Visiblement sur C2C et avec une grande diversité de point de vue, « l’Appel pour nos montagnes » provoque intérêt, questions et débat.
Par ailleurs, il est utile de savoir qu’en une semaine plus de 2500 personnes ont soutenu la démarche et que le film de lancement de l’Appel (vraiment bien réalisé par Nicolas Hairon) a été visionné plus de 14 000 fois !
La couverture par la presse est conséquente. Alors que, c’est rare dans la presse nationale (sauf pour les accidents), le Monde a mis un titre en page Une « Cent signatures pour sauver la montagne ». L’article débute ainsi : " Des militants, sportifs, chercheurs et artistes lancent un appel pour en finir avec le bétonnage des stations" souligne le rassemblement d’une ampleur rare qui s’opère autour de l’Appel, développe sur la situation actuelle des montagnes, pour conclure :« Peut-être l’Appel pour nos montagnes servira-t-il d’électrochoc salutaire ».
Si l’Appel pouvait être utile à ça, ce serait très bien.
Il est difficile de résumer ici tout ce qui se passe en ce moment autour de l’Appel. Juste 3 liens qui peuvent aider :
MW : http://www.mountainwilderness.fr/montagne-%C3%A0-vivre/actions/2959-une-semaine-apres-le-lancement-de-lappel-pour-nos-montagnes-les-bases-du-succes-sont-posees-.html?task=view
Une interview radio : http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?nr=87443c3436b2be713d9fcb9238ab67e4&5435556d45373bb61223ec007300b2c8_info_mode&5435556d45373bb61223ec007300b2c8_info_index=2
et bien sûr le site : http://www.appelpournosmontagnes.org/
Alors, bien normalement, la question qui revient le plus :
et maintenant quelle suites donner au lancement de l’Appel.
Même si c’est peut-être trop long pour un post , il me semble que le mieux est de publier le document qui est travaillé en ce moment avec les signataires à ce propos (donc des propositions qui vont évoluer, s’enrichir…)
Pour info
et réflexion commune
I) Un appel… à la mobilisation :
Le texte de l’appel, la liste des 130 premiers signataires accompagnés de leurs témoignages écrits ou vidéo sont présentés sur le site Internet http://www.appelpournosmontagnes.org/
Le site comporte (ou va comporter):
1) La possibilité de soutenir « l'Appel pour nos montagnes » en ligne pour que chacun puisse participer et pour affirmer une forte dynamique collective
2) Ce soutient sera accompagnée d'un appel à témoignages auprès des acteurs de la montagne, de ses habitants, de ses visiteurs (constats, « bonnes pratiques », ce qui doit changer, ce qu'il faut entreprendre, créer...)
3)Le site propose, sous l'onglet « Comment agir ? », une série de premières actions possibles, individuellement et/ou collectivement, par exemple :
- Inviter sa collectivité locale (son association, son club...) à engager le débat à partir de « l'appel pour nos montagnes ».
- S' adresser aux candidats aux législatives pour solliciter leurs opinions, pour qu'ils exposent leurs projets, voire l'enrichissent des réflexions que sous-tendent notre Appel.
- Saisir tous les conseils généraux, conseils régionaux ainsi que les 5 comités de massifs de cette mobilisation autour de l'Appel et initier des rencontres de travail avec ces instances.
- Demander audience aux actuels et/ou futurs ministres concernés par notre thématiques (environnement, aménagement du territoire, agriculture, éducation, jeunesse et sport, etc.).
L’ambition première est de partager avec le plus grand nombre le constat déjà validé par les signataires actuels de l’Appel : certaines choses ne vont plus, certaines choses doivent changer. Oui, il faut une vie économique en montagne, mais on peut s’interroger sur quel type d’économie adapté à la spécificité montagnarde. Avec l’objectif de dépasser une conception de l’économie qui, avec les dégâts qu’elle provoque, peut finalement sérieusement appauvrir la vision donnée de la montagne et appauvrir la relation des êtres humains à la montagne.
II) Contribuer à un grand travail collectif, créatif, pour valoriser les expériences, pour imaginer et élaborer le devenir de nos montagnes :
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En lien avec la coordination issue des assises de l’alpinisme,des groupes de travail nourris par cette mobilisation pourraient permettre un travail d’identification des richesses, des atouts mais aussi des blocages sur des thèmes structurants : patrimoine culturel et naturel, vie économique, savoirs faire et développement local, agriculture spécifique, activités de montagne, ressourcement … ?
Chacune des structures se sentant « appelée » pourrait prendre en charge le débat sur la thématique qui la motive : ex…jeunes et montagnes, biodiversité, arts et cultures, etc… Nombres de ces réflexions existent déjà, on pourrait dans le cadre de l’appel les fédérer et les démultiplier (transfert de bonnes pratiques entre massifs par exemple)
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Vers la tenue en 2013 ? (début des schémas de massif 2013/2019) d’une initiative type « États Généraux de la montagne » pour mieux cerner et formuler ensemble l’intérêt général de la montagne et de ses habitants.
L’idée est de faire le recueil des expériences, des idées, qu’on arrivera à faire émerger si cet appel à réflexion percole chez tous les acteurs, tous les habitants des montagnes. Il est difficile de préjuger du résultat des débats, mais on peut imaginer qu’il sera possible d’'élaborer des recommandations, ou un cahier des charges, un guide de « cohérence des politiques publiques » en accord avec notre intérêt général redéfini. Celui qui passe pour tel actuellement n’étant finalement que l’intérêt particulier du « plus fort », ou simplement de « l’habitude »…
Recommandations, cahier des charges ou guide de cohérence qui pourraient devenir ligne de conduite pour les schémas de massif, leurs déclinaisons en prescriptions particulières de massif (voire en DTA), les contrats de plan états /régions et pour toutes les politiques liées à la montagne.
L’idée générale : irriguer tout le territoire et ne plus faire de l’économie hors sol, redonner un sens et des valeurs aux pratiques de la montagne, parler bonheur et épanouissement (plutôt que soumission au CAC40, pour le dire vite !)…
III) Imaginer une « gouvernance » pour le mouvement de « l’Appel pour nos montagnes »
L’Appel est maintenant porté par 130 signataires (individuels ou organisés). Les initiatives de chacun s’inscrivant dans la « philosophie » de l’Appel sont essentielles. Et les structures (associations, collectivités, entreprises…) sont nombreuses à pouvoir contribuer à ce mouvement.
Mais un lieu d’échange, de coordination, d’élaboration semble indispensable. Quel forme ? Quels moyens ? Quels partenariats ? Les associations à l’origine de l’appel peuvent continuer à jouer un rôle, mais là aussi il va falloir être créatif.