Accident cascade

Bah nan c’est juste que ce qui importe à mon sens n’est pas forcément l’origine de l’accident, mais ce qu’il vient mobiliser en nous…
Le nombre de fois où on fait (moi en tout cas !) de la merde et qu’il ne nous arrive rien d’autre que de vivre de belles émotions et de sortir entier, on ne se flagelle pas, on remercie juste notre bonne étoile…
Alors que le jour de l’accident bim d’un coup ça devient une erreur d’égo patin couffin…

Si je rejoins ta conclusion, je crois que les facteurs internes sont toujours liés aux externes, et qu’il y a fort peu d’objectivité en matière de montagne tellement l’affect peut vite prendre le dessus sur le rationnel…
M’enfin suis une gamine sans grande expérience pour raconter ça, mais à vous lire j’crois que les « leçons » sont tirées, et espère vivement que c’est reparti pour de nouvelles aventures si t’es pas trop amoché (?!)…
Prenez soin de vous…
Et Enjoy!

Ah ! Enfin quelqu’un d’accord avec moi.
Cette distinction danger objectif / danger subjectif m’a toujours semblé qq peu tirée par les cheveux. A mon sens, un danger est toujours subjectif par définition.
Exemple: une chute de pierres.
Est-ce dangereux ?
Oui si tu es dessous mais non si tu n’es pas dessous. C’est donc bien lié au sujet. Tu dois en savoir qq chose.

Mouai …
Je veux bien discutailler juste pour discutailler mais là, là distinction me semle assez claire …

Un danger objectif, c’est le fait que même si tout se passe bien, tu peux toujours te prendre un pavé sur la tronche, une prise qui lache dans une voie où normalement, si les proba sont respectées et que c’est pas un jour de malchance absolue, tu dois sortir vivant. Un peu comme quand tu prends ta bagnole ou ton vélo : tu sais que tu peux y rester mais que ce n’est pas la norme

Partir, sciemment, vers des dangers objectifs, c’est par exemple remonter, en couple qui plus est avec de jeunes enfants (à la maison les enfants qd même …), la Brenva, par une ligne de faiblesse au milieu de la glace (c’est à dire là où, tout ce qui tombe regulièrement descend) en se disant bien tout le temps qu’est ce que je fous là, juste pour sortir et pourquoi on y est tous les deux …
Certes le beau toboggan de glace était cool à remonter mais bon, c’est de la roulette russe …
On voit bien que dans un cas, tu as fait une activité à risques gérée de façon responsable et que normalement ça doit bien se passer et que dans l’autre, juste parce que tu n’aimes pas faire demi-tour, tu choisis de te mettre en plein milieu de dangers objectifs et que, pire, tu choisis pour les autres !
Raisonnablement, on aurait dû aller ailleurs …
ça ne veut pas dire qu’il faut autoriser une pratique ou une autre … ça veut juste dire qu’il faut faire ses choix en conscience et tenter, si on veut vivre vieux, de dire que les risques subjectifs disproportionnés dans lesquels on s’engage par choix sont à éviter le plus souvent possible.
Après, il y a des voies qui te tiennent tant à coeur que tu peux choisir d’y aller qd même, mais c’est juste un choix …

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Ton texte me rappelle un passage dans le film « Sur le fil de Darwin » ou ils décident de passer par le fil de l’arête en se disant « si je tombe c’est de ma faute » Vs. passer sous les séracs ou tu maitrises rien…

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Je n’ai pas vu ce film (je vais chercher du coup) mais c’est visiblement la même idée : tu sais que tu n’as rien à y faire mais c’est ton choix
Rien à voir avec une chute de pierre (ailleurs qu’au grand couloir bien sûr …)

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Film excellent, je te le conseille

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Faut Canal+ …

Et je ne l’avais déjà pas avant mais maintenant que c’est télé Boloré, tête qui dépasse = tête coupée : ça risque pas !!!

Ouep ils passent une journée à jauger s’ils préfèrent l’option hyper-engagée ou l’option hyper-exposée, et choisissent en effet l’option hyper-engagée.
Histoire que cela dépende (un peu !) d’eux, et pas uniquement des montagnes.

N’empêche, sur la distance, sont unanimes sur le fait que cela ne dépend pas que des « facteurs internes » s’ils finissent en vie, et qu’ils n’y retourneront jamais. Quand ils voient eux-mêmes les passages qu’ils ont franchi dans la brume ou les zones où ils ont dormi, ça leur fait peur…
Tout ça pour dire que, si accident il y avait eu, le danger objectif aurait été mis en avant. Mais ce n’est pas parce qu’ils sont vivants que c’est « juste » grâce à eux.

Juste pour me faire l’avocat du diable, si nous écoutions notre « raison », nous resterions souvent au pied des voies, non ? (ou même sous la couette…).
Trouver le fameux compromis de Gaston entre enthousiasme et lucidité… C’est pour moi le compromis entre ce que vous nommez objectif et subjectif…

Lulu, comme tu vois, je m’auto cite …
Ce que tu écris juste au dessus tient dans cette phrase.
En 2012, toujours la même cordée, on a fait l’intégrale de Peuterey.
Les conditions météos etaient bonnes donc il y avait relativement du monde.
Majoritairement des cordées avec un pro et 2 cordées d’amateurs.
L’autre cordée d’amateurs s’est fait treuiller à la Noire, coincée par un passage trop dur en grosses
Et la moitié des cordées restantes s’est fait sortir suite à blessures suite à des chutes de pierres entre le sommet de la Noire et la neige avant la Blanche.
En gros, on s’est aidé des traces de sang pour trouver les passages …
Par 3 fois, on s’en est sorti par pure chance, l’avalanche de graviers ne contenant que des graviers on a été recouverts sans bobo. Le bus qui est tombé entre le premier et les deux autres a explosé sur la protection du relais sans toucher la corde … et la chute de cailloux « classique » pour finir n’a rien touché !
Bref tout ça pour dire que je pense que c’est une course engagée et exposée, que même si je pouvais, je n’y retournerais pas mais qu’après l’avoir programmée pendant 10 ans, y avoir pensé en boucle, même dans les passages craignos, je n’aurais donné ma place pour rien au monde !
Mais voilà, faut être conscient que multiplier ce genre de choses nuit à l’espérance de vie et que bon, vivre n’est pas si mal …
C’est donc bien une question de choix en conscience …

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dispo sur les plateformes de streaming, j’ai regardé ca sur itunes à l’époque

Hello j’ai appris ton accident. Remets toi bien avant toute chose !

Juste une curiosité, sur un détail matériel, car la situation me rappelle, des incidents dans la saison 2014 chez moi,
N’avais-tu pas les lames usées ?

En 2014, à un moment, ça ne marchait plus, j’avais l’impression de régresser, j’ai fini par bazarder des lames de quark qui désancraient furtivement. En changeant de lames et les crampons tout est reparti droit. En gros à force de les affuter/désafuter/limer, il manquant trop de matière, certaines dents étaient rondes, bref, ça ne le faisait plus, du tout du tout même chose pour les crampons !
Les premiers signes avaient été comme toi des désancrages un peu incompréhensibles !
Une fois encore remet toi bien.

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Merci Jean-Michel pour ton intéressant témoignage dans la base SERAC !
En espérant que l’entorse ne soit pas trop méchante (une chaussure de ski constitue une bonne immobilisation de la cheville :innocent: )

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Bonne récupération. Les dégâts physiques sont heureusement limités.

Bonjour,
rentrer les infos (de façon anonyme) dans http://www.icefall-data.org permet de cumuler les expériences.
Merci.

je viens de tomber là-dessus : chute en cascade due au même problème : Chute en cascade de glace - YouTube

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Connaissant FMJ, je doute fort qu’il ait broché avec un piolet gauche aussi bas et tenu bien trop haut comme sur la vidéo.

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(C’est pas le sujet mais surprenant quand même la méthode d’assurage)

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ça va paraître bizarre, mais j’en connais qui préfèrent ne pas trop affûter les lames, afin d’être bien sûrs de frapper suffisamment fort et d’enfoncer.

:grin: Joli !

Oui c’est assez bizarre :smiley: Un bon moyen de parpiner à tout va et de se donner toutes les chances de faire tomber un free-standing ;p

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