Dans la neige fraîche, mes TSL en forme de sablier, avec cadre plastique, elles n’enfoncent pas de 15cm, mais de 30cm. Du coup pour soulever le pied chargé de neige, on perd tout ce qu’on a pu économiser en plantant moins (à pied, il est quand même assez exceptionnel de planter jusqu’à la taille, ça m’est arrivé deux fois en peut-être 200 sorties, et seulement sur une courte section).
Clairement les raquettes MSR avec surface continue, ou le modèle TSL qui s’en est inspiré, fonctionnent bien mieux dans ce genre de terrain, que des TSL comme les miennes, trop peu portantes surtout qu’en plus le pied se soulève et ce faisant, ôte de la portance!
Et il reste encore la question de la neige dure ou de la glace, de face ou en flanc, et là on est mille fois mieux en crampons, ou alors à ski en couteaux.
Au final, la conclusion c’est que, sur des sommets un poil sérieux, je ne vois JAMAIS de raquettistes, mais juste des marcheurs ou des skieurs.
Par exemple printemps passé, Buet à ski, vu deux raquettistes qui ont dû abandonner, épuisés, dès le début de la pente plus raide au dessus du refuge de la Pierre-à-Bérard. Toujours au printemps passé, j’ai vu UN raquettiste arriver à la Tête Pelouse, très très fit mais malgré ça et quoique sur la trace de ski, il allait à peine plus vite que moi à ski, et évidemment à la descente même en tentant d’aller très vite sur la neige damée (par les skieurs), il s’est fait gentiment déposer par nous tous, et n’a pas dû avoir grand plaisir. Et même si les raquettistes s’aventurent sur les pentes inférieures de ces sommets, comme tu le relèves toi-même, ils utilisent systématiquement les traces des randonneurs à ski (en les massacrant), ce qui montre assez clairement que ce n’est pas le bon enfin.
Donc voilà: oui, dans un terrain genre Jura, avec beaucoup d’obstacles, mais quand même assez de neige pour planter au genou, il est possible que, une fois de temps en temps, la raquette soit le meilleur outil. Ou alors si tu as 30km à couvrir, à plat, dans de la poudreuse super-fine - mais ça n’existe qu’en Amérique du Nord. Le reste du temps, c’est un handicap plus qu’autre chose.
Mais heureusement, nous vivons dans un monde avec encore des îlots de liberté! Donc quant à moi, mes TSL, et une paire pour ados, dorment à la cave, et je m’en tiens avec grande satisfaction à mes seuls pieds, éventuellement avec crampons, ou alors à mes skis. Ce qui me rappelle que justement, ces TSL, je devrais les vendre!