Arête Vierge Alpes Vaudoise

[quote=« luc75, id: 917089, post:40, topic:90608 »]Donc Voie splitée = pas d’autre alternative… intéressant
Sinon dans la vie est-ce que le fait qu’il y ait des sentiers vous empêche de courir à travers champ ???
Les pistes de ski vous empêchent aussi de faire du hors-piste ?
etc…

pas drôle comme vie en effet

je comprends l’idée mais je trouve ça assez égoïste quand-même[/quote]
en fait, je ne comprend pas cette remarque.

une voie est parcourue traditionellement de manière classique.

des spits y sont mis.

ceux qui les enlèvent et les critiquent sont traité d’égoistes et devraient aller ailleur.

mais pourquoi ce ne sont pas ceux qui sont aller coller des spits là dedans qui auraient du, eux, aller ouvrir ailleur ??

c’est génial ce raisonnement.

je suis sur la plage, tu me balances plein de sable sur la serviette, je te dis « t’abuses, faut que je la lave et j’arriverai pas à enlever toutes les taches », et tu me réponds, sans t’excuser le moins du monde, « égoïste, tu peux partir, le littoral est vaste !! »

on marcherait pas un peu sur la tête, là, non ???

On met des spits parce que c’est dans l’air du temps.
On veut faire des trucs à risques mais sans prendre de risques, on veut faire de l’aventure mais sans que ce soit aventureux, on veut faire des trucs longs et engagés mais sans que ce soit engagé ou fatiguant etc…
L’air du temps, je vous dis…

Posté en tant qu’invité par Pascontent:

Oui les pistes de ski m’empêchent de profiter d’un paysage naturel. C’est des endroits que je préfère éviter en été comme en hiver. Excelent exemple !

Une fois q’une voie est spitée il n’y a plus de retour en arrière possible. C’est l’esprit des ouvreurs qui est bafoué et l’aventure qui est tuée.

Adepte du perfo et de la sécurité maximum, ne pouvez vous pas faire des couennes et laisser la montagne tranquile ?

Ptetbenquoui t’es vraiment marrant : d’un côté tu cries avec les loup et puuiis de l’autre tu fais des vias ferrata à la pelle !!

Si tu regardes combien de sorties il y a pour l’arête vierge, on en trouve 7… depuis 2006 !! Bien sûr, il y a des gens qui y vont et qui ne rentrent pas leur sortie, mais globalement, ça donne un indice, non ? La fois où j’y suis allé, on était seul ! et si tu regardes la fréquentation c’est : non fréquenté la plupart des cas.

En tout cas, grâce à cette discussion, vous aurez fait une super pub à cette course !! Il y aura plus de monde, donc moins de possibilité de sabotage c’est tout bénef’

Et François, le vieux provoc’ de la vieille !! il me fait toujours marrer !!

Non.

euh… 3 ferrates italiennes historiques (1950/60), sur 110 sorties rentrées, ça fait quand même une petite pelle, non ???

va falloir aussi aller faire un tour dans les dolos. c’est plus sécu de faire de la GV sur spits de 12, que ces vieux bouts de cables italiens.

je crois vraiment que tu ne comprends rien : j’ai rien contre le matos à demeure dans les voies. je suis contre quand on change ces dernières, sans concertation.

les ferratas, pourquoi pas.
les ferratas qui saccagent ou dénaturent des itis présents avant, totalement contre.

pareil pour les spits.

c’est clair, ou bien ???

Oui ! :smiley:

En tout cas pour les courses que j’ai faites : s’il y a peu de courses rentrées, j’ai rencontré peu de personnes !!

Pouquoi ta douce dit : « Piuu: ma préférée parmi les 4 via que nous avons faites cette semaine » ???

c’est pas beau de mentir !!

Et puis ton raisonnement n’est pas clair du tout, ça me fait un peu penser aux bons et aux mauvais chasseurs !!

euhhh…

  • si je voulais mentir, je cacherais pas ma liste de courses, tu peux regarder, la 4ième arrivera sous peut (le temps de faire le topal…)
  • 1 sortie sur 110, ça fait moins de 1% d’erreur, c’est faible comme argument.

et ta remarque (bon/mauvais chasseur) montre qu’à mon avis, tu n’es jamais allé faire de ferrate ds les dolo, et que tu ne parles pas en connaissance de cause -> tu mettrais alors ça plus dans la catégorie « rando en haute montagne + alpi facile », que dans une activité « via » à la francaise (ou suisse).
mais je peux me tromper, dans ce cas, ton propos ne serait alors que pure mauvaise fois…

sinon, une réponse sur le fond ? t’as compris le sens de mon propos ? tu en penses quoi ?

Et toi ? je ne crois pas que tu aies été à l’arête vierge… car comme je l’ai dit, certains passages dans les 4000’ valaisans sont trufés de ferrailles et je n’ai jamais vu quiquonque enlenver le moindre spits… c’est juste un lâche qui est monté la-haut pour montrer qu’il peut faire lui cette voie sans assurage !!! wouaw quel héros !!

Car là, dans ce coin vraiment paumé des Alpes vaudoises, il faut se farcir la montée à plan Névé, le couloir du Pacheu et enfin, tu peux grimper… ben crois-moi, il y aura de toute façon jamais autant de monde que dans des vias ferrata fussent-elles des Dolomites… Vas-y une fois, tu verras !! c’est une jolie course, je te la conseille !!

Pour une réponse sur le fond de ce que tu dis, c’est incohérent : beaucoup de vias ferrata remplacent des iti’ présents comme tu dis !! Et puis celles des Dolomites ont été instorées par les militaires pendant la guerre !! c’est pas vraiment reluisant !!

Posté en tant qu’invité par luckylours:

L’esprit des ouvreurs … on y revient. Dans ce cas, si je suis ce raisonnement, toute personne évoluant de nos jours sur une arête avec autre chose qu’une corde en chanvre et une paire de tricounis n’est qu’une fiotte car c’est sans commune mesure comparable à l’engagement vécu par les ouvreurs !

La notion d’engagement sur une arête spitée est différente uniquement par un repli rendu plus aisé. Sinon évoluer sur l’arête SANS utiliser les spits ne change rien à l’engagement. Quand tu grimpes en couenne tu tires au clou pour passer ? Je suis sur que non !

A part ça, j’aimerais aussi savoir qui a mandaté le guide pour équiper cette arête, quelqu’un sait ?

Dommage que le débat de base ait dégénéré vers des querelles personnelles…

C’est impressionnant qu’il faille une polémique à la con dans ce genre pour qu’une belle course sorte de l’ombre (bien sûr que l’arête vierge se faisait avant l’équipement, mais c’était quand-même bien moins connu)…
Perso, je suis autant partisan de certains rééquipements que du fait de laisser des itinéraires vierges (c’est pas contradictoire je pense, juste modéré) et je me réjouis de faire l’arête vierge avec ou sans spits (ca change quoi au fond? globalement la course reste la même si on a le niveau, je la ferai sans problème sans les spits, mais s’il y en a je vois pas de quoi hurler contre une atteinte à la sainte-éthique des glorieux grimpeurs d’avant-guerre qui grimpaient en solo sans les mains…)

Au fond ce qui m’attriste le plus (et je pense pas être le seul) c’est pas l’équipement ou le déséquipement, mais le fait de voir ces coups bas entre grimpeurs alors qu’ils pourraient discuter de tout ça autour d’une bière…

Posté en tant qu’invité par gabar:

Le nom du guide qui a équipé cette arrête est semble-t-il connu dans le milieu. Donc on peut le qualifié de « bien intentionné » ou de « mal inspiré », c’est selon. Mais celui qui a deséquipé, s’est caché; on peut le qualifié de « tout petit et lâche »!

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Un ami m’a signalé ce forum, que j’ai parcouru avec intérêt, et je remercie tous les participants d’avoir apporté leur avis, parfois contrasté, sur cette thématique du déséquipement partiel de l’Arête Vierge.
Si je prends la parole ici, c’est en tant que participant au rééquipement de ladite arête en 2006, puis en 2007 pour remettre quelques-uns des points (pas tous) enlevés la même année. Même si ce n’était pas moi derrière la perceuse, je suis particulièrement touché par ce qui s’est passé par là-haut. Aussi, les commentaires qui vont suivre ont pour but de tirer une forme de synthèse des débats et de répondre à certaines des interrogations formulées.

Tout d’abord, il est nécessaire de replacer ce rééquipement dans son contexte. D’une manière générale, les Alpes vaudoises ont connu une période de fréquentation plutôt riche entre les années 1930 et 1950 (nombreuses premières), avec une phase de stabilisation précaire dans les vingt années suivantes, puis un recul de plus en plus prononcé dès le début des années 1980. Depuis ce moment, le milieu des alpinistes s’est essentiellement concentré sur le secteur du Grand Miroir. Cette évolution s’explique pour plusieurs raisons. D’une part, la proximité des Alpes vaudoises du bassin lémanique à une période où les transports étaient problématiques a favorisé leur exploration, quand bien même la qualité du rocher demandait une certaine circonspection. Par la suite, la démocratisation des transports individuels a permis aux alpinistes de se rendre dans des régions plus accueillantes (rocher moins douteux). Finalement, l’avènement de l’escalade plaisir a progressivement condamné les anciennes classiques non équipées.
Ainsi, faute d’équipement adéquat, les trois grandes courses qu’étaient la Frête de Saille au Muveran, l’arête de l’Argentine et l’Arête Vierge n’étaient fréquentées que par quelques cordées adeptes de terrain d’aventure (voire de plus en plus aventureux). En ce qui concerne les deux dernières nommées, il n’y avait guère que 1-2 cordées par année à tenter le coup, voire aucune selon les années. Le rééquipement de la première autour de 2000, de la seconde en 2003 et de la dernière en 2006 leur ont donné une seconde jeunesse, toutes connaissant depuis une fréquentation si ce n’est croissante, du moins nettement plus importante, leur offrant le statut de classique qu’elles avaient perdu depuis belle lurette.
Pourquoi rééquiper ou équiper (selon certains commentaires)? D’une part, il faut distinguer les courses qui sont classiques (et dont tout réaménagement est sujet à la discussion) et celles qui ne le sont plus. Pour ces dernières, il faut s’interroger pour quelles raisons elles ont perdu cette dénomination avec le temps. Effet de mode, qualité du rocher, évolution des pratiquants, pour qui l’action de planter un piton ne représente rien, etc. L’évolution de la société a aussi rendu la notion de responsabilité et d’engagement à un degré différent que par le passé. En observant la pratique de l’alpinisme d’une manière générale, on peut remarquer une concentration autour des itinéraires sécurisés, tandis que les autres secteurs moins touchés par cette nouvelle pratique sont fréquentés par une toute petite minorité. Le but des rééquipements dans les Alpes vaudoises a été dicté par l’envie de faire (re)découvrir cette belle région désertée à un plus grand nombre et de réhabiliter ces anciennes classiques. Cela ne put se faire que par un assainissement des voies selon les standards actuels.
Le rééquipement de l’Arête Vierge a été fait sous le mandat de l’Union des Patrouilleurs Alpins 10, propriétaire de la cabane de Plan Névé, située au pied de la course. Ayant assaini les accès du col des Chamois Nord et du col du Pacheu, la question de la belle course qui surmontait la cabane s’est aussi posée pour améliorer l’attractivité de ce site. L’initiative n’était donc ni personnelle, ni innocente d’ailleurs.
Pour avoir fait la course avant (3 fois) et après le rééquipement, quelques remarques doivent être faites. Avant, il est clair que l’on se trouvait en terrain d’aventure, et la descente sur le Col des Chamois en aurait refroidi plus d’un (très délité et délicat). Lors de l’assainissement, des points ont été placés pour sécuriser les zones exposées, ainsi que quelques relais (départ de longueur et sommet de longueur). L’équipement, même s’il est clairement plus important qu’avant, reste aéré et demande aux cordées une maîtrise du niveau indiqué. Les cotations proposées dans le topo sont généralement obligatoires. Durant ces travaux, quelques tonnes (et je n’exagère pas) de rochers instables ont été délogées pour rafraîchir le parcours, qui, avec les années de délaissement, avait particulièrement souffert de ce côté-là, rendant la course de plus en plus scabreuse.
Le bénéfice de l’assainissement et du rééquipement fait donc que les zones délitées sont désormais purgées par le passage régulier et maintiennent la course dans un état praticable, faute de quoi celle-ci aurait été progressivement abandonnée même par les puristes. Le rocher des Alpes vaudoises reste hélas ce qu’il est…
Que penser du déséquipement ? De mon point de vue, les commentaires du forum veulent tout dire. Acte lâche, peu réfléchi (des points remis en 2007 n’ont pas été enlevés en 2009, tandis que certains de 2006 l’ont été ce coup-ci…), etc. Acte également irresponsable, dans la mesure où des points de relais ont été enlevés, prétéritant la sécurité des cordées engagées, ainsi que quelques points dans des traversées exposées où toute autre forme de protection n’était pas envisageable. Même si l’itinéraire reste bien praticable dans son ensemble, il faut désormais être parfois plus attentif dans certaines zones. Vraiment dommage tout ce foin et tout ce tapage, cette belle sortie enfin ressortie de l’ombre ne méritait pas un tel acharnement…

Merci Christophe, pour ton témoignage.

Maintenant, entre d’autres on sait qui à été le mandataire, ce que plusieurs ont demandé, et on peut spéculer sur ses motivations.

Un autre élément qui serait intéressant à connaître est qui a le droit légal d’équiper/déséquiper (le faire ou le mandater), si la loi dit quelque chose à ce propos, et si la loi a été respectée dans ce cas particulier ou d’autres cas notoires commentés ici (les voies du Cervin ou d’autres 4000). Parce que j’imagine que cette montagne a un propriétaire, non?

Merci Christophe pour ta réponse claire, précise et dépassionnée !! (je sais, il y en a d’autres, dont moi qui ont un peu plus de peine…mais on tâchera de faire des efforts !!) :smiley:

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Salut Bacchus,
Il n’y a pas de loi formelle autorisant ou interdisant la pose d’équipement en montagne. Si la montagne a un propriétaire, il s’agit dans la très grande majorité des cas de territoires communaux hors zones. Il n’y a donc pas de découpe parcellaire ou autre. Dans ce cas, les autorités communales se montrent généralement très libérales à ce sujet.
En revanche, selon les endroits, d’autres instances peuvent intervenir pour empêcher l’équipement, comme les groupements de protection de la nature, etc. Leurs interventions concernent pour la plupart des cas les sites d’escalade, qui en outre de l’autorisation communale doivent également recevoir l’aval du garde-faune du district et la caution des sociétés protectrices de la nature. Deux cas dans la région de Pont-de-Nant illustrent bien l’importance de respecter les règles. Une équipe de grimpeurs ont installé quelques voies extrêmes à Pont-de-Nant près du Jardin alpin, soit en pleine réserve naturelle. Après dénonciation, ceux-ci ont dû déséquiper leur site. D’autres ont équipé un secteur au Roc à l’Aigle, près des Plans-sur-Bex. Demande a été faite à la commune et aux différents acteurs précités, qui n’ont pas vu d’inconvénient à installer le site.

En ce qui concerne l’Arête Vierge, s’agissant de l’assainissement d’un itinéraire existant, il n’y a pas de problème sur le fond. Sur la forme, c’est tout le débat éthique qui se met en place et je pense avoir été assez clair sur les motivations dans le message précédent. Plus concrètement au sujet du déséquipement, le mandataire est propriétaire du matériel (non du site). Aussi, il peut porter plainte pénale au déséquipeur pour vol, puisque rien n’a été concerté et le matériel non restitué. La question de mise en danger de tiers en retirant des points de sécurité élémentaires (points de relais et autres) est nettement plus délicate à traiter, la pratique de l’alpinisme étant considérée comme un sport à risques, indépendamment du matériel en place ou non. Bref, chacun est responsable de ses actes dans le cadre de la pratique de cette activité. Les points en place sont un bonus de sécurité, rien de plus.

Merci encore, pour ces éclaircissements, Christophe!

Mais il faudrait théoriquement demander la permission à la commune pour mettre des installations à demeure? ou pas besoin? ou ce n’est écrit nulle part?

(et ça change de la France à la Suisse?)

Posté en tant qu’invité par luckylours:

Merci Christophe d’avoir fait le point ! et quel point …

Et vu que tu y as contribué, merci aussi pour le travail d’équipement effectué !!!

Posté en tant qu’invité par Christophe:

[quote]Mais il faudrait théoriquement demander la permission à la commune pour mettre des installations à demeure? ou pas besoin? ou ce n’est écrit nulle part?

(et ça change de la France à la Suisse?)[/quote]

Il n’y a pas de véritable obligation à ma connaissance pour les installations à demeure sur des itinéraires alpins, mais une information est souvent bien accueillie. En ce qui concerne les vias ferratas, la pose de croix sur un sommet, bref des éléments bien plus visibles qu’un spit, une autorisation communale est nécessaire. Du moins, c’est ce qui s’est passé sur ma commune. J’ignore pour ma part ce qu’il en est en France. Mes propos ne sont donc a priori généralisables.
Sinon, le Club Alpin Suisse a aussi publié des recommandations sur le sujet, même si finalement les projets doivent être appréciés de cas en cas.