« 200 millions pour les canons ?
Pour l’avenir de nos montagnes, investissons dans l’énergie humaine ! »
LETTRE OUVERTE de Mountain Wilderness
à Mrs Wauquiez et Chabert, Président et Conseiller spécial de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
A LIRE SUR :
www.politique-montagne.mountainwilderness.fr
ou dans le Dauphiné Libéré :
http://c.ledauphine.com/skichrono/2016/05/12/quelle-politique-pour-les-97-restant-des-territoires-de-montagne
200 millions pour les canons ? Lettre ouverte à Mrs Wauquiez et Chabert
Belle lettre, bravo et merci !
Je ne suis pas le dernier à contrarier la bien bien-pensance rêveuse ou idéaliste qu’il peut y avoir sur camptocamp quelques fois au sujet des problèmes écologiques. Mais là je soutiens et rediffuse pleinement cette lettre.
Bravo à Frédi et les autres.
(Presque) Tout est dit, en particulier au sujet d’une vision passéiste… On n’oubliera pas non plus les aspects clientélistes à l’égard de ceux qui profitent fort de cet or blanc sous perfusion de fonds publics.
Je ne peux qu’approuver, beau boulot !
Rappelons que le ratio du chiffre d’affaires de l’activité touristique est de l’ordre de 50% en hiver et 50% en été
Je suis surpris par ce ratio, quelle est la source ?
En effet, en nombre de nuitées dans les Savoie, c’est environ 60% pour l’hiver et 30% pour l’été.
Ainsi sur les 11 milliards d’euros dépensés en 2013 par les touristes dans nos montagnes, si 4,81 l’ont été en station, 6,13 l’ont été dans la montagne hors station
Que recouvrent exactement ces 6.13 milliards et où ?
Car rien qu’en Savoie-Mt Blanc le CA des domaines skiables est de 5.8 milliards € (2012) soit 19 % du PIB des 2 départements, c’est énorme.
Toutes les stats et chiffres sont ici:
Les initiatives écologiques de certaines stations:
Parmi les premières touchées par le réchauffement climatique, les stations s’activent depuis une dizaine d’années pour réduire leur empreinte environnementale. C’est désormais aux vacanciers de changer leurs habitudes pour accompagner cette démarche.
Je sais pas d’où viennent ces chiffres mais un restaurateur de megève me disais récemment qu’il faisait plus de chiffre l’été que l’hiver. Et il est en bas des pistes.
Y’a aussi des restaurants d’altitude qui ne fonctionnent que pendant les 4 ou 5 mois d’hiver et ça leur suffit pour l’année !
[quote=« Olivier-C., id: 1833517, post:6, topic:165126 »]Rappelons que le ratio du chiffre d’affaires de l’activité touristique est de l’ordre de 50% en hiver et 50% en été
Je suis surpris par ce ratio, quelle est la source ?
En effet, en nombre de nuitées dans les Savoie, c’est environ 60% pour l’hiver et 30% pour l’été.[/quote]
Quelques précisions :
-
le département de la Savoie est de loin le département qui a le plus fort écart de fréquentation en faveur de l’hiver.
-
Sur l’ensemble de Rhône Alpes en 2014, sur 144,1 millions de nuitées touristiques la fréquentation était à
41% en hiver (élargi à 5 mois),
52% en été (élargi à 5 mois)
et 7% l’automne (octobre, novembre)
http://pro.rhonealpes-tourisme.com/article/chiffres-cles-du-tourisme-en-rhone-alpes -
Isère Tourisme répartit ainsi le rapport été/hiver :
53% l’hiver,
47% l’été
http://pro.isere-tourisme.com/sites/default/files/minisite/pro/OBS/chiffres_cles_2015_1.pdf
Sur l’ensemble du Massif alpin et plus encore sur l’ensemble de la nouvelle région Auvergne Rhône Alpes, tous s’accordent sur un rapport de 50/50 voir même peut être supérieur en faveur de l’été.
Ces chiffres ont été présentés par Jean Berthier, délégué Montagne chez Atout France lors du Colloque du 5 février 2016 organisé par la CCI de l’Isère sur le thème : « Le tourisme dans le massif Alpin, bilans et perspectives »
Bon weekend
[quote=« fredi de Freydières, id: 1833543, post:9, topic:165126 »]- Sur l’ensemble de Rhône Alpes en 2014, sur 144,1 millions de nuitées touristiques la fréquentation était à
41% en hiver (élargi à 5 mois),
52% en été (élargi à 5 mois)
et 7% l’automne (octobre, novembre)[/quote]
Oui sur l’ensemble de la région mais qu’en est il pour la zone montagne elle même ?
Il est à remarquer:
De 1995 à 2013, la région Rhône-Alpes est passée de 130,6 millions de nuitées extrarégionales à 113,5 millions de nuitées.
La plus grande perte est observée sur la saison été élargie (5 mois, mai-septembre) qui en 19 ans, a perdu -14,6 de nuitées contre -2,7 millions en hiver.
Mais même si selon les “Carnets de route de la montagne” d’Atout France, publiés en 2010, il y a plus de nuitées en été qu’en hiver, c’est bien le CA qui importe pour avoir une idée de l’impact de l’hiver et qui motive les décisionnaires:
En termes de poids économique cependant, le rapport est bien en faveur de l’hiver, avec un chiffre d’affaires compris entre 7 et 10 milliards d’euros. “On considère que celui de l’été est moitié moindre, révèle Jean-Marc Silva. Rien que le coût des nuitées est de 60 € en moyenne l’hiver contre 35 € l’été.”
http://www.lenouveleconomiste.fr/dossier-art-de-vivre/montagne-en-ete-le-retour-en-grace-22005/
En CA, ce n’est donc pas du 50/50 mais environ 65% en faveur de l’hiver.
Je ne sais pas si ces futurs canons à neige sont justifiés, l’avenir climatique le dira, ce sera au mieux une prolongation pour les stations de basse altitude et les emplois qu’elles génèrent si le déficit en neige se confirme.
En période noël-nouvel an, ils ont permis de maintenir une activité ski mais c’était assez curieux de voir ces rubans blancs !
Il me semble que l’on parle en principe de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, et non de l’ancienne région Rhône-Alpes seule.
En Auvergne il y a aussi des zones classées en « montagne », donc il faudrait peut-être les prendre en compte dans les calculs (c’est ce que fait fredi). Ça expliquerait peut-être les incohérences apparentes?
En fait tu résonnes comme pour le nucléaire : investissements lourds, amortissement incertain et coût du démantèlement non inclus !
J’opposais l’ensemble de la région qui inclue villes et plaines aux seules zones montagne qui sont l’objet de cette discuss.
Comme le nucléaire ou les éoliennes offshore…
En termes économiques, il faut faire des paris sinon on laisse crever de suite les zones de moyenne montagne l’hiver.
Reste à voir si ces régions crèveraient effectivement ou pas, si on interdisait l’usage des canons à neige, et l’installation de nouvelles remontées.
Il y a aussi un pari possible dans ce sens, non ?
… sans prendre en compte les chiffres pour la partie Auvergne de la nouvelle région. Pourtant cette partie comporte aussi des zones de montagne et des zones de plaine, et possède peut-être des spécificités qui font pencher la balance.
Loin de la bataille de chiffres, on peut émettre quelques doutes sur cette bataille de survie. Il y a deja pas mal de petites stations, de petites installations qui ont fermé un peu partout cette dernière décennie. Chacune de ces petites fermetures a fait fermé le bistrot et le loueur de ski qui était à coté. C’est triste c’est sûr. Mais imaginez qu’on aurait pu subventionner la mise à niveau des équipements pour leur permettre de survivre il y a 10 ou 15 ans cela. En prétextant que la subvention permettait de sauvegarder l’économie et éviter les faillites et autres tristesses, ces stations auraient survécu quelques années, elles auraient même attiré ou perpétué d’autres investissements privés, appartements, commerces, influencé d’autres orientations professionelles etc… Pour finir 10 ou 15 après avec des stations qui de toutes façon produiraient des pistes de neige artificielles au milieu des pissenlits et ne feraient venir personne pour skier… Du temps et des millions gaspillés, pour à la fin de plus grosses faillites, plus d’immeuble à studio vides, de pylones qui rouillent, de saignées dans la forets, des gens ayant loupé leur reconversion professionnelle. Malgré tout les millions investit pour sauver les remontées, beaucoup de ces petites stations n’auraient pas survécu à moyen terme. Alors pourquoi en serait différent maintenant avec les suivantes sur la liste .
La rentabilité de ces petites stations était sûrement déjà problématique dès leur ouverture.
Aujourd’hui pour celles de moyenne montagne bien plus importantes, les enjeux économiques sont tout autre et quelle serait leur reconversion en hiver ? Ca explique que les décisionnaires, à tort ou à raison, essaient de tirer sur la corde.
Mais malgré les incertitudes, des projets sont toujours d’actualité comme l’arlésienne de la liaison Gd-Bornand - La Clusaz !
combien de saisonnier ? combien de personnes a l’année?
c’est peut-être de ce cote la qu’il faut chercher : pérenniser des emplois a l’année quitte a faire trinquer le saisonnier…
même sans les stations, il reste bien des choses a faire en montagne en hivers avec ou sans neige!
[quote=« Josselin, id: 1834211, post:18, topic:165126 »]c’est peut-être de ce cote la qu’il faut chercher : pérenniser des emplois a l’année quitte a faire trinquer le saisonnier…
même sans les stations, il reste bien des choses a faire en montagne en hivers avec ou sans neige![/quote]
Des emplois pour faire quoi au juste ?
La clientèle qui vient en montagne l’hiver, c’est presque exclusivement pour la neige et pas pour randonner ou visiter le patrimoine, elle ira ailleurs, c’est évident.
D’après ce que j’entends ou je vois, la stratègie des stations de sports d’hivers pour survivre est d’offrir plus de services, plus de choix d’activité pour palier le manque de neige occasionnel c’est que la mode sera au gigantisme, des sortes de Center PArk pour que le client bien captif puisse aussi bien aller aux activités de neige, mais aussi dans le wellness, les activités aquatiques, pourquoi pas des serres tropicales ou des choses qui n’ont rien à voir avec la neige. Profiter des structures d’accueils et de l attrait deja existant pour fournir toujours plus d’offres indépendantes de la méteo pour eviter les annulations en cas d’absence de neige au maximum. Seuls les grands groupes de loisirs auront les épaules assez larges pour réussir la transformation en parc de loisirs pluri-disciplinaires.
Alors claquer des fonds pour des moyennes structures qui ne tiendront pas le choc ou faire profiter de ces fonds à des grands groupes financiers qui de toutes façons demanderont encore des aménagements de routes, des allègements fiscaux et des concessions à prix symbolique, j’émets des réserves. Je crois vraiment que les fonds publics ne devraient pas s’engloutir dans le « tout ski ».