Y a t il moins de domaines skiables en isère?

J’ai l’impression (à la louche) que les massifs de l’Isère sont plus préservés des domaines skiables que ceux des départements de la Savoie et Hte Savoie.
Je ne sais pas si c’est vrai en terme de rapport km² de domaine skiable / km² de domaine potentiellement skiable, y a t il des chiffres là dessus ?
Si c’est le cas qu’elles en sont les raisons ? Est ce politique ? économique ? historique ? Pour les massifs reculés et peu accessibles je peux comprendre (écrins). Mais comment un massif comme Belledonne nord a survécu (en dehors du collet d’allevard et des 7 laux) alors qu’il est à deux pas de 2 grandes villes ? Il y a eu des projets qui ont capoté… pourquoi ?

C’est pas du tout un regret, juste une envie de comprendre.

Tout simplement Belledonne ne s’est pas laissé faire. Le massif n’est pas propice à l’équipement de remontées mécaniques, car il est trop avalancheux (pour résumé : il est trop skiable, contrairement aux platitudes de la Vanoise, aïe, pas taper :smiley: ).
C’est possible de l’équiper, mais c’est plus cher, à cause de toutes les protections et précautions à prendre contre les avalanches. Et pour les pistes c’est encore pire.
Il y a bien qq versants « intéressants », mais trop isolés les uns des autres, ne permettant pas de créer une grande station tentaculaire du type les Arcs ou La Plagne.
Du coup, il n’y a que des « bouts » de station (mais largement suffisantes, hein !), sur des croupes, pour ne pas être exposé à des pentes raides.
On pourrait étendre ces stations non pas vers le haut, mais à l’horizontal, dans les forêts près des croupes où sont implantées ces stations, comme l’a suggéré V. Shashahani dans le toponeige Belledonne première édition. Mais si le risque d’avalanche est plus faible, l’enneigement aussi (aujourd’hui…), et l’équipement et entretien des remontées et des pistes n’est pas tellement plus facile, car les vallons ne sont accessibles que par des pistes forestières traversant parfois des pentes raides et subissant des éboulements et glissement de terrains.

Oui, le stade de neige de Val Pelouse, ainsi que le stade de neige du Col du Champet (1 ou 2 téléskis). Mais ces 2 stades se situaient en Savoie.

En Isère, il y a déjà moins de montagne qu’en Savoie (mais plus de brouillard glissant entre des collines, on ne peut pas tout avoir). Et les massifs culminants à plus de 2341m sont en bonne partie découpées par de profondes vallées aux versants raides. Moyennant beaucoup de dégats, il a quand même été possible de construire l’Alpe d’Huez et des 2 Alpes : on évitera de réitérer ces expériences…

Posté en tant qu’invité par Belledonne:

y’a pas de glacier, sauf précisément les Deux Alpes et l’Alpe d’Huez.

Vouais c’est vrai que Belledonne est pas le massif le plus abordable mais face à la pression qu’il y a eut à une certaine époque ça m’étonne tout de même que certains secteurs en ait réchappé (vallée du veyton ? plateau des 7 laux et alentours, etc…). Peut être qu’effectivement il était moins contraignant d’aller planter du pilône de l’autre côté de la frontière…

Ensuite c’est vrai qu’on fait vite le tour : vercors : trop plat à l’exception de ce qui est fait, chartreuse : trop morcelée et trop bas (Je pense aussi que la tradition plus forestière que pastorale n’a pas suffisamment ouvert les versants), ecrins : le PNE a peut être limité la casse, taillefer grand serre : y en a qu’ont essayé, ben ils ont eu des problèmes, beaumont : mal orienté. C’est vrai que comparativement le relief est moins propice en Isère.

Pour les glaciers, ça n’était pas vraiment un argument à l’époque ou la neige était abondante : il n’y a pas un seul glacier dans tout le chablais et c’est pourtant couvert de remontées mécaniques.

Le Collet d’Allevard est en Isère, sur les communes d’Allevard et de la Chapelle du Bard.
C’est le Bens, depuis le col de la Bourbière jusqu’à sa confluence avec le Bréda à la Chapelle du Bard qui fait la limite Savoie-Isère.

Val Pelouse, dont on voyait très bien l’unique bâtiment (caractéristique, en forme de tipi) depuis la crête des Plagnes, en face sur la Grande Montagne d’Arvillard, a femé en 1986.
Elle était bien en Savoie et je me demande s’il ne reste pas encore un ou deux panneaux routiers indicateurs à son pied…

[quote=« montagne.a.vaches, id: 1446579, post:1, topic:127970 »]J’ai l’impression (à la louche) que les massifs de l’Isère sont plus préservés des domaines skiables que ceux des départements de la Savoie et Hte Savoie.
Je ne sais pas si c’est vrai en terme de rapport km² de domaine skiable / km² de domaine potentiellement skiable, y a t il des chiffres là dessus ?
Si c’est le cas qu’elles en sont les raisons ? Est ce politique ? économique ? historique ? Pour les massifs reculés et peu accessibles je peux comprendre (écrins). Mais comment un massif comme Belledonne nord a survécu (en dehors du collet d’allevard et des 7 laux) alors qu’il est à deux pas de 2 grandes villes ? Il y a eu des projets qui ont capoté… pourquoi ?

C’est pas du tout un regret, juste une envie de comprendre.[/quote]

La géologie est différente entre Ecrins et Vanoise, donc géomorpho et paysages différents, beaucoup moins alpins en Vanoise, donc plus facile à aménager… La géol est la base de tout…

Oups, a m’ai gourré entre le Bens et le Veyton…

Il y a moins de neige en Isére qu’en Savoie :confused:

Je crois me souvenir qu’il y a eu un projet assez ambitieux dans la haute vallée de l’Eau d’Olle dans les années 70, il y avait même une « personnalité » très riche prête à financer…Le but était de relier les les stations de Maurienne et l’alpe d’Huez (ah l’Etendard et son glacier…) et d’équiper le versant est de Belledonne par la même occasion.
Une des raisons pour lesquelles ça a capoté est le projet du barrage de Grandmaison qui avait une importance considérable à l’époque pour EDF!
(Il s’est passé la même chose dans le Beaufortain…)

Pour ce qui est d’un secteur que je connais un peu, la vallée du Haut Bréda, il y a deux aspects différents qui justifient l’absence de stations en dehors du Collet et du Pleynet. Bubu a précisé un des deux points : les vallées comme Veyton, Grande et Petite Valloire, Tigneux, Arpette et Combe Madame sont très encaissées et il serait compliqué de relier entre elles, d’autant plus que sur ce versant les forêts (exploitées) sont conséquentes. L’autre point majeur, c’est le plateau des 7 Laux qui est entièrement une propriété privée. Et les propriétaires perçoivent d’EDF une mane très conséquente pour toutes les infrastructures hydroélectriques qui y sont implantées.

Presque sidérant d’apprendre ça, comme pour l’Aup du Seuil en Chartreuse.

M’enfin, tant qu’on peut toujours passer là, s’y balader et y bivouaquer…

[quote=« campdedrôles, id: 1446943, post:11, topic:127970 »]

Presque sidérant d’apprendre ça, comme pour l’Aup du Seuil en Chartreuse.

M’enfin, tant qu’on peut toujours passer là, s’y balader et y bivouaquer…[/quote]

la plupart des zones de montagnes sont privées, il me semble ?

Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte :

La géographie physique et la géologie locales qui font que les lieux s’y prêtent plus ou moins. Ce facteur a déjà été évoqué, inutile donc d’y revenir. Mentionnons juste que Chartreuse et Vercors sont des Préalpes de basse à moyenne altitude, que les massifs d’altitude soit ne s’y prêtent pas (Taillefer, et Belledonne dans une moindre mesure), soit ont été largement exploités (Oisans).

Le type de propriété des lieux susceptibles d’être aménagés. L’opposition des alpages en grande montagne et en petite montagne a été suffisamment étudiée en Savoie pour expliquer les stations de Tarentaise.

L’économie générale du département de l’Isère. Ce département n’est pas spécifiquement alpin (il va jusqu’à Bourgoin-Jallieu et Vienne) et son développement économique a bien d’autres composantes que le tourisme alpin.

Localement, il peut y avoir des paramètres spécifiques. Par exemple, une activité concurrente : forêt (déjà mentionné), production d’électricité (cas de l’Eau d’Olle, mais on est en partie déjà en Savoie).

N’oublions pas aussi que certains projets, plus ou moins bien ficelés, ont eu affaire à des oppositions suffisamment fortes pour les faire capoter : Chavière, haute Clarée, Cervières (plaine du Bourget), etc.

La grande montagne est la structure d’alpages qui prévalait en Tarentaise, avec de grands troupeaux sur de vastes alpages, dépassant parfois les limites des communes, avec plusieurs chalets répartis pour une exploitation complète des alpages.
La petite montagne est une structure d’alpages morcelée où chaque propriétaire garde son troupeau et traite son lait dans son ou ses chalets privés. C’est le système qui prévalait, et peine à subsister encore, en haute Maurienne.
La mise en commun des surfaces dans l’une, opposée à une structure parcellaire dans l’autre, a facilité la création des grandes stations intégrées dans les alpages tarins.