Une cordée dévisse au Sirac

Posté en tant qu’invité par Sylvaink:

Bonjour, 2 de mes amis, Dominique dit « Bol » et Philippe dit « Günz » ont dévissé en gravissant une arrête du Sirac dans le Valgaudemar dimanche 23 août, l’un est mort, l’autre gravement blessé, quelqu’un aurait-il des précisions sur cet accident, merci…

[quote]Note de la modération
Nous sommes sensibles au malheur qui frappe Bol, ainsi que ses proches.
Meme si Camptocamp est un bon endroit pour relater ce drame ayant eu lieu en montagne, le forum n’a pas vocation à servir de tribune publique à un conflit familial qui relève de votre vie privée, lequel s’est progressivement installé dans la discussion.
N’ont été conservés dans cette discussion que les messages factuels concernant l’accident.
Si vous tenez à poursuivre vos échanges, nous vous invitons à le faire par exemple sur un blog.
L’hommage à votre ami n’en serait que de meilleure qualité.
Merci.
L’équipe de modération.[/quote]

Posté en tant qu’invité par Sylviane:

Je ne peux vous donner de précisions, mais j’étais sur le sentier entre les refuges de Vallonpîerre et Chabournéou le dimanche matin et j’ai entendu leurs appels qui n’avaient pas l’air d’être des appels de détresse. Je n’ai pas pu les localiser à l’oeil nu. Quand je suis arrivée au-dessus de Vallonpierre, le premier hélicoptère arrivait en même temps que moi et ils ont déposé deux secouristes. Ensuite, ce fut la ronde de ce premier hélicoptère, puis un second est arrivé. Quand le blessé a été déposé près du refuge, des personnes lui ont donné des soins intensifs.

Je n’en sais pas plus mais je suis triste pour vos deux amis.

Bonjour,

J’étais sur le Sirac ce dimanche. On était la première cordée engagé sur l’arête Nord ce matin la. Après avoir parcouru une centaine de mètres au dessus de la brèche, engagé sur l’arête, une cordée en dessous, au niveau de la brèche, s’est mise à nous appeler. Nous avons compris qu’il y avait eu une chute, et avons fait notre possible pour prévenir le refuge (comme le téléphone ne passait pas, il nous a fallu crier et sifflet). Après 10 min, un quart d’heure, nous avons eu un reflet de miroir provenant du refuge, et 10 min plus tard l’hélico était sur place. Je ne pourrais pas dire exactement à quelle heure tout cela c’est passé, peut-être au alentour de 9-10h.
J’ai vu l’hélico s’engouffrer à de nombreuse reprises dans un renfoncement, en contre bas de la brèche, du coté est, c’est probablement là que ce trouvaient tes amis, mais j’avoue ne pas comprendre comment ils se sont retrouvé là, et où ils sont tombés ?? La cordée la plus informée est celle qui nous a mis au courant de l’accident, mais nous n’avons pas pu les rencontrer avant de redescendre dans la vallée.

J’espère t’avoir apporté des précisions sur ce tragique accident. N’hésite pas si tu as des questions, je pourrais peut-être t’aider à y répondre.
J’espère que ton ami Dominique se remet de ses blessures.

Si tu arrive à obtenir plus d’information sur cette chute, pourrais tu nous faire suivre les détails, parce que nous aimerions comprendre également.

Bonjour, j’étais hier sur les traces de l’accident de tes amis, sur l’arrète nord. Nous n’avons pas vu de matériels ni de signes restant de l’accident, mais en revenant au refuge, la gardienne nous à informés de ce drame et nous a dit qu’il avait dévissés au deuxième ressaut, en prenant une sorte de dièdre apparemment humide (peut-être est-ce la cause ?). Nous nous sommes passés sur la gauche de ce passage, pensant que çà passait mieux, çà devait bien être le cas…

Voila tout, une pensée pour eux en tout cas !

Bonjour,

L’arête du Sirac n’est techniquement pas très dur, alors comme la course est relativement longue (environ 6 heures pour attendre le sommet, et au moins 2 ou 3 pour redescendre), on évolue effectivement en corde tendu. Cela signifie qu’on ne fait pas de relais, c’est à dire de points fixes depuis lesquel un des grimpeur assure son compagnon de cordée. Ici les deux grimpeurs évoluent ensemble, avec entre eux une corde tendue. Le premier grimpeur pose certaines protections sur le rocher de temps en temps quand un passage lui semble difficile, ou simplement quand la configuration du rocher le permet. Dans ce genre de configuration, l’erreur et la chute ne sont pas trop envisageables. Alors voilà, je ne sais pas si pour Dominique et Philippe la protection n’a pas tenu, ou s’ils n’avaient tout simplement pas eu le temps d’en poser.

Boris

Normalement, en corde tendue, on est aussi accrochée à la montagne. En fait, c’est comme la progression en faisant des longueurs, sauf que les relais sont très éloignés, du coup on progresse simultanément en étant protégé seulement par les points mis en place par le premier de cordée (coinceurs, sangles, dégaine sur spit ou piton, ou simplement louvoiement de la corde autour des rochers), sans être accroché à un relais.
Donc en cas de chute, on ne peut pas tomber plus que la longueur de corde, sauf si un point s’arrache ou si la corde est coupée.
Bien sûr, en réalité, il arrive que pour gagner du temps, on progresse parfois sans aucun point entre les 2 coéquipiers. Normalement, c’est dans une zone facile et peu expo (si on glisse, on débaroule de 10m maxi mais on s’arrête dans un ébouli ou un replat).
Malgré tout, même ces chutes de qq mètres peuvent être fatales, car la corde n’amortit pas la chute, elle empèche juste de débarouler plus loin et de sauter de hautes falaises.
Ensuite, on peut faire des erreurs et ne pas être protégé dans un passage expo, par exemple si le second prend de l’avance et enlève le seul point existant sur la corde à ce moment là.

À mon avis, avancer en sécurité à corde tendue est ce qu’il y a de plus difficile en alpinisme, car il faut vigilance permanente, imagination, réflexe, sans oublier la technique, et parfois un brin de chance …

Posté en tant qu’invité par Jo, amie de « Bol »:

Serait-ce possible qu’un élément extérieur soit en cause, style chute de roche ?

oui, bien sur, dans l’absolu, c’est toujours possible…C’est relatif à la configuration du terrain et aux conditions de la course (surtout pour ce type de course, très soumise aux conditions et qui est assez longue, donc exposée plus longtemps aux possibles aléas) : elles peuvent être très variables.

Mais là dans cet accident, tant qu’il n’y a pas de faits précis relatés, et confirmés, on ne peut trop rien dire…sinon qu’on comprend la douleur des proches.

Effectivement ça doit se faire en corde tendue, en 85 j’ai fait cette course avec un club et à cause de notre peu d’expérience de l’alpinisme nous avons posé des relais systématiquement à la monté sur une cordée de 3 en flèche, du coup on est arrivé à la voiture à minuit pour un départ à 6h.

Mes condoléances pour la famille.

Posté en tant qu’invité par FrançoiseR:

Les nouvelles sont bonnes, Dominique progresse très vite au niveau de la parole, il s’exprime beaucoup et on le comprend de mieux en mieux; il réussit également à écrire quelques mots. C’est formidable pour lui de pouvoir communiquer, son expression témoigne d’une certaine reconnaissance d’être en vie, qu’il affiche par des sourires. Merci à vous tous, il apprécie votre soutien.
Françoise

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