Ce qui change beaucoup également, c’est le fait de ne pas dormir plus de quelques heures par jour et d’arriver à enchaîner. Rien que pour ça c’est un mutant.
Alpine Connections - Kilian Jornet Burgada sur les 4000
Après un parapente peut porter (presque) tout le poids que tu veux en matos et ça ne change rien à ta fatige ou à ta capacité d’enquiller les km. Avec un vélo le poids change pas mal la donne.
Et dans les parties à pied le parapente tu peux le porter, le vélo non.
Effectivement si on doit porter tout le matos sur soi tout le temps, alors le parapente est la bonne option.
En tout cas, j’aime bien l’idée de combiner vélo, parapente et baskets
d’autant plus qu’une bonne partie du parcours a été fait de nuit à la frontale
Bon ses « suiveurs » ont quand même fait remarqué que la prise de risque était énorme.
Pas eux si j’ai bien lu leur charte, ils étaient en grosses… Même avec des estivales ça change aussi la donne
Pourquoi vouloir comparer ces deux parcours si différents ?
J’avoue que j’ai du mal à comprendre ce besoin de prendre autant de risques quand on a de jeunes enfants. Physiquement c’est un mutant mais il devrait aller voir un psy.
Ca fait 30 ans qu’il suit une thérapie qui consiste à mettre un pied devant l’autre
Je suis pas mal d’accord avec toi, mais en même temps, il a une grande partie du public qui pense que n’importe quelle pratique d’alpi/escalade (même la pratique assez tranquille du camptocampeur lambda) est injustifiable quand on a des enfants.
Avoir des enfants ajoute de la responsabilité mais de là à arrêter Kilian…
J’imagine que pas mal de guides ont des enfants également, ou les alpinistes qui partent en expé sur des 8000.
Son cas me semble tout de même particulier.
Quand il était plus jeune, célibataire et sans enfant, il faisait de la compétition de trail et de ski-alpinisme, donc avec des risques relativement réduits.
Et maintenant qu’il a une famille avec de jeunes enfants, sa pratique (enfin celle qu’il médiatise) évolue vers une nette augmentation de sa prise de risques.
ça fait très longtemps qu’il fait du ski de pente raide.
Il y a 10 ans, il faisait déja des records d’ascension au Denali et à l’Aconcagua. Ça doit pas être « mieux » niveau exposition.
On verra à la fin s’il est un bon alpiniste ou pas. Pour l’instant, compte tenu de son âge il est juste un alpiniste moyen. Il faut qu’il survive jusqu’à l’age de Messner ou Bonatti pour entrer dans la case « bon alpiniste ». Et si tel était le cas, alors on pourra dire aussi qu’il a bien géré sa prise de risque.
ou « alpiniste chanceux »…
A partir du moment où tu fais de la montagne, tu prends des risques, une avalanche difficilement prévisible, une pierre qui vole, un point qui saute ou plus prosaïquement un pieds de travers, ça peut arriver à n’importe lequel d’entre nous.
Et dans ce cas il y aura bien quelqu’un depuis le fond de son canapé pour dire « encore un inconscient »
Donc les leçons de morale à KJ bof…, pour moi seul lui est juge du niveau d’engagement qu’il accepte et comme ce n’est pas un perdreau de l’année ( il a notamment vu Stéphane Brosse se tuer juste devant lui il y a quelques années), on peut supposer qu’il sait ce qu’il fait.
On a eu ce débat avec ma femme longuement.
Comme on a fait cordée ensemble pour la plupart de courses, quand on a eu notre enfant elle a voulu réduire l’engagement de notre pratique, de peur de laisser un orphelin derrière.
Mon point de vue a toujours été que ma gestion du risque consiste à le réduire à une probabilité de mourir négligeable. Et si elle est négligeable (de mon point de vue) pour que je sorte faire cette activité, alors elle négligeable que j’aie un enfant ou pas.
En autre (de mon point de vue) je suis plus important pour moi que mon enfant, et que personne d’autre par ailleurs. Du coup du moment où la probabilité de mourir est acceptable concernant ma propre vie, elle l’est aussi concernant la vie de n’importe qui d’autre.
Je n’ai pas convaincu ma femme de ma théorie.
Ici c’est l’enchaînement quasi sans repos qui, il me semble, augmente considérablement les risques en comparaison avec une seule ascension en aller-retour.
De plus, sur ce nombre de sommets, sur des terrains différents, les conditions ne peuvent être optimales partout alors que sur un seul sommet, il peut choisir le meilleur jour.
Mais il fait bien ce qu’il veut, je ne cherche pas à le juger, c’est juste cette évolution de carrière qui m’interroge, car j’ai l’impression qu’il est un peu à contre-courant de la pratique qui me semble la plus répandue, faire des courses engagées quand on est jeune, et réduire sa prise de risque avec l’arrivée des enfants.
Ça peut aussi être une échappatoire aux enfants pour certains.
Il n’a que 36 ans. On peut aussi penser qu’il est encore en évolution/progression dans sa pratique alpine (justement parce qu’il y consacre plus de temps maintenant alors qu’il faisait plutôt de la compétition avant). Et que ce n’est que maintenant qu’il se sent « mature » pour faire se genre de projet.
Charles Dubouloz a aussi 35 ans et aussi un enfant et il fait encore des trucs à sa limite.
En alpinisme on sait que ça peut prendre du temps pour se sentir prêt et avoir une opportunité. Et du coup ça tombe à un moment où on peut déjà avoir un enfant.
Et en plus je ne sais pas si on peut comparer le commun des mortels (qui surement a envie de lever un peu le pied/réduire les risques) et ces performeurs dont c’est à la fois la passion, le métier, mais aussi la raison de vivre.
Oui…
Mais finalement, pourquoi ne pas juste prendre cette performance pour ce qu’elle est ?! C’est extra-ordinaire, c’est "tous les superlatifs qu’on veut !!! Et surtout, c’est génial d’être témoin de ce type de record historique !!! Comme cela a déjà été le cas plein de fois avant lui. Il fait partie des mutants, points. Nous, nous sommes en droit d’amener sur la table toutes sortes d’arguments complètement entendables pour tenter de justifier au pire, notre jalousie, au mieux, notre admiration. Mais qui sommes-nous pour juger des gens qui vont au bout de leur passion et qui pour le coup transcendent les codes et les standards ?! Libre à nous de rester dans des courses faciles et tranquilles, avec la joie de les avoir réalisées, comme libre à des Jornet et consorts d’exploser les plafonds de verre et nous faire rêver !!! Restons positifs, bordel, plutôt que de tenter à chaque fois de rabaisser qq chose qui nous dépasse …
Sinon, je dirais plutôt "avec un vrai pied très très Pyrénéen ! "