Posté en tant qu’invité par Francois:
Pour répondre à Michel, je ne peux que te renvoyer à l’excellent bouquin d’ Yves Ballu: Histoire du ski (je n’ai pas en tête les ref. de ce bouquin mais si tu peux attendre jusqu’à demain sans trop te liquéfier…) de toute façon, sauf coup de bol, il est introuvable (peut-être dans certaines bib. de CAF?)
Disons que le ski est connu depuis la plus haute antiquité (selon l’expression consacrée) pour les déplacements « professionnels » (chasse, pêche etc…) car à cette époque, on n’avait que peu l’occasion de se balader « pour le plaisir » et il n’y avait pas encore d’ARTT pour les glandeurs. Ces skis-la n’avaient bien sûr pas grand chose à voir avec nos skis actuels. Le ski de rando « pour le plaisir » date de la fin du siècle dernier. Je pourrai te donner de plus amples informations dès que j’aurai révisé mon sujet.
Tu peux aussi consulter le bouquin de Ph.Traynard (un gourou du ski de rando de mon temps): Ski de Montagne (Arthaud), même remarque que ci-dessus. On y trouve une remarquable chronologie sur l’histoire du ski.
Pour patienter, voici de la lecture:
Groenland, 1883. L’explorateur-universitaire-baron suédois E.A. Nordenskjoeld partit à ski, en compagnie de deux camarades. Il parcourut 230 km vers l’Est, puis revint à son point de départ. Les trois hommes auront donc parcouru 460 km à ski sur l’inlandsis groenlandais. Performance remarquable. Encore plus remarquable lorsque l’on saura qu’elle a été effectuée en … 57 heures! Certains bons esprits ayant émis des doutes sur la vraisemblance de cette équipée, on organisa, la même année, une course de 200 km afin de convaincre les incrédules. Le vainqueur couvrit la distance en 21 heures et 22 minutes, y compris 1 heure de repos, et le deuxième arriva 5 secondes plus tard. Quant au troisième, un nommé Apmut Ahrmann, il mérite une mention particulière. Il revenait d’une chasse au loup (à ski bien entendu) quand il entendit parler de la course. Parti en retard, il remonta tous les concurrents et arriva 11 minutes après le premier. A l’arrivée, il apprit qu’un ours dévastait son étable. Sans déchausser, il partit chasser l’ours, le tua et le ramena sur son dos. La viande d’abord, la peau ensuite. Puis il se mit à table, un peu fatigué tout de même. En moins d’une semaine, il avait parcouru plus de 550 km à ski dont plusieurs centaines en course et plusieurs dizaines avec un ours sur le dos! On croit rêver! Naturellement, il n’était pas question de titanate de carbo-litron dopé à l’éthanol. Les skis étaient en bois, en vrai bon bois de forêt, bien lourd, bien épais, cintrés à la vapeur au-dessus de la marmite familiale, de bons gros bâtons de frêne, des fixations en cuir et en ferraille avec quelques clous par-ci par-là pour faire tenir, quant aux vêtements, c’était gilets, cravates et chaînes de montre, aux pieds des chaussures en cuir d’animal de par là-bas (renne ou phoque) et des peaux de loup recouvraient le tout (à cause du froid). Comme on le voit, on ne badinait pas avec les convenances, à l’époque.