Accident et peur du vol

Posté en tant qu’invité par P’tit’ étoile:

Voilà mon problème:

J’ai eu un accident il y a 6 mois: fracture du métatarse et arrachement osseux à la malléole suite à un vol en escalade. Plâtre puis rééduc cet hiver. Et seulement 2 sorties à Bleau en Mars-Avril dans du jaune.

Il y a 15 jours, je suis retournée grimper en falaise aux Gorges de la Jonte. Et là, je me suis rendue compte que je refusais absolument le vol et même la moindre glissade.
J’avais un (petit) niveau de 5c/6a en tête avant mon accident et là, dans le 5c en second, j’hurlais « seeec » à mon assureur et je m’accrochais aux dégaines. J’ai tout de même fait 2 longueurs de 5a en tête, mais même topo: je tirais à la dégaine dès le moindre doute.

J’aimerais donc savoir ce que que pourrais faire pour surmonter cette peur et retrouver mon niveau (voire l’améliorer).
Et aussi les témoignages de gens qui ont connu ce genre de situation seront les bienvenus.

P’tit’ étoile.

Posté en tant qu’invité par J2LH:

P’tit’ étoile a écrit:

J’aimerais donc savoir ce que que pourrais faire pour surmonter
cette peur et retrouver mon niveau (voire l’améliorer).
Et aussi les témoignages de gens qui ont connu ce genre de
situation seront les bienvenus.

En début de saison en exterieur j’ai remarqué que la confiance en falaise revenait après une bonne séance dans des voies que je connaissais et où j’allais en pleine confiance.

Posté en tant qu’invité par zer:

grimper en tete dans un niveau nettement inferieur au tien : genre du 4. et faire TOUTE les voies de ce niveau que tu trouveras, en tete.

Posté en tant qu’invité par Flo:

Accroche toi, tu arriveras à surmonter ta peur du vol.
Il y a vingt ans, j’ ai eu un accident grave en moulinette, et j’ ai eu énormément de mal à regrimper, j’ avais même l’ impression d’ avoir le vertige, je ne pouvais plus m’ approcher du bord des falaises.
2-3 ans après, j’ avais un très bon engagement en école et un assez bon en grande voie.
Et il y a 4 ans, suite à un très gros vol en montagne, j’ ai eu 10 mois d’ arrêt de grimpe, un tendon de l’ épaule gauche rompu et le scaphoîde de la main droite cassée.
J’ ai eu un petit peu de mal au début à regrimper en tête, mais surtout parce que j’ avais perdu mon niveau, ma continuité et donc ma confiance en moi. Mais c’ est revenu très vite. Peut-être, un peu moins pour les voies montagnes engagées, mais j’ ai passé le cap et je fais la même chose qu’ avant.
En fait, je pense qu’ il faut que tu commences dans des voies bien équipées, et même que tu prennes volontairement des petits vols pour te redonner confiance, si tu sens que tu as vraiment trop peur. Je l’ ai fait parfois, ça libère, après, tu te dis que tu ne risques rien.
Et essaye de grimper beaucoup au début, car avec une bonne continuité, on est bien plus sur de soi.
Par contre, je te conseille de perséverer en tête, car ceux que j’ ai connu, qui étaient dans ton cas, qui se sont mis à grimper en moul, sont toujours resté en moulinette.
Une personne dans cette situation m’ avait même prédit que je ne regrimperai pas en tête. Moi, pour mes deux reprises, j’ ai toujours grimper en tête dès le départ, mais j’ ai commencé par du facile.
Bon courage.

Posté en tant qu’invité par P’tit’ étoile:

Merci à tous et en particulier à Flo pour son exemple.
En fait, j’ai bien commencé tout de suite à regrimper en tête en dessous de mon niveau antérieur bien sûr puisque j’ai fait deux longueur de 5a en tête. Mais également, dans les deux, je me suis « accrochée » à un moment à une dégaine à un moment où je me sentais pas sûre: je refusais complètement la simple possibilité d’un vol.
L’idée de prendre volontairement des petits vols est sans doute très bonne pour surmonter cette peur, mais j’avoue que je ne m’en sens pas encore le courage. Il faut dire que j’ai encore une petite sensibilité à l’endroit de la fracture (surtout avec des chaussons qui serrent).
Quant à faire des voies connues, ce n’ai pas vraiment possible car je n’habite pas près de falaises et donc je varie pas mal les sites et il n’y a pas vraiment de voies que je répète fréquemment.

Merci pour les encouragements et je vais essayer de m’accrocher car sinon je sens bien que cela va être difficile de retrouver mon niveau, d’autant plus que je ne suis plus très jeune.

A+

Posté en tant qu’invité par Flo:

L’ important, c’ est d’ être patient et de ne pas se décourager. Moi, non plus, la deuxième fois, je n’ étais plus très jeune,( je suis de 64) et parfois quand je retournai dans des voies où je randonnais avant, je me retrouvai à l’ agonie ou même, simplement, j’ avais peur et j’ étais un peu démoralisée.
L’ avantage de changer souvent de falaise, c’ est que tu n’ as plus de point de comparaison. Dans le à vue, j’ étais moins découragée, car au lieu de me dire que j’ avais perdu, je me disais que c’ était dur.
Et il faut aussi savoir s’ écouter, ça m’ est arrivé de faire demi-tour pressentant que je n’ avais pas encore le niveau, le but n’ est pas de se refaire mal.
Mais avec la persévérance, on arrive à tout. Il faut en bouffer et savoir accepter l’ echec, ça aussi, c’ est pas toujours facile.