Posté en tant qu’invité par P’tit’ étoile:
Pas mal imaginé. Ca se voit que tu connais assez bien les Ecrins. En fait, ça c’est passé comme ça:
J1 : Effectivement, nous n’avons pas fait l’Aiguille de Coste Rouge, pour des raisons plutôt météo. Il y avait quelques nuages menaçants, il était déjà assez tard et les prévisions météo n’étaient pas bonnes pour l’après-midi. En fait, il n’est finalement tombé que quelques gouttes le soir, bien après notre arrivée au refuge de Temple-Ecrins.
J2: ben non, le temps était magnifique ce jour-là (le 14 juillet). Ce qui ne nous a pas empêché de prendre un but pour cause d’erreur d’itinéraire: nous n’avons pas suffisamment remonté le Glacier de Coste Rouge et nous avons attaqué la face sud du Pic de la Temple beaucoup trop tôt. Résultat: au lieu d’une course F cela s’est transformé en des couloirs de IV à remonter et on a perdu beaucoup de temps. Nous avons finalement renoncé au sommet pour revenir pour le dîner à Temple-Ecrins.
J3: ben là, vu nos exploits de la veille (et la longue journée), nous avons simplement fait la jonction Temple-Ecrins/Pilatte par le sentier: journée repos, quoi. A ce stade, nous avions déjà décidé de supprimer notre dernière étape et donc de ne pas s’arrêter au refuge du Sélé et de redescendre directement à Ailefroide le 5éme jour.
J4: Ca aurait pu se passer comme tu l’as dit mais heureusement, la gardienne du refuge nous avait prévenu que nous ne pouvions pas redescendre sur le refuge des Bans à partir du col de la Pilatte. Sur ses conseils nous avons donc décidé de passer par le col de la Condamine et de faire les pointes de la Condamines en passant. Mais même là, nous ne sommes pas monté à ces pointes car il pleuvait au col et la petite arrête de neige facile décrite dans le Labande était en fait un tas de cailloux instables!
Heureusement, le temps s’est arrangé lors de notre descente sur le refuge des Bans (assez longue et assez paumatoire tout de même).
J5: Nous sommes tout de même parvenu au sommet de la Pointe Holmes, mais en explosant tous les horaires du Labande, principalement dans notre progression sur l’arrête, en rocher totalement instable et pourri: on progressait à peu près de 30m (en montée ou en descente) en 1heure, pire que le 300m en 3 heures que tu avais subodoré ! Résultat, nous avons finalement bivouaqué sur un sommet secondaire après le sommet principal, en prévision d’une descente aussi longue sur l’arrête est et pour redescendre sur le Glacier du Sélé.
J6 : Nous avons entamé notre descente sur l’arrête est de la Pointe Holmes sur du rocher toujours aussi pourri et instable (pendant la nuit que nous avions passé sur l’arrête, on entendait sans arrêt des rochers qui tombaient sur le glacier du Sélé). Pour rejoindre le glacier du Sélé, le Labande parlait d’un couloir « raide » ce qui nous inquétait quelque peu, d’autant plus que le mauvais temps menaçait. Parvenu à la brèche d’où partait ce couloir, nous l’avons trouvé effectivement très raide et plein de rochers tout aussi instables que sur l’arrête. Heureusement, de l’autre côté, la descente était beaucoup plus abordable et nous avons donc décidé de redescendre vers la Cabane des Bans et Entre-les Aigues. Juste au moment où nous quittions l’arrête, l’orage a éclaté avec grêle et vent, et nous avons fait l’interminable descente jusqu’au parking d’Entre-les-Aigues sous la pluie.
Bilan: si on considère que prendre un but, c’est ne pas faire exactement l’itinéraire prévu, on arrive à 100% de buts (pusique nous ne sommes pas redescendus sur le Glacier du Sélé de la Pointe Holmes.
Si on ne prend en compte que les sommets prévus, on arrive à 1 sommet sur 5, le même pourcentage que toi, Strider.
Pour le type de but, c’est beaucoup de B1 météo ou autre, mais aussi un but pour erreur d’ itinéraire.
Pour terminer tout de même: notre objectif principal était surtout de se ballader de refuge en refuge en faisant des sommets au passage et je ne considère en fait pas du tout ces 6 jours comme une suite de buts, mais comme une magnifique ballade sur des itinéraires peu fréquentés des Ecrins. A part J1 et J3, nous étions en effet tout seuls sur les autres itinéraires.
Alors, vive les buts! Cela permet de voir la montagne differemment!