Accident au Fréaux dimanche 5/12/2010

Je suis curieux de connaître le nom de la cascade. Les gens qui grimpaient aux Fréaux n’ont rien remarqués ?

[Edit modération : titre modifié (titre initial = « Accident au Fréaux dimanche dernier »)]

Slt,
Je suis l’une des deux victimes de l’accident relaté par le dauphiné (aucun blessé grave).

L’article est très inexact.

La cascade de glace en question est colère du ciel au fréaux. Nous n’avons pas chuté dans celle-ci, mais au cours de la descente rive gauche par la fôret (coulée de neige).

De plus, les hommes du PGHM ont fait partir 2 coulées de neige lors de leurs intervention pour nous porter secours, mais sans conséquences. Encore un grand merci à eux.

Je n’ai pas encore eu le temps de rentrer la course sur C2C pour les conditions de la cascade. Par ailleurs, nous n’avons pu récupérer nos raquettes/battons, laissés peut avant le départ de L1.
Si une âme charitable passant par cette cascade, peut nous les mettre à l’abris ou les ramener sur Grenoble, nous lui en serions très reconnaissant. Merci.

Merci pour la précision.

Posté en tant qu’invité par rh:

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quel est le rapport ?

Heureuse que vous en soyez sortis sans heurts. Nous avons hésité à aller faire la colère ce week-end et avons finalement opté pour Caturgeas, en nous disant que ce serait bien plus continu et sans ressauts en neige. Mais j’avoue que je ne pensais pas du tout aux risques à la descente qui, dans ma mémoire est dans une forêt assez dense (?). Ca s’est produit dans quel contexte?
Vers 14h, alors qu’il neigeotait depuis une bonne heure, nous avons vu un aérosol en face nord un peu en aval du niveau où est situé Caturgeas, dans un vallon qui se fait parfois à ski.

Posté en tant qu’invité par avalanche38:

en même temps caturgeas avec les conditions nivos du week-end dernier je me trompe peut être mais pour moi ça revient a grimper avec une épée de Damoclès au dessus de la tête tout du long… et si ça part du plateau ça va pas être une petite douche!!

Posté en tant qu’invité par La grave:

Caturgeas ainsi que les Moulins sont particulièrement exposées aux avalanches.

Ce n’est pas pour rien que la route est protégée par des tunnels, que le stationnement est interdit et qu’il y a une vierge entre 2 tunnels rendant hommage aux gendarmes morts dans une avalanche.

La descente à pied de la colère du Ciel est raide dans une forêt relativement clairsemé.

Il est vrai que Caturgeas n’est vraiment pas conseillé lorsqu’il a pas mal neigé…
Samedi dernier nous avons tenté « schiste d’envol » et il y a aussi eu plusieurs coulées du coup sommes redescendu depuis R1 et avons fait la cascade des bons (cf sortie rentrée)

Oui, je sais bien, tout ça m’a taraudée le vendredi soir.
Mon raisonnement (si foireux me le dire!) était que je ne voyais pas comment, alors que qu’il n’était quasiment rien retombé vendredi et que ça stabilisait (dixit des locaux qui le voyaient depuis leur fenêtre) il y pouvait y avoir un fort risque de déclenchement spontané au bout de 4 jours en partant du plateau (je ne vois pas de déclenchement possible autre que spontané dans ce secteur).
Il y a certes eu un redoux dimanche mais on était néanmoins encore (à l’heure où nous étions rentrés à la voiture) à une température qui nous situait au dessus de la limite pluie-neige, donc je n’imagine pas non plus possible à ce moment là une avalanche de fonte.
Je ne dit nullement qu’on était à un risque zéro mais vous pensez que ça ne se tient pas du tout comme raisonnement…?

Je pense que vu ton visage serré samedi soir et dimanche matin, ça devait bien te tarauder effectivement. Vous avez entendu les deux grosses avalanches vers 11h00-11h30? Je ne sais pas d’où ça partait?

Posté en tant qu’invité par La grave:

N’étant pas sur place, je ne pourrais pas avoir d’avis circonstancié.
Ma propre réflexion était plus en amont. Etant donné les chutes de neiges de la semaine, j’ai rayé Caturgeas, Moulin, Colère du Ciel, Malaval Nord, Malaval Sud des destinations du WE. J’ai préféré choisir des destinations où je me faisais pas un nœud au cerveau pour le risque avalanche. Sur place, tu te mets la pression pour faire quelque chose.
Les pépins du WE ont démontré que la plupart des warnings étaient au rouge.
Il est toujours préférable d’adapter la stratégie (choix de la destination du we) que d’optimiser la tactique (sur place). C’est bien évidement beaucoup plus difficile en groupe, mais il faut savoir accepter de changer de destination la veille au soir après le dernier bulletin météo. Voir même le matin en partant.

Posté en tant qu’invité par La Grave:

Même s’il n’est pas tombé beaucoup de neige vendredi, je ne vois pas bien comment cela pouvait stabiliser rapidement car les températures étaient très froides.
D’une manière générale, la cascade est rarement une activité de repli lorsque les conditions nivologiques sont défavorables (hormis site à l’abri avec un accès protégé). Si l’avalanche part, il est certains qu’elle passera dans la cascade.

Posté en tant qu’invité par grimpouille:

Bonjour,
je suis entièrement d’accord avec « La grave » !!!
D’ailleurs je suis stupéfait de voir que « Le délire du chacal » a été également faite ce dimanche 5/12 …
une cascade décrite, dans le topo, comme « très exposée aux avalanches » !!!
Avec les grosses quantités de neige récentes et le gros redoux de ce dimanche, je pense que les risques étaient relativement élevés …
Je trouve qu’il y a pas de gens qui joue « à la roulette russe » !!!

Posté en tant qu’invité par La grave:

L’essentiel est qu’il n’y ait pas eut de pépins graves.
Griller une cartouche permet parfois de ne pas tirer la prochaine. Nous tirons tous des cartouches. L’essentiel est de ne pas tirer la dernière.

Par ailleurs, c’est tout à l’honneur de Rozenn et de Jarod de détailler en public les circonstances. Ces commentaires permettent de nuancer les sorties et de faire de la prévention.

Merci pour vos avis.

Je poursuis néanmoins la discussion, pas du tout pour justifier ni encourager à faire ce genre de sortie dans ces conditions (je suis bien d’accord pour reconnaître la caractère risqué de la chose) mais dans l’intention d’abord d’avoir un retour sur la logique qui nous a animés et surtout dans l’intention de l’élargir.

Je précise que la tassement dont je parle (oui, les températures sont restées froides) a été constaté par un guide du coin. C’était selon lui visible à l’oeil nu. J’ai considéré ça comme une info fiable. Nous avions repéré la cascade le samedi soir, il n’y avait aucune coulée au pied, les personnes qui l’avaient gravie n’en avait également pas été témoins. Je sais bien qu’il est délicat, voire impossible pour certains, de raisonner dans l’absolu mais si l’on met de côté le fait que ces conditions dangereuses auraient dû amener à renoncer, est-ce que quelqu’un pourrait apprécier mon raisonnement logique qui consistait finalement à considérer que le risque dimanche ne pouvait pas être plus élevé que la veille, voire pouvait être moindre. Ca ne signifie pas, évidemment, qu’il n’y avait aucun risque. C’était risqué, j’en suis d’accord.

Maintenant pour élargir la discussion, venons-en aux éternels problèmes psychologiques sous-jacents à ce type de décision.

D’abord, il y a l’envie d’y aller. Cette euphorie du début d’une saison (qui, à la différence du ski, est courte), influence les décisions. D’autant plus lorsque tu sais que tu ne pourras sortir qu’un week-end sur deux, le compte est vite fait. On est tous d’accord pour dire qu’il n’est surtout pas question de comptabilité quand on part en montagne, mais de plaisir et de sécurité. Cependant, c’est une chose de le dire au coin du feu ou après que d’autres aient été victimes d’un carton, s’en est une autre de décider, de faire sur le moment. Ce n’est pas toujours facile et simple. C’est beaucoup plus simple lorsqu’on a du temps libre; le renoncement est à beaucoup plus court terme. C’est aussi beaucoup plus simple lorsqu’on est fort. Celui qui est fort a une palette très large qui lui permet de ne pas forcément renoncer mais de trouver la cascade la moins dangereuse. Celui qui n’est pas fort n’a plus beaucoup de choix. [En l’occurrence, nous ne sommes pas forts]
La preuve ou l’illustration de tout cela c’est que nous avons été très nombreux à ne pas renoncer et nombreux aussi à ne pas aller dans les cascades les moins exposées. Pour info, il y a eu ce week-end pas loin d’une trentaine de personnes qui ont parcouru Caturgeas… Et là intervient un second élément du problème… Je ne sais pas si vous l’avez personnellement ressenti mais de mon côté je me rends compte que je suis beaucoup plus sur mes gardes et méfiante quand nous sommes la seule cordée. Le fait d’avoir vu du monde dans Caturgeas la veille, puis d’avoir vu du monde dans la voie lors de notre arrivée et du monde qui nous a suivi ensuite a apaisé les doutes de ma décision. C’est un sentiment très étrange car en même temps que je le ressens (et ce n’est pas quelque chose d’inconscient, c’est assez clair dans mon esprit) j’ai tout à fait conscience que ça ne change rien aux conditions qui sont ce qu’elles sont (je n’évoque même pas le sur-risque que ça provoque). En d’autres termes, j’arrive à intellectualiser la situation, à me dire « tiens, tu te sens plus rassurée rien qu’en voyant d’autres cordées », et à me dire au même moment que ça n’a pas de sens puisque les conditions, elles demeurent ce qu’elles sont. Et quand même, émotionnellement, je me sens mieux.

Bref. Tout ça pour dire en public (…) et avec honnêteté que la prise de décision n’est pas quelque chose de simple car ça ne met pas seulement des éléments objectifs en jeu.

Posté en tant qu’invité par La grave:

La gestion de ce genre de décision n’est jamais facile. Tu as entièrement raison

Je n’était pas allé à la Grave samedi pour plusieurs raisons :

  • N’étant pas sur place, je n’étais pas capable d’évaluer les quantités de neiges réellement tombées dans la semaine et plus précisément vendredi. Je ne vais pas dans Caturgeas le lendemain d’une chute de neige sans connaitre précisément (par moi même ou par une personne que je connais bien) les conditions.
  • Je savais que ça allait être blindé de monde. J’ai horreur de ces débuts de saisons où les cascades classiques ressemblent aux Vallons de la Meije le dimanche après une chute de poudre. Beaucoup trop dangereux : sur accident par le nombre + un jugement faussé par le nombre.

Posté en tant qu’invité par avalanche38:

[quote=« Rozenn, id: 1095821, post:16, topic:105409 »]Je précise que la tassement dont je parle (oui, les températures sont restées froides) a été constaté par un guide du coin. C’était selon lui visible à l’oeil nu. J’ai considéré ça comme une info fiable. Nous avions repéré la cascade le samedi soir, il n’y avait aucune coulée au pied, les personnes qui l’avaient gravie n’en avait également pas été témoins.

est-ce que quelqu’un pourrait apprécier mon raisonnement logique qui consistait finalement à considérer que le risque dimanche ne pouvait pas être plus élevé que la veille, voire pouvait être moindre.[/quote]

Pour ce qui est du tassement visible a l’oeil nu j’ai du mal a voir comment ça aurait pu arriver vu que les températures ne sont guère remontées…

L’absence de coulée au pied est plus inquiétante qu’autre chose! au moins si c’était partit y en aurais toujours moins au-dessus de la tête.

Ton raisonnement est tout a fait compréhensible (comme dans la plupart des accidents) mais n’est pas appréciable car erroné.

Voilà je dis pas sa pour faire une moralisation a 2 balles mais même si la saison est courte si on veut pouvoir en faire d’autreS et éviter des drames faut savoir attendre. J’ai du mal a comprendre cette attitude de toujours vouloir aller trop vite pourtant je suis jeune et affamé, je veux passer le proba en plus donc j’ai vraiment hâte d’aller taper dans le glaçon mais samedi on a été a la grave on a vu que ça le faisait pas on a fait demi-tour et on a fait autre chose.

Posté en tant qu’invité par Man 555:

[quote=« grimpouille, id: 1095762, post:14, topic:105409 »]Bonjour,
je suis entièrement d’accord avec « La grave » !!!
D’ailleurs je suis stupéfait de voir que « Le délire du chacal » a été également faite ce dimanche 5/12 …
une cascade décrite, dans le topo, comme « très exposée aux avalanches » !!!
Avec les grosses quantités de neige récentes et le gros redoux de ce dimanche, je pense que les risques étaient relativement élevés …
Je trouve qu’il y a pas de gens qui joue « à la roulette russe » !!![/quote]

Effectivement… de plus en plus stupéfiant… :lol: :lol:

Le Délire du Chacal : si on poursuit dans Total Chacal, on se rend aisément compte de l’expo aux avalanches, puisqu’on remonte, entre ressauts de glace, DEUX LARGES pentes de neige RAIDES (environ 40/45°) et LONGUES (de 100 à 200m à peu près), qui accumulent de la neige, et qui sont de véritables réservoir de futures avalanches…

Pour Caturgeas, idem, le risque vient des structures en glace du haut, exposées au soleil, qui subissent des chocs thermiques tous les jours, et qui en décrochant dans les couloirs sommitaux déclenchent…
Ne pas oublier aussi que lors d’un refroidissement/redoux, que des tensions apparaissent dans les structures : celles-ci mettent deux à trois jours à se stabiliser.
Les conditions idéales pour Caturgeas, c’est quand le ciel est couvert, sans soleil.

Enfin bon, le risque existe toujours mais ces sorties dans la combe de Malaval ces premiers temps…

Et quand on y est à 30 personnes là c’est carrément la c… absolue.

+1

Sauf si tu es au dessus de tous les autres, et que tu ne redescends pas en rappels.