Vallot, le refuge des morts vivants?

Posté en tant qu’invité par zian:

Le refuge Vallot qui brille magnifiquement au soleil sur l’arete est certainement connu pour son histoire mais également pour sa réputation: celui d’un refuge où « zonent » les malades de l’altitude qui n’arrivent pas au sommet ou qui en redescendent péniblement.
Il est vrai que l’odeur qui y règne est souvent douteuse.
Avez-vous des anecdotes à ce sujet, qui peut-etre est inexact, ou avez-vous des connaissances sur cette « réputation »

arvi

Posté en tant qu’invité par Manolito:

A cette altitude si on n’est pas bien, on ne zone pas; on redescend !

Posté en tant qu’invité par marc:

j’y ai passé 24 pendant une tempête je ne m’en suis tjs pas remis, j’y ai perdu l’odorat enfin presque. Quand je pense que lors de ma derniere montée des italiens avaient décidé d’y bivouaquer. je me demande ce qui les motivait.

Posté en tant qu’invité par fab_ice:

Personnellement je ne comprends pas pourquoi les alpinistes transforment ce lieu en un tel tas d’immondices.
Qu’est ce qui pousse les gens a faire l’effort de monter a 4300m pour y degueullasser tout comme ca ?
Surtout qd on sait qu’un bivouac comme celui ci peut sauver des vies.
Ma remarque est aussi valable pour le bivouac Fiorio (VN, Mont Dolent) et sans doute pour d’autres bivouacs.
Est-ce la clientele bien particuliere du massif du Mont-Blanc qui tient cette particularite ?
Je vais en montagne, la ou c’est connu, je me la joue, je paie la remontee mecanique qui m’evitera la marche d’approche (c’est vrais quoi, a quoi ca sert une marche d’approche), donc je peux tout me permettre (le client est rois dit-on)alors je peux transporter en montagne ma mentalite de la ville.
Et puis on s’en fou, il y a sans doute un service de nettoyage.
En plus ces telepheriques permettent de transporter en montagne et haute montagne, des tas d’objets et ustensiles inutiles et polluant, que l’on pourra laisser sur place, que l’on aurait laisse en vallee s’il avait fallu monter a pieds.
On n’est pas fou…faire 1400 m de denivelee en plus pour trimballer des merdes…
Mais bon, c’est vrais aussi que la voie normale du Mont-Blanc, n’est pas un itineraire comme les autres de par sa frequentation, tres heteroclite, ou la plupart de toute facon ne s’interessent pas a la montagne, veulent seulement accrocher le Mont-Blanc a leur tableau d’orgueil, alors , a bout de force, ils lacheront leur merde dans le bivouac Vallot…et le lendemain ils seront de toute facon aux Seychelles pour faire de la plongee parmis les dauphins…puis le surlendemain dans le Verdon pour faire du saut a l’elastique…etc…enfin s’ils ont survecu au Mont-Blanc.

Posté en tant qu’invité par David:

Allez, une p’tite anecdote …

C’était l’été 92, la nuit du 15 au 16 août (enfin, à un jour près ???). Nous sortions tardivement du Freney avec Chris. L’isotherme 0°C avait brusquement baissé sous la barre des 3000m, comme il en est souvent coutume au 15 août (enfin, à l’époque ou il n’y avait pas de réchauffement climatique :wink: ).

Nous sommes arrivés au sommet du Mont Blanc vers les 1h00 du matin par un vent glacé qui nous pliait par ses rafales violentes.

1h30 plus tard, nous étions à Vallot. Une fois à l’intérieur, nous fûmes surpris du monde qui l’occupait. Certains étaient assis par terre, d’autre sur l’escalier et nous eûmes beaucoup de mal à nous faire une petite place pour manger le reste de semoule que nous avions laissé la veille au cas où … Chris ôte ses gants pour essayer de retrouver la sensibilité de ses doigts. Il n’y arrivera pas. En prenant la casserole de semoule à peine cuite, il en renverse le contenu par la maladresse causée par ses gelures. Affamés, nous essayons de demander à la trentaine de personnes présentes et somnolentes, en Français, anglais, Italien et Espagnol un peu de nourriture et deux couvertures. A croire qu’ils dormaient bien puisqu’aucun occupant ne daigna nous aider. Il fallut alors que Chris qui commencait à voir ses doigts noircir s’énerve pour prendre de droit les couvertures mises sur les matelas humides pour protéger les duvets de plûmes de leurs occupants.

Bref, nous passerons une nuit tourmentée entre l’angoisse et la douleur des gelures de Chris mais aussi les allés et venus des occupants de ce refuge d’altitude qui, je le rappelle, est avant tout un abris pour les personnes ayant une quelconque difficulté.

Posté en tant qu’invité par julien:

Le Vallot a aussi le surnom de « Dégueuloir »…à juste titre.

en 1985, lors de ma premiere tentive sur le Mont Blanc a ski, ma mère a failli se prendre un jet puissant au moment ou elle se dirigeait vers l’echelle…
Un type vidait ses tripes sur l’échelle depuis la porte!

a l’interieur une vraie poubelle et aussi un vrai chiotte.
Couvertures déchirées, matelas eventrés par les crampons. Dès que les gens sont mal ils ne respectent plus rien (je parle pas de détresse) le vallot en est encore une preuve. 2 nettoyages par an sont necessaires. c’est triste d’en arriver la.

Posté en tant qu’invité par Thomas:

Salut, je ne connais pas trop le massif du Mt Blanc et ces refuges, c'est attristant tout ca. En septembre je suis alle dormir au bivouac de la Fourche avec un pote. On a ete surpris de trouver des sacs poubelles remplis de merdes diverses entasses sous les bancs. Je n'ai jamais trouve de merdier comparable dans les refuges d'hiver des Ecrins...

Posté en tant qu’invité par zoom:

Moi j’y suis passé plusieurs fois , plutot dans de bonnes conditions. Apres un miage bionnassay , on a eu un coup de mou pour continuer jusqu’au MB et finir dans la nuit. A 5, vers 16 h, on s’est replie sur Vallot, ou il n’y avait que deux personnes. Bonne nuit, tout habillés, bien serrés sous quelques lambeaux de couvertures. A 4 h, on est parti pour le sommet en pleine forme. Je suis arrivé tout frais au sommet, il faisait tellemnt beau qu’on a fait la sieste une heure !!
L’an dernier, j’y suis repassé après la traversée de 3 MB, il y avait quelques russes, dont un malade, mais qui comptait bien rester la la semaine ? Mon pote venait de couler une grosse bielle, il est tombé sur le matelas qu’un des russes lui a gentiment libere devant sa mine de deterré? En 5 mn il dormait, on a roupillé une heure tourt habillés encore, et après cà allait bien jsuqu’au Gouter.

Les deux fois, le refuge etait pas hyperpropre, mais pas non plus la couche d’ordure de 50 cm d’epaisseur et la merde partout dans le chiotte que j’y ai vu parfois. C’est vrai que ca semble incroyable de penser que des gens montent des emballages pleins ici et n’ont pas la decence de remmener leurs merdes … faut croire qu’ils sont tous trop malades ?

En resume, Vallot, on peut s’y arréter en cas de problemes, on peut meme y dormir si il n’y a pas grand monde (un duvet c’est mieux) et c’est moins sale en debut de saison car je crois que le CAF de St Gervais y fait le menage une fois par an. Une année ils avaient sorti 3 tonnes d’ordures si je me souviens bien …

Posté en tant qu’invité par marc:

et finalement gelure ou pas?

Posté en tant qu’invité par David:

Oui, oui … Un deuxème degré bien tapé … mais au final, après 15j d’incertitude, pas d’amputation. L’année d’après ne regrimpions ensemble aux Drus. Moi, à main nue ;-), et lui avec des gants fins => faut le faire, surtout en fissure dans le 6c. Par contre en glace, il a tjs les mains mauve même par froid modéré.

Posté en tant qu’invité par zian:

ton copain s’est-il remis de ces gelures?

Posté en tant qu’invité par zian:

le problème c’est que certains ont beaucoup de peine à admettre qu ils ne supportent pas l’altitude. On a prévu de faire le mt-blanc alors on le fait, quitte à etre malade à crever. Non je ne redescendrai pas, je VEUX aller au SOMMET.

c’est dommage et l’esprit de la montagne n’est certainement pas celui-ci
arvi

Posté en tant qu’invité par zian:

Tout à fait d’accord avec toi, fab-ice. tout juste! enfin jpense aussi comme ca!!

eh une fois on faisait du bloc au plan de l’aiguille avec un pote. et là débarque environ 50 japonais, le nikko pendant au coul, qui nous regardent comme des betes sorties de nul part. bon passons.
puis arrive un ptite famille (francais je pense mais bien citadine). le père dit à son fils: tu vois, eux ils pourront au moins dire qu’ils ont grimper dans le massif du mt-blanc eux!

voilà l’esprit… dommage

Posté en tant qu’invité par alain:

c’est Jeff qui a ecrit ce texte.J’espere qu’il ne m’en voudra pas de te l’avoir indique.

http://alpinisme.camptocamp.com/forums/read.php?f=9&i=4604&t=4604

Posté en tant qu’invité par âlex:

zian a écrit:

le père dit à son fils: tu vois, eux ils pourront
au moins dire qu’ils ont grimper dans le massif du mt-blanc

Ca a pas tout a fait un rapport direct mais cette histoire du père qui explique le monde à son fils, ca me fait penser à une histoire un peu similaire :
il y a 2 ans, avec un pote on redescendait des environs de la Verte et je remontais (péniblement) le sentier des echelles de la Mer de Glace. J’arrive sur la terrasse du Montenvers avec une gueule de déterré (pas trop en forme quoi) avec les skis sur l’épaule et un père dit à son gamin en nous désignant : « Tu vois, eux, c’est pas des fénéants »…

Posté en tant qu’invité par zian:

wè je vois bien le genre!
enfin tu prend ca comme un compliment je trouve non??
les héros qui sortent de nul part!!

Posté en tant qu’invité par David:

Réponse ci-dessous, à Marc.

Posté en tant qu’invité par C.L.:

J’ai malheureusement passé une nuit dans ce chiotte/depotoir après avoir un peu explosé l’horaire en face W.

Ca m’a donné suffisament la nausee pour ecrire un mot sur le forum du club alpin.
La réponse de Bernard Mudry (president du CAF) est interressante
http://www.clubalpin.com/cgi-bin/bbow.pl?Forum=&Aff=OK&ID=135

Néanmoins ce refuge est le plus souvent utilisé comme une halte normale sur la VN y compris par des guides.
Hé oui, meme des professionels de la montagne ne respectent pas la vocation initiale du refuge.

Posté en tant qu’invité par Yeti:

Sortie de la face sud dans un brouillard à couper au couteau.
Pour y voir quelque chose, P enlève ses lunettes. Avec l’aide des traces d’urine et de défécations sur la voie normale, nous trouvons Vallot, squatté par de nombreux alpinistes plus ou moins réfugiés. Ils ont pris toutes les couvertures et places disponibles. Après une lutte acharnée, nous récupérons des couvertures mais pas de matelas.
P aurait aimé avoir une place plus confortable que le sol froid et sale pour pleurer son ophtalmie…

Posté en tant qu’invité par marc:

de toute façon la merde appelle la merde c’est bien connu (hélàs).