Posté en tant qu’invité par Bubu:
Paul G a écrit:
Moi, je dois être vraiment nul, parce que :
- le fait de skier dans les traces ne me parait pas un gage de grande sécurité.
C’est une règle absolue ?
Ou y a-t-il des conditions de validité ?
Pour ma part, je n’applique cette règle que pour les risque de plaque de neige sèche.
Ici, ce n’est pas du tout le cas !
Il y avait 20cm de fraiche sur du dur. Le risque d’avalanche provenait seulement de ces 20cm de fraiche.
En s’humidifiant, l’adhérence de la fraiche sur le dur diminue, et on a plus de chance de déclencher des coulées (d’ailleurs il s’en déclenche spontanément). ces coulées emportent toute la fraiche, ou ne laise que 3-4cm de poudre humidifiée tassée sur le dur. Il n’y a donc aucun risque de déclencher quoi que ce soit en descendant dans la trace d’une coulée. Pour ce type de coulée, si qqun est descendu sans déclencher de coulée, toute la fraiche est restée en place, donc évidemment que le risque est le même dans la trace que 10m à côté.
Mais dans le cas de fred, il est descendu dans la trace de la coulée sans problème. Son pote est allé faire un virage hors de la trace de la coulée pour voir comment ça tenant : c’est tout partie sous ses ski, ben oui.
J’ai fait de nombreuse fois la même chose, en testant la fraiche humidifiée tout le long d’une trace de coulée (naturelle ou que j’avais déclenché tout en haut), ce qui m’a permis de tester le risque en fonction de la pente, de l’épaisseur de fraiche, de l’orientation, etc. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus serein lorsque je me trouve à devoir descendre dans une telle neige, pour revenir dans le bon vallon après avoir pris du retard par exemple : je ne renonce pas parce que c’es SE et que c’est midi, mais parce que je juge que c’est dangereux sur cette pente. Donc si je juge que ce n’est pas dangereux, je descends, même si c’est SE à midi, et ça se passe bien.
Des exemples concrets :
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25 juin 2001, Mont Turia. Montée par l’arête NE, traversée du sommet, et descente par la face N (ce devait être 11h ou midi, à cause d’un gros coulage de bielle sous le sommet). Nous avions renoncé à la face NE car il coulait de l’eau dans la rimaye à 5h30. J’étais le seul en ski, les autres sont descendus à pied par la voie normale. Je savais qu’il y avais 20cm de fraiche d’il y a 4 jours, humidifiée bien sûr. Arrivée dans la partie la plus raide, la fraiche glissait un peu à chaque virage et s’arrêtait. Pour éviter de me prendre une coulée sur le bas si jamais un bout ne s’était pas arrêté complètement et serait reparti une fois que je serais plus bas, j’ai décidé de tout purger. J’ai appuyé les virages, en me décalant de 5m à chaque fois. J’ai donc tout purgé sur 50m de large et 500m de haut. Bon, ensuite c’était tout goulotté sur le bas, mais je ne me suis jamais senti en danger, je savais que ce que j’avais laissé n’allait pas partir comme ça. Et puis c’était pas plus mal pour les suivants les jours prochains.
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13 mars 2005, Tour de la Grande Lance d’Allemont. Dans le mauvais sens, donc descente à 14h en SE. Pas de problème, à part certains passages exposée à des coulées naturelle, où nous sommes passés 1 par 1.
Ce n’est pas en ne connaissant que la dure ou revenue sur 3mm à 8h30 que l’on peut appréhender correctement le danger dans ces conditions, c’est bien parce que je me suis déjà retrouvé dans de telles pentes avec ces conditions (mais avec une échappatoire facile) que j’ai pu juger que ça passait, au lieu de refaire les 3/4 du tour dans l’autre sens (seule autre possibilité ne comportant pas plus de risque).
- le fait qu’une plaque ne fasse que 20cm d’épaisseur me parait
bien assez dangereux, et encore plus au dessus de barres. Je
vous laisse calculer le volume en fonction de la surface…
Tant que ce que tu déclenche part sous les skis, pas de problème que ça fasse 1 ou 1000t. Par contre il faut évidemment faire attention qu’il n’y ait personne dessous !