Une fin de saison…
J’ai vu une lande de neige aux fleurs de cristaux briller comme l’orge sous mon pas léger,
J’ai vu l’éclat d’un cargneule givré luisant d’or à l’astre couchant,
J’ai vu le doux vol du chocard, ce silencieux froissement de brise, rasant les crêtes ourlées, de lignes en lignes, vers l’éternité de l’horizon, se perdant dans les azurs argentés où naissent les orages…
Crêtes ourlées, par delà les abîmes brumeuses où se tapissent les hommes.
Crêtes ourlées, vague suspension du temps, rouleau de glace, privilège de l’éphémère…avant que tout s’effondre…
Avant que tout s’effondre…Vagues éphémères…Tout ne finira qu’en rocs agressifs, lames grenues décapant le ciel, prismes géométriques autoritaires, impostures minérales au parfum de poussière, égrenées de quelques couloirs machicouliques, protégeant la forteresse érigée, crachant des vomis granitiques en une flatulence rauque, sourd pet de quartz crissant dans tes tympans engourdis…
Avant que tout s’écroule…Tout ne finira qu’en orage puant, déflagration spasmodique des moisissures du ciel, relents soufrés des raclures électriques, ta cervelle nauséeuse vombrissant dans l’air crispé…
Tu auras beau gémir dans l’abysse de tes espoirs, l’Eté finira par faire son entrée…Tu peux déjà dire au revoir aux voluptueuses crêtes ourlées…
NB.