Bonjour,
Il y a 25 ans j’avais début vingtaine et la forme de ma vie, ç’avait marché pour cette fascinante et monumentale face sud. Mon itinéraire fut comme celui décrit par lbru57. Si mes souvenirs sont bons le bloc à escalader exigeait de s’agripper à un vague bord en pente et croire que la main n’allait pas glisser. Comme Lorenzo ne parle pas de cet obstacle bien qu’il ait suivi le même parcours jusqu’à la Tita di Larzes, je suppose qu’on pouvait éviter l’obstacle en restant à gauche et en rejoignant la Gure plus tard [EDIT Il faut éviter cette petite gorge et traverser la Gure à droite, il y a un piton, dit Pierre Carrupt, un connaisseur du lieu qui, si j’ai bien entendu, a un panorama avec 280 lieux dits (en patois) sur cette face !]. Je me souviens de plusieurs moments d’euphorie, dont un peu avant le col sommital, mais mon compte rendu parle de mal de pieds… Pour la re-descente je craignais d’avoir à dés-escalader le bloc du coup j’avais suivi la crête jusqu’à pas loin de l’entaille avant la tête de Vertsan, alors ayant bifurqué dans un « entonnoir » (dixit mon compte-rendu) or l’accès à l’entaille n’offrait pas d’accès évident – finalement de bonnes prises m’avaient permis de poursuivre. Shocking, dans ce couloir la civilisation avait laissé une mini-topette de Coca-cola (et pour parler de l’itinéraire de montée, certaines flèches peuvent rassurer mais c’est pas toujours très beau à voir !! Balises plus élégantes bienvenues). À la fin je pense avoir trouvé le « Pessot », dévaloir à gauche depuis le creux de Morin: pas loin de deux cents mètres à 50-60 degrés, en partie en dülfer – il a fallu rester d’autant plus concentré que du sable restait sur le rocher. Quelques vieux pitons étaient visibles et me rassurèrent sur la direction prise [EDIT Pierre Carrupt dit que plusieurs passages permettent d’éviter cette pente, mais qu’il vaut mieux n’emprunter cet intinéraire (Passage de la Jacqueline) qu’à la montée].
En me douchant j’ai repéré une tique qui n’avait pas encore commencé son dîner… il y en a plein dans ces vallons de montagne !
Souvenir impérissable, mais impossible de recommander l’un ou l’autre itinéraire : désormais je ne vais plus sur des terrains délicats car la dernière fois j’ai eu des crampes au mauvais moment, …sans parler d’autres courses de jeunesse moins réussies, avec plusieurs mauvais jugements (dont topo mal lu, et même mal relu, et mal retenu !!), chute à fracture qui aurait pu être bien plus grave, chutes de pierres qui m’épargnent pour cette fois mais faut pas croire que ce sera toujours…
PS: La descente en Wingsuit permet des vues splendides de cette face !