La montagne est parfois cruelle même quand ce n’est pas vraiment une montagne…
Accident au Manis (49)
La dépêche de l’AFP reprise par France 3 étant très peu précise (voire fausse), ci-dessous l’article de Ouest France qui est plus complet.
https://www.ouest-france.fr/faits-divers/accidents/recit-mort-dun-grimpeur-en-maine-et-loire-que-sest-il-passe-sur-le-site-descalade-ae075fac-138e-11f0-93cb-6a1f6f4d56fd
malheureusement, l’accès à la lecture total est pour les abonnés !
je te l’envois en mp
Bonjour, possible de me l’envoyer également stp? la dépêche AFP n’a aucun sens.
Bonjour.
savez vous s’il s’agit d’un site conventionné, FFME? FFCAM ou autre?
C’est un site conventionné. Le secteur où a eu lieu l’accident venait d’être dégagé, purgé et équipé il y a quelques mois.
L’AESM de Cholet, club FFME, a assuré et supervisé ses travaux.
Je suis aussi intéressé si tu le veux bien
Idem, intéressé, merci.
Tristesse que cette nouvelle. Ce n’est pas le genre de site où on s’attends à rencontrer ce genre de situation, pensée à la victime et ses proches, mais aussi aux pompiers blessés.
Ouch, on va reprendre pour une piscine de merde de déconventionnement et cie. A moins que les dernières évolutions législatives fassent ici leur première jurisprudence positive.
Selon l’article de Ouest France c’était un entraînement d’alpi, avec évolution en corde tendue, et chaussures d’alpi, en traversant : « les trois ne grimpaient pas par les voies sécurisées, mais passaient plutôt de l’une à l’autre ».
Du coup la chute d’un membre de la cordée a entraîné la chute de l’autre :
Selon un témoin, c’est en passant de l’une des voies à l’autre, et en posant le pied sur une roche peu stable que l’un des grimpeurs tombe, aux alentours de 12 h. Évoluant en cordes tendues, il entraîne dans sa chute l’un de ses partenaires.
Celui-ci chute d’une hauteur d’environ 3 mètres, tout en restant suspendu. Mais retombe mal. Sa tête aurait tapé la roche. À l’arrivée des pompiers, ce jeune homme de 19 ans, habitant du Puy-Saint-Bonnet, est assis dans son harnais, parle, mais a du mal à respirer.
Le reste, concernant l’intervention des pompiers et l’éboulement, me semble moins clair :
[Les pompiers] installent alors une nacelle, la fixant à un arbre et à la paroi rocheuse. Mais celle-ci cède, entraînant « un éboulement qui blesse à la tête un jeune homme et deux pompiers »
J’imagine que ce témoignage nous éclairera plus, mais il est aussi réservé aux abonnés : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/maine-et-loire/temoignage-chute-mortelle-dun-grimpeur-un-suraccident-qui-a-ete-un-drame-bcc352ca-13ad-11f0-b074-2db8b3f45359
Toutes mes condoléances aux proches et témoins.
Le second article donne d’autres infos :
« Ils avaient une corde, étaient casqués et équipés ». Un accident dans un creux et en deux temps alors que la victime, un grimpeur expérimenté selon son président de club François Bossard, passait d’une voie à une autre. « Un peu avant 13 heures, il a fait tomber une pierre dans un couloir de grimpe, ce qui a occasionné la chute. La corde de son partenaire qui l’assurait l’a ralenti. Il s’est retrouvé sur une petite terrasse à quatre mètres du sol. Je lui ai demandé comment ça allait. Il était conscient mais avait une douleur aiguë à la colonne vertébrale. Il sentait ses bras, ses jambes » , raconte le bénévole.
« Les pompiers, arrivés sur site au bout d’un quart d’heure, ont laissé la place à leurs confrères du Grimp (groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux). Ils ont descendu Logan dans une barquette. Un point d’ancrage aurait lâché et tout le monde est tombé au sol avec la chute d’un gros bloc de pierre qui a heurté le grimpeur et les pompiers. »
Un point qui lâche avec 3 personnes pendues dessus, c’est pas de chance, car c’est censé à résister à bien plus. Mais qui occasionne un retour au sol, ça veut dire qu’il n’y avait pas d’autres point pour sécuriser le secours ? Ça me semble étonnant.
Ils annoncent un point qui lâche et la chute d’un gros bloc de pierre.
Il est possible (simple supposition) que le point ait été dans le bloc de pierre, et le bloc de pierre est tombé avec le point.
En fait, le procureur avait l’air de dire que la cause de la chute initiale du grimpeur serait un « piton » qui serait sorti d’une fissure. Par suite, il se serait retrouvé debout sur une terrasse qui, elle, n’a pas lâché. Terrasse à partir de laquelle l’évacuation a eu lieu.
Le topo C2C rappelle d’ailleurs qu’on peut trouver des pitons sur le site, mais qu’il existe généralement un point béton juste à côté. S’agissant du piton, il était donc connu qu’il y avait un risque relatif à les utiliser, comme tout piton.
Dans un autre article, il est question d’un bloc instable qui serait parti sous le pied du grimpeur, entraînant la chute initiale et provoquant ensuite l’arrachement du piton. De ce que j’ai compris, c’était un entraînement « montagne », ce qui expliquerait pourquoi le grimpeur a mousquetonné un piton ?
J’ai également bien du mal à croire que les secours n’aient pas utilisé les points béton et du mal à croire aussi qu’ils n’aient pas installé un relais pour descendre secouriste et barquette.
Il y a ensuite la question des éboulements.
En dernier lieu, si la FFME et le CAF avaient purgé et inspecté le site quelques mois auparavant, c’est un élément important. Le topo C2C indique aussi que c’est un site exposé à la pluie. Avec ce qui est tombé depuis l’an dernier, il est possible qu’il y ait eu des déstabilisations. Toute la question est de savoir si c’était ou non décelable et s’il n’y avait pas lieu de surveiller, en conséquence, plus fréquemment. Mais on reste sur un site naturel, qui n’est pas une SAE : il y a une part de « force majeure » : des événements imprévisibles peuvent toujours s’y produire.
J’ai le sentiment que, depuis quelques temps, les éboulements sont un peu plus fréquents en falaise sportives (un autre à Presles, le 10 mai 2024, par exemple Une grimpeuse tuée par la chute d'un rocher sur les falaises de Presles en Isère - ici) : probable conséquence de l’augmentation des pluies saisonnières ? A prendre en compte pour la fréquence des purges et inspections ?
Quoi qu’il en soit, j’ai une pensée pour la victime, pour ses proches et pour tous les témoins de l’accident.
Hello,
Même sur un site école conventionné, entretenu, si l’on se mets à faire des parcours « alpi » en trav entre les lignes officielles, on est bien pour ces zones non équipées/non purgées dans du terrain de « montagne » avec touts les risque que cela présente.
Les lignes sont bien entretenues et purgées dans leur axe, mais si on s’en éloigne suffisamment, alors rien ne garantie la qualité/solidité du rocher, et que l’on ne va pas avoir des (gros) problèmes…
Selon le niveau et l’expérience des pratiquants, et le fait de faire ce type parcours sur un site école peut aussi créer des confusions (= le pratiquant « novice » ou non pense être dans une zone de rocher « Safe », alors que pas du tout) et un faux sentiment de « sécurité ».
J’ai le souvenir de falaises écoles ou il ne t’arrivera normalement jamais rien en restant dans la voie, mais si tu t’écartes un peu de la ligne, tu te rends très vite compte que tu passes de l’escalade sportive détendue, à autre chose comportant une bonne part de roulette russe…
+1.
S’il suffit de s’écarter de 2 m de la ligne pour décrocher des blocs, c’est que le secteur est mal purgé. Car s’écarter de 2m de la ligne, c’est courant en descendant en moulinette, surtout quand on veut récupérer ou poser des paires dans la voie d’à côté, ou si la voie est sur un pilier non vertical, ou si le relai est décalé, la voie traverse un peu, etc.
En soi pas de problème, tant que l’info est connue. Par exemple quand des équipeurs annoncent de nouvelles voies, mais mettent en garde que seule la ligne de point est bien purgée, et pas 2-3m à côté. Le boulot sera fini plus tard.
C’est bien pour cela que je reste « vague » dans ma remarque et que j’évite de donner une distance au delà de laquelle ça devient dangereux… car chaque situation est différente.