3000m en juin

Posté en tant qu’invité par chris:

Passionné de rando en montagne, j’ai gravi quelques sommets au delà de 3000m d’altitude. J’ai aussi eu la chance de faire une initiation alpinisme dans l’Oisans.

N’ayant pas les compétences pour pratiquer cette derniére activité, je me demandais si un randonneur relativement expérimenté comme moi pouvait tout de même gravir des sommets dits "de rando "au mois de juin par exemple alors que les névés subsistent encore et que le piolet et/ou les crampons doivent être indispensables.
Les risques sont-ils les mêmes qu’en alpinisme ?
Quels sont les sommets moins difficiles à cette période ?
Alpinistes, éclairez moi , merci d’avance

Posté en tant qu’invité par gilles:

A condition de marcher dans la neige plus ou moins profonde (plus ou moins molle ou dure selon l’heure) voici qqes. idées de randos :

  • le Vieux Chaillol 3163 m

  • le Goléon (avec un brin d’escalade niveau II) 3427 m

  • le Pic du Mas de La Grave 3020 m

  • le refuge adèle Planchard 3173 m

  • le col du clot des Cavales 3158 m depuis l’Alpe du Villar d’Arène

  • le col du Replat de la Selle 3200 m et des poussières, depuis la Bérarde via le ref. du Chatelleret

  • le mont Thabor

  • la Levanna orientale 3600 m environ se fait très bien aussi depuis le ref. du Carro

Plus tard en saison ces sommets sont + ou - secs, mais la marche c’est dans la caillasse !

Posté en tant qu’invité par Phil:

Salut Chris

Drôle de question : les « risques en alpinisme » sont variés, en fonction du temps qu’il fait, du temps qu’il a fait (« les fameuses conditions »), et evidemment, du sommet/itinéraire que tu envisages; c’est pourquoi on utilises une échelle de cotation.
S’il s’agit d’un sommet rando un peu « précoce », les risques sont globalement ceux de la rando, augmentés éventuellement du risque de glissade sur les éventuels névés. Dans ce cas il est effectivement judicieux de se munir d’un piolet et de crampons légers, en alu, au cas où.
En cas de glissage, pour s’arrêter avec un piochon, il faut aussitôt se retourner sur le ventre, en évitant de planter les pieds pour ne pas rouler-bouler, et planter le la lame du piolet, une main tenant le manche, l’autre sur la tête du piolet.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

  • le col du Replat de la Selle 3200 m et des poussières

Il existe le Vallon de la Selle, le Col du Plat, le Col du Replat, les Têtes du Replat, le Plat de la Selle, L’Aiguille du Plat de la Selle, mais pas le Col du Replat de la Selle :-))

Comme 3000 classique, il y a le Rochail: le versant W est bien déneigé en juin (c’est sûr que ça dépend: début ou fin juin ?).

Des sommets à plus de 3000m facilement accessibles en juin, il y en a plein. Des parcours de crête permettent parfois d’éviter complètement la neige (même en plein hiver parfois).
Les risques ne sont pas pires qu’en été: les névés sont juste plus étendus, ce qui peux être intéressant pour la descente. C’est sûr que si on est obligé de monter ou traverser un névé raide, des crampons et des batons ou piolet peuvent être utiles (voire indispensable). Mais en choisissant son sommet et son itinéraire, on ne peut avoir à traverser que des névés débonnaires en fond de vallon.

Posté en tant qu’invité par p’tetbenquoui:

je ne vois pas de pb, surtout si tu as une bonne expérience de le montagne. ça reste de la neige, rien à voire avec les dangers objectifs rencontrables sur glaciers (ponts de neige, crevasses…)

de plus, suivant l’heure à laquelle tu vas passer, crampons et piolets peuvent rester à la maison, marcher dans la neige ramollie ne posant pas de pb autres que de te tremper les pieds ;-))

mais il est vrai que de les avoirs sur soi ne nuit pas et apporte en peu plus de sécurité.

à mon avis, un seul « risque » (en plus d’une glissade avec les conséquence qu’elle peut avoir : barre de rocher, brulure si un peu de glace…) : il arrive parfois qu’en fin de saison, du au ruissellement, les névés se « creusent » par en dessous et que tu passe au travers, ce qui n’est pas vraiment terrible…

mais bon, c’est pas très fréquent et relativementn bien évitable avec un peu de bon sens !!

dernière chose : réfléchi bien quand aux crampons alu : pratiques car légers dans le cadre d’une utilisation occasionnelle, tu seras vite limité si tu veux les utiliser en alpi -ce qui semble te tenter- : légers mais fragiles, on ne peut pas tout avoir…

profites en bien, david.

Posté en tant qu’invité par PicLoup:

chris a écrit:

Quels sont les sommets moins difficiles à cette période ?

La Font Sancte depuis le val d’escreins (guillestrois)!

J’ai essayé cette année en juillet, quelques jours après un bon orage… c’était la daube (sale couloir d’éboulis schisteux à 45°): le but!

c’est décidé, j’y retourne l’année prochaine, en mai ou en juin! le couloir sera sûrement meilleur avé le névé…

Posté en tant qu’invité par Hydra:

Salut Chris,

Pour ajouter mon grain de sel, je dirai que :

  • il ne faut pas confondre FACILITE et DANGER : tu peux traverser un petit névé débonnaire, mais qui surplombe une barre rocheuse. Il faut que tu te méfie de la neige selon son état (glacée ou gelée ), de l’inclinaison (raide ou tranquille), de l’exposition (névé sur un surplomb ou sous un couloir…)

  • si tu taquines les 3000, tu peux chatouiller l’alpinisme : l’alpinisme commence là où s’arrête la Rando : quand tu sors la corde et les Crampons. N’hésites pas à te jeter à l’eau en passant une annonce sur ce site en précisant bien ton niveau. Tu verras quels plaisirs on peut retirer d’une aurore lumineuse sur un beau glacier…

Bonne course

Posté en tant qu’invité par chris:

Merci pour tous vos conseils !
Je pense que je vais choisir un sommet pas trop pentu d’une part, et d’autre part il faudrait le gravir sans neige pour évaluer le tracé et la difficulté. Le mieux serai aussi d’avoir un refuge à proximité pour pouvoir demander les conditions avant de s’aventurer.

Hydra, merci pour ta vision poétique du lever du soleil. Justement dans un topo guide IGN, il est décrit la rando pour aller voir le lever du soleil sur le mont pelat (Mercantour). Je pourrais peut être coupler ça avec la marche dans la neige vu que le départ de la rando est conseillé à 4h de mat ! donc crampons conseillés ! Toutefois la partie terminale est assez pentue, donc à voir.

Pic loup, j’ai déjà entendu parler de la course pour la fond sancte, mais partir avec un guide est nécessaire pour ce sommet, vu la difficulté. Je pratique l’escalade mais je n’ai jamais grimpé en montagne, avec des friends, des coinceurs etc…

Combien faut-il de courses ou de temps de pratique avant de partir sans guide en alpinisme ?

Posté en tant qu’invité par strider:

chris a écrit:

Combien faut-il de courses ou de temps de pratique avant de
partir sans guide en alpinisme ?

rien à voir, en fait…tu peux 10 courses avec différents guides et ne jamais apprendre l’autonomie…
là t’as deux solutions, t’as un guide que tu connais bien, que tu apprécies et qui va t’apprendre expressément l’autonomie mais pour cela faut éviter les courses collectives( où on n’apprend pas grand chose car le guide s’occupe de la sécurité tous le monde et il y en a toujours qui ont du mal à suivre), donc cela revient cher en individuel mais sur une course très instructive comme l’arête s du rateau E cela peut aider beaucoup.
l’autre solution moins couteuse est de faire un stage et de préférence en 2 semaine (6000F) là tu apprends directement l’autonomie encadré par le même guide pendant deux semaines, cela marche bien en général, tu vas faire de l’école de rocher et de glace, plusieurs fois, de la falaise, du rappel, des courses de neige et de rocher, voire du bloc à l’occase et surement une école de mouflage et autre manips de corde complexe. Avec un stage comme ça tu peux débuter en autonomie mais en commençant sur des trucs pas soutenus (ni engagé mais l’un ne va pas sans l’autre) et en bonne condition, l’assurance viendra ensuite avec la pratique…après si tu te sens bloqué lorsque tu décides de faire des courses soutenues et engagées (genre D) tu peux faire un stage de perfectionnement qui te donnera plus d’assurance et donc de bonheur en montagne…les stages se font à l’UCPA et au CAF mais aussi montagne de la Terre et des bureaux des guides comme la compagnie du mont blanc etc…

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Pic loup, j’ai déjà entendu parler de la course pour la fond
sancte, mais partir avec un guide est nécessaire pour ce
sommet, vu la difficulté. Je pratique l’escalade mais je n’ai
jamais grimpé en montagne, avec des friends, des coinceurs
etc…

Pour la font sancte, tu auras plus besoin de crampons et de chaussures résistants aux éboulis que de friends…
Et ne crois pas qu’il y a un ordre de difficulté : en hiver, plus difficile qu’au printemps, plus difficile qu’en été. Pour ce couloir, c’est bien plus facile, agréable et moins exposé aux chutes de pierres lorsqu’il est enneigé (printemps voir hiver à ski) que lorsqu’il est en ébouli instable… Un itinéraire n’est pas difficile en soi, il est difficile par rapport à ses capacités.

Combien faut-il de courses ou de temps de pratique avant de
partir sans guide en alpinisme ?

Ben 0, suffit de pouvoir évaluer ses capacités pour ne pas s’engager dans qqch de trop difficile pour soi, ou renoncer assez tôt si on est quand même parti dans qqch de trop difficile (c-à-d qu’on s’est loupé lors de l’étape d’avant: l’évaluation de la difficulté de la course avant de partir).
Mais ça, tu sais le faire normalement, ce n’est pas propre à l’alpinisme…

Posté en tant qu’invité par XR:

Il n’y a pas d’escalade au couloir nord ouest de la font sancte, c’est juste un couloir d’éboulis à faire quand il est en neige (prévoir crampons légers).

Posté en tant qu’invité par chris:

Ok, je vais voir sur les topos pour l’itinéraire pour l’année prochaine. J’ai aussi le bouquin « 3000m deans les alpes du sud » qui décrit la course.
Mais il y a deux sommets je crois à la fond sancte ?

Posté en tant qu’invité par typloum:

Salut,

Je suis à peu près dans la même situation que toi.

Tu peux aussi tenter le col du Monetier dans la voie N des Agneaux. Magnifique et pas indispensable d’être accompagné. Mais il faut des crampons et un piolet;
Tu as aussi le Gioberney, côté Valgaudemard, tranquille, plus technique de l’autre côté parait-il.
Le Grand Galibier, la Tête des Toillies, le Pic Coolidge, le Viso (je le ferais pas tout seul celui là)
Et puis il y a des gars bien sur ce forum qui m’ont a mené à Faurio, aux Agneaux. Essaies de te trouver un partenaire patient. Moi en rando ça me fait plaisir de refaire certains trucs juste pour les faire découvrir à d’autres, à ma copine. C’est toujours sympa de voir un sourire à l’arrivée.

Posté en tant qu’invité par fab:

il fallait faire le Sommet Sud par sa magnifique arète ouest longue de 800 m.
Quant au Sommet Nord, par le couloir Nord-Ouest, il faut le faire en Mai-Juin effectivement lorsqu’il est enneigé et stabilisé. En plein été c’est une galère sans intérêt à la limite du dangereux.

chris a écrit:

Quels sont les sommets moins difficiles à cette période ?

La Font Sancte depuis le val d’escreins (guillestrois)!

J’ai essayé cette année en juillet, quelques jours après un bon
orage… c’était la daube (sale couloir d’éboulis schisteux à
45°): le but!

c’est décidé, j’y retourne l’année prochaine, en mai ou en
juin! le couloir sera sûrement meilleur avé le névé…

Posté en tant qu’invité par fab:

N’hésite pas à faire le sommet sud de la Font Sancte, c’est une voie superbe, demandant un peu de sens de l’itinéraire.
Elle est parfaitement bien décrite dans le livre « 3000 sans frontière, Alpes du sud », sauf qu’il vaut mieux escalader le bastion sommital par la gauche dans un magnifique marbre rose (II-III), plutôt que dans la dalle de face (comme décrit dans le livre) aux petites vires remplies de petits éboulis piègeux.

En haute Ubaye, je peux te conseiller la Tête de Moïse, le Brec de l’Homme qui sont de jolie courses de plus de 3000 m accessibles.

Même chose en Queyras (Mortice, Traversée des crêtes de cristillan, Tête de la Cula, Tête de Longet, etc…)

Posté en tant qu’invité par chris:

typloum, quand tu parles du gioberney, tu penses au col ou au sommet ? La tête des Toilllies est un sommet magnifique vu du refuge de la blanche. Par contre, il y a bcp de « gaz » il me semble, faut que je voie le bouquin sur les 3000 des alpes du sud.
Je fais également découvrir à ma copine ou à des amis les endroits que je connais, notamment le Valgaudemar ; ils veulent tous y retouner !

fab, quand tu parles de la portion en II-III sur la fond sancte , ça sous entend quoi ? il y a des pitons ? sont ils éloignés ?

Posté en tant qu’invité par fab:

« fab, quand tu parles de la portion en II-III sur la fond sancte , ça sous entend quoi ? il y a des pitons ? sont ils éloignés ? »

Ce n’est pas du tout équipé, mais ça passe sans aucun problème en grosses et ça se désescalade également sans problème. il faut juste assurer un second de cordée depuis le haut, la corde n’est pas inutile.
Une personne à l’aise en escalade dans ce type de terrain n’a aucun problème, surtout que ce n’est pas bien long (biensûr comme souvent en montagne, la chutte est interdite).
Mais par contre c’est vraiment beau et la vue du sommet est à couper le souffle.

Posté en tant qu’invité par typloum:

Quand je parle du Giob c’est du sommet bien sur, 1700m de déniv pour s’arréter au col ?!!! en plus c’est tranquil, en 20mn t’y es sans matos

Posté en tant qu’invité par Sofie:

Je ne peux que conseiller le bouquin sur les 3000 m des Alpes du Sud (il y a vraiment de chouettes courses dessus) mais attention à la distinction entre randonnée pédestre et randonnée alpine (qui demande dans certains cas déjà des notions d’encordement comme pour les Toillies ou le Viso même si ces sommets peuvent se faire sans corde).
Un petit livre existe dans le même style mais avec des courses un peu plus faciles : je ne connais plus l’éditeur mais le titre est « Sommets sans corde » et l’auteur Pierre Maes; en fait, il y a un tome pour le Queyras et la Haute Ubaye et un plus axé sur le Briançonnais, les Cerces et les Ecrins. Les sommets sont plus accessibles (quoiqu’on y trouve aussi le Pic de Rochebrune, la Font Sancte, les Toillies…).
Pour la Font Sancte, je confirme que c’est un vrai calvaire en période estivale (et ça l’était déjà il y a 10 ans en juillet, ça parpinait déjà beaucoup à partir de 9-10h dans le couloir…).

Posté en tant qu’invité par chris:

C’est là où le bat blesse ; l’encordement. J’ai n’ai pas de notion sur ce plan là. Je pratique l’escalade sur des voies équipées proches, avec un niveau max dans le 5b en tête.
Je pense que je vais m’orienter vers un sommet ou un col avec un névé qui subsiste, dans un premier temps. Puis j’irai avec quelqu’un de plus expérimenté faire la fond sancte ou un autre.