Artif: débuts-Verdon

Salut,

Je serais super motivé pour débuter les grandes voies d’artif. Je n’en ai pas fait beaucoup, quelques passages ici et là, des fois à déconner en couenne, des fois en « vrai » sur de courts passages (le plus dur aura été le surplomb des « cons qui s’adorent », A1).

Étant dans le verdon pour quelques mois, j’aimerais faire une voie principalement d’artif, mais je ne sais pas trop où aller et quoi faire. Donc si quelqu’un saurait m’expliquer les prérequis pour les voies abordables, le matos nécessaire, comment s’entrainer, éventuellement la stratégie (sur deux jours avec plein de matos c’est pas la même!), ou ne serait ce que où trouver des trucs pour apprendre, ce serait chouette!

Sinon, la voie qui m’avait bien plu: les chariots de thespis, qui semble être la plus abordable… je suis passé au pied, ça a tout de même l’air vraiment dur!! Quel est le matos nécessaire, le temps de parcours, la difficulté pure? (en théorie A1/A2 n’a pas l’air extrême)

Merci!

Posté en tant qu’invité par mpk:

c’est à lire ici: http://ffme.info/artif/ecole/index.htm

Posté en tant qu’invité par TDM:

[quote=« Archibald, id: 1342441, post:1, topic:120585 »]Salut,

Je serais super motivé pour débuter les grandes voies d’artif. Je n’en ai pas fait beaucoup, quelques passages ici et là, des fois à déconner en couenne, des fois en « vrai » sur de courts passages (le plus dur aura été le surplomb des « cons qui s’adorent », A1).

Étant dans le verdon pour quelques mois, j’aimerais faire une voie principalement d’artif, mais je ne sais pas trop où aller et quoi faire. Donc si quelqu’un saurait m’expliquer les prérequis pour les voies abordables, le matos nécessaire, comment s’entrainer, éventuellement la stratégie (sur deux jours avec plein de matos c’est pas la même!), ou ne serait ce que où trouver des trucs pour apprendre, ce serait chouette!

Sinon, la voie qui m’avait bien plu: les chariots de thespis, qui semble être la plus abordable… je suis passé au pied, ça a tout de même l’air vraiment dur!! Quel est le matos nécessaire, le temps de parcours, la difficulté pure? (en théorie A1/A2 n’a pas l’air extrême)

Merci![/quote]

ouh là, méfie toi des cotations modernes. le A2 ca peut etre vraiment costaud et exposé, ca se fait pas vraiment en débutant ( que tu as l’air d’être apparemment) à part ça je ne connais pas le verdon et je ne peux pas te conseiller.

qu’as tu à ta disposition comme matos ?

Salut!
Déjà, merci des retours! (même si malheureusement je n’ai pas réussi à ouvrir les topos de la FFME, le reste de l’article est vraiment bien).

Oui, à peu de choses près je n’ai aucune expérience (A1 sur bons friends sur 10 mètres en grande voie, donc A1/A2 c’est la prochaine étape logique). Mais je sais placer tout ce matos en libre.
Niveau matos je suis loin de tout avoir:
-un jeu de friends petites tailles en double
-gros jeu de cablés
-crochet
-un étrier
-sangles de toutes tailles
marteau pas de grimpe
-6 pitons
-crochet classique
-2 poignées jumar
-beaucoup de motivation, et du temps libre le we

Voilà!

Du coup tu sembles connaitre un peu, as tu des conseils pour débuter? (ceci dit je suis pas spécialement motivé pour 200 mètres de tire clou, comme « voyage à travers l’impossible » ou le toit de burnillon ou autres dans le style)

Posté en tant qu’invité par alpinist63:

salut, les chariots…est effectivement une voie plutot abordable par rapport aux autres dans le secteur. Ce qu’il faut surtout, c’est beaucoup de pitons: en tout pour être tranquil une cinquantaine: un tiers des universels, une bonne douzaine de U, qqs Z (Ztons), des plats , des pointus,… un peu de tous. Coinceurs et friends pas vraiment utiles, un jeu suffit. qqs crochets et c’est parti.
la voie n’est pas très soutenue , une fois le gros bombé à mi -hauteur atteint, c’est surtout du A0 , sauf la dernière longueur en libre.
Il faut évidemment aussi beaucoup de dégaines (min. 30-40)et beaucoup de mousquetons à vis (>20), si tu veux bien organiser tes relais.
2 étriers avec daisy-chain et fifi, marteau, ne pas oublier un câble pour dépitonner muni de 2 vieux mousquetons, tout l’équipement pour hisser le(s) sac(s), un portaledge ou au moins une planche pour s’asseoir, autrement, les relais seront plus durs que la voie.
même si ça paraît beaucoup de ‹ travail › au début, ça vaut le coup.
bonne grimpe

Il y a deux trucs à travailler le placement des points et le déplacement sur les étriers. Parce que si tu monte comme un sauvage tu vas vite être limité par la tenue des points. Donc quelques longueurs dans du tout équipé pour optimiser la dépense d’énergie et la sollicitation des points ça peut être un bon début quand même. Même si c’est pas le plus intéressant dans l’artif. C’est un peu comme si tu voulais poser des points en TA sans savoir grimpé ou presque avant.
Donc vu la liste du matos il te faut un deuxième étrier (pour commencer) une longe avec un système autobloquant genre ropman c’est bien pratique aussi, deux crochets fifi sur le pontet. Après en coinceurs ça doit aller quelques pitons de plus sans doute. Et puis pour faire urler les puristes je te dirai que de quoi poser un spit ça peut éviter une grosse galère.
Le top c’est bien sur de trouver quelqu’un qui t’emmène, c’est pas forcement très difficile vue les quantité de matos à porter et le temps à passer à assurer c’est un bon plan de partir à trois plutôt qu’a deux…

Posté en tant qu’invité par mpk:

IL faut 10 fois plus de pitons, des calles de bois car les trous sont en général très larges et bien défoncès par les passages. …

[quote=« Archibald, id: 1342651, post:4, topic:120585 »]Salut!
Déjà, merci des retours! (même si malheureusement je n’ai pas réussi à ouvrir les topos de la FFME, le reste de l’article est vraiment bien).

Oui, à peu de choses près je n’ai aucune expérience (A1 sur bons friends sur 10 mètres en grande voie, donc A1/A2 c’est la prochaine étape logique). Mais je sais placer tout ce matos en libre.
Niveau matos je suis loin de tout avoir:
-un jeu de friends petites tailles en double
-gros jeu de cablés
-crochet
-un étrier
-sangles de toutes tailles
marteau pas de grimpe
-6 pitons
-crochet classique
-2 poignées jumar
-beaucoup de motivation, et du temps libre le we

Voilà!

Du coup tu sembles connaitre un peu, as tu des conseils pour débuter? (ceci dit je suis pas spécialement motivé pour 200 mètres de tire clou, comme « voyage à travers l’impossible » ou le toit de burnillon ou autres dans le style)[/quote]

Posté en tant qu’invité par herve:

Bonjour Archibald,

Les Chariots de Thespis, c’est une voie pas mal pour démarrer, je n’ai pas le souvenir d’avoir énormément pitonné là-dedans. Une vingtaine de clous, coinceurs et crochets devraient suffire. Penser à prendre quelques plaquettes de spits au cas où il en manquerait, et éventuellement le tamponnoir pour remplacer un point défectueux.

Il y a aussi une voie très courte des frères Rémy, à la sortie des tunnels, ça s’appelle « Attention » ; 3 longueurs qui permettent de se mettre dans le bain sans s’engager dans des choses trop galères.

Sinon, dans la série des voies intéressantes pour faire de l’artif pas trop taquet, il y a bien sûr la classique Castapiagne rouge.

Du côté du Triomphe d’Eros, à la Terrasse Médiane, il y a une jolie voie pas trop dure et avec une jolie ambiance : Mona Lisa Klaxon. Apparemment, c’est très peu fait et peu connu mais ça donne une petite idée de ce que l’on rencontre dans les voies plus grandes. Faisable sur une journée ou bien sur deux jours en bivouaquant dans la voie, selon le délire choisi.

Après, tu peux t’essayer dans des itinéraires un peu plus sérieux comme « La bande à Baader » (attention, le topo 2010 est faux à ce niveau là, c’est la voie F de la photo), « Nagasaki », « Pourquoi j’ai mangé mon père »…

Ne pas oublier certaines grandes classiques équipées où il faut compléter avec les coinceurs. On y apprend à devenir efficace en automatisant certaines manoeuvres (relais, etc.) : « Paroi rouge », « Naziaque », « Virilimité », « Armoiraprods », « Pilier Gousseault », etc.

Quant au « Voyage à travers l’impossible » ou au « Vent des errances », ce sont de bons moyens pour se faire les bras, occuper une journée pluvieuse, et devenir un vrai bulldozer de la progression sur étriers. On peut aussi y trouver le temps long …

Posté en tant qu’invité par TDM:

je suis pas un spécialiste de l’artif. J’ai suivi une formation, et j’en ai fait un peu par moi même. Au max j’ai fait du A2.

Des points importants de mon point de vue modeste pour ton apprentissage

  1. savoir tirer au clou, savoir utiliser les étriers.

Ca a l’air simple, mais ca ne l’est pas tant que ça. Il ne faut pas se cramer en tirant au clou ; savoir utiliser la longe réglable avec le ropeman pour s’économiser.

Comme dit plus haut, il faut savoir aussi ne pas trop solliciter les ancrages et monter « doucement » sur les étriers. Tout cela s’apprend bien dans du A0 ( genre le fou qui repeint son plafond à presles ) ou du A1

  1. savoir pitonner

c’est un art, pas si évident que ça, même dans du A2.

  1. organiser son matos comme il faut. Sinon t’auras jamais la cornière qu’il faut, le camalot de la bonne couleur…

voilà, amuse toi bien !

Merci pour ces réponses!
Quelques questions encore:
-c’est quoi un fifi?
-la voie le vent des errances a l’air vraiment bien, ça consiste en quoi? (A1 ce n’est pas équipé?)

Et globalement pour une voie facile de deux jours, comment s’organise la stratégie?

Ca te permet de te vacher au plus près du point.

Ca dépend essentiellement où tu as prévu de dormir.

Au pied de la voie tu dois fixer les longueurs, c’est à dire laisser des cordes fixes qui te permettent de remonter jusqu’à l’endroit où tu t’es arrêté la veille .

En paroi, ça veut dire qu’il faut hisser tout le matos au fur et à mesure que tu avances dont une bonne quantité d’eau.

Autre truc prévoir une corde de liaison entre le premier et le second pour éviter au leadeur de se trainer toute la quincaillerie.

Posté en tant qu’invité par herve:

Le vent des errances remonte le pilier entre Ula et la Demande. Voie entièrement équipée sur spits et plaquettes artisanales, plus quelques très courts passages sur crochets. Idéale pour faire une voie avec une belle ambiance et s’habituer à la progression sur étriers. Idéale aussi pour se rendre compte que lorsqu’on perd un peu de temps à chaque longueur, le bivouac sur étriers pointe son nez ! Idéale, de ce fait, pour se fâcher avec son compagnon de cordée parce que… c’est LUI qui perd du temps !!!

Pour une voie sur deux jours :

  • soit tu prévois de dormir dedans (s’il y a un bivouac sympa, ou bien sur hamac ou portaledge). Ca peut être bien de démarrer par un truc pas trop long car on perd beaucoup de temps en installation de relais, hissage de sac, etc., c’est pour ça que je te conseillais un truc style Mona Lisa Klaxon : belle ambiance, pas trop dur et pas trop long. Avec ma copine, on avait attaqué l’après-midi, bivouaqué sur hamac à R3 plein gaz juste au pied des deux longueurs de libre. Petit dej. au soleil assis dans le hamac avec le gazmax du Verdon juste sous les fesses… j’en rêve encore !

  • soit tu fixes les premières longueurs, tu dors au pied de la voie et le lendemain tu remontes tes cordes fixes et en avant pour le sommet. Avantage, tu dors plus confort, tu hisses pas un gros sac. Inconvénient, il faut suffisamment de corde pour fixer les longueurs gravies le premier jour.

Pour la logistique, il faut prévoir une corde pour hisser ton matériel, bouffe et eau et une corde pour grimper. Pour le hissage, j’utilise un vieux rappel de 100m (donc léger), ce qui permet de hisser sans que le second soit obligé de lâcher la corde.
Pour la flotte, 5 litres d’eau par jour pour deux c’est bien si tu sais te limiter. Après… c’est lourd.

Pour finir, ça peut valoir le coup de tester tout ça en école d’escalade, sur un truc d’une ou deux longueurs. Vaut mieux pas attendre d’être au Verdon pour se rendre compte que le hissage du sac… c’est dur !!!

Hervé, tu es passé ces derniers temps dans le « ventes des errances » : il y a tous les points ??

les points au moins du bas, n’y étaient plus il y a 2 ou 3 ans. On y était retourné avec le perfo du bas pour en remettre mais au bout d’une longueur plus d’accu…

[quote=« herve, id: 1348959, post:12, topic:120585 »]Le vent des errances remonte le pilier entre Ula et la Demande. Voie entièrement équipée sur spits et plaquettes artisanales, plus quelques très courts passages sur crochets. Idéale pour faire une voie avec une belle ambiance et s’habituer à la progression sur étriers. Idéale aussi pour se rendre compte que lorsqu’on perd un peu de temps à chaque longueur, le bivouac sur étriers pointe son nez ! Idéale, de ce fait, pour se fâcher avec son compagnon de cordée parce que… c’est LUI qui perd du temps !!!

Pour une voie sur deux jours :

  • soit tu prévois de dormir dedans (s’il y a un bivouac sympa, ou bien sur hamac ou portaledge). Ca peut être bien de démarrer par un truc pas trop long car on perd beaucoup de temps en installation de relais, hissage de sac, etc., c’est pour ça que je te conseillais un truc style Mona Lisa Klaxon : belle ambiance, pas trop dur et pas trop long. Avec ma copine, on avait attaqué l’après-midi, bivouaqué sur hamac à R3 plein gaz juste au pied des deux longueurs de libre. Petit dej. au soleil assis dans le hamac avec le gazmax du Verdon juste sous les fesses… j’en rêve encore !

  • soit tu fixes les premières longueurs, tu dors au pied de la voie et le lendemain tu remontes tes cordes fixes et en avant pour le sommet. Avantage, tu dors plus confort, tu hisses pas un gros sac. Inconvénient, il faut suffisamment de corde pour fixer les longueurs gravies le premier jour.

Pour la logistique, il faut prévoir une corde pour hisser ton matériel, bouffe et eau et une corde pour grimper. Pour le hissage, j’utilise un vieux rappel de 100m (donc léger), ce qui permet de hisser sans que le second soit obligé de lâcher la corde.
Pour la flotte, 5 litres d’eau par jour pour deux c’est bien si tu sais te limiter. Après… c’est lourd.

Pour finir, ça peut valoir le coup de tester tout ça en école d’escalade, sur un truc d’une ou deux longueurs. Vaut mieux pas attendre d’être au Verdon pour se rendre compte que le hissage du sac… c’est dur !!![/quote]

Posté en tant qu’invité par herve:

Non, j’ai pas refait le Vent des Errances. Il faut certainement brancher les spécialistes du Verdon. J’ai refait le Voyage à travers l’impossible il y a 3-4 ans avec Jean et ça n’avait pas bougé.

De toute façon, l’état d’une voie d’artif est souvent très évolutif, en fonction des passages des cordées. Rien que dans le secteur Castapiagne, avec les parcours en libre de certains itinéraires, la physionomie des voies a dû bien changer. Il faut toujours s’attendre à des imprévus.

Hum, ça m’a l’air un peu dur pour débuter « mona lisa », A3 et 6b+ sur le topo (pire que les chariots qui sont A1/2 et 6a) d’autant que suite à une blessure au doigt je ne fais plus de libre pour un temps.
Le bivouac en hamac, ça passe bien? avec n’importe quel type de hamac à l’arrache?

Sinon à part le Verdon, y a t’il d’autres voies bien pour débuter l’artif dans ce coin de la france? (la sainte par exemple, ou les calanques…)

Merci des retours en tous cas!

Posté en tant qu’invité par herve:

Rassure-toi, Mona Lisa, ça n’est pas si dur que ça. Le A3 n’a rien à voir avec le A3 New Age de la Castapiagne. Quant au 6b+, c’est une sortie des frères Rémy bien équipée.
Pour le bivouac sur hamac, j’avais deux hamacs du style de ceux que tu vois sur les photos des années soixante. Ca avait l’avantage d’être pas cher et pas lourd. De toute façon, les portaledges étaient beaucoup trop chers et puis… on voulait faire comme les vrais !!! C’est sûr que le confort est moyen. Je me servais d’une poignée jumar fixée à une extrémité pour le retendre en cours de nuit.

Pour l’artif, il y a pas mal de trucs sympas dans les Calanques, faut feuilleter le topo, on a fait l’effort d’en conserver quelques unes parmi les plus intéressantes. En fait il n’en reste plus tant que ça dans les Calanques car beaucoup ont été rééquipées pour le libre.
La Sainte, je connais moins. Faut brancher Yo, c’est lui le spécialiste.
Sinon, il y a de belles choses à faire à la Sainte Baume, du côté du Pilier de Bertagne.