M. le maire se trompe d’adversaire. Personne ne souhaite ni ne se réjouirait de la fermeture des stations étant données les conséquences économiques.
Le prix de l’électricité est un épiphénomène - bien gênant, je vous l’accorde ! - mais qui résulte d’un choix politique non démocratique (traité de Lisbonne). Ce n’est pas un phénomène de fond.
Qu’observe-t-on ?
1/ Depuis les années 70, la durée d’enneigement a diminué d’un mois environ.
2/ La limite inférieure d’enneigement ne cesse de remonter.
3/ Les chutes de neiges se font de plus en plus rares et la quantité tombée diminue.
4/ Pour les canons, il faut une température adéquate, or la température ne cesse d’augmenter.
5/ Pour les canons, il faut des ressources en eau qui chamboulerait l’équilibre écologique.
6/ Le prix de l’énergie ne va sûrement pas baisser.
Mélangez tout ça et je vous laisse vous faire une idée du devenir des stations de moyenne altitude à court terme et des autres à moyen terme.
J’ajoute que ça n’est pas un avis ou une opinion, mais un constat et que l’avenir ne me réjouit pas plus que vous.
En tout état cause, les stations ont intérêt à trouver des solutions alternatives et à ne plus miser sur le tout ski (ça, c’est un avis !)
Anticipation fermeture station de ski
A lans, il y a quelques années, ils ont fait de très gros travaux pour amener l’eau sur le site des « montagnes de Lans », en prétextant que c’était pour mettre au normes « La Bulle » (le snack-bar) qui fonctionnait avec de l’eau en citerne. Travaux financés de mémoire par la commune sur son budget général et pas par la Régie des remontées Mécaniques.
Pi quand on allait se balader la haut, on découvrait qu’ils enterraient des tuyaux jusqu’au pied des pistes. A plusieurs centaines de mètres du fameux snack donc. Pourquoi donc ? Pour mettre un bachasson avec un robinet au pied du chemin qui monte vers le Moucherotte. Délicate attention pour les randonneurs à pied.
L’année d’après, ils installaient les premiers canons (financés en grande partie par la Région Rhone-Alpes et par le Département de l’Isère). Mais bien sûr, ce n’était qu’un pur hasard.
Et quelques années après, la retenue collinaire a été déguisée en « équipement aquatique pour l’été ».
Et encore moins je pense sur ce forum. Il y en a c’est sur mais rares aujourd’hui sont ceux qui sont arrivés directement au ski de rando sans passer par le ski en station
Ce n’est pas une réserve d’eau potable pour la vallée en cas de grosse sécheresse en été ?
Ce sont les excès et les déséquilibres qui sont dénoncés. A l’origine, il s’agissait de skier les pentes naturelles de la montagne et de planter quelques pylones en maintenant globalement les surfaces intactes. On voit les dérives de la neige artificielle, de la spéculation immobilière, et du déplacement de populations riches qui font des centaines voire des milliers de km pour venir skier sans se préoccuper des dégats sur l’environnement.
Magnifique ces « aménagements » d’altitude:
Dans le même genre, un superbe cheminement piéton en haut de la croix de Chamrousse : https://www.chamrousse.com/projet-amenagement-croix-chamrousse.html
Dans ton discours, il y a quelque chose que j’ai du mal à comprendre:
Saison = ski?
Station = ski?
Ski = télésiège?
Un loueur ne peux pas louer des raquettes/ des skis de rando?
Un restaurant ne peut pas servir à un randonneur?
Quelle réelle conséquence de l’absence de télésiège sur les locations immobilières et le tourisme? Le remplacement par les skieurs par des ‹ ‹ randonneurs › › ne serait pas suffisant ?
Je suis très intéressé par des infos sourcées à ce sujet.
Quel est le type et nombre de travailleurs directement impacté par l’absence de télésiège ?
Il est à craindre que le volume d’activité de substitution au « tout ski » soit loin d’être du même ordre de grandeur !! Le ski de rando, de fond, raquettes … ça demande de l’effort physique, de la ténacité … une technique spécifique … qui ne va pas passionner la foule des stations.
Tout loisir qui évite ça consomme de l’énergie à la place. Et si on manque vraiment d’énergie, il est logique de supprimer les activités facultatives avant de devoir supprimer des activités indispensables.
Bernard
Un exemple des pires dérives: un projet dont la seule finalité est de dépenser de l’argent public et d’obtenir des subventions qui accessoirement serviront à massacrer un peu plus un site naturel. Que vient faire un cabinet de consulting Suisse spécialisé dans l’immobilier de luxe dans cette affaire ? Celà mériterait que soient particulièrement surveillés les circuits de décision et la circulation des fonds.
Et si on remettait un peu d’agriculture à la montagne au lieu d’importer du lait d’Allemagne et de Belgique, produit de manière intensive avec du soja d’Amazonie…
bernard guérin
Juste que pour que ça fonctionne même petitement, il faut qu’il y ait un nombre suffisant de candidats à la substitution
oma
pareil, bien sûr ça en fait partie …
il y a beaucoup de candidats ?
et du terrain d’alpage non bitumé terrassé bétonné urbanisé etc ?
Si tu parles de MDP Consulting, c’est bien une société française basée en Isère, créée dans les années 80 et pour laquelle j’avais bossé quelques mois à la création de la boîte.
Les deux associés de départ étaient ingénieur et architecte et ont démarré en faisant exclusivement de l’ingénierie de remontées mécaniques -création et implantation de télécabines (Tignes, Vars, Méribel…).
MDP est l’addition de leurs deux noms.
Quant à ce projet, cela me rappelle une magnifique revue sur un beau papier éditée par Chamrousse il y a quelques années, qui débordait de projets pharaoniques à la mode écolo. et développement durable pour des citadins en mal d’aventure, avortés aussitôt que créés, et présentés à coup de « novlangue hype », creuse au possible comme très souvent.
Je n’ai aucune source mais à mes yeux il y a beaucoup de randonneurs raquettes, de skieurs de randonnée, de skieurs de fond (dont je fais partie).
Du coup, mécaniquement cela aurait une conséquence (ce qui est logique puisque « l’on » a misé que sur le ski de piste pour le modèle économique).
Corrigé, ils ont un pôle environnement, on peut souhaiter qu’ils gèrent des projets de démontage et remise en état de la montagne.
Ici les villages-stations ont vraiment fait le plein les années Covid sans remontées. Mais il y avait un bon enneigement naturel.
Tu as tout dit, il faut penser les sports d’hiver autrement que remontées mécaniques & canons à neige
Face au changement, il y a deux attitudes : tenter de résister sans bouger d’un pouce, ne rien changer ou s’adapter.
Le Chêne et le Roseau
Le Chêne un jour dit au Roseau :
" Vous avez bien sujet d’accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d’aventure
Fait rider la face de l’eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon1, tout me semble Zéphyr2.
Encor si vous naissiez à l’abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n’auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l’orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
Votre compassion, lui répondit l’Arbuste,
Part d’un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu’à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu’ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. " Comme il disait ces mots,
Du bout de l’horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L’Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu’il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts.Jean de la Fontaine
Certes mais le tout-ski, c’est fini. F-I FI, N-I NI, fini ! Miser sur qq chose qui n’existera quasiment plu d’ici qq années est stupide. Mais il est vrai qu’avec nos politiciens qui ne voient pas plus loin que le bout du télésiège, on n’en est pas à une incohérence près.
Certes mais le tout-pétrole, c’est fini. F-I FI, N-I NI, fini !
Ça n’a pas dû empêcher grand monde de prendre sa voiture ce matin.
Pas facile de changer des habitudes.
Bah ! Les faits sont obstinés. Ça se fera par la force des choses; il suffit d’attendre, comme pour la décroissance. Mais plus on attendra, plus ça sera difficile.
Ce qui est « marrant » dans la lutte contre le déréglement climatique, c’est que les causes sont multiples, mais chaque fois qu’on essaye de s’attaquer à l’une d’entre elle la réponse est toujours « regardez ailleurs, il y a d’autres responsables ! ».
Il me semble que la seule façon de traiter le problème est de regarder l’impact par personne, et de comparer à d’autres activités de loisirs…
Les politiciens, de mon point de vue, c’est juste l’arbre qui cache la forêt : une sorte d’interface qui fait oublier le pourquoi et le comment de qui tire les ficelles (ou les marrons du feu)