Ah, le doux bruit de la banane qui se « déliquesce » entre la langue et le palais! Même moi qui suis un peu sourdingue, je l’entendais…et d’autant plus que je te pensais encore somnolente alors que « Tu Vivais sans douleur »…à regarder comme c’est beau une Ville la nuit ( magnifique livre de Richard Bohringer!). Allez, il est l’heure d’aller brosser, gratter, décaper, poncer puis repeindre les 30 volets de la maison! Si tu le veux bien, il est l’heure de la sieste. J’espère que tu as encore la pompe pour que la vie sans douleur continue quelques temps…
Accident sur glacier suisse
Bonjour Lucile,
Je suis terrassé de tristesse. Je lisais tes CR toujours marrants, et là, j’admire ta force, tout en sachant que les coups de blues te frapperont aussi. Je te souhaite vivement de pouvoir te réinventer, tout en restant la même. Bien à toi, le Vieux de la Vieille
Non, ça, ça ne sert à rien d’avoir mal vous aussi : je préfère que vous soyiez bien pour moi comme ça bim vous me redonnez de la force quand ça fait trop mal.
C’est clair qu’ils sont super forts les anesthésistes, mais c’est quand même tout fin ces petits tuyaux, alors ça peut vite sauter.
La nuit dernière, 2h après que je me sois extasiée sur mes lumières des collines environnantes, je hurlais à nouveau en m’agrippant aux barreaux de mon lit.
J’aurais dû me méfier quand ils m’ont mis en chambre individuelle, je comprends mieux à présent .
Dans ces moments-là il n’y a pas d’autre possible que de se raccrocher aux bouts de vie autour, à un livre lu patiemment à haute voix comme à une enfant, à sa patience et sa résistance, à tout ce que je sais de votre présence et de vos pensées, à laisser passer la matinée en attendant que les docs soient dispos pour un nouveau bloc salvateur.
C’est donc reparti avec la pêche mais un peu moins d’ambition tout de même : je sais désormais que le crux nocturne peut être le plus fourbe alors j’vais bosser ma technique pour le passer sans me la coller…
Les 3 infirmières du soir viennent de venir prendre un cours de français « mal/pas mal/douleur /pas douleur » : je sais désormais qu’on forme une bonne équipe, je peux compter sur leur assurage vigilant (comme sur votre présence tout près).
Merci, fort.
Je grimpe pas, j’ai jamais lu tes CR, mais putain c’est pas passé loin !
Bonjour Lucile.
Toutes mes pensées de soutien pour cette nouvelle vie .
En espérant bien sûr, revoir au plus tôt tes magnifiques orteils vernis!
Encouragemment également pour Guillain, visiblement non meurtri dans sa chair mais surement l’esprit chamboulé par tout ce ‹ ‹ bombardement › ›
Très sincérement.
Paul
Bon courage Lucile
Il va y avoir une nouvelle grosse montagne à gravir !
Salut Lulu,
Comme les autres, j’ai pas de mots justes à mettre sur un récit qui relate le terme d’un long chapitre de ta vie et de ses passions, sous leur forme ancienne.
Je suis sûr que toi, en revanche, tu sauras poursuivre par les actes le nouveau chapitre qui s’annonce et qui alimentera, quoique différemment, cet amour de la montagne.
Toutes mes pensées amicales !
Bonsoir Lucile! y aura-t-il encore ce soir cours de Français pour les infirmières de nuit? Si oui, apprends leurs ( mais ont-elles besoin de le savoir en français) que tu (nous) ne voulons plus passer une nuit comme la précédente…Cette douleur te détruit trop! Allez, nous toutes et tous veillons pour quelques heures paisibles…
PS : as-tu savouré une autre banane?
Bonsoir Lulu !
Comme beaucoup, je suis ce fil avec beaucoup d’émotion.
Mon message sera à classer dans les plus maladroits, bien sûr, mais je voudrais me mettre au milieu de tout le monde.
Et je voudrais juste enlever mon chapeau et m’incliner.
M’incliner devant ta trajectoire incroyable, m’incliner devant qui est douloureux bien au delà de ce qui devrait être possible, m’incliner devant la distance que tu sais mettre entre qui tu es et ce qui t’arrive, devant la gentillesse et l’humour, l’humanité partagée … en un mot : devant qui vous êtes, chère Lulu.
Oh, et puis c’est bon : la bise, quoi !
Bonsoir Lulu
Je retrouve la réponse que tu avais faite et qui m’avait interpellé:
https://forum.camptocamp.org/t/des-chasseurs-requisitionnes-en-seine-et-marne-pour-faire-respecter-le-confinement/258991/46?u=johnd_l.aventurier
Mais bien sur tu avais choisi.
Comme nous tous ici sur ce forum, plus ou moins, finalement.
Certes l’addition est salée, mais l’essentiel reste: il y a toujours 2 L à Lucile, tu le sais bien, ces 2 trucs qui nous permettent de nous évader, de prendre de la hauteur.
Je te souhaite de tout coeur d’y parvenir.
Ciao
Jean
Avec un pseudo pareil, tu lisais les CR de Lulu pour la photo du moment où elle tombe les chaussons ?
Bonjour Lulu,
Comme beaucoup, bien que je ne te connaisse pas, j’ai été assez abasourdi par la nouvelle. Vu que tu aimes cette ambiance bisounours, je me joins au concert ! Je te souhaite d’abord du courage pour cette période où semble t-il il y a encore pas mal de douleurs physiques, et ensuite une fois celles ci disparues plein de bonnes choses, de belles rencontres dans cette nouvelle vie qui s’annonce.
Je ne te connais pas Lulu, mais je te lis régulièrement et j’aime ce que tu écris.
C’est terrible ce qui t’est arrivé. Mais tu as choisi la vie, et tu sembles vouloir continuer à la vivre à fond : bravo !
Bonjour Lucile, comme beaucoup içi, sans te connaitre, j’ai été très touché par tes récits.
Une fois de plus on se rend compte , comme le chante l’homme au coeur d’artichaud, que la vie ne vaut rien mais aussi et surtout que rien ne vaut la vie …
Nop, il a dit qu’il n’avait jamais lu mes CR, du coup en associant le pseudo et la phrase j’ai failli déclencher mon humour pourri mais je n’ai pas osé.
Je profite d’une nuit sans trop de douleurs pour me lâcher : clairement ce n’est pas passé hyper loin pour que son fétichisme ne puisse plus s’exprimer avec moi mais pour l’instant c’est bon, il y a encore des orteils !
Bonjour, je n’arrive pas à bien associer mes réflexions de l’époque avec la situation du moment. À te lire il semblerait que j’ai choisi d’avoir la vie la plus intense possible et de mourir jeune.
Seulement je te rappelle quand je ne suis pas morte (je viens de faire le test à l’instant en sautant dans mon lit, j’ai failli arracher pleins de tuyaux mais c’est bon le reste est toujours vivant).
Du coup je me dis qu’il y a effectivement peut-être plein de réflexions philosophiques à avoir sur ce que nous choisissons ce que nous ne choisissons pas ce qui nous choisit et puis peut-être aussi ces putains de hasard quoi.
Sûrement parce que c’est trop frais, sûrement parce que c’est plus facile de me déresponsabiliser, mais là pour l’instant je n’arrive pas encore à accepter la situation comme une véritable mise en danger : j’ai l’impression que la proba de me prendre un pot de fleur au milieu de la rue du 8ème étage était la même (sauf que je me balade moins souvent dans la rue qu’en montagne alors statistiquement ça ne fonctionne pas). Quoique au moins avec le froid la douleur a mis plus longtemps à s’installer et l’hémorragie a été moins violente.
Bref tout ça pour dire qu’il viendra plus tard pour moi le besoin d’expliquer, de savoir pourquoi, de rationaliser… Ou pas en fait, parce que j’aime bien l’idée de poursuivre une vie intense qui durera le temps qu’elle durera et qui ne dépend clairement pas du nombre de membres restants .
Ce que je trouve admirable c’est que tu sembles toujours dans le bon tempo, du moins dans ce qui transparait de tes interventions. Un genre d’ici et maintenant.
Là où forcément pour nous, pratiquant la même passion soumise à ces mêmes risques objectifs, on s’identifie, on se projette.
Malgré tout, je te renouvelle tous mes vœux de courage !
Ps : j’ai bien pensé à saluer la montagne pour toi ce WE
Pour l’instant Lulu, on pense plutôt à t’accompagner virtuellement dans ta convalescence qu’à débattre avec toi de la question de ta responsabilité personnelle, de celle des aléas, ou encore bien de la part du hasard et du destin.
Mais si tu nous dis que ça te soulage de tes douleurs de se lancer dans un débat sur ce sujet, je suis certain que C2C va planter par la faute d’une saturation de messages…
Édit : pardon pour les fautes dans le message initial.
Ah merde, merde, mlerde et remerde…
je sais pas quoi dire…
Tu vas t’en sortir. Comme Rick Allen (j’aime pas sa musique mais le gars en impose par sa résilience).
Bonsoir Lucile. En guise de banane ( et parce que ce soir elle me semble plus « philosophique… »), je te donne à croquer ce petit texte de Nietsche, tiré de « Ecce Homo » : « il ne faut prêter foi à aucune pensée qui n’ait été composée au grand air, dans le libre mouvement du corps, ni à aucune idée dans lesquelles les muscles n’aient pas été de la fête… ». Comme l’écrit Etienne Klein, "assis, l’esprit est cadenassé.Pour se déployer, il a besoin d’horizons, de verticalité, de contrastes…( in « Philo Mag »…)! C’est tout à fait ce qu’expriment tes textes. En espérant que cette nuit,les lumières de la ville te verront reposer.