Adepte du solo en montagne?

Posté en tant qu’invité par lucky luke:

Salut à tous,

vous arirvent-ils de pratiquer la montagne en solitaire parfois, dans quelles circonstances, à quel moment, dans quelles difficultés ?
Déraisonnable, folie pure, folie controlée ??

Si tu n’envisages que des réponses de ce genre tu devrais restreindre les pratiques concernées par ta question parce que faire de la rando pédestre sur sentier n’est (en général) pas plus dangereux que d’y aller à plusieurs ou bien choisir des endroits où on est à peu près sûr de trouver du monde pour faire du « solo » ben heu…

Bref, qu’est-ce que tu entends par « montagne en solitaire » ?

Posté en tant qu’invité par solowok:

Oui ca m’arrive quand je ne trouve pas de partenaires:
sorties sur glacier simple, refuge désert en automne, grimpe jusqu’au 3a.
C’est très pur et chouette et ça pourrait devenir une drogue.

Monter a l’aiguille du M fin octobre ou refuge de Bocalate mi-mai
c’est solitude et silence garantie ! Il n’y plus que ton coeur qui bat.

Posté en tant qu’invité par Hoy:

Ski de rando en grande partie seul, jamais sur des courses expo et toujours dans des conditions de MTO appropriées. Ne pas hésiter à renoncer si les conditions changent ou si un passage est + délicate que prévu.
Sinon, rando pédestre et VTT seul aussi. Un bon moyen de se ressourcer.

Posté en tant qu’invité par lucky luke:

montagne en solitaire : je voulais dire par là, terrain de haute montagne, parcours glaciaires, courses de rochers,arètes rocheuses, courses en glace, en mixte, en neige.

c’est vachement ouvert et impartial comme question …

Posté en tant qu’invité par lucky l.:

J’aimerai comprendre les motivations de ces adeptes.

Egalement s’ils ont eu des problèmes du fait qu’ils étaient seuls, comment ils ont pu gérer ça…

après les opinions de chacun sont les bienvenues…

encore un débat de « fin de saison » quand les compte-rendu des courses et les questions sur des conditions se font rare et les discussions (plus ou moins) stériles foisonnent…

néanmoins voici une opinion: oui j’ai fait des sorties seul y compris sur des glaciers couverts et je ne le trouve pas plus déraisonable que d’aller en montagne tout court - j’y ai été en quelque sorte obligé par manque de compagnons intéressés et disponibles - j’en garde des souvenirs inoubliables (descente à ski de Weissmiss par brouillard à couper au couteau après avoir traversé l’arête sud, une tentative avortée de Pointe Dufour à cause du mauvais temps - et réussie le lendement) - une sensation bizarre et grisante de liberté de décision, par absence de moindres contraintes de par les coéquipiers, qui eux ont leur propre karma et orgueil, et faiblesses - je pense toujours que le solo est le summum de l’alpinisme, mais, hublement, tout mes projets sont « en cordée » et même en improvisé je ne refuse pas un compagnon qui se présent - par contre, si demain l’envie me prends et je ne trouve personne, pourquoi pas, en gardant l’option de faire demi-tour quand bon me semble - bien sûr de difficulté au-dessous de mes capacités « techniques ».

Posté en tant qu’invité par la baltringue:

[quote=« Andrey, id: 923870, post:8, topic:91302 »]encore un débat de « fin de saison » quand les compte-rendu des courses et les questions sur des conditions se font rare et les discussions (plus ou moins) stériles foisonnent…

néanmoins voici une opinion: oui j’ai fait des sorties seul y compris sur des glaciers couverts et je ne le trouve pas plus déraisonable que d’aller en montagne tout court - j’y ai été en quelque sorte obligé par manque de compagnons intéressés et disponibles - j’en garde des souvenirs inoubliables (descente à ski de Weissmiss par brouillard à couper au couteau après avoir traversé l’arête sud, une tentative avortée de Pointe Dufour à cause du mauvais temps - et réussie le lendement) - une sensation bizarre et grisante de liberté de décision, par absence de moindres contraintes de par les coéquipiers, qui eux ont leur propre karma et orgueil, et faiblesses - je pense toujours que le solo est le summum de l’alpinisme, mais, hublement, tout mes projets sont « en cordée » et même en improvisé je ne refuse pas un compagnon qui se présent - par contre, si demain l’envie me prends et je ne trouve personne, pourquoi pas, en gardant l’option de faire demi-tour quand bon me semble - bien sûr de difficulté au-dessous de mes capacités « techniques ».[/quote]

Je vais à la boulangerie de villard de lans tout seul , est ce du solo en montagne ?
Blague à part entre faire la FN des droites en solo et faire une ballade à skis tout seul y 'a un monde.

perso le ski de rando c’est 80% tout seul ( je n’ai pas les dispos des gens normaux ) par contre l’escalade non : parce que ca m’obligerait à utiliser des techniques d’auto-assurage pénibles qui enlève le plaisir de grimper.

parfois c’est géant d’être seul, des fois c’est lourd et chiant.

Ah le solo … ou comment faire corps avec la montagne.
Je n’ai que de forts souvenirs de mes modestes courses en solo.
Non ce n’était pas la face nord des Jorasses ni la face ouest des Drus mais de beaux sommets alpins, le genre de sommet qui vous laisse des souvenirs incroyables, pire encore lors de solo.

Quelques exemples et photos souvenirs :

Mon premier Cervin :
http://www.skyandsummit.com/cervin/index_add4.htm

Aiguille de Bionnassay (et un bout du chemin avec le gardien)
http://www.skyandsummit.com/bionnassay/index_add4.htm

Castor, Polux et Breithorn
http://www.skyandsummit.com/cinq_4000_en_24_heures_add4.htm

Alphubel
http://www.skyandsummit.com/Alphubel070605/index_add4.html

Pointe du Midi - Ski de rando
http://www.skyandsummit.com/pointedumidi/index.htm

… et bien d’autres à voir sur skyandsummit.com

En tous cas cette pratique de la montagne reste délicate et s’adresse à des personnes capables de supproter la solitude (non ce n’est pas donné à tout le monde) Un copain dit souvent de moi que je suis un ours :lol: un ours brun alors !

Je ne conseille à personne de partir faire le Cervin ou les Gdes Jorasses en solo. En ce temps là j’étais célibataire sans enfants :wink:

[quote=« lucky l., id: 923787, post:7, topic:91302 »]J’aimerai comprendre les motivations de ces adeptes.

Egalement s’ils ont eu des problèmes du fait qu’ils étaient seuls, comment ils ont pu gérer ça…

après les opinions de chacun sont les bienvenues…[/quote]

Bonjour,

je me retrouve complètement dans la réponse (à la Rousseau !) de Solowok : j’ai pas mal été en montagne seul, sans que le « solo » soit jamais une performance - juste une intensification des émotions, et un déplacement. Même sur des itinéraires d’ampleur modeste (Etendard, Levanna, sommets des Ecrins ou du Queyras comme les Rouies, la Font Sancte, le Viso …), la montagne parcourue seul prend une ampleur particulière, on se parle beaucoup à soi-même, on est surattentif à tout ce qui bouge, nuages, pierres, pont de neige …

Bien sûr, comme il a été dit, il y a un monde entre un solo à la FN des Droites et une rando à ski, mais … ce fossé existe indépendamment de la manière (en solo ou non) de parcourir ces itinéraires !

Deux solos sur des itinéraires de niveaux très différents ont ils plus en commun (du point de vue du vécu) que deux expériences (en solo, et en cordée) sur le même terrain ?

Pour répondre à la question portant sur les « problèmes » rencontrés, depuis la traversée S-N des Rouies, je me suis promis de ne plus jamais traverser de grand glacier seul (en été) : la solitude c’est bien, mais lorsqu’on se retrouve comme un idiot à chercher par où passer au milieu d’un champ de crevasses - et à espérer la venue d’autres cordées, ou de l’hélico -, elle devient un fardeau angoissant. Sans compter que ce genre d’initiative stupide gâche le plaisir du reste de la course. Mieux vaut s’engager sur une arête un peu compliquée, un couloir raide ou tout autre terrain, que de prendre ce risque inutile.

bonne soirée,

bric

Au dessus de chez moi, il y a ma petite traversée des arêtes et les multiples façons d’y aller, plus ou moins expo. L’hiver, cela se transforme en goulotte que je gravie avec les peaux de phoques dans le dos (et même les spatules :lol: ). En gros, j’essaye de m’y tenir une fois par semaine pour « faire du fond » avant la bavante de week-end entre potes. Dans tous les cas, il ne faut pas se casser la gueule… :expressionless: Et pour la gestion des problèmes, et bien il s’agit surtout de faire avec :smiley: et de prévoir le matos minimum pour t’en sortir (la corde et les sangles pour remonter dessus quand le rappel est trop court, quelques coinceurs pour protéger ton pas, etc…). Chose agréable, la concentration requise te repose comme une méditation (y a pas de « lol » vieux moine chinois)

Je ne crois pas qu’il y ait un monde : une rando à skis peut être bien plus dangereuse que la face nord des droites pour celui qui en a le niveau (j’y suis parti seul une fois mais on va dire que je me suis dégonflé, enfin non: il était tard, il y avait trop de neige et ma mère elle voulait pas : je ne suis pas du genre à me dégonfler …)
Plus jeune j’aimais bien être seul en montagne, mais je suis devenu plus sociable et grimper seul m’attire moins, je préfère partager. Je ne crois pas avoir pris beaucoup plus de risques seul qu’encordé à l’époque, à part quelques franchissement de crevasses

Il y a ce contributeur qui fait pas mal de courses assez sérieuse en solo; assez impressionnant.
http://www.camptocamp.org/users/174183/fr

Posté en tant qu’invité par Hugues725:

Sauf erreur, j’ai fait 3 fois des courses d’alpi en solitaire. Plus par défaut de compagnon que par volonté réelle de faire du solo (mais réelle volonté d’aller en montagne par contre). Ca m’avait bien plu, mais ça date un peu. La première fois, je n’avais pas choisi un truc franchement rando: la face nord du pelvoux par la grande pente centrale ! Pas extrême, mais faut pas faire le mariolle quand même, quand j’y repense, j’avais une grosse volonté et une grosse confiance ce jour là. Les 2 autres c’était plus facile. Je n’envisage pas d’en refaire, mais on ne sait jamais.

Il y a aussi Jean Pierre Darou qui fait de très beaux textes au passage !
/users/8105

[quote=« fred dj, id: 923961, post:14, topic:91302 »]Il y a ce contributeur qui fait pas mal de courses assez sérieuse en solo; assez impressionnant.
http://www.camptocamp.org/users/174183/fr[/quote]

J’ai fait l’aiguille du belvédère, cet été, seul (est-ce çà compte?)

En tout cas, dans les passages un peu expos, j’ai bien aimé cette sensation de grande concentration sur chaque pas et le côté « je fait ce que je veux ». Selon les circonstances, je referai des sorties seul mais jamais sur glacier et jamais au-dessus du 3.

Mais je préfère partager un sommet ou une course avec quelqu’un juste pour la complicité du moment.

Le solo pour ma part seulement quand je ne trouve personne pour venir avec moi .

Je sais pas si ca compte aussi mais je fait pas mal de sorties,escalade ,cascade ,goulotte ,et petit alpi en solo mais en auvergne!

Pour moi une seule condition, connaitre son niveau technique et surtout phisique .( genre plus de bras à 5m de la fin de la cascade,ou une crampe qui vient au moment clé)

Pour la crampe, vous allez me dirent que ça vient comme ca sans pour autant avoir trop forcé mais si tu as un ou deux niveau au dessus de ce que tu tentes, normalement ca passe presque tranquile.

Je ne me suis encore jamais fait peur seul en montagne, a pars quand ,un jour je me suis retrouvé sous une corniche peu stable ou une prise qui part sans prevenir.
Ce sont mes seules sorties un peu limite !

Et comme d’habitude,prevenir quelqu’un que tu pars (je passes par là,si c’est pas bon, pars là et je te rappels maxi à telle heure),et
savoir renoncer reste ta meilleur chance de pouvoir revenir ,un jour, pour finir!

Après avec ma petite experience j’ai pas prétention faire un cours la dessus mais juste de prevenir que cette activitée ne pardonne pas !

Dites moi si je suis dans le juste,vous qui faites des sorties d’une autre ampleur?

Posté en tant qu’invité par ??:

Ça m’arrive parfois.
Les raisons? L’envie de me retrouver seul avec moi-même. Pas de triche, pas de faux semblant, quand la solitude exacerbe les émotions.
Les sensations? Sentir la vie, mon amour de la vie. Une grande liberté et tout autant faire face à ses responsabilités.
Cela reste pour moi une pratique sporadique, au gré de mon état d’esprit. Comme je suis plutôt grégaire, ça n’arrive somme toute, pas si souvent.

Bonjour Lucky Luke.
Derrière le mot solitaire je vois plusieurs contextes :

  • le solo au sens escalade, chaque mouvement est totalement exposé et la chute absolument fatale. Ce solo peut se pratiquer en falaise, en voies rocheuses et en voies neige/glace. Cette pratique correspond à la recherche d’un engagement bien que pour les voies neige/glace de type « couloir de neige » je n’ai jamais vraiment fait la différence entre encordé ou solo toujours persuadé que la chute aurait la même conséquence.
  • solitaire au sens recherche de la solitude. La pratique de la randonnée à pieds ou du ski de randonnée se prêtent bien à ces situations. La seule contrainte étant une bonne préparation de l’itinéraire et une connaissance des conditions.
  • le solo à plusieurs. Là je pense à tous les skieurs qui font de la pente extrème à skis, E3 ou E4 en terme d’exposition. Ils ne sont pas forcément seuls dans leur sortie, le plaisir est partagé mais ils sont seuls avec leurs skis et la nécessaire maîtrise. Il y a en a beaucoup finalement.

Je pense que les motivations ne sont pas les mêmes selon les catégories.
Quel était le fond de ta question ?