1er de cordée

Posté en tant qu’invité par strider:

claudio a écrit:

On s’éloigne un peu du sujet, mais là, tu enfonces un peu une
porte ouverte. La plupart des productions demandent beaucoup de
moyens, et ces moyens sont concentrés , en France comme
ailleurs (Cinecitta, Le Caire, Hollywood, Bollywood,
Hong-Kong). Il n’est pas interdit de réaliser des films
indépendament de ce système, y compris à Chamonix ou à La
Grave, mais il y aura moins de moyens (ça n’est pas plus mal,
en général).

certes ces moyens sont concentrés à Paris je ne le conteste pas mais il faudrait que ça change!

as-tu vécu le milieu du cinéma français de l’intérieur?
moi je l’ai vu et je peux te dire que l’image d’Epinal de l’artisan ou artiste qui descend à Paris pour réussir n’est malheureusement tjr pas dépassé et qu’on retrouve bon nombre du snobisme parisien dans la mentalité du milieu. c’est très sensible, je peux te l’attester.

ça n’était pas dans le cahier des charges d’un film comme
celui-là, je suppose. Par ailleurs, l’urbanisation en soi n’est
pas quelque chose de mauvais (qui « grignote »), c’est un
phénomène mondial irréversible. Les Pays du Mont-Blanc montrent
simplement l’exemple (majoritaire) d’une urbanisation pensée
selon des critères étroitement utilitaristes.

pour travailler en ce moment sur la question du Mont blanc et de son dvpt c’est bien plus compliqué que ça encore, c’est d’une complexité même impressionnante ou j’ai du être très prudent dans mes jugements quand je me suis mis au boulot … :wink:

moi je conteste l’image qu’on donne de la montagne dans bon nombre de films
ex une refuge Vallot dans un chalet filmé en vallée et aussi grand qu’un refuge 40places, c’est prendre les gens pour des cons qui ne sont pas au courant.

Bonneval c’est très joli, comme les Baux-de-Provence. Mais,
comme tu dis, c’est « old-looking », on n’est pas loin du parc à
thèmes.

là tu exagères :wink: : il n’y a rien d’un parc à thème à Bonneval, c’est bien simple il y a pas de musées, pas d’attractions touristiques!
le village est certes un bijoux et ça c’est suffisant pour l’intégrer dans une dynamique touristique mais ça n’en fait pas pour autant un parc à thème!!

Malheureusement le regard des urbains sur les ruraux est
partout le même, ça n’est pas spécifique à Paris, et cet
ostracisme s’aggrave naturellement avec le mouvement
d’urbanisation évoqué plus haut. Quand tu viens de la
Haute-Loire et que tu débarques à Lyon, du Queyras à Marseille
(ou à Manosque, tout simplement), ou du Nordeste à Rio, tu
retrouves le même regard - et la même défiance.

c’est pas faux ce que tu dis :wink:

Les producteurs défendent leur bout de gras ; aucun réalisateur
aimant son métier ne tient ce discours.

ce discours je l’ai entendu à tire-larigot lorsque j’étais en stage audio-visuel à Paris, je n’invente rien :wink:

Les auteurs de la

Nouvelle Vague ont été les premiers à faire connaître le cinéma
japonais en France, et à considérer le cinéma américain comme
quelque chose ne relevant pas seulement du divertissement ou de
l’édifiant ; et ça continue aujoud’hui : le nouveau cinéma
asiatique a été introduit par des gens comme Assayas en France.
Il n’y a que des gens comme Besson (producteur autant
qu’auteur) pour essayer de faire aussi gros que la machinerie
américaine, sans avoir un dixième de la culture de Tarantino,
par exemple.

"cinéma

d’auteur" comme ils disent, comme si un auteur pouvait tout
faire tout seul, heureusement qu’il est dépendant d’une
équipe,
cet auteur…

il n’a jamais été querstion de ça dans la fameuse « politique
des auteurs » défendue il y a quarante ans. « Cinéma d’auteur »,
ça signifie d’une part que les films de Welles ou Howard Hawks
doivent leur être crédités, et non à leur producteur (comme
c’était le cas auparavant, le réalisateur ayant à peu près le
même rôle que Mozart à la Cour de Vienne - domestique de luxe)
; d’autre part, ça veut aussi dire que Welles, Hawks ou
Truffaut sont des auteurs au même titre que Proust ou
Dostoïevski. Accessoirement, ça leur assure les droits
afférents, ce qui n’est pas rien.

ça ce je suis d’accord mais faut savoir ce que l’expression est devenue avec le temps!!!
une sorte d’élite auto-proclamée, une genre qui n’existe pas.

sinon il pourrait jamais faire son film : c’est là
le mensonge du mot « cinéma d’auteur » ou le narcissisme
invoqué
de l’auteur qui est auto-proclamé « original » c’est à dire
différent ,s’élévant par je ne sais quel critère, du
« bourbier »
des auteurs de film « grosse production » : mensonge!!!..

Là, tu as raison : on en est venu aujourd’hui à considérer le
« cinéma d’auteur » comme un genre, ou presque. Mais
l’auto-proclamation, sinon, on la voit partout. Grosses ou
petites productions se bousculent et se vendent comme elles
peuvent. Quant au narcissisme, c’est un peu facile d’en
accabler le « cinéma d’auteur » : James Cameron et Jean-Pierre
Jeunet ne font peut-être pas preuve de narcissisme (la
mégalomanie n’est ni plus ni moins qu’un narcissisme qui a
réussi, le succès public l’absout) ?

je n’ai pas dit qu’ils ne sont pas fiers de leur travail et cultive un brin leur image, mais ils ne jouent pas à se faire passer pour des élites intellectuels pédantes

j’ai rencontré Jean Pierre Jeunet, j’ai discuté avec lui, et je peux te dire qu’il est assez auto-critique avec lui-même

un vrai
auteur tu peux en avoir sur tout type de film, petit, gros,
comédie-science-fiction-fantastique-drame-aventure etc…, et

oui, tu as raison. Mais pour ne parler que de trois auteurs
français sur lesquels les préjugés sont tenaces : Le film qui a
révélé Desplechin est un thriller (La Sentinelle), Assayas a
réalisé un film de sf (DemonLover) et Pascale Ferran vient de
tourner un film en costumes (Lady Chatterley)

de toute façon cet auteur-réalisateur, pour faire un chef
d’oeuvre il est capital qu’il soit super bien entouré de
talents, talents dont on ne parle jamais d’ailleurs!!!
personne ne cite Pierre Lhomme, l’excellent chef opérateur
de
Cyrano ou de C.Claudel parce que personne ne le connait, et
pourtant il a eu un grand rôle à jouer dans la magie
visuelle
de ces films…et je ne parle pas du talent de Bruno
Delbonnel,
chef op d’Amelie et d’une long Dimanche, pareil on n’en parle
pas non plus.

Ben oui, comme quoi le « narcissisme » frappe aussi bien
Rappeneau qu’Assayas, et tout le monde d’ailleurs, jusqu’aux
alpinistes - tout dépend de ce qu’on en fait, et de la
complaisance qu’on lui accorde.

« Juste une image » ou « une image juste », comme dirait l’autre
suisse (Godard) ? Opposer l’inventivité visuelle des uns par
rapport aux dialogues qui tournent en rond des autres, ça me
paraît un peu hémiplégique comme perspective. Qu’est-ce que tu
entends par « lacunes visuelles » ? Les films de Kurosawa sont
effectivement magnifiques, comme ceux de John Ford ce sont des
films de peintre et de conteur d’épopées, mais ce n’est pas
parce que ceux d’Ozu sont filmés au ras du sol dans des
cuisines, avec des couples qui discutent, etc., qu’ils sont
« visuellement lacunaires », non ?

pour cette question cf mon post juste après ou je m’explique là-dessus.

pour ce qui est d’Ozu il y a une mise en scène et un montage assez spécifique et les dialogues me semblent-t-ils sont à la japonaise, c’est à dire limité à leur strict efficacité…Ozu est connu pour ça!! très sobre, trop peut être.

« L’ascension », de Ludwig Hohl, par exemple, ça n’intéresse
personne ? Aux réalisateurs de faire preuve d’originalité, aux
producteurs d’être audacieux - et aux spectateurs d’être
curieux.

ça c’est sur !!! :wink:

Posté en tant qu’invité par claudio:

merci de ton éclairage « de l’intérieur », strider.

bien que je n’aille désormais quasiment plus au cinéma (deux-trois fois par an, c’est dire), et dépourvu de TV, lecteur DVD etc., j’ai comme tu l’as vu tendance à défendre le cinéma d’auteur français subventionné narcissique et élitiste. Parce que c’est un cinéma que j’ai aimé (surtout les années 60 et 90) et qui m’a formé au même titre que certains grands romans, et que je n’aime pas l’anti-intellectualisme (très en vogue) qui l’accable souvent.

Ceci dit, je n’ai toujours pas vu « Lady Chatterley » et, pour tout dire, je préférerais aller au cinéma voir une adaptation de « l’ascension » de Hohl - ce qui m’éloigne pour un moment des salles de ciné.

à bientôt

claudio

PS : pour Bonneval, j’exagère, c’est vrai ; juste parce qu’il me semble qu’il y a un vrai risque de « parc-a-themisation », non ?

Posté en tant qu’invité par strider:

dalle en pente a écrit:

Bon c’est sûr que dans une comédie à 2 balles les dialogues
valent pas cher. Le rest enon plus d’ailleurs… on est
d’accord!

Par contre si je te rejoins sur le sujet du théatre, il faut
quand
même admettre que les films (et en particulier à la télé)
permettent de profiter de bons dialogues et de bons acteurs
à des personnes qui n’ont pas l’occasion d’aller au théatre,
que ce soit pour des raisons de pognon, d’habitude, de famille
ou n’importe quelle autre raison.

perso j’ai svt du mal à voir en quoi de long dialogue sont bons au cinéma…svt une ou deux phrases magnifiques (type conclusion de blade runner ) en disent plus long que 2min d’explications fatiguantes qui ralentissent le ryhtme …
par contre au théâtre il y a quelque chose qui fait qu’on savoure dans de longs monologues (comme le superbe monologue de Figaro) parce qu’il y a une communication entre le comédien et le public un rapport privilégié et une complicité partagée.

J’ai pas vu les films que tu cites, j’en ai vu d’autres de
kitano
et je pense que je vois tout à fait ce dont tu parles, c’est
des
films que j’apprécie mais pour moi c’est qu’une toute petite
partie de ce que le cinéma peut apporter d’inventif. Burton
avec ses graphismes débridés, c’en est une autre partie
(surtout
Edward Scissorhands, c’est beau comme du Tati), Hitchcock
a des scenarios et un rythme formidables, et comme tu le dis
des cadrages magnifiques (dans Frenzy par exemple) mais il
n’y a pas qu’eux!

je n’ai pas dit le contraire :wink:

par ex : qu’est-ce j’en ai foutre que sur l’écran le gars me
raconte
sa vie si je ne la vois pas mise en scène en image? on fait
du
cinéma, non? alors on fait un flashback et on évite 2min
de dialogue insipide.

Pas d’accord, un dialogue est pas forcément insipide. Si il est

bien fait et bien joué, il peut etre beaucoup plus intéressant
qu’un flash back explicite et plat.

Dans les deux cas, le résultat dépend infiniment plus de la
façon dont
c’est fait que du fait d’avoir fait un flachebaque ou un
momologue.

perso, dans ma culture du cinéma, j’aime le travail de montagne, j’adore le cut , je vois ça comme un jeu, une créativité, alors pour moi, tout ce que tu peux raconter par images et jeux de montage, tu le fais…il n’y a que ce qui ne se racontre pas par image qu’on a besoin d’une voix-off etc…on ne peut pas faire un fim avec des choses qui ne se raconte pas par image!

et svt c’est parler pour parler, en plus!

Bin si c’est du blabla sans intéret pour meubler, c’est du
dialogue de merde,
et le film a toutes les chances d’etre une merde dans son
ensemble !

en effet!

Posté en tant qu’invité par strider:

claudio a écrit:

merci de ton éclairage « de l’intérieur », strider.

bien que je n’aille désormais quasiment plus au cinéma
(deux-trois fois par an, c’est dire), et dépourvu de TV,
lecteur DVD etc., j’ai comme tu l’as vu tendance à défendre le
cinéma d’auteur français subventionné narcissique et élitiste.
Parce que c’est un cinéma que j’ai aimé (surtout les années 60
et 90) et qui m’a formé au même titre que certains grands
romans, et que je n’aime pas l’anti-intellectualisme (très en
vogue) qui l’accable souvent.

perso il y a des films français que j’aime beaucoup moi-aussi (tous les oury, mon oncle, belle et la bête, les fugitifs, la chèvre, bon voyage, peuple migrateur, marche empereur, amélie, long dimanche, hussard, veuve st pierre etc etc.)…mais je ne tolère pas bien les excès d’utilisation du dialogue qu’on voit trop dans la vision française du cinéma

PS : pour Bonneval, j’exagère, c’est vrai ; juste parce qu’il
me semble qu’il y a un vrai risque de « parc-a-themisation », non
?

pour Bonneval tel que je connais les Bonnevalains qui sont des irréductibles gaulois, ça risque pas pour l"instant…à moins qu’une génération passe et là…ben on sait pas trop :wink:

Posté en tant qu’invité par strider:

claudio a écrit:

mais de quelles

comédies parisiennes, de quels films bavards parles-tu
exactement ?

ben, disons…la bonne moitié de films de Lelouch? :o)

non, je suis médisant, quoique…:wink:

les feuilletons de FR3, le bavardage c’est leur grande spécialité mais bon faut pas trop en demander, ce ne sont pas des films de Kitano ou les 4 derniers Eastwood;-)

Posté en tant qu’invité par claudio:

ben, disons…la bonne moitié de films de Lelouch? :o)

non, je suis médisant, quoique… :wink:

ah, ok ! je comprends ! (quitte à médire franchement, tu peux ajouter l’autre moitié, à mon avis)

claudio

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par lantin:

Arrétez de vous enervez…

Vous voulez du cinéma de montagne.
Du bon petit cinéma réalisé par deux frères pyrénéens
Et OUI les provinciaux aussi en font

Allez mater :
LA BRECHE DE ROLAND des frères Larrieu.
Y’a pas patrick Berhault, mais y’a les Pyrénées…
C’est un bon petit film très agréable

En France aussi on fait du bon cinéma, noyé dans une masse de films commerciaux ou mièvres comme partout ailleurs.

Au ciné comme en montagne ou littérature (liste non exhaustive), il ne faut pas cesser d’explorer.
Le Mont Blanc ne vient jamais tout cuit.

Sortez de vos canapés

Bons films, bonnes ascensions à tous

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par claudio:

moi j’ai svt du mal à voir en quoi de long dialogue sont
bons…

kiarostami, certains films, c’est une bagnole, une caméra, et deux protagonistes qui discutent.

2min d’explications
fatiguantes qui ralentissent le ryhtme …

quitte à être provocateur : moi j’aime bien les films lents, où on peut s’endormir (Les Fleurs de Shanghaï, particulièrement recommandable dans cette optique). Hou Hsiao Hsien est d’ailleurs un maître du rythme, capable de passer d’un tel film somnambulique à quelque chose de très haché, violent. Kitano, dans une moindre mesure, aussi, d’ailleurs.

hé bien moi dans ma culture du cinéma, j’aime le travail de
montagne, j’adore le cut , je vois comme un jeu, une
créativité, alors pour moi tout ce que tu peux raconter par
image et jeu de montage tu le fais…

aaaah, le travail de « montagne » !!

blague à part, moi aussi j’aime bien ça (Godard et Hitchcock sont imbattables à ce jeu), mais dans la production actuelle dominante je trouve que le montage se montre trop, de même que les mouvements de caméra, et qu’on devrait en revenir un peu à « la robe sans couture du réel » (ce que fait par exemple Gus Van Sant)

il n’y a que ce qui ne se
racontre pas par image qu’on a besoin d’une voix-off etc…on
ne peut pas faire un fim avec des choses qui ne se raconte pas
par image!

si, précisément : moins c’est « filmable » a priori, « visuel », etc. plus c’est intéressant. A travers la banalité des dialogues, de bons auteurs essaieront toujours - et parviendrons parfois - à te faire percevoir quelque chose qui est de l’ordre, précisément, de l’invisible, ou du non-visible. (pas la peine de te citer Klee à ce sujet).

C’est peut-être la raison pour laquelle il n’y a à proprement parler pas de « cinéma de montagne ». La montagne est tellement magnifique qu’elle sature tout, les sentiments des personnages sont souvent tellement grands, il n’y a rien pour le réalisateur à aller chercher, juste à mettre en scène une action le plus vraisemblablement possible, c’est-à-dire faire tout sauf du cinéma.

A la limite, pour faire un bon film de montagne, il vaudrait mieux qu’il n’y ait pas d’images de montagne du tout - un peu comme dans le film de Dhorasoo et Poulet, « Substitute », où le football est quasiment absent.

à vous ?

claudio

Posté en tant qu’invité par claudio:

Oui, je l’avais oublié, celui-là.

Mais (histoire d’en finir avec les préjugés réciproques), La Brèche de Rolland,c’est pas un truc avec M.Amalric - acteur assez typé 5ème arrondissement quoiqu’on veuille ?..

claudio
*
lantin a écrit:

Arrétez de vous enervez…

Vous voulez du cinéma de montagne.
Du bon petit cinéma réalisé par deux frères pyrénéens
Et OUI les provinciaux aussi en font

Allez mater :
LA BRECHE DE ROLAND des frères Larrieu.
Y’a pas patrick Berhault, mais y’a les Pyrénées…
C’est un bon petit film très agréable

En France aussi on fait du bon cinéma, noyé dans une masse de
films commerciaux ou mièvres comme partout ailleurs.

Au ciné comme en montagne ou littérature (liste non
exhaustive), il ne faut pas cesser d’explorer.
Le Mont Blanc ne vient jamais tout cuit.

Sortez de vos canapés

Bons films, bonnes ascensions à tous

Posté en tant qu’invité par strider:

claudio a écrit:

Hou Hsiao Hsien est
d’ailleurs un maître du rythme, capable de passer d’un tel film
somnambulique à quelque chose de très haché, violent. Kitano,
dans une moindre mesure, aussi, d’ailleurs.

Kitano, carrément…c’est un peintre, il limite les dialogues au minimum (faut voir dolls pour le comprendre) et il passe parfois d’un plan silencieux très lent à des plans très brutaux
sa spécialité : le plan très lent, souvent un long panoramique (ou long traveling parfois) et qui finit de manière très brutal sur un élément nouveau qui vient d’apparaître à l’image mais qui ne reste qu’à peine 2 secondes!! un peu comme une chute imprévue!!

hé bien moi dans ma culture du cinéma, j’aime le travail de
montagne, j’adore le cut , je vois comme un jeu, une
créativité, alors pour moi tout ce que tu peux raconter par
image et jeu de montage tu le fais…

aaaah, le travail de « montagne » !!

blague à part, moi aussi j’aime bien ça (Godard et Hitchcock
sont imbattables à ce jeu), mais dans la production actuelle
dominante je trouve que le montage se montre trop, de même que
les mouvements de caméra, et qu’on devrait en revenir un peu à
« la robe sans couture du réel » (ce que fait par exemple Gus Van
Sant)

ça je peux le comprendre…perso j’aime tous les styles de montage du moment que je vois que le montage a été quelque chose de jugé très important pour le film. Hitchcock reste pour moi aussi une référence

si, précisément : moins c’est « filmable » a priori, « visuel »,
etc. plus c’est intéressant. A travers la banalité des
dialogues, de bons auteurs essaieront toujours - et
parviendrons parfois - à te faire percevoir quelque chose qui
est de l’ordre, précisément, de l’invisible, ou du non-visible.
(pas la peine de te citer Klee à ce sujet).

je ne partage pas cette vision : pour moi, qui a été et qui le reste quand même, un littéraire, à la base, c’est le rôle de la littérature ça, pas du cinéma,
tout le génie de la littérature repose dans sa capacité, avec les métaphores, les figures de style, de donner un « visible » mental a des choses invisibles, sentiment, abstraction…je ne dis que ça ne doit pas exister dans le cinéma, mais le cinéma ne doit pas empiéter sur la littérature dans ses domaines ou elle est plus efficace que le cinéma pour exprimer ce genre de chose.

C’est peut-être la raison pour laquelle il n’y a à proprement
parler pas de « cinéma de montagne ». La montagne est tellement
magnifique qu’elle sature tout, les sentiments des personnages
sont souvent tellement grands, il n’y a rien pour le
réalisateur à aller chercher, juste à mettre en scène une
action le plus vraisemblablement possible, c’est-à-dire faire
tout sauf du cinéma.

ben voilà la montagne est presque déjà un cinéma à elle toute seule!!!

Posté en tant qu’invité par lantin:

Et pour un ciné de plateau…

Et de causses
Allez voir
« Du soleil pour les gueux… »

Et Attention à ChaoucheMaline

Posté en tant qu’invité par claudio:

strider a écrit:

je ne partage pas cette vision : pour moi, qui a été et qui
le reste quand même, un littéraire, à la base, c’est le rôle
de la littérature ça, pas du cinéma,
tout le génie de la littérature repose dans sa capacité, avec
les métaphores, les figures de style, de donner un « visible »
mental a des choses invisibles, sentiment, abstraction…je ne
dis que ça ne doit pas exister dans le cinéma, mais le cinéma
ne doit pas empiéter sur la littérature dans ses domaines ou
elle est plus efficace que le cinéma pour exprimer ce genre de
chose.

oui, tu dois avoir raison. Un grand critique de cinéma, Jean Douchet je crois, s’était d’ailleurs emporté contre le cinéma d’Antonioni dans les années 60, au motif qu’il était « trop littéraire » (même si, pour ainsi dire, les dialogues y étaient rares, c’est le moins qu’on puisse dire…). C’était une époque où, tout comme les films, la critique était de très haut niveau, et où les films des uns se nourrissaient des critiques des autres.

Je ne suis néanmoins pas d’accord avec ce motif de critique (la littérature a son domaine d’excellence, le cinéma le sien), qui est aussi le tien en somme. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais c’est en tout cas toujours très enrichissant d’identifier clairement les termes d’un désaccord au cours d’une discussion - peut-être bien plus intéressant que de « tomber d’accord », d’ailleurs.

ben voilà la montagne est presque déjà un cinéma à elle toute
seule!!!

ça c’est sûr

claudio

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Hydra:

Heureusement qu’ils n’ont pas fusionné le personnage Zian+Pierre avec un troisième larron issu de la « Piste oubliée » ou de la dernière migration, par exemple,parce que là cela aurait été drôle…

:wink:

Posté en tant qu’invité par Hydra:

Heureusement que chacun possède des goûts différents !

A bientôt Hervé .

Posté en tant qu’invité par strider:

claudio a écrit:

Je ne suis néanmoins pas d’accord avec ce motif de critique (la
littérature a son domaine d’excellence, le cinéma le sien), qui
est aussi le tien en somme. Je ne saurais pas dire pourquoi,
mais c’est en tout cas toujours très enrichissant d’identifier
clairement les termes d’un désaccord au cours d’une discussion

  • peut-être bien plus intéressant que de « tomber d’accord »,
    d’ailleurs.

effectivement je rejoins un peu ce que pense ce critique , j’aime qu’on ne mélange pas le théatre, le cinéma et le littérature…car je préfère qu’ils ne s’empiètent pas et qu’ils montrent leur qualité en eux-mêmes…mais comme tu dis la richesse vient aussi de l’alterité des avis!!! et je peux comprendre et apprécier le fait qu’on ait une vision différente.:wink:

merci pour cette discussion très intéressante.

Posté en tant qu’invité par patrick:

Je me permet juste ce petit mot, aprés ce débat trés interessant.
Je fais beaucoup de montagne et je n’ai pas encore lu 1er de cordée , la grande crevasse et cie… Ma femme, elle les a tous lu. Et elle a été assez surprise de cette version. Elle m’expliquait que le fait d’entendre les abeilles en montagne en plein orage était trés bien décrit alors qu’a l’écran il est impossible de faire ressentir ce que cela représente. Quoiqu’il en soit il ne vaut mieux pas en faire l’expérience…
Maintenant la premiére fois que j’ai vu ce téléfilm c’était je crois il y a environ 5 ANS et il était présenté en trois parties de 1H30 environ. Un peu long. Ensuite j’ai vu une version de trois heures plutot pas mal et enfin derniérement la version 1H45. Alors là on reste sur sa faim il manque la moitié de l’histoire.

MAintenant on peut toujours critiquer la maniére dont sont réalisés les films sur la montagne,les critiques que j’ai lu sont d’ailleurs totalement fondées, mais c’est tellement rare d’en voir un que je reste toujours trés bon spectateur et j’apprécie le moment présent. Quelqu’un l’a dit d’ailleur, lorsque la montagne me manque un bon film ou documentaire (quelquesoit les défauts que l’on peut y voir) c’est une bouffée d’air. (Quand je parle d’un bon film je ne parle pas de cliffhanger ou vertical limit).

Voilà c’était juste histoire de donner mon avis car des films je vais en chercher cette année . En effet plus de montagne pour moi pendant 1 an . Je viens d’avoir une rupture du LCA en ski de rando.
D’ailleurs connaissez vous un site ou on peut avoir une liste de tous les films de montagne (fiction ou documentaire) ayant été réalisé.

Merci pour l’info si vous l’avez.

Patrick