Posté en tant qu’invité par rimaye:
Ca serait pas la Dibonna dont tu parles François?
Posté en tant qu’invité par rimaye:
Ca serait pas la Dibonna dont tu parles François?
Posté en tant qu’invité par Charles:
que de haine pour la Dibona
Posté en tant qu’invité par Mid:
La patate est en train de refroidir!! Vite la suite! Qu’on sache ce que le Bernard va faire du tubercule!!
Posté en tant qu’invité par pierre:
Bon, Francois, j’sais pt’êt’ pas écrire, mais je sais compter.
Enfin un peu.
Au moins jusqu’à vingt.
Donc, si l’on soustrait de 21 le message de Loupio, qui ne peut décemment être compté au nombre de tes admirateurs, nous arrivons bien à 20. VINGT.
Ce qui fait que tu nous dois la suite, tu nous la dois.
C’est toi qui l’a dit.
Allez, la suite, quoi …Rhaaaaa.
Encore bravo et merci.
Posté en tant qu’invité par Apoutsiak:
…
21 753 432 547) Compliments François
21 753 432 548) Compliments François
21 753 432 549) Compliments François
21 753 432 550) Compliments François
21 753 432 551) …
La Suite … la suite
Posté en tant qu’invité par Francois:
Devant la (quasi) unanimitié, j’obtempère.
Suite de la suite de la suite:
Glup !.. rhâââk !.. kof ! kof !
J’en avalai de travers mon délicieux cassoulet William Saurien.
Yannick Seigneur, de retour du Makalu, arête Ouest, était alors la vedette… que dis-je, la vedette… la vedettissime du moment. Toute la cuisine alpine était à la sauce Yannick Seigneur.
[J’avais moi-même, à l’époque, quelques prétentions himalayennes que j’avais soignées par l’absorption massive de yaourts ferment bulgare. En effet, j’avais réfléchi et j’étais parvenu à la conclusion qu’on pouvait tout aussi efficacement se tuer dans les Alpes, et surtout pour beaucoup moins cher.]
Coup d’œil discret sur la table voisine… oui, bon, peut-être, chais pas, certes il y a une vague ressemblance.
Je n’étais point trop convaincu. Les vedettes de l’Alpe restent à Chamonix, sous les feux de la rampe. Qu’est-ce que tu veux qu’il vienne faire ici, dans ce trou perdu de l’Oisans ?
Mon commerce avec les vedettes de l’Alpe se limitait à la Chapelle de la Glière. Une espèce de malotru nous était passé sous le nez, sans un regard, sans un bonjour, sans un merci, sans un pardon excusez-moi, piétinant les cordes et bousculant tout le monde, comme un soudard en pays conquis, exactement comme si on n’existait pas… abruti, va… malotru…
(Après tout, je peux bien dire son nom, pour ceux qui se souviendraient : c’était Jean-Claude Mosca)
Crétin.
Goujat.
Bon.
Ca fait du bien.
Nous tendîmes discrètement une oreille indiscrète afin de chopper quelques bribes de conversation qui nous eût permis de lever l’indétermination.
Houêêêk ! Ah ben ça alors !.. c’est bien le père Seigneur ! ben ça alors… En chair et en os… j’en reviens pas… ah ben ça alors… ben ça alors …
Ben alors ça …
(Je répète plusieurs fois pour que vous compreniez bien que j’étais superlativement surpris)
Ainsi il existe vraiment dans la vraie vie quotidienne de tous les jours ?
A force de ne jamais voir les célébrités alpines, je doutais de leur existence réelle. Je m’imaginais des icônes qu’on sortait périodiquement des placards pour coller sur les pages des magazines penchés.
Bon ben c’est pas tout ça, mais que faire ?
J’hésitai entre l’admiration bouche bée et la fausse indifférence. Si ça se trouve, il allait rouler des mécaniques et nous faire ch… toute la soirée avec des salades d’ancien combattant.
J’en connais des comme ça…
Ils se trouvent un public et accaparent le monde à longueur de for…, à longueur de temps avec des histoires dont personne n’a rien à foutre.
Hein ?
Des pénibles.
Le Seigneur se leva et s’assit sans plus de façon à notre table. Le Seigneur nous dit :
Alors là, chers lecteurs, chères lectrices, permettez moi de vous dire que je sursautâmes jusqu’au plafond !
Vous vous rendez compte ?
Les chiottes !
Le héros tout droit descendu des photos verglacées des revues de montagne, l’idole intouchable de toute une génération de jeunes alpinistes, qui te demande où sont les chiottes ?
Inimaginable !
Tout simplement inimaginable…
Et il allait sortir de là en fermant sa braguette… et peut-être qu’il aurait pissé à côté…
En attendant, il était assis à côté de moi et il sentait la transpiration.
Parfaitement, la transpiration.
Vous avez bien lu.
Nous aussi, on sentait la transpiration. Mais nous, nous étions des petits, des obscurs, des sans grades. Normal.
Il y avait là quelque chose qui ne collait pas. Je ne n’arrivais pas à faire le rapport avec le surhomme des photos verglacées. Une photo verglacée qui sentait la transpiration et qui allait pisser, il y avait comme qui dirait un décalage. C’était très étrange.
En bref, je fus déçu, très déçu, excessivement déçu.
J’attendais un dieu, et qu’est-ce que je trouvais ?
Un homme !
Un homme qui avait envie de pisser et qui sentait la transpiration.
Avouez qu’il y avait de quoi être déçu, non ?
Depuis, avec l’âge, je me suis fait à cette idée que les grands hommes sont des hommes comme tout le monde.
Sauf qu’ils sont grands, naturellement.
Plus que la moyenne.
Pour les femmes, même chose. C’est pareil.
(Faut pas oublier les femmes, sinon, en ces temps de parité, je vais me faire écharper. Bon, je dis que c’est pareil, mais pas tout à fait, hein… les femmes c’est quand même plus… enfin, moins… bref, c’est pas la même chose. Les hommes, c’est des hommes, quoi, faut en avoir.)
Comme nous avions liquidé la boîte de (délicieux) cassoulet William Saurien, nous allâmes nous coucher.
[%sig%]
Posté en tant qu’invité par Apoutsiak:
et alors… la suite, comment Bernard a t’il passé la dalle en tête ???
Comment as tu fait pour qu’il passe en tête ???
Yannick Seigneur s’est il brossé les dents après le repas du soir, a t il une bonne hygiène bucco dentaire ???
Posté en tant qu’invité par Francois:
Bon, on verra demain. Là, j’ai des trucs à faire…
Posté en tant qu’invité par Charles:
Yannick Seigneur est également connu pour avoir bidonné une de ses ascensions sur un 8000m (je ne sais plus lequel) Est-il toujours vivant lui?
Posté en tant qu’invité par Apoutsiak:
Ah non
Je veux et j’exige la SUITE !!!
sinon…
… je fais un caprice !
Posté en tant qu’invité par pierre:
Non, il est décédé depuis 2001.
Une vrai belle mort d’alpiniste, trop tôt cependant (60 ans) : dans son lit, d’une vilaine méchante maladie.
Posté en tant qu’invité par l’Urbain:
Francois a écrit:
Bon, on verra demain. Là, j’ai des trucs à faire…
Oui, et bien moi aussi, figures toi.
Et maintenant, non seulement je suis à la bourre, mais en plus je ne sais toujours pas si tu meurs à la fin.
Posté en tant qu’invité par strider:
impossible de s’ennuyer! bon va falloir être patient pour la suite.
Posté en tant qu’invité par AlbanK:
Mosca , il est mort il y a 2 ans, me semble-t-il en skiant en couloir sous les Petites Jorasses, je crois, mais, n’ avait-il pas fait parti de l’ expé arète W Makalu de71 ?
Posté en tant qu’invité par yann:
BRAVO
Posté en tant qu’invité par hy:
bravo et merci
ah quel pied on s’y croirait
encore! steplé
Posté en tant qu’invité par jc:
Oisans… Seigneur… 3 heures… hum hum hum… le choix se restreint, l’enquête avance… j’ai bien des soupçons, mais… bon soyons patients.
Posté en tant qu’invité par Francois:
Dis donc jc, faut lire attentivement, au lieu de te prélasser à côté du radiateur. Si tu avais lu attentivement, outre les différents indices, tu aurais vu que j’ai écrit en « toutes lettres » les lieux ousque ça se passe. D’ailleurs, quelqu’un a déjà trouvé… mais quelle voie?
suite (et fin):
Ah ! ah ! ça vous en bouche un coin !
(Merci, Petit Robert)
Bon.
Mais comme c’était une voie difficile, au lieu de deux-trois, j’avais pris quatre.
Méfiant…
Le Bernard, qui finissait de broyer sa douzaine de biscuits pour chien (ce n’était pas vraiment du biscuit pour chien, mais ça y ressemblait furieusement: à mi-chemin entre le pavé modèle mai 68 et le biscuit militaire douze ans d’âge. Je pense qu’il entrait une bonne proportion de ciment CPAZ 250 dans la fabrication de cette chose. Je n’ai jamais pu entamer ce truc-là mais Bernard avait de bonnes dents.) donc Bernard me dit :
Méfiant…
Et hop ! direction l’attaque… à cinq minutes du refuge… pas trop fatiguant comme approche. Et comme la première longueur était commune, la moindre délicatesse nécessitait que nous laissassions Seigneur et son copain passer devant.
Puis nos chemins se séparèrent et Yannick, en nous serrant la main (c’était chose qui se pratiquait, en ces temps. Pas comme maintenant. Ouais, maintenant, tu parles ! qu’est-ce qu’on dit maintenant ?
Ben demande à l’Urbain…
Maintenant c’est :
« Pfffff… grouille-toi ! faut arriver avant ces connards…
Non, mais t’as vu ? qu’est-ce qu’ils viennent foutre dans NOTRE voie, ces abrutis ? si on passe pas devant, y vont nous faire ch… toute la journée… on va encore faire un horaire … ça va bouchonner dans les rappels… on sera jamais rentré pour l’apéro etc…)
Donc en nous serrant la main, il nous gratifia d’une parole historique, immédiatement remisée dans la gibecière de ma mémoire :
Pour moi, le destin était une plaque absolument lisse et…
Ah, je vous en ai déjà parlé ?
Dites tout de suite que je radote.
Non ?
Vous ne dites pas ?
Mais vous le pensez… dites pas non, je vous entends… j’ai encore de bons yeux…
Les passages s’enchaînèrent rapidement. Traversée sous les surplombs…hop !.. hop ! juste ce qu’il faut… il avait raison, le Seigneur, équipement parfait, ni trop, ni trop peu… hop !
Passage du surplomb
Ho…
Pffff… doucement… faudrait voir à ne pas confondre rapidité et précipitation… on se calme…
Puis la plaque…
Après un examen critique, il apparut que, finalement, cette plaque absolument lisse n’était pas du tout absolument lisse, il y avait des petites prises et même -oh, joie !- un magnifique piton en plein milieu. On allait pouvoir se tirer. Parce qu’à l’époque, il n’était pas mal venu de se tirer, au contraire, on se tirait à tout ce qui tenait.
Et pas de censeurs, pas de gardiens du temple, pour nous enguirlander et t’as pas le droit de ceci, et t’as pas le droit de cela, et faut pas tirer, et malheureux ! si tu touches cette prise, c’est plus du VI ! ettcétéra, ettcétéra…
Bref, on était tranquille.
Verticale, la plaque ?
Ouais, bon… presque… d’accord.
En fait, le passage extrêmement difficile et délicat et tout et tout fut bâclé en deux coups de cuillère à pot et hop !
Ben alors ? ils racontent vraiment n’importe quoi, dans les topos. Faut se méfier des topos.
Pour la longueur suivante, Bernard passa en tête.
La corde se déroula normalement,
puis ralentit,
puis hésita,
puis s’arrêta.
Un appel angoissé me parvint des hauteurs :
On avait alors un principe bien établi :
« Si y’en a pas, c’est qu’y’en a pas besoin »
Principe qui se révélait souvent vrai.
Mais qui se révélait souvent faux aussi.
En foi de quoi, on se retrouvait bloqué, les bras en croix sur une dalle sans prise, faute d’avoir pris quelques précautions « avant ».
Dans ce cas là, mon premier réflexe est de vérifier vite fait la solidité du relais, ficeler le becquet avec trois tours morts supplémentaires, ou quatre, enfin le nombre adéquat pour qu’en cas de gros pépin un seul d’entre nous s’envole vers un monde meilleurs.
Autant que ça ne soit pas moi.
(Je vous rappelle que c’était « avant »…pas question de spits, chaînes, maillons rapides, cadenas, code d’accès et tout le tralala. Les relais, c’était becquets (branlants), pitons (douteux) ou rien du tout (pourri).)
Qu’est-ce que je fais ?
Pour lui remonter le moral, je lui répondis que :
Mais, mon pauvre ami, je n’en sais rien, moi, ce que tu fais… qu’est-ce que tu veux que je te dise… tu te démerdes…
Ben oui, quoi, que voulussiez-vous que j’y fisse ? c’était lui qui était au charbon, chacun son tour.
Moi, j’étais au relais, tranquille Emile, séparé d’une destinée arbitraire par un bon becquet ficelé de je ne sais combien de tours de corde… le Bernard pouvait faire le grand saut, ça ne me concernait pas le moins de monde.
Quoique… j’aurais eu l’air malin, moi tout seul, avec le Bernard en vrac au bout de la corde… mais malgré tout, ici, c’était quand même mieux, plus confortable… jolie vue… pointe du Vallon des Etages… et l’autre machin, là-bas, je ne sais plus le nom…
Fais gaffe ! fais gaffe !
Quoi ? oui, oui, t’en fais pas…
Peut-être la Muzelle ? de ce côté, elle n’est pas très caractéristique, on ne voit pas le glacier… ou alors les Arias, un truc comme ça… Tiens ! les Arias… la petite blonde du camping, elle y était avant-hier… mignonne, la petite blonde du camping… avec des… et puis aussi des… j’aurais bien essayé, mais le Jeff y était resté, au camping (pas con, le Jeff…)… et le Jeff, si tu lui mets une blonde dans un rayon de cinq kilomètres…
Ouais… les Arias en trav… bavante Oisans grand style… mais ambiance et tranquillité assurées et…
Les coups de marteau ébranlèrent la montagne. Bernard matraquait rageusement un clou dans une fissure… puis un deuxième… puis un troisième (pas encore de coinceur, à cette époque reculée et préhistorique).
Bon, ben ceux-là, si j’arrivais à les récupérer…
Bon, alors on est allé au sommet, et on est redescendu. Par la voie normale.
Et après ?
Après ?
Après, on a changé de marque. Un peu plus cher mais quand même moins dégueu… on a pris Bonduelle.
[%sig%]
Posté en tant qu’invité par Francois:
Au fait, les gars, la semaine prochaine, je suis en vacances.
J’espère que vous mesurez les conséquences de cette importante nouvelle…
Posté en tant qu’invité par CVU 47:
Dès que Bernard eut le dos tourné, je raflai les quatre clous et les planquai au fond de son sac : Me-de je croyais être le seul à oser faire çà !
Félicitations !
Et en plus je suis sûr que tu es aussi bon avec un piolet qu’avec un stylo ( ou un clavier ) Il y a comme çà des gens qui seraient capables de donner des complexes aux autres
( Re-Désolé, François pour le copie collé d’un ancien message destiné à l’Urbain, je suis toujours lamentable de fainéantise, j’ai toujours honte, un peu, pas beaucoup, pas du tout …
En tout cas chapeau pour ton style ( et celui de Bernard )
[%sig%]