Posté en tant qu’invité par JPB:
Il y a quelque temps déjà que je voulais écrire un avis tout personnel sur ce ‹ ‹ post › ›.
En fait , j’avais écrit mais j’ai tout perdu à l’expédition ce qui n’est pas plus mal .
Donc , mon expérience des salles d’escalade est assez vaste . Mais ce sont des salles privées , commerciales . C’est la norme ici : les salles style ‹ ‹ club › › n’existent pas .
Première constatation et première erreur : jamais, au grand jamais , il ne faut laisser grimper quelqu’un sans une validation de ses compétences ! On ne peut assumer que quelqu’un ‹ ‹ sait › › et quand même Sharma se pointe , on lui fait une ‹ ‹ accréditation › › - bidon dans le cas de Sharma - mais c’est la norme et elle est la base de la protection juridique . Tu valides le fait de savoir assurer et le fait de comprendre la descente . Et tu gardes une trace de ce fait dans tes dossiers quitte à revalider dans un an s’il n’y a pas de présence fréquente ( d’où feuille de présence )
Deuxième constatation et deuxième erreur : tu fais signer une décharge de responsabilité ! Quand bien même qui que ce soit dirait que ça ne vaut rien , le fait de présenter un acte lu devant témoin et signé par le grimpeur refroidit toujours l’ardeur d’un juge et lui ordonne d’investiger plus profondément .
Troisième constatation et troisième erreur : il faut toujours avoir une surveillance du plancher , au moins une surveillance ponctuelle , quelqu’un qui circule , un ‹ ‹ local › › qui aime donner des conseils et qui jette un coup d’oeil . Immédiatement la faute aurait pu être repérée les dommages minimisées . Le nombre d’idiots sur Terre est infini et il y en a toujours un qui passera l’accréditation par pure chance .
Le juge peut étaler le blâme sur qui il veut . C’est la loi . Est-ce la justice ?
Ne jamais se fier sur un juge ou un coroner : ils ne connaissent rien sinon les textes de lois . Aucune connaissances techniques , aucun désir d’apprendre : ils ne recherchent que le ou les coupables et plus il y en a , mieux c’est .
Idem pour les avocats , même ceux de la défense !
Quant à la fédé et les salles … je crois que la fédé est dépassée par le phénomène des salles et les implications tant juridiques que sociales ou sportives de ces ‹ ‹ bebittes › › que sont les salles . Bien entendu , la fédé profite des compétitions tenues en salles . Mais imagine-t-elle ce que les salles modifient dans le monde de l’escalade ? Pas sur , pas sur …
Construction , oui … Réception au sol … oui … EPI … Bon Dieu , qui vous a amené sur ce terrain sinon certains manufacturiers en manque de ventes ? Vous avez déjà vu une corde casser en salle ? Un harnais ? Il y a de l’usure naturelle mais on change le matériel total aux 18 mois … il y a pas mal plus de chance qu’un vieux fou dans mon genre vous laisse tomber à terre en ne vous assurant pas correctement … votre Petzl ou Béal ou Snap va vous durer pas mal plus longtemps …
Moi je n’ai jamais rien vu briser en 15 ans de salle et j’en ai vu des vieilles cordes ( j’en utilise personnellement pour monter des voies…)
Donc il ne faut pas compter sur la fédé dans un avenir immédiat: prenez votre destin entre vos mains et mettez en place les outils les plus évidents , ceux qui rapportent le plus .
Autre chose : obligation du Grigri ( ou un similaire) en salle … quitte à avoir l’obligation de suivre un cours sur son fonctionnement ( et payer pour le cours d’où revenu pour les salles ) . C’est la seule façon d’éviter les erreurs banales d’inattention . Oui , on peut faire une erreur avec un Grigri mais on peut en faire beaucoup plus avec un ATC ou un 8 .
Plus encore , ici , on fait payer une somme minime pour l’accréditation - qui n’est pas un cours - ce qui encourage à savoir assurer et grimper un minimum avant de se présenter - donc de suivre une formation . Le genre de formation est à votre choix .
Il y a beaucoup d’accidents en salle , plus que l’on ne pense mais moins que je l’imaginais . Etrangement , c’est le bloc qui récolte la manne avec les chevilles, les poignets , les doigts bref , tout ce qui dépasse . Quelqu’un a des statistiques ? Personnellement , je n’en ai jamais vu !
Pour ce jugement en particulier , je crois qu’il serait valable d’aller en appel .
Si ce n’est pour montrer qu’on n’est pas des moutons - car en jurisprudence , tout se sait - mais également parce que je crois le jugement contestable . L’organisme qui chapeaute le club devrait mettre ses avocats sur ça , juste pour justifier leurs salaires une fois dans l’année .
Ultimement , les salles en France sont à quelques années des salles du Canada ou des USA . Il vous reste encore des choses à apprendre non sur l’escalade - vous êtes à des années lumières en avant - mais bien sur la gestion et le marchandising de l’activité . Il y a beaucoup à faire , même pour les clubs .
Moi je propose d’échanger sur la chose si , un jour , quelqu’un le désire . Je l’avais déjà offert à une salle quelque part dans le nord est , gracieusement , mais … il n’est pire sourd …
Voilà !
-Mettez sur pied les trois points plus haut - ça ne demande rien comme gestion , une feuille Excel , moins que le galimatias des EPI … et vous aurez une base solide de départ . Ne vous fiez à personne , même pas à vos employés - que vous devez aussi ‹ ‹ accréditer › › d’une façon ou d’une autre : vous seriez surpris de ce que je vois faire par des employés de salle d’escalade !
-Contestez , en point d’honneur , toute poursuite .
-N’attendez jamais d’aide d’un organisme supérieur ( car il est supérieur à vous ) mais faites pression de toutes les façons pour que s’il arrive quelque chose , ils soient partie impliquée . Ca , ça les fait se bouger le derrière …
Quel dommage , toute cette affaire .
Bonne journée
JPB