Posté en tant qu’invité par Julien R:
Je reviens de 3 semaines au Kirgyzstan (Asie Centrale) et je voullais vous faire part de mon expérience des guides locaux. Cela afin de prendre conscience que chez nous on est vraiment bien encadré (ou trop encadré).
Sur les conseils de l’office du tourisme de Och (Sud du pays, près de l’Ouzbekistan), nous nous sommes rendus, mes 3 amis et moi-même, au pied d’un petit massif délimitant la frontière avec l’Ouzbekistan pour y faire une excurtion dans une grotte. Après avoir tourner 1h dans un ancien camp de jeunesse communiste, nous avons enfin trouvé le guide. Nous avons commencé le marchandage de l’accompagnement. Parti de 4000 Som (80euros) nous sommes tombé d’accord pour 700 Som (14 euros). Ils nous restaient maintenant à connaître la nature de la « course ». J’étais le seul du groupe à avoir une expérience de la montagne. Deux de mes compagnons avaient seulement peur du vide et le troisième cumulé les handicpes : peu sportif, peur du vide, pas souple pour un sous…
Essayant de se faire comprendre avec dessins et autres mimes, nous comprenons après une bonne demi-heure que ce n’est que de la marche. Parfait pour notre petit groupe. Allons-y!!
Nous commencons par une approche sous un soleil de plomb avec 1L d’eau pour cinq (avec le guide). Nous remaquons tous que nous nous dirigeons vers une paroie, « Mais, ou est ce qu’il va nous faire passer??? Y a pas de chemin par là! ». Nous remarquons également que le « guide » a pris avec lui une petite corde (20m, 8mm en moyenne, dynamique) qui avait du bien servir vu l’heterogeneité de son diamètre.
Arrivés au pied de la paroie, il nous en indique le haut: « allez y , allez y ». On commence dans du III facile pas trop exposé, pour l’instant rien de dingue, mais on se pose plein de questions. « Ne devrais t il pas utiliser sa corde? », « Est ce qu’il attend les vrais difficultés pour l’utiliser? mais quelles difficultés? », « Tiens, on plus d’eau! ».
après 30min de crapahute, nous arrivons à un mur bien raide (un bon IV) qui n’effrayerer aucun de vous, si il avait du matériel. Le guide part devant, grimpe en deux deux les 10m en sandales, puis nous lance la corde. Nous sommes montés chacun notre tour en se tractant avec les bras, avec les deux pieds sur la paroie. Gros moment de solitude pour mes amis… En arrivant au sommet, ils nous a pris par la main pour finir le dernier pas, on a pu alors apprécié son haleine caractéristique de la population locale: un petit parfum de vodka. Nous avons réédité par une second ressaut encore plus raide… dur pour les bras. Ensuite s’en ai suivi une superbe vire de 20cm de large, le corps en appui sur une paroie bombée. La, on a dit stop, on passera pas. On lui dit « Niet, niet, dangerous!! ». Pour nous prouvé que c’est pas dangereux, le gaillard en sandale se met à courrir sur la vire en rigolant bien fort. On était vert de trouille pour lui: « Stop, stop!! don’t do that!!! ». Ca le faisait marrer encore plus fort. « Il est trop con », « c’est moi qui vait le pousser!! », « Attends, on va le frapper d’abord! »
En attendant que l’on passe la vire, il balançait des pavés dans le vide… Ca met en confiance!
Après deux heures laborieuse, on arrive enfin à la grotte, on s’engage dedans, ca devient vite étroit, très étroit. On se met à quatre pattes, puis allongés. Je n’ai pas de lampe. Au bout de 10m de tuyau étroit, je sens la crise de clostrophobie me gagner: « niet, niet, come back ». Il rigole.Malgré son insistence, je fais demi-tour, deux de mes amis me suive. Bizarement (ou pas), c’est celui qui avait le plus peur sur le rocher qui est descendu seul dans les boyaux avec le guide.
La redescente a été aussi folklo. Même technique pour la descente que pour la montée, sauf qu’il nous faisait un noeud autour de la taille et nous descendions avec les mains sur l’autre brin. Un de mes amis a rippé dans la descente. Le guide n’arrivait pas a le soutenir. Heureusement que j’étaits a coté pour venir lui tenir main forte.
Arrivé en bas, on n’était tous bien content d’être en vie et aussi bien content d’avoir connu cette expérience. Le guide que l’on a maudit pendant tout le parcour s’est avéré super sympa. Il nous a présenté à sa famille, nous a payer a manger et bien sûr quelques rasades de vodka.
Il y avait un enorme décallage entre ce que nous croyons être la normalité. En france, pour faire la meme chose, nous aurions tous eu un baudar, des descendeurs pour le rappel, une corde fixe pour le passage de la vire, des frontales pour la grotte… Ici rien de tous ca et c’est normal!!