4 morts au mont blanc Samedi 7 septembre 2024

Aie :sleepy:

malheureusement, tu peux mettre autant d’infos tristes sur le sujet et sur le Mont Blanc, ça ne changera rien à l’accidentologie locale !
Maintenant on a de super mĂ©tĂ©os locales qui fonctionnent bien, avec Internet on sait tout sur tout, les alpinistes sont super Ă©quipĂ©s (et pas que grĂące au V.C. !), pourtant entre le « facteur humain » et la Nature, c’est Dame Nature qui dĂ©cide !

Paix Ă  leur Ăąme et vive la montagne !

Il est certain que venant de CorĂ©e, si il y a « une petite fenĂȘtre mĂ©tĂ©o possible sur un des modĂšles », on va se prĂ©cipiter dessus.

Dans les facteurs de risque (aide Ă  la dĂ©cision) il n’y a pas toujours des cases :

  • Je viens de loin.
  • Je ne viendrai plus jamais ici de ma vie.
  • J’ai payĂ© cher.
  • J’ai payĂ© des arrhes (donc non remboursable)
  • 

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C’est effectivement un Ă©lĂ©ment Ă  prendre en compte et Ă  avoir en tĂȘte quand on est sois-mĂȘme dans cette situation, mais la prĂ©sence d’une cordĂ©e Italienne amĂšne Ă  relativiser cet Ă©lĂ©ment dans le cas prĂ©sent.
Par respect pour eux, et ne connaissant pas la mĂ©tĂ©o annoncĂ©e sur ce crĂ©neau je ne polĂ©miquerais pas, mais quelqu’un sait quel itinĂ©raire Ă©tait envisagĂ© ?

Les 3 monts. Il faisait beau le matin

J’ajoute les congĂ©s qu’il n’y a pas dans tous les pays, et la honte au retour au pays si tu as Ă©chouĂ© (je ne sais pas si ça joue pour une ascension dans les alpes, mais en expĂ©dition pour les CorĂ©ens en gĂ©nĂ©ral, ça joue clairement, je l’ai vĂ©cu au Manaslu en 2010), ça peut jouer


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En plaine et sur la base des pictos de MĂ©tĂ©o-France, c’était relativement clair qu’un front pluvieux allait passer avec une baisse des tempĂ©ratures. Par contre l’intensitĂ© de la pluie de dimanche a un peu surpris.

C’est effectivement beaucoup plus facile de renoncer qd on est Ă  cotĂ©, qu’on peut revenir une autre fois, ou que cela ne coute pas trop cher.

La connaissance, comprĂ©hension de la mĂ©tĂ©o locale est Ă©galement un Ă©lĂ©ment dĂ©terminant qd on dĂ©cide de passer dans un crĂ©neau serrĂ©. Ca ne doit pas non plus aider si on n’est pas totalement fluent dans la langue.

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Je suis trÚs étonné de ce que je lis.
On vient de loin, dc on se rue sur le crĂ©neau mĂ©tĂ©o. Au pĂ©ril de sa vie ? nombreux sont les gens Ă  aller faire de l’alpi au bout du monde et qui heureusement savent renoncer


La honte qd on revient ds le pays.
Heu
 pour une classique sur le Mt Blanc ? La honte de quoi, de faire demi tour devant le mauvais temps ?
MĂȘme pour une 1Ăšre, je ne vois aucune honte Ă  avoir, ce serait fiertĂ© bien mal placĂ©e


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C’est simplement la rĂ©alitĂ©. Quand on va loin, que cela coute cher et qu’on ne reviendra pas pour une nouvelle tentative, on a toujours plus la pression pour passer qu’en Ă©tant Ă  cotĂ© de chez soi.
Ceci Ă©tant dit, la capacitĂ© Ă  renoncer va Ă©galement dĂ©pendre beaucoup de la personne et de la culture. Mais on ne peut pas nier que c’est plus facile de renoncer sur des petits objectifs Ă  cotĂ© de chez soi que pour un « gros » objectif dans sa carriĂšre d’alpiniste (mĂȘme si c’est la voie normale facile du Mont Blanc) Ă  l’autre bout de la planĂšte.

Je l’ai Ă©galement observĂ© au Japon et en Russie. Notre mentalitĂ© judĂ©o-chrĂ©tienne-europĂ©enne-asseptisĂ©e ne nous permet peut-ĂȘtre pas de le comprendre ou de l’admettre.
Pour les japonais que j’ai cĂŽtoyĂ© lors de l’ascension du Fuji, renoncer ne s’envisage mĂȘme pas. J’étais au refuge sous le sommet aprĂšs mon ascension de la veille (je tenais Ă  « vivre » une soirĂ©e et nuit en refuge Ă  cet endroit), dehors Ă  4 heures du mat’, c’était le dĂ©luge, mais ils sont tous partis, avec des accoutrements incroyables : un vrai spectacle. Pour moi, la descente a Ă©tĂ© une opĂ©ration piscine dĂšs les premiers pas, le mauvais temps ayant durĂ© toute la journĂ©e.
Pour les russes, aussi bien Ă  l’Elbrus que dans les monts SaĂŻan en SibĂ©rie, c’est plus une forme d’inconscience et d’invincibilitĂ©, voire de trompe-la-mort qui les animent, au point d’ĂȘtre capables de poursuivre vers le sommet sans se poser de question mĂȘme si le mauvais temps ou la nuit sont lĂ . Et bien sĂ»r avec un accoutrement que n’aurait pas reniĂ© nos Anciens dans les annĂ©es 50’.
Quant Ă  moi, renoncer Ă  100 m du sommet de l’Ojos Del Salado pour cause de neige, ça fait sacrĂ©ment mal au c
, au point d’y revenir l’annĂ©e suivante.

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Par rapport Ă  la « honte » je sais pas trop. Mais le biais induit par le cout/effort du trajet incitant Ă  tenter le coup mĂȘme dans des conditions merdiques est bien rĂ©elle. Je l’ai constatĂ© mĂȘme en revenant Ă  Grenoble depuis Londres pour faire de la montagne avec mes amis dans le coin, donc ça me choque pas que des gens prennent des mauvaises decisions en arrivant de 10 fois plus loin.

Ou une Ă©valuation diffĂ©rente de la « valeur » d’une vie humaine. La Russie, SoviĂ©tique ou non, semble tout de mĂȘme avoir une approche culturelle historique du sujet se rapprochant de celle de la France de WW1.

Par ailleurs, il y a probablement une certaine habitude Ă  un climat rude.

C’est globalement vrai, mais ce week-end j’étais Ă  Cham: vendredi soir il faisait beau, samedi toute la journĂ©e aussi, il y avait l’ñne sur le Mont-Blanc et des passages nuageux qui n’avaient pas l’air bien terribles. L’article me semble un peu douteux Ă  ce sujet. Et ils parlent du col de la Brenva qui dans l’ensemble Ă©tait dĂ©gagĂ©, j’ai fait des photos l’aprĂšs midi. Ils disent aussi « vers 4100 m pas loin du col de la Brenva », si c’est vrai c’est qu’ils sont sortis de l’itinĂ©raire. Ensuite dimanche matin au lever du jour il faisait beau, Ă  8 heures tout Ă©tait pris Ă  10 heures il pleuvait, c’est allĂ© super vite, plus vite que ce que je voyais Ă  la mĂ©tĂ©o. Et lundi c’était complĂštement pourri.

Edit: afin d’éviter toute interprĂ©tation farfelue de mon propos (d’autant plus que le petit dĂ©calage que j’ai constatĂ© ne concerne pas le samedi), je ne critique absolument pas les prĂ©visions mĂ©tĂ©o, j’ai toujours pensĂ© que mĂȘme en cas d’erreur de prĂ©vision l’alpiniste reste responsable de ses actes et n’a aucun reproche Ă  faire aux prĂ©visionnistes.

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C’est tout de mĂȘme trĂšs classique que cela s’avance d’un demi journĂ©e, voir plus, par rapport aux prĂ©visions. Il me semble qu’il Ă©tait prĂ©vu que le mauvais arrive. Il est arrivĂ© plus fort et plus vite mais j’ai en tĂȘte que le basculement mĂ©tĂ©o Ă©tait prĂ©vu. La mĂ©tĂ©o locale est importante mais la vision globale est Ă©galement importante pour les grandes tendances et anticiper l’incertitude sur les prĂ©visions qui ne restent que des prĂ©visions.

Sur un objectif sĂ©rieux (pour son niveau) et engagĂ©, la sĂ©curisation Ă  minima de la mĂ©tĂ©o passe souvent par 1 jour minimum de marge sur l’arrivĂ© du mauvais. MĂȘme avec 1 journĂ©e de marge, il suffit d’avoir un soucis avec un bivouac non prĂ©vu et le mauvais qui avance de 24h pour ĂȘtre plantĂ©.

Pas la peine de penser ascension du Mont Blanc et par des Ă©trangers.
L’accidentologie en matiĂšre d’avalanche est bien fournie en exemples de situations oĂč la logique aurait Ă©tĂ© de renoncer mais on a continuĂ© quand mĂȘme (amateurs, pros, expĂ©rimentĂ©s, etc
). Les choses ne sont donc pas si simples, et encore plus quand on vient de trĂšs loin avec le sommet pour but.
Du reste, on oublie trop souvent la proximitĂ© entre Chamonix et le sommet du Mont Blanc; passer si « vite » de 1000 mĂštres Ă  prĂšs de 5000 (et oui, 4800 c’est plus prĂšs de 5000 que de 4000), c’est pas anodin, notamment pour la mĂ©tĂ©o. Ce qui semble « un peu » perturbĂ© vu du bas correspond Ă  un enfer lĂ -haut.
Il est dommage que point de vue médias, on mélange un peu les décÚs récents sans faire de distinction entre les chutes de pierres dans le couloir du Goûter, la cordée qui a dévissé en haut du Gervasutti et ces 2 cordées sous le sommet du Mont Blanc.

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La balise nivose des Aiguilles Rouges indiquait moins de 5°C et une pointe de vent Ă  50 km/h le samedi. 2500m plus haut, ça devait probablement ĂȘtre proche des -10°C avec plus de vent. Les tempĂ©ratures ne sont pas remontĂ©es depuis samedi.
Rien d’exceptionnel pour la saison et l’altitude, mais arrĂȘtĂ© mouillĂ© sans pouvoir s’enterrer et en l’absence de vĂȘtements chauds, ça doit ĂȘtre rapidement compliquĂ©.

Edit les températures étaient de -7°C à - 10°C au col Major avec des rafales de vents à 50 km/h au Couvercle pour le samedi 8.

Il faut prĂ©ciser aussi qu’il y avait un effet de foĂ«hn violent sur la crĂȘte frontiĂšre, ça soufflait jusqu’en vallĂ©e samedi matin.

Je suis trÚs étonné par ton message
Samedi matin en effet il faisait beau avec un vent soutenu en vallĂ©e et des rafales a la sortie de la mer de glace par contre en altitude le vent Ă©tait trĂšs violent ca fumait sĂ©vĂšre sur l’arete des bosses d’autre part la meteo Ă©tait sans equivauque quand a l’arrivĂ©e du mauvais dans l’aprĂšm
Autant le tacul relativement a l’abris en versant nord pouvait s’envisager( le sommet plus aleatoire vu comment ça turbinait )autant passer le cap du maudit
n’était certainement pas une bonne idĂ©e, au col de la brenva ça devait ĂȘtre l’enfer
La seule option restante Ă©tait les corridor qu’ont empruntes les 2 coreens miraculĂ©s qui devaient ĂȘtre Ă©puisĂ©s puisqu’il n’ont pas pu pousser jusqu’aux grands mulets a 1h00 de la et ont du bivouaquer au pied des corridors
Ici dans la vallee apres l’échec de les rĂ©cupĂ©rer dimanche matin il Ă©tait clair malheureusement que c’était sans espoir
On peut tout a fait comparer ce drame a ceux de la haute route en y rajoutant de l’altitude et donc des conditions encore plus severes
RIP

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Oui c’est vrai que j’avais sous estimĂ© le vent en haut (par contre en bas ???, en tout cas je n’en avais presque pas Ă  Bellachat) , je viens de m’en rendre compte en regardant mieux mes photos ça soufflait fort lĂ -haut. Par contre mĂȘme en fin d’aprĂšs-midi de samedi c’était dĂ©gagĂ© jusqu’au mur de la cĂŽte (j’ai mĂȘme fait des photos du ciel Ă©toilĂ© plus tard, le sommet du Mont-Blanc Ă©tait dans les nuages mais on voyait bien le Maudit). Ils ont dĂ» vouloir insister malgrĂ© le vent, mais je me garderai bien de porter un jugement sur leur dĂ©cision. Et quoiqu’il en soit c’est toujours triste.

Oui toujours triste
Petite précision quand tu as un phénomÚne de foehn sur le massif du mont blanc
Tu as un fort vent aux bois venturi avec la mer de glace et il s’attenue en descendant vers les Houches donc normal que tu ne l’ais pas ressenti,par contre en altitude ça peu ĂȘtre vraiement violent

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j’ai des amis qui bossent dans la mĂ©tĂ©o depuis des dĂ©cennies; tout a Ă©tĂ© fait pour que les hommes et femmes soient remplacĂ©es localement par des robots, l’information ne « monte plus » depuis la base; il me semble que les services mĂ©tĂ©o seront de pire en pire et l’I.A. va encore accĂ©lĂ©rer leur chute !
D’oĂč ces accidents idiots qui reviennent en montagne parce que les services n’avaient pas prĂ©vus ce trĂšs mauvais temps 48 h avant !..Scandaleux !