Amis et appel des secours

Une série de questions suite à un malentendu qui a poussé des amis à appeler les secours alors que tout allait bien pour nous: j’avais dit qu’on serait a priori rentrés de balade vers la mi-journée, ne nous voyant pas revenus avant 16h30 ils ont eu peur qu’on ait des soucis. En bref ils ont pris une heure indicative de retour pour l’heure à laquelle appeler le pghm si on n’était pas rentrés. Comment éviter cela?

  • Que dites-vous à vos amis/conjoints/parents qui restent en bas pendant que vous partez en montagne? Est-ce que vous leur donnez une heure à partir de laquelle ils doivent appeler les secours si vous n’êtes pas rentrés et que vous n’avez pas donné signe de vie??

Je précise que la question ne porte pas sur des sorties alpinisme ou ski à grand engagement, pour nous il s’agit plutôt de randos itinérantes, là raquettes en hiver, avec bivouac (s).

Quelles « instructions » claires donner à ceux d’en bas, pour qu’ils ne dérangent pas les secours pour rien, mais puissent les alerter si de toute évidence il y a un souci? On pensait à:
-un plan de route indicatif, avec date de départ, date d’arrivée.
-laisser sur le parcours, dans le carnet de bord des cabanes qu’on croise, la date, l’heure de notre passage et la destination de l’étape.

  • Amenez vous un téléphone pour pouvoir être joint? J’ai le mien en cas d’urgence mais éteint dans le sac, pour que la batterie ne se vide pas. De toutes façons la plupart du temps il n’y a pas de réseau. En l’occurrence, vu qu’ils n’arrivaient pas à nous joindre, les amis restés en bas se sont d’autant plus inquiétés.

-comment dédramatiser les choses pour ceux qui s’inquiètent, et ne connaissent pas très bien l’activité que vous pratiquez?
Il faisait grand beau ce week-end, on voulait monter de nuit, tester les arva et construire un trou dans la neige pour essayer d’y dormir, mais le tout à côté d’une cabane. C’est comme ça qu’on avait présenté les choses, on est équipés, on a déjà marché de nuit dans la neige, c’était un itinéraire qu’on connaissait. Ils nous ont imaginés morts de froid dans la nuit ou je ne sais trop quoi, et pris l’initiative d’appeler les secours, ce qu’on n’avait jamais demandé/ souhaité, (ni interdit non plus, ce qui est a posteriori une erreur).

Première expérience : en 1996, je suis parti faire seul le TMB. Pendant les premiers jours, j’ai dû appeler mes parents tous le jours, puis après je ne l’ai plus fait (ne me demandez pas les raisons, je ne sais plus). Résultat : ma mère a appelé la gendarmerie de Cham’ pour savoir si personne n’avait disparu! :lol: Autant dire qu’elle s’est fait envoyer sur les roses! Et que je me suis fait engueuler quand j’ai rappelé après… 3 jours! :lol:

Autre(s) expérience(s) : pour les randos « tranquilles », je ne préviens jamais personne. Mais pour les randos montagne de qqs jours, je donne une marge de 24 heures en général, et je laisse un papillon sur ma voiture (si je suis sûr du coin et que ça ne va pas inciter des pilleurs à en profiter impunément!).

C’est difficile d’empêcher les proches de s’inquiéter surtout quand on part en montagne et qu’eux ne connaissent pas du tout.

En général je ne donne jamais d’heure de retour, ça évite que les proches s’inquiètent alors qu’on a juste perdu 3h pour une raison ou une autre.

je crois qu’il faut faire comprendre à ces gens que 4 heures de retard c’est vraiment rien !!!
même en vélo ou en voiture, ça peut arriver, alors en montagne , ils devraient bien arriver à le comprendre

Merci beaucoup pour les réponses, tout le monde a l’air de penser que le mieux est soit de ne rien dire, soit de dire une heure indicative en précisant bien qu’il peut y avoir de la marge.
Je dois dire que le fait qu’ils aient appelé les secours m’a beaucoup, mais alors beaucoup surprise (le choc en arrivant, penser qu’il y avait peut-être un hélico parti nous chercher…)

Le truc c’est qu’on repart dans dix jours, on voulait savoir un peu la moins pire façon de procéder. On donnera un jour de retour avec interdiction absolue de réagir trop tôt, en précisant bien que le retard est parfaitement possible voire probable sur un raid de 5 jours.

Appel à d’autres retours d’expériences: s’il a décollé pour rien cet hélico, on aurait eu des nouvelles non? (ils doivent avoir nos noms+numéros de téléphone à présent )? sinon c’est que le pghm a décidé en tout bon sens de ne pas décoller? Comment ça se passe dans ces cas-là?

Salut,

Je suis moi aussi souvent confronté au même pb…3H de retard et c’est la panique ! Ce qui suit concerne le PGHM de Chamonix mais je pense (j’espère )que c’est pareil ailleurs !. Quand un proche s’adresse au PGHM, ce dernier pose les bonnes questions : heure et point de départ, course projetée bien sûr etc…Avec leur connaissance parfaite des conditions de la montagne et des moyens d’accès (saturation de la benne au départ etc…) ils sont en mesure de rassurer les proches si tout leur paraît normal et demandent à être tenus au courant dés retour des personnes ce qui est bien le moins qu’on puisse faire. Il faut tenter de faire comprendre à ses proches que 3 ou 4H de retard sur une course à la journée c’est du classique tout en gardant en mémoire, pour soi même, que, en cas d’incident, ce retard peut-être très pénalisant. Mais on ne part pas en course avec dans l’esprit : je risque rien, au moindre pb on appelle les secours ! Bien laisser son itinéraire me semble une bonne précaution en cas de ‹ vrai pb › En tous cas, courage pour gérer l’angoisse de tes proches en plus de la tienne ! je trouve ça un peu lourd parfois…Bonnes courses

C’est un sujet bien délicat de faire comprendre à des proches comment se passe une course en montagne avec ses aléas parfois. De plus, le téléphone portable a radicalement modifié le paysage à ce niveau, avec quand même un effet pervers : on s’inquiète maintenant de ne pouvoir joindre en permanence quelqu’un ! Or dans l’Oisans par exemple, c’est plutot le casse tete pour arriver à envoyer un message d’un portable.
A ce sujet, un tres bon ouvrage est « le livre des Glénans » avec une problématique très voisine en mer (déroutage sur un autre port… etc).
Le mieux est d’avoir en plaine un correspondant, connaisseur de vos pratiques, qui pourra analyser la situation et savoir si l’appel aux secours est nécessaire : pour un groupe de randonneurs, l’initiative d’appeler les secours devrait rester exceptionnelle, l’un d’eux pouvant toujours redescendre si un accident est survenu.

Pour les infos à laisser, il est toujours préférable que quelqu’un connaisse l’itinéraire projeté, mais j’avoue parfois trangresser cette règle en skirando seul.
Une autre façon de voir le problème est de se poser la question de savoir comment nos comportements en montagne sont modifiés quand on se sait attendu ? Est ce qu’on suivra toujours le plan prévu même s’il s’avère pas terrible sur le terrain. Renoncera t on à un meilleur itinéraire ? Va t on se dépèecher pour être dans les temps ? Il peut y avoir là une source non négligeable de dangers.

Quant aux secours, je crois qu’il ne faut pas craindre de les alerter ; ils savent très bien analyser une situation et connaissent les moyens qu’ils doivent mobiliser (hélico, reconnaissance). Je n’ai jamais entendu un secouriste se plaindre d’avoir été alerté trop tot (ou pour rien), des regrets d’avoir été prévenus trop tard parfois hélas.

> s’il a décollé pour rien cet hélico, on aurait eu des nouvelles non? ça m’étonnerait fort qu’un hélico ait décollé à 16h30 en hiver en l’absence d’une localisation très précise des personnes à rechercher.

bonnes courses

Michel

PS à quand sur Internet un site avec les itinéraires « prévus »

une initiative à reprendre ? http://forum.camptocamp.org/viewtopic.php?pid=386352

Posté en tant qu’invité par tof666:

Il faut éduquer ses proches ou les changer.
Soit, je ne donne pas d’heure, ne préviens pas et ne prend même pas de portable.
Soit, j’adopte le système de Michel (grosses courses) : correspondant en plaine avec pour consigne de n’appeler les secours que le lundi soir (course le dimanche). Ce correspondant doit être expérimenté, connaitre ma pratique et ne pas psychoter parce que j’appelle pas.

Oui, je suis d’accord avec Michel.
Bon, c’est vrai qu’il ne faut pas abuser, mais il y a des cas quand même où le « non-retour » à une heure plus que tardive inquiète vraiment les proches, surtout en cas de mauvais temps… et le déclenchement de l’alerte ne doit pas être trop tardif en cas de vrai pépin !

Et puis les secours n’envoient pas systématiquement l’hélico dans la seconde (surtout s’il fait nuit !), par exemple :
http://alpinisme.camptocamp.com/article1121-88.html

[quote=catherine]Et puis les secours n’envoient pas systématiquement l’hélico dans la seconde (surtout s’il fait nuit !), par exemple :
http://alpinisme.camptocamp.com/article1121-88.html[/quote]
ben il ne mène à rien ton lien Catherine !!!

Bonsoir Jean-Claude !
le lien sur mon ordi, il marche !
il pointe sur une page « récits » de la V4 (« Alors » écrit par Francois)

Tu dois avoir du monde au gîte, mais on viendra peut-être quand même te faire un petit coucou. :slight_smile:

Et ben moi, ça marche toujours pas ! page blanche !

pas de problème, passe moi un p’tit coup de fil sur le portable avant de monter, que je sois là quand même. Vous venez dans la vallée pour Noël ?

C’est drôle, mais perso ca ne me parait pas insurmontable de laisser une consigne à un proche. Il suffit de se prévoir une marge suffisante, pour être à peu près sûr de l’appeler avec de l’avance.

Pour ma part, je fonctionne souvent par SMS ou par mail, pour laisser une trace écrite, et qu’il n’y ait pas de malentendu sur le lieu et l’heure.
Et je ne me sens pas moins libre pour autant. Si le matin je change d’idée sur la course, hop ! nouveau SMS…

En cas de pépin, je sais qu’on sait à peu près où je suis, et je peux choisir une option d’attente si ca me parait moins risqué.

oui, mais Paul, à QUI envoie-tu ces messages ?
Le problème est aussi que en cas de retard, la personne ne s’affole pas trop vite…

Posté en tant qu’invité par tof666:

Le problème est aussi que en cas de retard, la personne ne s’affole pas trop vite…

Difficile à trouver dans son entourage proche. Il est souvent préférable de faire affaire avec un compagnon de cordée resté dans la plaine. Il connait ta pratique, à l’habitude de ne pas stresser en cas de retard et saura quoi faire en cas de retard important. C’est à toi de définir l’heure limite.
Pour ma part, je considére « normal » d’avoir un bivouac non prévu => si la course se passe le dimanche, je donne pour consigne de ne pas se préoccuper avant lundi soir.

La famille proche va stresser bien avant lundi soir. Ca me rappele les coups de fils de la mêre d’un collégue ou du PGHM à 2h du matin alors que le collégue passait juste une mauvaise nuit parce qu’il n’avait pas trouvé la descente. Le lendemain, il descendait tout seul comme un grand. Le bivouac, prévu ou pas prévu, fait partie de l’alpinisme. Il n’y a pas de quoi prévenir les secours pour une mauvaise nuit.

J’ai relu les posts car cette question me péoccupe. Il y a plusieurs aspects à prendre en compte :

  • le tel portable n’est qu’un générateur d’embrouille, on compte dessus, on le croit fiable, mieux vaut l’oublier, et… l’avoir en fond de sac (ça peut aussi te sauver la peau).
  • ensuite, il faut expliquer tes pratiques à tes proches, qu’ils comprennent que s’attarder l’apres midi c’est souvent profiter des meilleures heures. Enfin, en groupe, il restera tjrs un valide pour prévenir les secours : pas la peine de s’affoler
  • il faut aussi tenir les engagements fermes du style « je serai de retour à 18h » : il faudra renoncer dans ce cas au détour sympa !
  • enfin les secouristes sont des pros dont la première mission sera d’analyser les infos dont ils vont disposer.

Tetof, je pense qu’on ne parle pas de la meme chose : consulte la liste de courses de bougnateam, vous n’etes pas tout a fait sur la meme planete. C’est vrai qu’en attaquant la NW de l’Ailefroide, la S de la noire, … le bivouac devient probable, voire « normal ». Je suis d’ailleurs sur que tu as dans le sac un équipement mini pour y parer.

Certes, mais un retard peut avoir deux causes.
Soit un retard du à des impondérables (mauvaises conditions, pb de matos, erreur d’itinéraire etc.)
Soit un retard du à un accident.
En l’abscence de moyen pour prévenir les proches, comment savoir?
Il n’y a pas de solution à sortir du chapeau. Le moins pire étant sans doute de donner une « dead line ».
Et comme on dit toujours, il vaut mieux que les secours se déplacent pour rien plutôt que le contraire.

« je considére « normal » d’avoir un bivouac non prévu »

« Tetof, je pense qu’on ne parle pas de la meme chose : consulte la liste de courses de bougnateam, vous n’etes pas tout a fait sur la meme planete. C’est vrai qu’en attaquant la NW de l’Ailefroide, la S de la noire, … le bivouac devient probable, voire « normal ». Je suis d’ailleurs sur que tu as dans le sac un équipement mini pour y parer »

C’est vrai que l’on parlait de randos itinérantes, pas d’alpinisme pur et dur. Cela dit, c’est intéressant pour nous de voir les réactions d’alpinistes et skieurs, on se retrouve aussi à l’occasion en alpi et en ski! C’'est vrai qu’on profite de la V5 pour enfin rentrer les randos.
En ski de rando, avec des risques style avalanche ou chute plus importants (quoique, quand on y pense, en raquettes, ça ressemble bien), la question des secours et « dead line » se pose sans doute plus.
Pour le bivouac, les raisons impliquant une nuit imprévue existent aussi en rando/raid: conditions météo rendant impossible ou périlleux d’entamer l’étape du jour (si pas de visibilité sur zone paumatoire enneigée), repos obligatoire pour une raison pour une autre, changement d’itinéraire forcé. Avec les proches/amis qui se mettront à gamberger en bas.

Michel, tu posais une bonne question plus haut, concernant le changement de comportement ou décisions différentes en course quand on se sait attendu, avec éventuellement prise de risques supplémentaires. Je ne sais pas si ça joue vraiment, mais intéressant dans l’absolu (et argument de parfaite mauvaise foi à donner à ceux d’en bas qui insistent pour avoir une heure de retour « serrée ») .

  • d’accord pour le coup du téléphone portable. Il est là en cas de vraie embrouille, éteint ds le sac.
  • expliquer sa pratique au gens: d’accord, mais relis les témoignages de ce fil, un parent, ça s’inquiètera toujours. Concernant les amis: là on avait dit ce qu’on faisait de notre week-end, mais dans la conversation style apéro, d’où notre surprise face à l’alerte.
  • L’interlocuteur référent « compagnon de cordée », c’est une bonne idée, le problème étant quand on a des « référents imprévus ». Dans l’absolu, il faudrait un référent officiel, et s’interdire de laisser filtrer dans les conversations avec les amis qui sont moins dedans le programme de son week-end? Alors qu’il a dû y avoir des cas où le pote alpiniste ne s’inquiète pas, les amis plus néophytes si, eux ils alertent, et sauvent la vie du gars qui a vraiment eu un problème.

PS. désolée, j’ai du mal avec les citations.

Un réel problème… et gérer cela avec ses proches (genre ses parents quand enfant unique) n’est pas toujours facile…
Quand je pars accompagnée, j’essaie de laisser les numéros de téléphone de mes amis à mes parents, pour qu’ils « sachent » avec qui je pars (en général, ils s’en inquiètent lorsque je n’ai tjs pas donné de nouvelles le lundi matin).
Quand je suis seule : l’itinéraire est dans la voiture et mon appart. J’essaie de le donner à un copain aussi mais ce n’est pas toujours le cas… ;(
En fait, ce n’est pas évident quand les proches ne connaissent pas l’activité pratiquée. Mais avec le temps, de nombreuses discussions et le respect des échéances données (genre appeler avant telle heure pour signaler son retour, sans oublier de prendre une bonne marge incluant d’éventuels problèmes de voiture), les proches ont confiance… et sont moins inquiets ! C’est d’autant plus vrai lorsqu’on part avec les memes compagnons de route à chaque fois…
Et puis, en cas de contretemps et lorsqu’on ne peut pas appeler sa famille : surtout ne pas hésiter à passer par les secours (112) pour dire que TOUT VA BIEN; ces derniers sauront relayer l’information si des proches les appelaient inquiets…
Et puis, laisser son portable dans le sac… oui, mais non : qd je pars, ça m’arrive de « regarder » si ça passe au moment des pauses. Just in case… on ne sait jamais… cela permet de déterminer des points d’appel si cela devenait nécessaire (temoin d’un accident par exemple).