Comment gérer vous l’inquiétude de vos proches face à votre choix de pratiquer l’alpinisme ? Ma femme ne peut pas s’empêcher de m’enterrer avant même que je sois parti :o . Je comprend très bien qu’elles/ils peuvent ressentir une certaine inquiétude mais j’aimerais arriver à leur faire comprendre que que l’on ne part pas au suicide à chaque fois… Peut être essayer de les initier sur une petite course ?
Alpinisme et vos proches
Tu peux prendre une assurance vie avec une belle prime pour ta femme : elle sera moins inquiète quand tu pars en montagne
Je m’arrange pour être infect avec elle pendant 2 ou 3 jours avant le départ, du coup je sors avant qu’elle m’enterre.
L’initiation c’est une fausse bonne idée, elle risque d’aimer : finies les virées entre copains.
Plus sérieusement, l’inconnu fait peur, donc une initiation facile pourquoi pas… et surtout arrête de lui parler de tes solos engagés et des parpaings évités de justesse.
Rien à faire si ce n’est faire comprendre aux personnes (qui s’inquiètent légitimement sur la dangerosité de votre activité et des conséquences que cela peu avoir sur la santé de la personne aimée) que vous faites en sorte de tout mettre en oeuvre pour revenir au bercail vivant coute que coute.
Et que vous êtes en quelque sorte un héros moderne a qui rien ne peut arriver et qui agit en pleine conscience de ses actes.
A la guerre comme à la guerre en quelque sorte.
Et tenter peut être de prendre conscience aussi, et pas trop tard si possible, qu’il y a un certaine dose d’égoïsme forcené à laisser derrière soi, une fois que l’on est six pied sous-terre, toute une famille bien vivante endeuillé à cause de quelques pavasses sur la tête (ou autre mésaventure) parce que l’on a fait l’erreur d’être au mauvais endroit et au mauvais moment.
Je n’y suis jamais vraiment arrivé à cette prise de conscience.
Egoiste j’étais.
C’est en vieillissant que l’on peut arrivé à comprendre.
Encore faut il y arriver …
Bref comme dit la chanson
"ça vaut pas la peine de laisser ceux qu’on aime
pour aller faire tourner des ballons sur son nez "
C’est effectivement un sport d’égoïste. Si elle ne connait pas bien ton niveau, mentir sur l’itinéraire que tu vas faire. Dire que tu vas faire un truc facile et pas expo, ça provoque moins d’inquiétudes.
- Rester célibataire.
- Dire à ses proches quelle course on a fait après l’avoir faite et non avant.
- Avoir un pote de confiance qui se chargera de transmettre à tes proches si tu n’es pas de retour au jour/heure prévue de ton retour.
- Ne pas se blesser/être secouru pour rester crédible.
- Sacrifier un week-end de temps à autre pour passer du temps avec tes proches histoire de pas te les mettre à dos. (ceux où il fait mauvais temps)
Et ben dis donc, ça donne envie de vous rencontrer.
Si vous faites ça avec votre femmes ou vos proches, j’imagine que vous n’avez aucun scrupule à le faire avec un (futur) compagnon de cordée…
Leur sortir les stats des accidents de voiture VS les accidents en montagne ?
Et souligner la banane que t’as au retour d’une course en montagne, VS la banane (?..) que t’as en rentrant d’une escapade en bagnole ?
Si tes proches tiennent à toi et à ta bonne humeur, y aura pas besoin de te faire détester, mais au contraire adorer tellement tu seras jouasse au retour d’une envolée, nan ?
Mon amoureux, il n’est pas inquiet à cause du risque d’accident, mais parce que je pars en montagne avec des garçons qu’il ne connaît pas.
Mais là où il a le plus peur, c’est quand on crapahute ensemble et que ça dépasse le IV.
Alors il préfère quand même me laisser aller sans lui dans les trucs moins faciles (même si je ne fais rien de bien terrible). Comme ça, si un frigo m’arrache la tête ou que je dévisse avec un inconnu, il pourra continuer à s’occuper du chat.
(message supprimé par son auteur, sera supprimé automatiquement dans 100 heures à moins qu’il ne soit signalé)
Question de vocabulaire! Pour une même course:
« glacier crevassé dès 2700m, course d’alpinisme aux frontières de la verticalité avec un engagement de la viande permanent »
« grimpette en montagne vers un sommet dépourvu de neige, la faible utilité de l’encordement le rendrai presque superflu »
[quote=« Joe Rhasse, id: 1865819, post:1, topic:170535 »][/quote]
Bosser comme une brute dans la maison en rénovation , se rendre insupportable et décider d’avoir absolument besoin de prendre 3 jours.
Pratiquer discrètement. Sans en rajouter. Sans surjouer l’engagement. Dire que le tel ne passe pas pour rester vague sur le déroulé de la course et le tempo du retour. Et avoir une personne avertie dans la confidence du projet.
Eviter de se raconter des idioties sur l’accidentologie de la route. Et ne pas passer égoïstement son temps en montagne
c’est pourtant facile l’alpi !
Ou alors, faire du trail et faire tout l’inverse…
La comparaison avec la sécurité routière…
A part sortir tout le temps en mobilité douce, tu multiplies donc les risques en rentrant fatigué du fin fond de la Maurienne ou de la Bérarde en voiture, qui plus est en lui téléphonant au volant parce que tu captais pas au parking
Lui faire comprendre que dans la vie y’a d’autres moyens d’exister autrement qu’à travers la télé, leroy merlin et facebook… et qu’une pierre bien placée c’est toujours mieux que d’attendre ton cancer dans le canapé!
c’est sur que ce genre d’argument rassure vachement !! :lol:
[quote=« Charlot, id: 1865942, post:17, topic:170535 »]
J’ai aussi un pote qui dit :
« pendant qu’on est en montagne, on vous trompe pas ».
Bon, ça marche pas du tout non plus. Étonnant…[/quote]
Suffit d’une belle blonde/brune au refuge… (je parle bien entendu de la bière :rolleyes: )
- Pratiquer avec sa moitié (vu qu’on a tous les 2 un petit niveau, aucun pb)
Ca résoud tous les pb de : méconnaissance de l’activité, se rendre insupportable, mentir sur l’horaire de retour, peur de l’infidélité, négocier les we…
avec un plaisir assez unique : partager (mais faut aussi une bonne dose de retenue).
Donc ton idée de l’initiation est une bonne idée :
- si tu es prêt à ce qu’elle aime l’activité et veuille s’y mettre, ce qui voudra dire pratiquer avec elle.
- si, même si au final elle n’accroche pas, tu es absolument sûr de proposer une course très accessible (elle rentre pas défoncée, mais avec le sourire) qui se passe sans aucune anicroche (du genre : erreur d’itinéraire, réchappe, une jambe dans une crevasse, horaire explosé, retour nocture, etc.). Parce que si tu te loupes sur cette sortie, aucun argumentaire ne rattrapera la situation !
Sinon, pour les proches non pratiquants stressés (et que te ne parviens pas à raisonner) :
AVANT
- minimiser l’objectif, comme le dit voidpulse : plutôt que « faire la face N du pic xxx, par un itinéraire de 800m avec passages expo », préférer : « une balade dans la neige jusqu’au sommet xxx »
- prévoir des horaires très larges et mais s’y tenir
- éviter d’exposer toute la quincaillerie nécessaire et les conversations au tel avec le compagnon de cordée sur le rocher délité et le glacier tourmenté
PENDANT - ne jamais accepter d’envoyer de news pendant la journée, il n’y a pas pire cadeau empoisonné: le jour où t’as pas de réseau ou plus de batterie, ta moitié te croira mort car elle se sera habitué au coup de fil de 10h au sommet. Tel du parking après la course
APRES - raconter les bons moments et ne pas évoquer les passages expos sus-cités.
- montrer qqes photos : photos des potes souriants au sommet et de la bière au bar, pas du relais sur broches suspendu avec 400m de gaz (et avec un nuage noir au fond)
- renoncer à temps (mais ça c’est bien indépendant des proches) et l’expliquer (« il y a des risques, mais je m’en préserve »)
(éviter le couplet « moins dangereux que la voiture » car : 1.Ca ne prouve pas que l’alpi n’est pas risqué, 2.tu vas en plus faire le trajet en voiture et rentrer explosé de ta journée au volant…)
Notez qu’il y a « pire » que les proches « non pratiquants », il y a les proches « pratiquants », comme les parents parfois (vous, par ex., avec vos enfants qd ils pratiqueront). Là, aucun palabre bonimenteur ne fonctionnera, ils connaissent parfaitement les risques et savent que les chances de ne pas revenir sont non nulles, tout prudent que vous soyez. Il ne reste qu’à mentir sur l’itinéraire : « la VN » et non la « face N ».
et si nous avons tant de difficulté à démontrer que ce n’est pas dangereux d’aller en montagne, c’est sans doute parce que le risque est bien présent, que nous acceptons ce risque au nom du plaisir que nous trouvons là-haut (ce qui est incompréhensible pour un non pratiquant) et que les médias ne nous aident pas en ne citant la montagne que sous l’angle de l’accidentologie.
Mes proches pratiquent tous l’alpinisme, plusieurs à titre professionnel. Lors des réunions de famille on rit beaucoup en échangeant les photos des divers plâtres, pansements, compresses, sparadraps qui ont, à d’innombrables occasions, magnifié nos corps d’athlètes des hautes cimes. Nous avons aussi un petit musée de cannes-béquilles, lesquelles offrent à la plus jeune génération la possibilité de s’habituer en douceur au maniement d’un matériel utile aux apprentis montagnards et aux experts aussi. Le doyen de la famille aime beaucoup faire circuler la lettre de l’assurance accidents lui signifiant le versement proche d’un (minuscule) pécule en dédommagement des 25 % d’invalidité permanente dont il est désormais frappé suite à sa descente sur le ventre du flanc pentu d’un très haut sommet.
:lol:
(Et en plus, tout est vrai).
Ou la voie normale du versant N
Bof, si l’alpi se résume à des balades aseptisées, sans surprise, et sans possibilité d’initiative (toujours en second, en suivant scrupuleusement l’itinéraire préparée depuis 3 semaines), en gros sans saveur et sans goût de liberté, pas sûr qu’elle accroche… (elle a plus de sentiment de liberté en allant se perdre en forêt lors de balades champignons).
Sans compter que les champignons sont très dangereux aussi si on se trompe d’espèces
Gaffe…