Whymper et le risque d'avalanche

Dans Escalades dans les Alpes, page 121 :

Voilà, il suffit de poser que la pente limite est 30°, puis de constater que ça marche, et hop torché, pas besoin de faire des centaines de coins glissants, et on gagne un siècle sur l’étude des avalanches :smiley:
En tout cas, je suis entièrement d’accord sur sa conception du risque en montagne.

[quote=« Bubu, id: 1077654, post:1, topic:104257 »]Dans Escalades dans les Alpes, page 121 :

Voilà, il suffit de poser que la pente limite est 30°, puis de constater que ça marche, et hop torché, pas besoin de faire des centaines de coins glissants, et on gagne un siècle sur l’étude des avalanches :smiley:
En tout cas, je suis entièrement d’accord sur sa conception du risque en montagne.[/quote]

Dommage pour les… touristes :rolleyes:

Posté en tant qu’invité par flocon d’automne:

Munter dit bien que les coins glissants ne servent à rien, vu que le manteau neigeux est hétérogène et qu’à quelques mètres près il n’est plus le même … c’est aussi le résultat du travail de recherche d’Alain Duclos quia abouti à sa thèse de doctorat
il faut voir le manteau neigeux comme un champ de mines plus ou moins resserré, avec plus ou moins de « chances » de toucher l’une d’elles, et non comme quelque chose de linéaire.
Autrement les 30° ne veulent pas dire qu’il ne peut pas se déclencher de coulée en dessous de cette pente, mais simplement que, statistiquement, dans les dix années de données utilisées par Munter pour bâtir sa méthode, il n’y a eu aucune avalanche ayant entraîné un accident corporel partie d’une pente de moins de 30°. Que Whymper ait fait à son époque la même constatation n’est pas étonnant, et même plutôt rassurant !!!

Posté en tant qu’invité par Mich2:

Si je peux me permettre et puisqu’on en parle, il y a une excellente et instructive itv de Duclos dans le film dont il est question ici :

Avec un bonus sur le DVD, qui lui donne plus largement encore la parole…

30° c’est clairement la pente à partir de laquelle on doit clairement s’interroger, attention il s’agit non seulement de la pente sur laquelle on est mais également des pentes au dessus.
Quant à la période la période à respecter après une chute de neige elle vaut quand on n’a pas de BRA, sinon le BRA est beaucoup plus fiable que cette règle empirique, ça peut être bien stabilisé rapidement après la chute de neige ou au contraire devenir dangereux bien après la chute de neige à cause d’un autre phénomène : vent ou redoux principalement.

Toutes choses égales par ailleurs dans le temps (température froide <0°C, pas de vent, …), est ce que le poids de la neige est un facteur stabilisant? si oui combien de temps doit t-on attendre en fonction de la quantité de neige tombée.

Non

J’ai répondu non à ta question précédente mais comme je l’ai dit il n’y a pas de règle de temps autre que des règles très empiriques et très vagues (mieux vaut de pas sortir sur des pentes potentiellement avalancheuses dans les 10, 20, 30… heures qui suivent une chute de neige un peu importante) ne serait-ce que parce qu’il y a différents types de neige qui tombe ou sur laquelle elle va reposer (cristaux différents, température différente, densité différente).

[quote=« J2LH, id: 1079838, post:7, topic:104257 »]

[quote]mai a écrit :

est ce que le poids de la neige est un facteur stabilisant?[/quote]

Non[/quote]
oui, mais non. le poids en tant que tel, non. mais une grosse chute (1m par exemple), permet d’enfouir les couches fragiles et de les rendre moins sensibles au passage d’un skieur par exemple. Tandis que plein de petite chute, ça te fait un bon vieux mille feuille avec potentiellement plein de couches fragiles.
en fait, quand ça tombe gros, le risque est très fort, mais retombe normalement vite. quand ça neige peu, le risque monte moins, mais mais aussi plus de temps à descendre.
en gros.

Plus la quantité de neige fraîche est importante et plus ça purge vite mais ça ne veut pas dire qu’une grosse chute est moins dangereuse, disons 48h après que de nombreuses chutes de petites quantités les semaines précédentes et dont la dernière date de moins de 48h.
Ce qui est extrêmement dangereux c’est une épaisse couche de neige de cohésion moyenne ou faible reposant sur une couche fragile, c’est à dire souvent la conséquence d’une chute de neige importante. Bien plus dangereux qu’un mille-feuille constitué à la fois de couches fragiles et de couches moins fragiles et qui s’est consituée au cours du temps.
En restant sur l’image du mille-feuilles : c’est si tu mets une couche de crème épaisse entre deux couches de pâte et que tu le penches que ça risque de glisser.

ben je sais pas, je répète juste ce que m’expliquent les mecs qui font le bulletin nivo :

  • on peut considérer comme inactive une couche fragile si elle est suffisamment enfouie pour ne pas subir la suppression locale due par exemple au passage d’un homme.
  • en dessous d’un mètre, elle est globalement inactive (statistiquement).
  • donc si il tombe un très gros mètre, naturellement, ça va l’enfouir.
  • donc quand ton gros mètre s’est bien stabilisé, le risque devient alors faible au niveau risque d’avalanche de plaques.
  • mais tant que ton gros mètre n’est pas stabilisé, effectivement, tu es sur un risque très marqué.

après, chacun comprend, retient, et croit ce qu’il veut.

ce que j’avais retenu d’un autre Mr Avalanches.

Tous les ans à cette époque ce sont les mêmes questions et réponses, les mêmes échanges stériles, ça ne change rien aux avalanches et il y aura toujours des victimes !

Donc c’est reparti pour un tour ? :stuck_out_tongue:

:frowning:

C’est sûr qu’avec un tel fatalisme dès le départ, ça ne changera rien du tout…
J’espère bien qu’on réduira un jour le nb de mort par avalanche à moins de 5 par an en France (en fait on peut le réduire à zéro, mais si je disais ça, ça ferait fumer plein de cerveaux où le nb de morts se trouve au dénominateur dans un raisonnement quelconque :smiley: ).

[quote=« ptetbenquoui, id: 1079854, post:10, topic:104257 »]- on peut considérer comme inactive une couche fragile si elle est suffisamment enfouie pour ne pas subir la suppression locale due par exemple au passage d’un homme.

  • en dessous d’un mètre, elle est globalement inactive (statistiquement).
  • donc si il tombe un très gros mètre, naturellement, ça va l’enfouir.
  • donc quand ton gros mètre s’est bien stabilisé, le risque devient alors faible au niveau risque d’avalanche de plaques.
  • mais tant que ton gros mètre n’est pas stabilisé, effectivement, tu es sur un risque très marqué.[/quote]
    2 objections :
  • la couche de neige fraîche est la plupart du temps une couche fragile, quand il y a de la neige fraîche la couche fragile n’est pas enfouie la plupart du temps.
  • Des départs sur une épaisseur de 1m et plus ce n’est pas rares

C’est terrible mais il me semble que pour certains le fatalisme est la règle qui justifie le manque de préparation des itinéraires, voire l’absence de certains équipements de secours.

Il faut évidement discuter de la problématique des avalanches, tant que les discussions sont argumentées bien sûr.

Par contre un déclenchement de couche fragile enfouie à plus d’1m, c’est rare (déjà plus de 50cm c’est rare). Généralement, la personne qui déclenche la couche fragile est à un endroit où elle est enfouie à moins de 80cm, puis ça propage éventuellement à des zones plus épaisses, et la cassure peut faire 2m ou plus. Mais en passant à l’endroit de la cassure de 2m, elle n’aurait rien déclenché (sauf très rare cas).
Le mécanisme de propagation de la cassure est très différent de celui du déclenchement et effondrement de la couche fragile : la hauteur de la cassure ne renseigne en rien sur la fragilité de la couche fragile. On ne peut pas dire : grosse cassure => neige très instable, ce n’est pas corrélé, on peut juste dire qu’il y a beaucoup de neige :smiley:

heureusement que tu es là :wink:

mais j’avoue que parfois j’ai des difficultés à te comprendre et que tu m’embrouilles dans mon raisonnement surtout sur des sujets très complexes comme l’étude de la neige. :wink:

Si il y a 1m de couche solide au dessus c’est clair.

On est bien d’accord.

Le terme de « couche fragile » me semble par ailleurs assez trompeur, on l’utilise pour désigner la couche qui va servir de plan de glissement mais les couches au dessus, qui sont emportées par l’avalanche, sont également fragiles.

Pas besoin, avec de bons fat on n’est jamais à moins de 20cm de la surface :smiley:
Par contre en raquette ce n’est pas la même… déjà qu’on ne peut pas s’enfuir rapidement.

[quote=« Bubu, id: 1079879, post:14, topic:104257 »]

C’est sûr qu’avec un tel fatalisme dès le départ, ça ne changera rien du tout…
J’espère bien qu’on réduira un jour le nb de mort par avalanche à moins de 5 par an en France (en fait on peut le réduire à zéro, mais si je disais ça, ça ferait fumer plein de cerveaux où le nb de morts se trouve au dénominateur dans un raisonnement quelconque :smiley: ).[/quote]
Je voulais dire qu’on pourrait faire un copier-coller des posts des années précédentes…

Quant à moins de 5 morts par an, ça arrivera le jour où il n’y aura plus de neige ! :stuck_out_tongue:
Il faut admettre que malgré une bonne préparation de sortie, la prise de risque reste loin d’être négligeable, la nivologie n’étant pas une science exacte.