Posté en tant qu’invité par MichEtche:
Il y a pas mal d’e… de mouche sur ces forums !!!
Sans philosopher du style intello vieux pratiquant, soirée « je pratique donc je sais », ces soirées où on dit j’ai eu tort mais…. C’était difficile de savoir, t’y étais pas, t’es devant ton PC, on a tous fait des conneries etc… .
Ce qui change avec l’ancien bon vieux temps, c’est qu’on est dans une société ultra communicante où on peut sans problème avoir une idée assez précise des conditions, et une somme d’information permettant de se faire une idée assez claire. Alors dire qu’on est rassuré parce qu’il y a peu de neige au pied de caturgeas… c’'est qu’on ne s’est peu ou pas du tout renseigné !!!
Il y a effectivement certaine fois où il est difficile d’être certain qu’il y ait peu de risque (mais jamais pas de risque). Par contre là, certains arguments me laissent rêveurs !!!
En survolant les messages, j’ai lu que le plateau au-dessus de Caturgeas était quasiment plat…. En oubliant juste les 500 m juste au-dessus de la partie classique de 180m avec des creux qui charge bien et en sortie un beau cône….
J’ai lu qu’il y avait un vent de sud qui ne tourbillonnait pas et qui ne pouvait donc pas créer des cumuls ou plaques… Sauf que quand tu es dans une glaciaire très encaissée en fond de vallée mais en versant sud, il faut imaginer qu’au dessus ça chauffe grave. Et là, 2 risques :
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Le risque de la coulée de neige lourde qui sans être énorme peut t’emporter, te broyer, de malaxer, et en plus, te concasser vu les pierres de tailles diverses qu’elle peut contenir. Que tu sois en bas ou pendu sur ta corde, c’est quand même désagréable. Ou plus si affinité. Cette coulée peut-être juste déclenchée par un stalactite qui, n’obéissant qu’à la loi de la pesanteur, chute dans une pente ou un creux bien chargée et déclenche la dite coulée (voir plus haut, loi de la pesanteur…).
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Le risque de fonte par-dessous. C’est valable pour les stalactites et parties très raides : la flotte est réchauffée au soleil au-dessus, elle coule le long du rocher, sous la cascade et, étant plus ou moins chauffée, elle décolle la glace, plutôt en haut, là ou le stalactite doit être bien accroché. Et boum ça craque. Lorsque vous voyez tous les bords de surplomb bien noir de flotte, même si le stalactite accroché est d’un beau bleu engageant, essayez d'être vraiment certain qu’il repose bien sur sa base et qu’il reste bien accroché en haut. Et doutez !!!!
Pour la colère, la coulée qui part dedans est courante et connus après une grosse chute de neige.
Pour le « délire du chacal » passez donc en été, et et prenez des photos. Idem en hiver et comparez : vous verrez qu’il manque régulièrement quasiment chaque année au minimum 2 longueurs en hiver car le cône est comblé (l’an dernier il devait manquer plus de la moitié du ressaut du bas !!!). Voyez aussi qu’il reste jusqu’à très tard en été un névé en bas. Cela pourrait peut-être vous faire comprendre que c’est une cascade à gros risque. Pour moi, c’est la plus dangereuse du secteur Mallaval. Même constat de danger pour Orgasme, un peu moins pour Phantasme. Adrénaline Rush est plus souvent faisable mais un peu moins régulièrement en condition.
En raccourci, certains jours, une érection et un fantasme pour un orgasme, OK mais chez vous !!!
Et il faut bien intégrer que la cascade de glace est une activité hivernale avec tout les risques qui vont avec. Il ne faut pas aller en cascade comme on va en grande voie en falaise, même si les relais sont spittés et chaînés !!!
Et il faut bien intégrer que la cascade de glace est dangereuse quand il y a des cordée devant. Vu ce qui tombe et d’où ça tombe !!! Levez vous le cul de bonne heure ou allez y l’après midi : quand c’est stable en versant nord, c’est un bon plan.
Surtout qu’il y a quand même quelques terrassiers qui ont deux marteaux …piqueurs dans les mains : plantez dans les trous !!! Montez donc les pieds au max en tirant votre piolet vers le bas, posez vos pieds en baissant les talons.
Moins on tape fort, moins on fait de trou et moins on fatigue.
Et faites donc des cascades à votre niveau. Plutôt que passer 2 h vert de trouille dans une longueur à brocher tous les 2m, allez faire quelque chose ou vous apprendrez où il faut taper pour planter au premier coup (allez, je vous en accorde deux sauf si la cascade a été faite 25 fois tous les jours de la semaine, là il suffit de poser le piolet).
On retrouve là le même empressement (optimiste ? inconscient ?) que pour le ski de randonnée où saint ARVA nous sauve.
Il y a des clubs formateurs avec des gens d’expérience, il y a aussi des guides qui, en individuel ou en stage, ne font pas que vous promener sur des cascades mais vous initie à l’autonomie. On peut au minimum apprendre à éviter les situations évidentes à risque.