Voies rocheuses alpines et compétences nécessaires

Bonsoir,

Je souhaite vous sonder (en tout bien tout honneur) au sujet des compétences, des techniques, de l’expérience requises pour réaliser des grandes voies strictement rocheuses en haute altitude (en gros je pense à Chamonix).

Je n’ai pas spécialement envie de me « mettre » à l’alpi avec tout ce que ça englobe tant que je vis à 4h de la première montagne. Peut-être que j’adorerais courir dans la neige et tailler des marches dans la glace (c’est ça que vous faites non ?), mais pour l’instant c’est vraiment le rocher qui m’intéresse.

Et donc, et c’est là qu’on en arrive aux questions de béotien fébrile à l’idée de se prendre une volée de cailloux : concrètement, quel degré d’expérience il me faut pour aller faire des grandes voies à l’Envers des aiguilles, au Peigne, à la Dibona en début de saison, 'fin ce genre de choses quoi ?

Plus précisément : vous feriez confiance à un type qui se serait contenté de 5 jours de stage à l’UCPA, ou pire (enfin, mieux pour mon porte-monnaie) de 2 jours d’ateliers Grave’y cîmes, pour grimper avec lui ? En sachant que par ailleurs ledit gus maîtrise tout ce qui est technique en rocher équipé ou non, coinceurs rappels et tout. Juste il a jamais mis les pieds sur un glacier.

Merci.

Pour cham je ne vois pas comment tu pourrais te passer d’un minimum ( crampons voire piolet) pour les approches.
Sauf aiguilles rouges et encore ça dépend quoi.
En général rien de bien difficile.
Pourtant assez souvent pas débonnaire non plus.
Pentes raides et dures, rimayes pas toujours faciles, crevasses parfois.
Dibona aucun souci ou presque mais sur les autres parois (soreiller) névés pas débonnaires le matin.

Donc commence par ça…
Quelques courses Pd Ad pour voir ce que c’est.

Ah mais je ne parle pas de me passer de crampons ni de piolet, pas fou le gars. En fin de compte je demande juste si un petit stage me suffirait à avoir les bases pour faire les approches (de la plupart) des voies rocheuses.

Si tu choisis tant soit peu ton moment, il n’y a guère besoin de crampons piolet à la Dibona et au Peigne. Dans tous les cas, ce n’est pas un grade 6. La Dibona ressemble beaucoup à un empilement de couenne à côté d’un refuge.
C’est déjà plus compliqué à l’envers. A fortiori si tu sors au sommet et redescend de l’autre côté : c’est de l’alpinisme.

Pas de soucis pour grimper au Peigne et à la Dibona avec un grimpeur non alpiniste.

Bien évidemment, ça varie en fonction du moment.

Si tu souhaites faire des grandes classiques rocheuses (pas les empilements de couennes de la Dibona), il est tout de même préférable/nécessaire d’avoir fait un minimum d’alpinIsme neige/glace car tu passeras nécessairement sur glacier à l’approche, au retour. Par exemple Pilier Gervasutti, Coste Rouge, Devies Gervasuti. Pierre Alain etc …

Tu as de quoi faire aussi à Blaitière sans grande compétence en crampons/piolet. A l’envers, l’approche de certaines voies se déroulent sur glacier, mais peu raide et pas crevassé (en début de saison). Beaucoup de descentes en rappels.
Mais bon ca n’a rien de compliqué de marcher avec des crampons, surtout si le glacier/névé n’est pas exposé.
Alex Honnold a fait la traversée du Fitz roy sans connaitre la différence entre crampons auto et semi auto…

Attention au Peigne pour l’approche de la grande classique : belle pente de neige dure !
Comme tu précises début de saison il y a peu de coins avec approche toute sèche.

2 jours c’est un peu court pour comprendre le milieu et y évoluer. ( approche neige et glacier)
Mais un stage UCPA ou autre de 5 jours c’est nettement suffisant pour apprendre à pas se la coller sur un névé, s’encorder correctement et marcher sur un glacier.

Merci pour ces réponses. Bon, je vais déjà faire un stage de 5 jours et y aller pas à pas, commencer par des approches faciles et surtout être franc sur mon degré de compétence avec mes futurs partenaires.

Tant que j’y suis, pour le genre de programme susmentionné (Soreiller, aiguilles et envers, Râteau… Plus dans un esprit « approche puis voie dans le 5-6 en chaussons d’escalade » que « je fais toute une traversée/arête en III en chaussures d’alpi »), vous auriez des conseils quant aux chaussures ? Plutôt très rigides, pas trop rigides, nécessité de chaussures vraiment chaudes ou sans plus ?

Mais comme il a grimpé El Capitan sans connaitre la différence entre une corde à simple et une corde à double…

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Chaussures d’alpi estival classiques, ça fera bien l’affaire. Voire même chaussures d’approches classiques autour du soreiller suivant la période…

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Je ne fais jamais des courses ambitieuses avec quelqu’un que je ne connais pas, je fais de la couenne ou grande voie sportive avant.

La réchap en montagne peut être parfois compliqué voir impossible et il y a plus d’endroit où les chutes de pierre et autres sont fréquentes etc.

Pour comparer l’envers des aiguilles et la Dibona:

Dibona, visite obligatoire = escalade sportive homogène dans le 6a assez longue, dès que tu arrive au sommet tu as un ou deux petit rappel et de la marche pour descendre (en fin de saison)

Envers des aiguilles = escalade majoritairement en trad, pas souvent des relais type « sportif » bien long, descente pas par le même versant = rappel très long, par l’autre versant= rappel + glacier sérac etc.

C’est dur de juger sur la « généralité ».
Mais à vue de nez why not (m’enfin suis pas objective, a priori j’ai confiance en tout l’monde avant qu’il ne m’ait démontré le contraire…) !

Y a 10 ans je mettais un baudard et des chaussons pour la 1ère fois de ma vie, hop une pitite année de pratique du caillou, un peu de culot ici-même pour savoir si quelqu’un tenterait de venir jouer avec moi sur des parois où les baskets ne suffisent plus pour l’accès, et feu pour la montagne (avec initiation au mouflage sur la terrasse du refuge…).

Point de stage UCPA pour moi donc, juste des chouettes rencontres de chouettes gens qui avaient envie de transmettre et de partager la montagne.

Donc j’pense que ton idée de stage est la bonne si tu en as besoin pour te rassurer et / ou rassurer un potentiel binôme, après si tu ne te sur-estimes pas (et que tu te rencardes bien sur l’état du glacier en question…), restes conscient de tes capacités et limites, y a pas de raisons de ne pas aller voir à quoi ça ressemble « plus haut ».

Après faut juste trouver des motivés avec qui le feeling est bon, et feu : fais toi plais’!!

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Faut pas exagérer sur l’envers, il y a un paquet de voies qui se descendent en rappel par le même versant !
Celles de la Tour Rouge (Marchand de sable, alchimie, …)
Celles de la 1ere pointe ( Amazonia, …)
Celles de la Tour Verte (Le piège,…)
Celles de la 3ieme pointe (Rio grande…)

Bref, il faut juste savoir cramponner pour l’attaque, on laisse le matos au pied, ca n’a rien de très alpin.

Je retourne la question: est-ce que tu ferais la sortie avec quelqu’un d’aussi béotien que toi? Parcequ’à un moment, c’est toi qui va assurer ton partenaire. C’est à toi qu’il reviendra de le sortir d’un mauvais pas. C’est toi qui le retiendra en cas de chute. Ultimement, c’est toi qui appellera les secours en cas de gros problème.
Donc personnellement, je ne ferai pas une sortie avec toi (rien de personnel hein :grin:). Ton leader expérimenté peut anticiper les risques météos, choisir les itinéraires en fonction de tes compétences, te dire quel matos prendre etc, mais il ne peut pas s’auto-assurer. Le niveau technique d’une voie, c’est un autre problème, on trouve de tout, pour tous les niveaux. Mais il te faudra des compétences annexes (que tu peux complètement bosser loin des montagnes) avant de te lancer dedans.

Ben, c’est justement pour ça que j’ai parlé de stage. La question étant combien de jours les participants au forum jugent nécessaires avant d’avoir suffisamment confiance pour le genre de programme que j’ai mentionné. Les voies citées par @Baltringue c’est typiquement ce que j’avais en tête. Pas le grand pilier d’angle ou l’éperon Frendo ou que sais-je, plus de l’escalade en haute altitude sur terrain peu/pas équipé.

Est-ce que je ferais confiance à quelqu’un comme moi ? Actuellement non mais c’est pas la question, je parle d’un moi futur qui compte se former et de ce que ce moi futur devra posséder comme compétences (encore une fois, pour un programme particulier, pas - dans un premier temps - pour aller partout). En sachant bien évidemment que je n’attendrais pas tout de mon binôme, et que moi-même je pourrais juger de ma compétence pour tel ou tel itinéraire, ne serait-ce qu’en lisant les topos et les sorties ici-même. (Pour autant, je pourrais par exemple accepter d’emmener quelqu’un faire du TA si cette personne maîtrise déjà les techniques des grandes voies équipées et est motivée pour apprendre, en adaptant le programme. Fin chacun fait comme il veut.)

Je demanderais bien à @Lulu002 de me chapeauter mais j’ai cru comprendre qu’elle aimait pas les verrous, or moi j’adore :smile:

Bref des réponses très partagées ! Je vais déjà faire un stage d’une semaine et ensuite je commencerai par des courses à la logistique simple et à l’engagement limité (je cherche pas forcément la complexité d’ailleurs).

Bah autant globalement j’suis pas très fan du « chapeautage » dans un truc que je ne maîtrise pas, autant tu sembles suffisamment honnête et clair sur tes possibles et limites pour que je ne m’inquiète pas outre mesure à l’idée de penser une grimpette ensemble !
Mais j’avoue : moins y a de verrous mieux je me porte :slight_smile:

Bien évidemment, ça dépend de ton back ground dans l’activité, mais il ne faut pas non plus trop vouloir intellectualiser le truc. Si tu es franc avec ton partenaire, il n’y a guère de soucis quelque soit ton niveau et ton expérience.

Attention, les stages UCPA, comme la plupart des stages, sont un peu la loterie. Ça dépend beaucoup du niveau des participants et tu peux donc « facilement » t’y emmerder (si le niveau moyen des participants est faible). Quelque soit le stage (UCPA, Montagne de la terre, guide …), bons nombres de participants « trichent » consciemment ou non sur leur niveau. Compte tenu que tu as déjà un bon back ground en escalade trad, et si tu es un minimum sportif, il ne faut pas hésiter à « taper haut dans le niveau du stage ». Tu n’es pas un débutant.

Faits plutôt un stage 100% alpi (neige & glace) qui sera complémentaire de tes connaissances/compétences actuelles. Si tu as tant soit peu bien l’habitude de l’escalade trad a un niveau significatif, tu risques de t’ennuyer dans un stage alpinisme rocher.

Ta capacité à avancer en montagne ne dépendra pas de la durée du stage mais de ton investissement & volonté dans l’activité. Des personnes sont des éternels débutants en faisant 3 semaines de stages tous les ans pendant 10ans. D’autres personnes y vont directement et sont autonomes quasiment instantanément. Ça dépend de chacun.

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Comme les autres ca depend de ta marge en escalade, quand tu debutes il vaut mieux avoir un peu de marge en montagne notamment en posant les protections, au moins une cotation en dessous de ton niveau a vue ou après si tu grimpes regulièrement en falaise dans le 6b equipé par exemple que tu as l’habitude des manips de grande voie et que tu as deja posé quelques friends ben vas ä l’envers c’est joli et il y a des voies proches du refuge pas engagées,
L’approche glaciaire ben faut juste des pompes de montagne et crampons. Vise plutot le debut de saison pour eviter les mauvaises rimayes, a l’envers je conseille Amazonia, Gorges V Guy Anne, Marchand de sable avec descente en rappel ou la cité des doges pont des soupirs.
Dibona c’est plus equipé, grande voie d’altitude mais tres joli toutes les classiques et descente facile. les sommets alentours aussi tete du rouget etc regorgent de belles voies faciles et equipés et sont à faire . En tout cas essaie c’est beau de grimper la haut et prend des voies qui descendent en rappel, si tu buttes c’est pas grave.

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