Alpinisme solo

J’adore grimper en solo c’est ce que je fais le plus … à Fontainebleau.

je vais être sur paris bientot, cest comment fontainebleau ? et l’accès surtout , il est facile ?

J’ai pratiqué et continue de temps en temps. Comme l’ont dit certains, surtout par la difficulté de trouver des partenaires avec un emploi du temps qui concorde …

Mont-Tondu par l’arête NE du Pain de sucre
Dôme des Glaciers par l’arête des Lanchettes (en partie seulement, descente du glacier encordé avec un autre soloiste)
Petit Mont-Blanc voie normale

Des couloirs de neige en hiver (Auvergne F à AD)

A chaque fois, une grande aventure …

En train ça réduit pas mal les possibilités mais en voiture pas de soucis il y a pas mal de covoiturage pour y aller. Mais pour grimper c’est énorme ! il y a tellement de secteurs et tellement de blocs par secteur qu’il est impossible d’en faire le tour.

Posté en tant qu’invité par solo or not solo:

Il faut bien se connaitre pour se lancé dans des solo adapté a son niveau.Mais l’expérience est très sympa je dirais…,il faut être serein lucide quand ont risque que tu prend et puis il faut toujours savoir rebroussé chemin et pas ce mettre la pression de la réussite,apart si le demitour est impossible^^.

bonne aventure Lucie :wink:

Posté en tant qu’invité par Montblanc:

Le solo en haute montagne demande une solide expérience du milieu, une bonne condition physique, la maitrise dans tous types de terrain et un mental sans failles. Ne pas perdre de vue que nous sommes seul et devons faire façe dans toutes situation inattendues.
En solo, pas de soutien possible, tu doit être au top !!! Le solo permet une rapide progréssion des enchainements rapides une grande précision du geste mais aussi de ce révélé et trouvé sa place dans la société moderne

J’ai de nombreuses années monter en solo, été et hivers en libre, principalement de grandes faces nord dans le massif du mont blanc
Partir d’un refuge a une heure du mat seul dans la nuit, a la frontale, navigué entre les crevasses pour arrivé devant la paroi a gravire
l’hivers avec des températures trés bases, pas toujour facil. Conclusions: pour revenir vivant du solo pas de place a l’amateurisme petites ou grandes courses.

Bonnes courses a tous…

Posté en tant qu’invité par alpimo61:

[quote=« lucie74, id: 1407085, post:20, topic:124727 »]Dac merci à tous, pas d’autres récits ou expériences sur les solos ?
:))[/quote]

Salut Lucie,
Je ne sais pas ce que tu cherches à savoir sur les solos en montagne mais je peux peut-être te parler de mes petites et humbles expériences dans ce domaine…
D’abord, et comme plusieurs personnes l’ont déjà expliqué, c’est pour moi le fait de ne pas habiter dans une région très propice à l’alpinisme et donc dans laquelle finalement peu de gens pratiquent cette activité qui rend la recherche de partenaires encore plus difficile.
Il y a aussi le choix des courses et donc leur niveau, la disponibilité sur le plan du boulot et aussi au niveau de l’état civil… J’ai débuté l’alpinisme avec un copain à 17 ans, il s’est marié beaucoup plus tôt que moi et à eu des enfants très vite. C’était beaucoup plus difficile pour lui de se libérer et surement d’acccepter les risques de courses plus engagées… Tout cela m’a amené à continuer seul, même si j’ai, aujourd’hui encore, beaucoup de plaisir à faire partager les grandes émotions que peut nous offrir la montagne.
Mais que faut-il entendre par le mot solo ? Certains donneurs de leçons diront-ils qu’en dessous d’une cotation TD ou ED il n’y a pas de solos…?? Il y aurait beaucoup à dire sur le sens à donner à ce mot… Evoluer seul au milieu de cordées sur un sommet est-il encore du solo ? Je l’ai fait très souvent, c’est plus rassurant pour traverser les glaciers, surtout en ski de rando, mais à part le plaisir de la course, non négligeable, ce n’est pas ce que mon esprit retient quand je pense à mes virées en solo.
Personnellement, le solo c’est vraiment quand on est tout seul, face à soi, souvent sans que personne ne sache ou l’on va ou ce que l’on part faire (il ne s’agit pas de se faire traiter de fou ou de mettre son entourage dans un stress insupportable !). On est beaucoup plus attentif envers la nature et aussi avec ses propres réactions physiques ou mentales. On apprend beaucoup sur soi-même et c’est une belle expérience.
Aussi, je ne parlerai ici que de tels solos… et ceux là, je dois le préciser sans détour ne peuvent, pour ma part, avoir lieu que lorsque les conditions sont excellentes : pas de chute neige récente surtout, risque avalanche très faible voire nul.

Le plus dur est toujours la veille du départ, on rumine pas mal, beaucoup dans mon cas ! Je me suis toujours dit (pour me rassurer intérieurement certainement) qu’au moindre doute, je ferais demi-tour pour ne prendre aucun risque exagéré. Dès l’heure du départ, même au plein milieu de la nuit, toutes mes craintes n’existent plus et le plaisir d’être seul est décuplé lorsque l’objectif est atteint.
Mon premier solo a été la face nord-est des courtes en 88, course modeste pour certains mais en vrai solo, c’était une première véritable aventure pour moi. Ensuite, je ne sais plus l’ordre mais parmi celles qui me laissent les plus beaux souvenirs, la face nord d’argentière, les deux sommets de Blaitière par le couloir Spencer, le couloir des Italiens à la Grande Casse, la face nord du petit mont Collon, la face nord de tête Blanche, de l’aiguille de tré la tête, du Pigne d’Arolla…

Aujourd’hui, la cinquantaine, je fais encore des petites sorties en solo, en alpimisme, en ski de rando, même en cascade l’hiver dernier, toujours sans risques objectifs… Aussi en via ferrata (risque proche du nul) , mais surtout en étant certain d’avoir une bonne marge de sécurité.
J’ai toujours un certain plaisir à faire quelques petites virées tout seul, mais j’ai aussi et surtout besoin, depuis plusieurs années, de partager et d’emmener mon épouse et mes deux enfants même si le niveau de la course est plus modeste.

Le livre « Solos » de C. Moulin :
http://www.editionsguerin.com/boutique_fr_article_37.html
http://www.montagne-virtuel.com/MOULIN/index.php
http://www.masse-fr.com/critiques/solos_moulin.html
http://www.tvmountain.com/video/culture/6577-christophe-moulin-solos-editions-guerin.html

Paul Preuss :


Posté en tant qu’invité par Lavaredo:

Salut,
Moi aussi j’ai été tenté par le solo et m’y suis essayé très modestement.En école d’escalade : c’est grisant mais je refaisais des voies que j’avais déjà parcourues en cordée.S’engager dans de la difficulté 'limite" seul, c’est une autre paire de manches !

En montagne, j’ai fait Roche Faurio seul puis le dome des Ecrins le lendemain. Ce qui est sympa, c’est que tu pars du refuge à l’heure que tu veux (mais pas trop tard quand même) et tu doubles toutes les cordées parties bien avant toi.En plus sac léger (pas de corde) juste un « fond de sac » technique.Au bout d’une heure, à l’attaque, j’étais le premier de la longue colonne. C’est assez sympa de voir toutes les frontales allumées derrière soi.Arrivée au tiers supérieur, une énorme crevasse à franchir, très ouverte.C’est là que le « solo » trouve ses limites.Hereusement qu’à l’heure où je l’ai franchi, le pont de neige très mince au-dessus d’une cave énorme était bien gelé.Je suis arrivé au dôme le premier pour le lever du soleil et là, franchement, c’est jouissif !!!
A la descente, j’ai croisé la première cordée qui montait dirigée par un guide.En me croisant, il m’a fusillé du regard, plein de reproches, sans doute de me voir ici seul et d’avoir franchi la crevasse de mi-pente sans assurance.Je ne peux pas lui en vouloir.Le solo, c’est risqué c’est certain.Mais bonjour l’adrénaline ! En tout cas il faut le pratiquer en restant toujours en deçà de ses possibilités physiques et techniques pour en retirer du plaisir sans mettre sa vie (et celle des autres) en péril.

Posté en tant qu’invité par Lavaredo:

PS : au final, je crois que pratiquer le solo, c’est un peu comme chercher à braver les interdits, faire ce qui est interdit comme un gamin qui voudrait tremper le doigt dans le pot de confiture que maman a enfermé dans le placard.Rétrospectivement, je me dis que l’escalade ou l"alpinisme, c’est bien à deux, pour partager ses impressions et ses émotions.

Encore aujourd’hui je me dis : « 'tin pourquoi t’as pas enchainé avec la Barre (des Ecrins) ?! ». Cela dit, je l’avais faite quelques années auparavant en cordée cette fois-là.La barre par l’arête,c’est un truc très abordable en solo.Tant pis ! Sinon les ferrate, je les ai toujours seul (de toutes façons, même accompagné, t’es seul avec tes longes !!!) (sauf dans les Dolomites, tu peux trouver de la neige dans les couloirs même en été, ce qui peut compliquer considérablement la difficulté de la balade. Méfi !)

Posté en tant qu’invité par phil a la patte:

Bonjour à toutes et tous,

Bien que le sujet date,je pense qu’il est toujours actuel pour beaucoup .
Personnellement je grimpe à 90% de mon temps en solo et en falaise maximun 5b/5c auto assuré .
Cette été je me suis essayé à une grande voie dans le Verdon (Arête de la Patte de Chèvre) difficulté max 5b+ en sept longueurs .Un gros moment de plaisir pour mon petit niveau surtout que la 1ere 4C et dernière longueur 4B je les ai faites en solo intégral .
De fait, j’envisage pour l’été 2015 de grimper en solo sur des voies alpines .Avant cela, je passerai une annonce pour trouver un compagnon de cordée si possible .J’aime aussi partager et échanger .
Oui…le solo est dangereux , mais quel plaisir!!!
Merci pour vos retour, bien cordialement .

Phil

Salut,

Depuis des années, je fais des sorties seul, en rando ou ski de rando, en toute saison, parfois sur plusieurs jours. Ce n’est pas ma pratique exclusive, et je n’ai pas de difficulté particulière à trouver des partenaires pour mes sorties, mais parfois je préfère partir seul, par commodité ou par choix, et parce que sur plusieurs jours cela s’apparente à une retraite spirituelle qui m’apporte de la sérénité.

Comme il ne s’agit pas d’activités où l’on s’encorde lorsqu’on est à plusieurs, ce n’est pas du solo, naturellement.

Cependant, le solo m’a toujours fasciné, parce que c’est une forme d’achèvement un peu extrême dans la pratique montagnarde, et il y a 2 ans, je me suis lancé seul sur une arête rocheuse facile en AD que j’avais déjà parcourue 2 fois en cordée (et pour laquelle j’avais déjà vu plusieurs récits de parcours en solo). Je me sentais prêt et serein, et malgré un peu d’appréhension quand même au pied du rocher, tout s’est bien déroulé. J’ai récidivé sur une voie comparable il y a 2 semaines. J’ai donc une toute petite expérience de la chose.

Je trouve qu’on retire un grand plaisir, une satisfaction d’avoir surmonté des difficultés dans un climat de forte concentration (pour moi, vérification systématique de toutes les prises). On sait qu’on n’a pas droit à l’erreur, et donc on prend les mesures qui s’imposent. Le fait de ne pas avoir de corde augmente la fluidité et permet vraiment de grimper à son rythme, assez lentement mais en continu, et tout de même 3 fois plus vite qu’en installant des relais, et 1,5 ou 2 fois plus vite qu’en corde tendue.

Il faut être extrêmement lucide quant à son niveau et à sa forme, pouvoir désescalader si besoin une partie de ce qu’on a grimpé pour choisir un meilleur passage. C’est aussi pour moi une activité intime, pour laquelle j’ai besoin de solitude. Une de mes inquiétudes est de croiser d’autres grimpeurs, ce qui pourrait troubler ma concentration.

Enfin, le risque est clairement supérieur à celui pris sur la même voie encordé (pour peu qu’on ait bien choisi son compagnon, bien sûr…). Mais en même temps, c’est aussi ce risque qui renforce les sensations plus intenses éprouvées.

Pour conclure, c’est peut-être difficile à comprendre et pas vraiment recommandable : c’est vraiment une démarche personnelle qui apporte aussi son lot de réponses au questionnement intérieur de certains montagnards.

Posté en tant qu’invité par Mimi_Maestro:

Tout dépend du rapport Niveau/difficulté
Le solo ça limite forcement le choix de la course
Sinon c’est comme la rando, on conseille toujours de ne jamais partir seul
Mais ce n’est qu’un conseil…
Autre point important:les gens solo en montagne sont plutôt mal vus.
Donc si tu es solo…tu sera vraiment solo… :slight_smile:

déjà fait une ou deux fois, mais j’avoue, c’était de la connerie
en même temps des fois j’ai songé à le refaire, notamment sur une course où mon partenaire m’a laché 3 fois la veille ou le jour même … je serais en tête donc j’ai le niveau, mais ce serait de la connerie, je le sais
donc pour l’instant je suis resté raisonnable.
le solo il faut vraiment pas grand chose pour se mettre terreur …
et pas grand chose pour que la connerie arrive

[quote=« lashemale, id: 1663622, post:34, topic:124727 »]déjà fait une ou deux fois, mais j’avoue, c’était de la connerie
en même temps des fois j’ai songé à le refaire, notamment sur une course où mon partenaire m’a laché 3 fois la veille ou le jour même … je serais en tête donc j’ai le niveau, mais ce serait de la connerie, je le sais
donc pour l’instant je suis resté raisonnable.
le solo il faut vraiment pas grand chose pour se mettre terreur …
et pas grand chose pour que la connerie arrive[/quote]

T’as une vision bizarre du solo aussi nono si tu te dis que t’en aurai bien fait pour pallier un lâchage mais que tu vois ça comme une connerie…
Justement le solo je vois plutôt ça comme une démarche réfléchie, j’aime bien le post d’Aimery!

Avant tout il faut se connaitre, se poser quelques questions sur ses motivations, et derrière c’est le pieds!

@Mimi: Les personnes qui ont une « mauvaise image » du solo, à mon gout c’est qu’elles manquent de « culture montagne »… Par contre une pratique du « pseudo-solo » qui m’indigne personnellement, c’est les gens qui partent en « solo » et qui se disent que « de toute façon c’est fréquenté au moindre soucis je me greffe sur une cordée ». Là c’est vraiment malsain et c’est une vision très consommatrice de la montagne…

Pour ma part, le solo je ne pratique pas tous les jours, par contre ça reste parmi mes plus beaux souvenirs de montagne! Notamment une journée absolument seul au Mur de glace du Gioberney.

Pas que pour ça (le lachage), surtout que j’ai dit que y’a qu’une course que j’ai pensé faire pour cette raison. C’est sûr que c’est grisant, que tout est exacerbé etc, que quand tout se passe bien, c’est le pied, mais faut avouer que oui, c’est quand même une connerie. Une petite crevasse ou une petite pierre suffit, ou une petite erreur, voilà pourquoi je dis que c’est une connerie … comme grimper sas corde, on ne peut pas dire le contraire
Aimery dit qu’il le fait « par commodité ou par choix » et que ce n’est pas recommendable, ça ne différe pas de ce que j’écris, sauf si on joue sur les mots

Des moments extrèmement forts qu’une cordée ne peut même pas effleurer, des moments de grande solitude aussi, et de terreur quand je me suis rendu compte que je m’étais fourvoyé; que j’errais comme une âme en peine sur une vire ou quand je me lançais dans un passage sans retour possible, où mon salut ne pouvait venir que par le haut, sans aucune certitude… Ce que j’ai pu éprouver dans les piliers sud des Ecrins ou de Barre Noire, dans le piler Chapoutot au pic Sans Nom, dans la Pierre Alain à la Meije par exemple.
Alors c’est sûr qu’on va vite: 11h de voiture à voiture pour le pilier sud des Ecrins.
Mais je ne suis pas prêt à renouveler de suite de tels engagements physique et mental.

J’aime bien la vision d’Aimery également.

Le solo ne devrait -selon moi- surtout pas se faire par défaut par manque/lapin du compagnon de cordée. C’est un démarche personnelle, qui doit être murement réfléchie, surtout pas pour faire le beau ou comme d’autre ou rajouter de la difficulté, mais juste pour soi dans une démarche purement personnelle. Ce qui est magique (et dangereux) c’est que tu es seul face/avec la montagne. Tu n’as encore moins le droit à l’erreur, il faut être concentré mais c’est ça qui est bon.

Solo ne devrait pas être synonyme de prise de risque inutile: comme dit par d’autre on évite les glaciers, et on choisit une difficulté qu’on maitrise parfaitement. Attention donc quand on entend parler de gens qui font du solo dans des voies ED, c’est juste qu’ils sont plus forts. Je ne retrouve plus le lien de l’interview mais je me souviens avoir lu Ueli Steck répondre à la question de sa gestion du danger en solo. Il a répondu qu’il était toujours à 100% de maitrise (possible). C’est pour moi la clef, aussi bien en solo que quand on emmène quelqu’un.

C’était suite a son ascension de l’Annapurna, il expliquait qu’il avait largement le niveau de monter mais surtout le niveau de désescalader les difficultés et cas de soucis ! Si je me souviens bien…
Rien à voir, mais « solo » et « Steck » me font penser à l’interview de Christophe Moulin
[video]http://youtu.be/HU4Aiqu0Iyk

D’ailleurs, en parlant de U.Steck, il parle beaucoup de son approche et du cheminement qui l’a mené là où il est dans son livre « Speed ». C’est pas pour faire sa pub mais je trouve que ce livre s’intègre bien dans les discussions de ce thread. :wink: