si on se casse la gueule, on fait qd-même un pendule de la longueur entre nous et le point d’ancrage.
On peut diminuer la hauteur de chute en placant des points intermédiaires, mais ds ce cas le matériel sur ces points est abandonné…

Je ne me casse pas la gueule.
Comme dis plus haut, en mettant en place une usine à gaz, tu risques quand même un bon pendule, éventuellement sur une protection qui tiens mal, et tu multiplies les risques de te viander (temps d’exposition augmenté, manip’ où il faut lâcher une main, corde qui pendouille et/ou te déséquilibre, perte de concentration, etc…). Fausse sécurité = danger.
Évidemment ce n’est que mon avis, et ma pratique. A toi de voir.

On peut aussi, une fois de l’autre côté, rappeler la corde, puis y retourner dans l’autre sens (même technique) récupérer le matos en place. Soit 3 parcours dangereux au lieu d’un… Super.

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Plus on aborde le haut des cotations en randonnée (entre T4 et T6) et plus on se rapproche de la première cotation d’alpi (F) sauf que comme dit plus haut la plupart du temps quand on est en mode rando on a pas le matériel, par les connaissances et pas la préparation physique et mentale pour de tels passages.
Enfin, si ces passages sont cotés en rando et pas en alpi c’est effectivement souvent pcq le passage difficile est court mais que le terrain est très foireux et mal/pas protegable.

Si l’on ne sens pas naturellement à l’aise seul, mon conseil est d’aborder ces sorties avec quelqu’un qui a plus d’expérience dans l’alpin et qui pourra « coacher » l’autre dans ces passages, un petit bout de nouille (genre 20/30 mètres, faire quelques poignées sur la corde) permettant souvent de faire passer quelqu’un de vraiment fébrile, pas besoin de baudrier à mon avis.
Si l’on sens vraiment le besoin de beaucoup (trop?) protéger le passage c’est peut être qu’il faut aller sur un autre itinéraire pour pas se retrouver dans des situations que l’on ne maîtrisera pas.

Bonne rando en sécurité

La technique de "main courante rappelable " s’utilise en canyon pour des approches de puits glissantes, en général pour atteindre l’endroit où on pose le rappel.

Pour de la rando ou de l’alpi, c’est un peu « usine à gaz ». En général, ds un passage facile, soit on s’assure « à l’épaule » ou « à la ceinture » si on est deux, soit on ne s’assure pas, ou juste au piolet (ca marche aussi sur l’herbe et ds la terre !) si l’on est seul.

Au delà, mieux vaut choisir un niveau de difficulté plus modeste !

Wahou! Merci pour vos réponses completes et sincères. L’idée c’est de pouvoir faire face a des passages aérien, glissants, ou des pas de II ou III seul. Les ancrages intermédiaires, peut être les laisser sur place, voir ne pas en mettre.Les itinéraires auxquels je pense nécessitent 5 -7 metre d’assurages. Bien sur, il va sans dire qu’au dela, toute tentative en solo est un peu risquée… Cependant, je lis beaucoup de livres d’alpinisme, notamment Messner. Comment ce mec a gravis le Manaslu, le Nanga, l’Everest sans assurage, avec glaciers, barre rocheuses, mixte etc… Il doit bien exister des techniques epprouvees?

Tu as répondu à ta propre question, si tu es seul soit tu laisse beaucoup de matériel sur le passage soit tu passe en solo

Il est techniquement fort.
Il est mentalement très fort (ou courageux, ou stupide, ça dépend de qui parle).
Il connait ses limites.
C’est de l’entraînement en gros. Et aimer suffisamment ça pour perdre son temps a s’y entraîner.

Il n’y a pas de « technique éprouvée » pour se lancer dans le solo, certains l’aborderont sous un angle spirituel/méta-physique, d’autres sous un angle fierté/ego, d’autres par défaut (manque de compagnons pour leur projets).

Les crampons c’est pas mal aussi, et mieux qu’un piolet dans une pente d’herbe à 45°. L’idéal étant d’avoir les 2.

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Mais c’est plus lourd…
J’avais « découverte » l’usage du piolet sur herbe en faisant certaines « randos » de Sombardier ds le Dévoluy. Mais le terme « rando » m’avait laissé au final un peu perplexe, c’est plutôt une autre forme d’alpi.
C’est tout à fait respectable et intéressant, mais pour moi ca n’est plus du tout de la « rando ».

En rando on n’est pas à 1kg près !
On n’a rien dans le sac !

C’est clair qu’à force je me passe plus facilement d’un piolet que des crampons, les mains trouvent toujours à se placer quelque part. Il est illusoire de penser pouvoir stopper une chute dans les herbes raides ou les schistes avec un piolet, la plupart du temps la pointe ne mord pas assez ou rebondit sur les pierres cachées.
Les crampons sont super utiles notamment dans les herbes couchées et roussies après la fonte des neiges, ou dans les ravines gelées en profondeur.

Mais ca n’est pas très agréable de marcher en crampons ds des zones sans neige…

Si tu ne sais pas faire ou que tu trouves que ce n’est pas agréable, il suffit de ne pas y aller. Personne ne t’oblige à parcourir ces itinéraires.
Soit on est confiant sans crampons, soit on se blinde avec des crampons.
Pareil que sur la neige : combien de fois on franchit des petits raidillons sans crampons alors qu’on les a dans le sac, et parfois on le regrette.
Il faut juste accepter que sans neige c’est pareil, et les crampons sont un outil possible. Simplement leur utilité est plus rare.

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Ca s’appelle l’ariégisme et avec le réchauffement c’est l’avenir de l’alpinisme :rofl::rofl:

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Ou le touffing, valable été comme hiver.

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Merci du conseil, mais ca des années que je l’applique déjà…
« Si tu n’aimes pas et que tu n’es pas obligé, ne fais pas ».
Je me demande si ca va aider bcp de monde ?

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Une petite question: vous parlez de crampons classiques d’alpinisme ou de petits crampons très légers utilisés en trail?