4 morts au mont blanc Samedi 7 septembre 2024

C’est tout de même très classique que cela s’avance d’un demi journée, voir plus, par rapport aux prévisions. Il me semble qu’il était prévu que le mauvais arrive. Il est arrivé plus fort et plus vite mais j’ai en tête que le basculement météo était prévu. La météo locale est importante mais la vision globale est également importante pour les grandes tendances et anticiper l’incertitude sur les prévisions qui ne restent que des prévisions.

Sur un objectif sérieux (pour son niveau) et engagé, la sécurisation à minima de la météo passe souvent par 1 jour minimum de marge sur l’arrivé du mauvais. Même avec 1 journée de marge, il suffit d’avoir un soucis avec un bivouac non prévu et le mauvais qui avance de 24h pour être planté.

Pas la peine de penser ascension du Mont Blanc et par des étrangers.
L’accidentologie en matière d’avalanche est bien fournie en exemples de situations où la logique aurait été de renoncer mais on a continué quand même (amateurs, pros, expérimentés, etc…). Les choses ne sont donc pas si simples, et encore plus quand on vient de très loin avec le sommet pour but.
Du reste, on oublie trop souvent la proximité entre Chamonix et le sommet du Mont Blanc; passer si « vite » de 1000 mètres à près de 5000 (et oui, 4800 c’est plus près de 5000 que de 4000), c’est pas anodin, notamment pour la météo. Ce qui semble « un peu » perturbé vu du bas correspond à un enfer là-haut.
Il est dommage que point de vue médias, on mélange un peu les décès récents sans faire de distinction entre les chutes de pierres dans le couloir du Goûter, la cordée qui a dévissé en haut du Gervasutti et ces 2 cordées sous le sommet du Mont Blanc.

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La balise nivose des Aiguilles Rouges indiquait moins de 5°C et une pointe de vent à 50 km/h le samedi. 2500m plus haut, ça devait probablement être proche des -10°C avec plus de vent. Les températures ne sont pas remontées depuis samedi.
Rien d’exceptionnel pour la saison et l’altitude, mais arrêté mouillé sans pouvoir s’enterrer et en l’absence de vêtements chauds, ça doit être rapidement compliqué.

Edit les températures étaient de -7°C à - 10°C au col Major avec des rafales de vents à 50 km/h au Couvercle pour le samedi 8.

Il faut préciser aussi qu’il y avait un effet de foëhn violent sur la crête frontière, ça soufflait jusqu’en vallée samedi matin.

Je suis très étonné par ton message
Samedi matin en effet il faisait beau avec un vent soutenu en vallée et des rafales a la sortie de la mer de glace par contre en altitude le vent était très violent ca fumait sévère sur l’arete des bosses d’autre part la meteo était sans equivauque quand a l’arrivée du mauvais dans l’aprèm
Autant le tacul relativement a l’abris en versant nord pouvait s’envisager( le sommet plus aleatoire vu comment ça turbinait )autant passer le cap du maudit
n’était certainement pas une bonne idée, au col de la brenva ça devait être l’enfer
La seule option restante était les corridor qu’ont empruntes les 2 coreens miraculés qui devaient être épuisés puisqu’il n’ont pas pu pousser jusqu’aux grands mulets a 1h00 de la et ont du bivouaquer au pied des corridors
Ici dans la vallee apres l’échec de les récupérer dimanche matin il était clair malheureusement que c’était sans espoir
On peut tout a fait comparer ce drame a ceux de la haute route en y rajoutant de l’altitude et donc des conditions encore plus severes
RIP

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Oui c’est vrai que j’avais sous estimé le vent en haut (par contre en bas ???, en tout cas je n’en avais presque pas à Bellachat) , je viens de m’en rendre compte en regardant mieux mes photos ça soufflait fort là-haut. Par contre même en fin d’après-midi de samedi c’était dégagé jusqu’au mur de la côte (j’ai même fait des photos du ciel étoilé plus tard, le sommet du Mont-Blanc était dans les nuages mais on voyait bien le Maudit). Ils ont dû vouloir insister malgré le vent, mais je me garderai bien de porter un jugement sur leur décision. Et quoiqu’il en soit c’est toujours triste.

Oui toujours triste
Petite précision quand tu as un phénomène de foehn sur le massif du mont blanc
Tu as un fort vent aux bois venturi avec la mer de glace et il s’attenue en descendant vers les Houches donc normal que tu ne l’ais pas ressenti,par contre en altitude ça peu être vraiement violent

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j’ai des amis qui bossent dans la météo depuis des décennies; tout a été fait pour que les hommes et femmes soient remplacées localement par des robots, l’information ne « monte plus » depuis la base; il me semble que les services météo seront de pire en pire et l’I.A. va encore accélérer leur chute !
D’où ces accidents idiots qui reviennent en montagne parce que les services n’avaient pas prévus ce très mauvais temps 48 h avant !..Scandaleux !

Impressionnant cette chute des températures, très triste pour ces amoureux de la montagne. En avril, en sortie au col du tour noir, j’ai été surpris car la température nominale n’était pas basse mais il y avait du foehn, le temps d’enlever les gants pour une bricole j’avais déjà l’onglée.

Desole mais tu es complètement a côté de la plaque
Les conditions météo étaient conformes avec les prévisions annoncée

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Et j’ajouterai que cet ete les privis ont ete en general plutot tres fiable pour le massif du Mont Blanc.

Si vous allez vous ballader en altitude, je vous conseille vivement le visionnage du reportage de la RTS sur le drame du Pigne d’Arolla en 2018. Le plan « ça va passer avant l’arrivée du mauvais temps » c’est un grand classique des accidents de montagne, en particulier dans les zones de foehn où on passe du beau au très mauvais en moins d’une heure.
Dans ces situations, avec la combinaison vent-froid-absence de visi, si tu n’as pas la possibilité de t’enterrer tu as très peu de chance de t’en tirer vivant.

Je crois que c’est son « humour » habituel

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C’est ce qui nous est arrivé il y a une bonne vingtaine d’années en faisant le Mont Blanc par les 3 monts.
La météo n’annonçait le mauvais temps que pour le lendemain…mais c’etait sans compter la formation du bonnet d’âne sur le sommet!

Il faisait grand beau jusqu’au sommet du mur de la côte. Le vent avait commencé à se lever quand on était au col de la Brenva. Une fois que le bonnet commence à se former ça va très vite : brouillard, vent très violent (les rafales nous déséquilibrent alors qu’on est de bon gabarits), projections de neige, baisse très forte de la température.

Nous sommes tout de même passés par le sommet pour redescendre par l’arrete des bosses puis le dôme du goûter. On s’est dit qu’à notre rythme ça passait et ça serait moins long que faire demi tour par les 3 monts et moins compliqué si le temps se gâtait plus. Au passage, on a récupéré une cordée d’italiens complètement perdus et épuisés errants dangereusement dans les premières pentes de la descente des bosses. A vue de nez, sans nous, ils avaient une grande chance d’y passer.

A mon avis, ce qui nous a sauvé :
1- une maîtrise parfaite du combo boussole/alti + connaissance du terrain de la part du Padre (pas de gps à l’époque)
2- une très bonne condition physique de la cordée
3- certainement un peu de chance aussi

Au final, on a retrouvé un peu de visibilité au col du goûter puis re-brouillard jusqu’au refuge et on s’en est sorti avec de petites gelures sur le côté au vent du visages et 2 galettes pour ma part (brouillard + altitude = nausées pour moi).

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Ca semblerait effectivement en partie lié au système idéologique. Même si l’article est un peu rapide, c’est intéressant, et pourrait expliquer ces différences culturelles. Le renoncement, y compris en montagne, ne doit pas beaucoup s’intégrer dans une culture du héros au service de la patrie.

Les individus de sexe masculin font moins attention à leur santé, persuadés qu’un « vrai homme » ne se plaint pas, et coupe du bois à la hache torse nu sous la neige, en gros. L’image est caricaturale, mais les chiffres montrent que dans les années 1960, la mortalité masculine a commencé à augmenter dans tous les pays socialistes, où les normes idéologiques ont eu tendance à privilégier les intérêts de la société au détriment du bien-être individuel, promouvant l’héroïsme masculin.

Pourtant on ne compte plus les secours et les paumés (et donc les décès) entre le Dôme et le refuge du Goûter. Le seul avantage c’est que si vraiment ça se gâte pendant que tu descends par l’arête des Bosses, tu peux te réfugier à Vallot.

Tout à fait, le refuge Vallot faisait partie de l’équation. De même le fait qu’une fois arrivé au refuge du goûter, soit on peut squatter en cas de très gros mauvais temps, soit on peut « facilement » descendre au nid d’aigle même en plein brouillard.

en 79, j’arrivais de la face Nord de la Bionnassay et on a pris du gros mauvais temps au dôme, on ne voyait plus rien à 5 m avec vent, grésil, etc. puis on a suivi des traces de pipi qui en fait tournaient en rond…pour finir, j’ai décidé de stopper et de creuser un igloo en attendant le lendemain…1 h après une trouée est arrivée et en fait, je creusais à 30 m du refuge Vallot !..Ouf !

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Oui effectivement ce passage est paumatoire mais attention, je n’ai pas dit que c’était la seule possibilité pour nous ce jour là et que nous avions forcément pris la meilleure « objectivement ». C’est juste que compte tenu du fait que :

  • la « courte » distance jusqu’à Vallot puis Goûter comparativement au retour par les 3 monts, ce fût notre choix de poursuivre.

Le récit était surtout pour illustrer le fait que le mauvais temps peut arriver très vite alors qu’il fait encore beau ailleurs sur le massif et donner des conditions « extrêmes » en peu de temps vers le sommet du Mont Blanc et qu’on peut donc vite se faire piéger.
La sortie du « piège » dépendra alors grandement de l’expérience de la cordée…

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